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Critiques de Charles Nemes (34)
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Pourquoi les coiffeurs ?

C'est l'histoire de deux frères qui découvrent en primaire leur origine juive suite à une insulte sur la cour de récréation "Sale Juif". Pourquoi une telle insulte alors que tous les dimanches ils vont à l'église catholique? Pourquoi les parents semblent gênés et ne donne aucune explication quand le plus jeune tente de comprendre ?

Les 2 frères ne réagissent pas du tout de la même façon; alors que l'ainé Gabor se déclare hongrois avant d'être juif, Christian lui veut comprendre sa judaïcité.

On suit alors la vie des deux frères, si l'un suit la voie que veut leur père en devenant banquier, l'autre se rebelle.. mais entre eux un immense amour.

Leur histoire se mêle à la grande Histoire...

C'est un récit plein d'humour, de clichés mais aussi une histoire grave, une famille hongroise bouleversée par la seconde guerre mondiale.



Ce livre m'a beaucoup plu, il est drôle, grave, très très bien écrit... à recommander sans hésitation
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Je hais mon chien

Le sujet était original et promettait d'être drôle ou au moins loufoque. J'étais ravie de pouvoir découvrir ce titre grâce à la masse critique de septembre 2023.



En effet, les 50 premières pages m'ont fait sourire. La prose n'était pas désagréable, mais Paul, maître de Marie-Laure, chienne berger des Pyrénées, sous prétexte de s'être trop attaché à elle et aurait ainsi gâché sa vie, s'enfonce dans une introspection décalée, voire même absurbe.



On laisse presque de côté le sujet de départ, et c'est bien dommage. Je n'ai pas compris (ni apprécié) les digressions trop régulières sur les apprentissages sexuels de Paul depuis son adolescence.

Je me suis ennuyée et ai eu du mal à arriver jusqu'à la fin.



La chute du livre est à l'image du reste : hâtive, absurbe et décevante.

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Pourquoi les coiffeurs ?

Un titre sous forme de question, voilà une belle entrée en matière ! Si on ne se souvient pas de la blague, cette question nous interpelle et même si on s'en souvient, tant d'interrogations nous viennent à l'esprit !

Comment en 1961 Christian, un petit français d'origine hongroise, catholique servant la messe tous les dimanches en compagnie de son frère Gabriel, qui d'ailleurs préfère son prénom hongrois Gabor a t'il pu être traité de «  sale juif » par un petit copain d'école primaire ?

Pourquoi cette insulte, répétée à la maison a t-elle ébranlé toute la famille ?

Pourquoi papa s'est il lancé dans une explication incomplète ?

Qu'est ce qu' être juif ?

Tant de questions dans la tête de ce petit bonhomme, de son frère, sans réponse vraie avant d'avoir entrepris les recherches approfondies dans l'histoire de la famille et découvert les deux cotés

: l'histoire personnelle et l'Histoire souvent confondues.

Les deux frères ont une approche opposée mais se retrouveront, leurs vies dissemblables les rapprocheront après les avoir éloignés.

Une étude approfondie, avec humour et gravité, sérieux et légèreté, un modèle du genre, croisant les années et les personnages, remontant le temps et dépeignant les aïeux, dessinant une période aux contours mouvementés et aux destins fracturés, tout comme la géographie d'une famille hongroise issue d'une Hongrie que nous connaissons mal, catholique, juive, renégate pour sauver ses enfants, finalement exilée pour être sans cesse rappelée à sa religion.

Un livre passionnant, fouillé et sensible, nous forçant à ouvrir un atlas et regarder de plus près la carte de cette Europe de l'Est, sans cesse écartelée entre les Grands, décortiquée, offerte aux plus exigeants, sa population envoyée ailleurs, au goulag ou en France.



Merci infiniment à Babelio et aux éditions Folies d'encre pour ce superbe cadeau ! La découverte d'un auteur !
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Pourquoi les coiffeurs ?

Un roman très sympa reçu grâce à Babelio et aux éditions Folies d'encre - que je remercie - et dévoré en quelques heures tant il m'a plu.



C'est l'histoire de Gábor et Christian, deux frères. C'est l'histoire de Super Gypsy et de Super Hébreu. C'est l'Histoire, avec un grand H, qui s'invite dans leur vie.



