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Citations de Céline Raphael (51)


Une vieille croyance veut que la sévérité extrême soit un bon moyen d'apprentissage.
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J'ai alors osé me tourner vers lui, entre bravade et désespoir. Je lui ai demandé, en larmes, ce que je lui avais fait pour mériter de souffrir comme il me faisait souffrir. Même Haydn, notre berger allemand, était mieux traité que moi. Mon père m'a répondu froidement, en me regardant droit dans les yeux : "Tu es pire qu'un chien."
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Alors que j'étais au lit depuis moins d'une heure, j'ai entendu la porte du salon s'ouvrir doucement et le bruit des savates de mon père sur le carrelage du couloir. Je me suis mise à retenir ma respiration. Allait-il revenir me chercher pour que l'on retourne travailler?
Je l'ai entendu s'arrêter juste avant l'escalier. Puis plus rien, jusqu'à ce que l'une des marches en bois de l'escalier ne craque sous son pas. Mon père avait enlevé ses savates au pied de l'escalier et était en train de monter. J'étais toujours en apnée, et la panique m'envahissait. La porte de ma chambre a grincé, et il est entre, sans un mot. J'étais allongée en chien de fusil, face a la porte. Immobile. Il a fait le tour du lit et s'est glissé dans les draps. Il s'est alors collé contre moi et ma emprisonné de ses bras. Je sentais son souffle chaud dans mon cou. Ce contact physique étroit me metal profondément mal à l'aise. J'étais incapable d'émettre le moindre son, de faire le moindre geste. Lui semblait apaisé. Sa respiration était calme. Après les coups reçus dans la journée, je ne comprenais pas cette tendresse que je trouvais suspecte et inappropriée.
Impossible de savoir combien de temps il est resté comme ça. Sans parler. Sans bouger. J'ai eu l'impression que cela durait des heures. Et puis, aussi silencieusement qu'il était venu, il s'est relevé et il est parti. Il n'y avait eu aucune violence mais je l'avais ressenti comme une atteinte irréversible à l'intégrité de mon corps. Je m'en sentais dépossédée et j'avais l'impression de ne plus m'appartenir.
(…). II venait de temps en temps, surtout lorsque la journée s'était mal passée. Il s'allongeait un moment contre moi, sans un mot, puis repartait. Était-ce sa manière de me demander pardon pour sa violence ? Était-ce le seul moyen qu'il avait d'exprimer des regrets ?
Je n'ai jamais su quoi en penser. Tout ce que je sais, c'est que j'en ai été largement traumatisée et que j'en garde encore aujourd'hui de lourdes séquelles morales.
J'étais une petite fille très pudique. Me pencher en avant sur le bureau après avoir baissé mon pantalon et mes dessous pour recevoir des coups de ceinture était déjà une humiliation suprême et une honte terrible.
Mais cette tendresse déplacée, que je ressentais comme une agression, me faisait haïr ma féminité naissante.
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" Malgré mon épuisement, j'essayais de jouer encore. Quand vraiment mes forces m'abandonnaient, je commençais à travailler mains séparées pour soutenir ma tête avec ma main libre "
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Ce livre est tout simplement bouleversant. Je l'ai lu en une fois avec le cœur qui battait très vite. La tristesse m'envahit envers la vie de Céline mais le courage, l'admiration également. Cette femme a su se battre !
Comment l'homme peut être aussi cruel ?
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"Mon mari passe tout son temps avec sa fille. C'est un père parfait. Il rentre du travail et se met tout de suite au piano avec Céline, jamais de répit, jamais de vacances. Que voulez-vous, il a été élevé comme cela. C'est grâce à l'acharnement de son père que mon mari est devenu ingénieur et qu'il a aujourd'hui une excellente réussite professionnelle."
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L
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Le ton était donné. Comme d'autres, elle ne me croyait pas et avait sans doute été séduite par les beaux discours de mon père. Mes parents étaient visiblement trop bien habillés pour avoir osé maltraiter leur fille.
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Parler aide à avancer. Pour se libérer du passé. Pour entrevoir l'avenir.
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Ecoutez-moi !
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« Tu es pire qu’un chien. »
Ces mots irrémédiables ont marqué ma chair jusqu’au sang. Je ne les oublierai jamais. J’ai beaucoup de mal à m’en défaire. 
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C'était à se demander si tous parlaient bien du meme homme .D'ailleurs , sans doute pas .Il devait bien y avoir deux etres différents qui habitaient mon père
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Avec le temps je suis arrivée à faire en sorte que mes doigts jouent seuls une partition,tels des automates,sans que j'aie à réfléchir , pour laisser à mon esprit la possibilité de s'évader
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Je découvrais progressivement la peur de l'après et prenais conscience à cet instant-là qu'à tout moment je pouvais mourir
Mourir d'angoisse,mourrir de douleur,mourir sous les coups
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Les touches d'ivoire,rigides,et la noirceur de mon piano allaient devenir mon seul horizon
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Je me suis retrouvée ainsi devant le piano, percluse de courbatures, luttant pour aligner les notes sous son regard intransigeant.
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PAGE 235: « Parler suppose une écoute. Et l'écoute suppose une rencontre. Le risque pour un enfant s'il parle, c'est qu'on ne l'entende pas. Et pour un enfant, parler en vain est pire que se taire. Aux terribles conséquences psychiques d'avoir été exploité et piétiné, à la cruelle désillusion sur la capacité protectrice de ses parents, se surajoute la perte définitive de toute espérance dans la solidarité humaine. »
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Qui s'embarrasse à regretter le passé perd le présent et risque l'avenir.
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Pourtant, dans ce "foyer des enfants", je ne me sentais pas plus en sécurité. (p. 159)
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Céline Raphael
Je voudrais que la maltraitance faite aux enfants soit déclarée grande cause nationale pour que chaque citoyen prenne la mesure de l'ampleur et de la gravité de ce problème
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