Citations de Charles Gardou (68)
"Notre société validocrate, conçue et organisée pour les valides par les valides, provoque une sorte de bug. Elle nourrit des préjugés et des stéréotypes. Elle entretient, de manière subtile, parfois inconsciente mais bien réelle, une distance sociale entre les uns et les autres."
Vincent Fries - On peut crever de solitude
"Je me suis toujours appliqué, au fil des jours et des années, à me construire avec les capacités de mes limites et les limites de mes capacités "
Vincent Fries - On peut crever de solitude
"Le handicap, c'est avant tout une image de la vulnérabilité. Il nous rappelle à tous, de façon insolente, notre caractère mortel."
Militant d'un autre possible - Christophe Parisot
"Sans des êtes courageux et solidaires, je n'aurais jamais pu devenir ce que j'ai désiré être. Sans eux, le révolté que je suis aurait probablement mis fin à ses jours. Pourtant, je ne suis pas de nature pessimiste, mais plutôt combative. Je considère que le droit à la liberté appartient aussi aux personnes handicapées. Par tous les moyens, il s'agit de leur permettre d'échapper à un exil dans un monde clos, de vivre et de surmonter les fatalités de leur existence."
Comme Tantale - Evgen Bavcar
Le seul vrai voyage, disait Marcel Proust, consisterait non pas à parcourir une centaine de pays, mais à voir le même pays avec cent paires d'yeux.
"Etre handicapé est une aventure solitaire dans un monde marqué par l'attirance pour une pseudo-normalité. Elle l'est d'autant plus que notre société publicitaire aime survaloriser le corps et l'eros."
Militant d'un autre possible - Christophe Parisot
Seul le recours à des mots et des concepts communs, sans nier la spécificité des situations que le handicap engendre, favorisera l'effacement des séparations en un monde qui n'est pas la propriété de quelques-uns, mais un patrimoine indivis.
Il ne faut jamais se guérir du mal des autres.
L'enjeu est de taille. La transformation des esprits et des pratiques prendra du temps, mais la nécessité est là: amender la terre pour en permettre l'accomplissement. Pire que l"indignation est la résignation. Pire que les éclats de voix sont l'habitude et l'indifférence.
L'idée de société inclusive tourne le dos à toute forme de captation, qui accroît de fait le nombre de personnes empêchées de bénéficier, sur la base d'une égalité avec les autres, des moyens d'apprendre, de communiquer, de se cultiver, de travailler, de créer et de faire oeuvre.
Il faudrait en finir avec cette idée d'une personne handicapée protégée, prise en compte ou prise en charge, mais qui ne possèderait pas, en elle -même les clés de son de son évolution émancipatrice.
Si une personne se définit par sa capacité d'autonomie, peut-on refuser la qualité de personne à ceux atteints, par exemple, d'une déficience mentale profonde ? p12
On ne peut pas être utile à celui que l' 'on n'accepte pas : lorsque secrètement on le condamne, on ne partage plus ses souffrances et on devient en quelque sorte son oppresseur. p199
Quelque soit la qualification et la compétence des professionnels qui prennent en charge l'enfant, ils ont à admettre qu'aucun d'entre eux n'a une influence aussi primordiale que celle des parents.
Les vies ont toutes le même prix.
L’abbé de l’Epée aurait été comblé de connaître cette remarquable réussite, lui qui écrivait, dans une lettre au Journal de Paris du 5 décembre 1785 : « Si, dans le nombre de sourds de naissance, il s’en trouvait un qui fût aveugle, je me chargerais volontiers de son instruction, moins difficile que le commun des hommes ne se l’imagine. » C’était près d’un siècle avant la naissance d’Helen Adams Keller !
Et voilà que, après deux années à la Wright Humason School de New York, pour perfectionner son langage articulé, sa lecture sur les lèvres et pour fortifier sa voix, elle entre, à seize ans, à l’école de Cambridge. Au seuil de l’université de Harvard, avec des jeunes filles qui voient et entendent ! À son programme
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7. Extrait de la réponse de Samuel Gridley Howe, le 1er août 1890, à une lettre d’Helen.
8. Elle lit notamment In memoriam (1850) d’Alfred Tennyson, le poète et auteur dramatique britannique. Parmi ses œuvres les plus connues, citons « Les mangeurs de lotus », inclus dans les Poèmes (1932), La Princesse (1847), Maud (1855), Enoch Arden (1864) et Le Rêve d’Akbar et autres poèmes (posthume,
1892).. Keller (Helen A.), op. cit., p. 110.
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Par les lectures qu’elle multiplie,
elle arrive à repérer un auteur à son style,
comme « elle reconnaît, dit-elle, un ami
à sa poignée de main ».
Quelle chose curieuse que le langage !… Je suis surpris de la maîtrise du style que je trouve dans votre lettre. J’en conclus presque que le monde pourrait fort bien aller sans qu’il fût besoin de voir et d’entendre. Peut-être les gens en seraient-ils meilleurs, car ils ne pourraient plus se faire la guerre. Imaginez-vous une armée d’aveugles avec fusils et canons ! »
Miss Sullivan a été accueillie à la Perkins Institution for the Blind de Boston, dont elle est sortie major de sa promotion. C’est dans cette école pour les aveugles, qu’il dirigeait alors, que Samuel Gridley Howe avait entrepris l’éducation de Laura Bridgman, lorsqu’elle avait huit ans. À l’âge de vingt-six mois, suite à une rougeole comportant de graves complications, elle avait simultanément perdu la vue, l’ouïe, l’odorat et le goût. Le Dr Howe a d’abord procédé à son enseignement au moyen de caractères en relief tracés sur de petits morceaux de bois.
Mais, à l’âge de sept ans, son « non-monde » va voler en éclats. Une brèche dans sa vie silencieuse, obscure, incarcérée ! Mieux, une renaissance ! Ses parents la conduisent à Washington pour consulter le docteur Alexander Graham Bell, qui enseigne le langage par signes aux sourds-muets