Il a suffi d'un instant. Une insulte lâchée dans la cour de récréation: "Sale juif !" Une insulte qui laisse Christian pantois, lui qui sert la messe tous les dimanches en compagnie de Gábor. Car leurs parents les éduquent dans la plus pure religion catholique, et les veulent irréprochables. L'éducation à la hongroise, chez les Király, c'est un bagne dont on ne sort que banquier, avocat ou chirurgien, quelque chose qui ne prête pas à la plaisanterie, un carcan de principes où les questions innocentes sont vues comme déplacées.

Aussi, lorsque Christian informe son frère de leur supposée judéité, lorsqu'il demande à sa mère si l'insulte essuyée à l'école a un fond de vérité, l'ordre familial en est ébranlé.

De fait, en attendant une explication paternelle qui ne viendra jamais, les frères s'adaptent à la situation: "Toi, tu es juif si tu veux. Moi, je reste hongrois", tranche l'aîné. Et c'est pour la vie, mais ils l'ignorent encore.

Ainsi, de chapitre en chapitre, on suit les destins parallèles des frangins. Gábor, alias Super-Gypsy, qui découvre les filles, la musique pop, les barricades de 68 , les cheveux longs et la révolte adolescente sous les yeux émerveillés de Super-Hébreu. Lequel ne rêve que d'art, de voyages et de petites culottes, redoublant le désespoir des parents.

Dépassés, éperdus face à un monde nouveau qui leur rappelle leur sombre exil, tremblants de voir le communisme s'installer chez eux et leur progéniture revenir à la religion juive alors qu'ils se croyaient tirés d'affaire, alors qu'ils croyaient avoir gommé le souvenir de la déportation, les Király réagissent comme tous les gens qui ont trop souffert: l'une se mure dans le silence, l'autre s'enferme dans le mépris.

Mais sans jamais révéler quoi que ce soit de concret sur les origines familiales, ou alors par petites touches , afin d'arranger le tableau. Et cette ignorance perdure, tandis que les garçons font leurs expériences sentimentales, professionnelles, sociales. En vieillissant, Gábor et Christian tentent de s'inventer. Comme nous tous, sans doute.

Et c'est peut-être pour cela que ce livre est tellement touchant, parce qu'il raconte la vie, tout bêtement. La vie de frères dissemblables, mais qui n'oublient jamais de s'aimer. La vie de jeunes devenus vieux, qui cherchent à entrer dans la peau d'un personnage puis trouvent leur propre voie. La vie comme un grand mystère dont l'énigme est toujours révélée trop tard, une fois que tout est consommé. Mais que l'on savoure tout de même avec reconnaissance.



Je remercie donc l'auteur de m'avoir fait plaisir, tout simplement. Et d'avoir remis au goût du jour la bonne vieille blague des coiffeurs, dont je croyais être seule à rire.



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Je hais mon chien

"Je hais mon chien". Le titre m'avait fait sourire, moi qui n'aime pas les chiens en général, mais seulement certains en particulier. J'étais donc content de pouvoir lire ce livre grâce à l'opération Masse Critique de septembre 2023.



L'histoire de Paul, quadragénaire dont la vie est sur de mornes rails et qui décide du jour au lendemain que sa chienne Marie-Laure est responsable de son manque d'ambition professionnelle, artistique et surtout sentimentale semblait donc aussi décalée qu'intéressante.



Le procès que dresse dès lors Paul à Marie-Laure en se constituant juge et bourreau est marqué par quelques belles trouvailles sur la carence et le chantage de l'affect dans la relation homme/animal.



Cela s'arrête malheureusement là puisque c'est surtout le prétexte pour l'auteur de revenir sur l'ensemble de la vie de son personnage : son travail, ses parents, les femmes, la religion, les femmes encore, son initiation sexuelle... tout y passe ou y repasse et finit par former un tout indigeste de complaintes, de rébellion bourgeoise et d'autosatisfaction. Car il faut le dire, Paul est un connard. On s'en aperçoit évidemment dès la deuxième page lorsqu'il décide de battre son chien, mais le suivre sur 150 pages m'est devenu rapidement déplaisant. Même si on ne peut retirer à l'auteur une prose fluide, quoique ponctuée de vulgarité un peu inutile, le récit met du temps à trouver sa fin. Celle-ci est d'ailleurs un peu expédiée.



