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Citations de Chantal Portillo (16)


Alors, je chante ! C'est ma façon de pleurer en-dedans.
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[ Incipit ]

Dans la cour...

Je suis sournoise et vilaine, en plus d'être vieille. J'habite au fond de la cour, derrière les poubelles. J'ai une fenêtre. A doubles ventaux. De ma fenêtre, je vois la porte d'entrée. Tous les gens qui entrent, je les vois. Et je note. Tout. Sur des calepins à spirales à petits carreaux. Au crayon. Au crayon de papier attaché avec un lacet rouge. Les lacets rouges, ce n'est pas si simple à trouver. Je cherche, je préfère les rouges. Les spirales, c'est mieux pour arracher les pages. Je n'efface pas. Je ne rature pas. Je déchire. Tous ceux qui ne me plaisent pas. Le crayon de papier, ce n'est donc pas pour effacer. C'est pour marquer le temps. Peu à peu, on s'amenuise, on disparaît. Les carnets, c'est parfait pour les poches. D'ailleurs, j'en ai partout, des poches. C'est une obsession. Sans doute parce que j'ai manqué quand j'étais petite. De nourriture. D'affection. Mais aussi de petites choses frivoles et délicieuses : une tartine de pain croustillant revêtue de beurre et saupoudrée de cacao, j'en ai salivé pendant des années, ou posséder une jupe à volants qui tourne avec une poupée aux cheveux d'or lisse dans les bras. On devient une autre avec une jupe qui tourne. Ou bien se frotter à une joue duveteuse poudrée d'iris, des joues de velours odorantes pour petite fille affamée. Le rêve.
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Mais Joseph avait honte. Il avait honte de l'intérêt, de l'amitié que lui portaient Charles et Victor. Il avait honte de l'attachement d'Isabella. Il avait honte de ses possibilités de dissimulation.
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Il avait cru réparer en l'épousant.Quelle sinistre farce pour elle. Lui il transportait sa cage . Elle était invisible.
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Comme une nausée, le mot maternel lui revient en bouche "gourgandine" . L'image de sa mère moins prégnante ces derniers mois, s'imposa avec force.
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J'ai résisté au couple en tout genre, à la maternité, à l'exclusivité. J'ai choisi. Ils m'ont aimée et je leur ai bien rendu quoiqu'ils en pensent. Je ne pouvais pas être à un seul. Donner la vie. Je ne voulais pas perpétuer mon nom, ma chair. Je voulais être libre de vivre. De mourir. Quand je le voulais. Comme je le voulais.
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C'est compliqué, c'est difficile de donner. Je suis capable de soigner une plaie, d'être patient, de laisser respirer. Mais donner ? Donner c'est aimer et aimer c'est ne pas attendre en retour, c'est accueillir, laisser vivre.
Mais suis-je capable d'aimer ?
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Elle croyait avoir un mari, elle vivait avec une ombre...
Les Joseph Olvido soigneusement forgés, rigoureusement identiques depuis des siècles.
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Le destin va bientôt nous frapper Qu’il vienne / Cela n’a pas d’importance / Qui peut nous empêcher d’aller sur les chemins.
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Et si nous sommes du voyage, nous ne sommes pas des errants, nous sommes les nomades du monde.
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Glisse glisse la nuit sur la jupe de cuit bleu si courte et si étroite qu’elle oblige Bleuet à marcher à tout petits pas. Ses talons frappent le sol sans qu’elle y mettre aucun effet de hanches. Simplement ils frappent et martèlent le bitume comme le font les femmes depuis la nuit des temps. Et le jeu de ses jambes découvertes quelle que soit la saison incite les regards des hommes qui s’arriment à ses pas.
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Nous pouvions laisser humiliations, cris, menaces, et partir sur le chemin. Étions-nous Gitans, Yéniches, Manouches ou Sintis, nous étions Voyageurs. Nos pères avaient été marchands, brocanteurs, saisonniers, peintres ou maçons, artistes. Mais avant tout ils étaient Voyageurs.
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Et la mère parlait, parlait des martyrs, des résistants, du souvenir. Bleuet ne disait rien. Ne lui avait jamais rien dit. Elle était muette depuis sa naissance, comme si, déjà, dans le ventre maternel, elle avait compris que sa mère avait une telle souffrance en elle qu’il n’y avait pas de place pour autre chose. Elle s’était recroquevillée en prenant le moins de place possible. Tellement recroquevillée qu’aucune parole ne pouvait respirer, encore moins se dire.
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Le chemin miroite à ceux qui n’ont rien.
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Nous étions Sintis ou Manouches, Gitans, Roms, peu importait nous étions Tsiganes et nous étions La Musique.
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Le monde des coqs c’est le monde des mecs, et c’est un monde de vrai. Le vrai monde. Tu dois accepter que tu vas faire mourir un coq que t’aimes et que t’aimes si fort, parce que c’est comme ça la vie, y’a toujours un gagnant et un perdant. Et qu’on ne peut pas faire autrement que de vouloir être le plus fort. C’est l’épreuve du sang qui fait devenir un homme.
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