Une mention spéciale doit être décernée aux trop brefs passages écrits du point de vue du chien, deux pages seulement sur le livre, mais qui auraient être davantage exploités dans la construction du récit.

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Je hais mon chien

"Je hais mon chien" ne m'a absolument pas emballé. Le théme m'a fait sourire et j'ai pensé y trouver un roman un peu loufoque, décallé et humoristique. Je n'y ai malheureusement trouvé qu'ennui. L'histoire prend un tournant sur la vie sexuelle de Paul qui n'a trouvé aucun interêt à mes yeux. Seuls les fragments du journal de Marie-laure ( le chien) ont retenu mon attention et ils sont trés peu nombreux.

Si le livre ne m'a pas plu cela ne m'empêche pas de remercier Babelio et les editions folies d'encre qui ont eu la gentillesse de m'envoyer ce roman. Je regrette donc d'autant plus de m'être ennuyée avec l'histoire de Paul .

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La Nuit de l'Aubrac

Beaucoup d'esprit et d'humour dans ce livre qui est à la fois un roman de terroir bien encré autour de Rodez et de Millau, une histoire feel good d'amitié, une réflexion sur le temps qui passe et les rapports familiaux et une enquête avec secret dévoilé en toute fin. Un bon moment de lecture malgré quelques facilités de scénario.
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La Nuit de l'Aubrac

Ces deux amies en recherche d'indices pour sauver un couple de personnes âgées dans l'Aubrac m'a fait passer un bon moment de lecture. C'est drôle dynamique et rafraîchissant.
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Une si brève arrière-saison

En commençant ma lecture j’ai eu peur du cliché attentat et victime d’où le fait que mon choix principal ne s’était pas arrêté sur celui-ci. Pourtant ce n’est pas le cas, les deux tiers du roman sont consacré à la vie de Adèle mais aussi et surtout de son oncle Jacques, un retraité un peu aigri.



Nous suivons donc ces frasques aussi bien sexuelles que littéraires ou familiales. J’ai aimé ce personnage un peu dévergonder qui s’en fout des avis et mène sa vie comme bon lui semble. Très rapidement j’ai eu de la sympathie pour lui. Quant à sa nièce j’ai eu plus de mal, elle été pourtant agréable et bonne vivante mais je n’ai pas réussi à m’attacher à elle.



Puis vient le drame du bataclan et leurs vies vont complètement changer. Et c’est à ce moment là que je me suis sentie proche d’Adèle. J’ai totalement compris son comportement, et j’ai aimé le choix de l’auteur quant à la réaction post choc du personnage. En effet notre protagoniste essaye de s’en sortir psychologiquement, mais sans l’aide de personne ; elle pense aller bien pourtant elle fait des choix illogiques mais tellement logiques quand on est victime d’horreur comme elle a vécu. Tous ses faits et gestes m’ont touché, car à travers eux j’ai senti sa douleur et c’était beau et bien écrit.



En conclusion une lecture forte mais qui prend du temps à démarrer, le début m’a plus par sa légèreté même si les longueurs qui se sont insinuées m’ont un peu dérangé. Mais la suite vaut la peine de lire ce roman. Je mettrai juste un frein pour la fin qui m’a semblé incohérente, et m’a déçu.
Lien : https://lalectricedyslexique..
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Une si brève arrière-saison

Je remercie HC Editions et Babelio pour ce livre, reçu dans le cadre de la masse critique de septembre 2018 consacrée à la rentrée littéraire. Ce livre restera pour moi l’un (si pas le) coup de cœur de cette rentrée littéraire.



Alors que la première partie de la quatrième de couverture semble introduire une histoire légère et à la limite comique, une fois parcouru le second alinéa, on se rend compte que le sujet de ce livre sera encore douloureux pour beaucoup de personnes.



Retraité de son métier de traducteur technique et célibataire sans enfant, Jacques est à l’aube de sa seconde vie mais il se rend compte de la morosité de sa vie et en vient à douter de son bien-fondé. Heureusement, il a son rayon de soleil mais qu’un seul : il s’agit de sa nièce, Adèle. Avec cette dernière, il partage un goût immodéré de la bonne musique autour d’un verre de bière. Mais lorsqu’Adèle se rend au Bataclan au concert des Eagles of Death Metal, les rôles vont s’inverser.



De ce roman aux accents cocasses aux premiers abords, la réalité y rejoint la fiction. J’ai beaucoup aimé ce livre pour plusieurs raisons. D’abord, celle d’avoir osé traiter d’un sujet encore sensible (que sont les attentats terroristes et plus particulièrement, ceux du 13 novembre 2015 à Paris) mais surtout de l’avoir fait de manière digne et sobre.



La seconde raison est que Charles Nemes y aborde la psychologie des personnages de manière sensible et si réelle. Que ce soit pour Jacques qui souffre au plus profond de lui de ses problèmes de masculinité que pour Adèle, qui malgré qu’elle ne souhaite pas avoir l’impression de jouer de son statut de victime, devra reconstruire son quotidien après un événement si traumatisant. Comment alors ne pas s’attacher à ces deux personnages si réalistes mais aussi fort touchants.



J’ai trouvé la fin particulièrement « osée/culottée » mais je ne saurais que trop vous conseiller ce roman de la rentrée littéraire. J’en avais entendu parler et lu des articles mais je trouve qu’il mériterait une bien plus grande place car il m’a plu tout du long tant pour son écriture subtile que pour son final qui m’a littéralement scotchée. Merci Monsieur Nemes !
Lien : https://musemaniasbooks.blog..
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Une si brève arrière-saison

L'auteur n'a pas perdu la main romanesque et sonde les relations humaines avec toujours autant de finesse.
Lien : https://www.lexpress.fr/cult..
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Une si brève arrière-saison

Jacques vient de prendre sa retraite. Ah, il va avoir beaucoup de choses à faire alors ! Mais non, Jacques s’installe, se terre presque dans son appartement, ne rencontre personne à part sa nièce Adèle, la seule de sa famille qui trouve grâce à ses yeux et avec qui il partage les même goûts musicaux. Il ne trouve même plus l’énergie pour commencer le roman qu’il a toujours rêvé d’écrire, pour vivre autre chose.

Car s’il a décidé d’écrire un roman, il est en manque d’inspiration. Lorsqu’il croise Christine Angot dans un café près de chez lui, il imagine alors qu’il pourrait séduire celle qui a tant écrit sur les hommes de sa vie. La rencontrer pourrait faire de lui le sujet idéal du prochain roman de Christine !

Mais cette rencontre peine à se faire… De hasards en déceptions, jacques n’a plus aucune envie, si ce n’est d’appliquer les consignes de ce livre interdit qu’il est certainement l’un des seuls à posséder dans sa bibliothèque Suicide mode d’emploi. Alors il cogite, programme, évalue, ses envies, son avenir, ses actions futures.



Pourtant, lorsque la vie bascule dans le quartier dans lequel vit Jacques, quand il découvre qu’Adèle, est au bataclan ce soir de 2016, il n’aura plus qu’une idée, aider, sauver celle qui compte tant pour lui.

Chronique complète sur le blog https://domiclire.wordpress.com/2018/10/02/une-si-breve-arriere-saison-charles-nemes/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Une si brève arrière-saison

Merci à Babelio et à HC éditions pour cet envoi dans le cadre de l'opération Masse Critique.

Il y a Jacques qui est retraité et qui vit au milieu de ses disques et de ses livres, pas de femme, pas d'enfant, pas de prise de tête, un peu rebelle et sarcastique, une nièce qu'il adore et une lubie celle d'écrire un livre...un jour.

Il y a Adèle, trente ans, qui adore son uncle Jack, qui aime écouter du rock avec lui, qui a des relations tendus avec ses parents, pas vraiment d'homme dans sa vie et qui voudrait publié ses BD...un jour.

Ces deux là sont complémentaires et sont à un tournant de leur vie. Jacques sombre dans la dépression parce qu'il est en panne sexuellement, il se met en tête de séduire une célèbre journaliste pour coucher avec elle, qu'elle parle de lui dans son livre et qu'il puisse en publier un à son tour. Il s'automédique et sombre un peu plus. Adèle croit en l'amour, elle fait confiance aveuglément et jubile mais un jour tout s'écoule et les kalachnikovs éclatent en plein concert.

Ce roman est à la fois drôle (surtout quand on suit les péripéties de Jacques et ses performances sexuelles qui s'écroulent), c'est émouvant, très bien écrit, finalement lorsque les sentiments s'inversent pour les personnages c'est une tout autre émotion qui m'a envahie, j'ai adoré ce passage sur l'après attentat, qui montre finalement l'étendu des dommages collatéraux qui ont pu toucher les victimes. J'ai beaucoup aimé la relation entre Jacques et sa nièce, comment ils se soutiennent et se guérissent même si c'est long. La fin est logique, idéale. Ce fut une bonne lecture.

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Une si brève arrière-saison

Grâce à Masse Critique j ai le plaisir de faire part de mon ressenti après lecture du premier livre que je lis de Charles Nemes.

Bien entendu j avais anticipé le fait que de nombreux essais et romans paraîtraient sans tarder après les événements tragiques de Paris en 2015. Ce fut le cas mais je n avais nulle envie de me précipiter trop vite vers une lecture concernant ces événements.

Et voici donc à présent le moment venu de m y frotter. Je concentrerais mes propos sur ce qui concerne la partie du livre se passant à partir du concert tragique du Bataclan étant donné que les passages à propos de la sexualité déclinante de l auteur au début du livre sont moins à mon goût.

Donc au fameux concert dans la salle se trouve Adèle la nièce du narrateur. Elle est là non véritablement par goût mais pour remplacer une copine qui avait une place mais une autre obligation et finalement c est Adèle qui accompagne Thierry un collègue de la copine en question. A partir de ce moment le ressenti d Adele est décrit d une manière naturelle mais qui me paraît tellement proche de ce que doit être la réalité de vivre un tel événement. Elle explique que chaque membre de son entourage prenait à travers elle sa part de l histoire du grand événement tragique, de l union nationale. Dans les conversations avec ses amis se dessinaient une hiérarchie des rescapés du Bataclan. C était devenu une expérience monnayable.

Je pense que ce livre, qui est une fiction par rapport à un évènement tragique, authentique, connu de tout un chacun à la qualité de mettre des mots à la portée de nous lecteurs.

Cela m a donné l envie de découvrir d autres livres de Charles Nemes.

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Une si brève arrière-saison

Jacques est un sexagénaire qui peine à trouver un sens à a vie. Il n'assume pas son âge et ne sait que faire de son statut de retraité. Seule, la relation privilégiée qu'il entretient avec sa jeune nièce Adèle lui donne envie de se lever le matin : "Adèle avait la trentaine hédoniste, la paresse inventive et le même goût que tonton pour la musique de son adolescence à lui".



Mais attention, il ne faudrait pas croire que Jacques se laisse aller ! Il tente vraiment de sortir de son train-train. Par exemple, il a l'idée farfelue (et très amusante pour le lecteur) de séduire Christine Angot, qu'il a croisée plusieurs fois dans son quartier. Il ne la trouve pas spécialement attirante mais bon, c'est une sorte de défi. Et comme il se lance lui-même dans l'écriture (enfin il essaye !), Angot est, en quelque sorte, une future collègue.



La première partie du roman est vraiment très amusante. Jacques a un grand sens de l'autodérision et n'est pas du genre à s’apitoyer sur son sort. J'ai beaucoup souri et même éclaté de rire à plusieurs reprises. Le ton devient moins joyeux quand la nièce préférée de Jacques assiste au concert des Eagles Of Death Metal le 13 novembre 2015. L'humour se teinte de noir, mais il subsiste, bien dosé.



Dans la seconde partie du roman, "Une si brève arrière saison" apporte un éclairage intéressant sur le statut de victime. Il est question notamment des personnes qui n'ont pas été blessées dans leur chair durant les attentats mais dont les blessures, d'ordre psychologique, empêchent de vivre normalement : "Dans les conversations avec ses amis... se dessinait une hiérarchie inattendue des rescapés du Bataclan". Ceux qui étaient parvenus à s'enfuir le plus tôt...devenaient des victimes de deuxième ordre, comme si la durée de l'exposition au péril de mort relevait d'une quelconque vertu".



J'ai passé un très bon moment en compagnie de ce roman à la fois drôle, tragique et intelligent (ce n'est pas si simple de faire cohabiter tout cela dans un roman). Je ne suis pas certaine qu'il soit très médiatisé. Ce serait pourtant dommage que ce titre passe inaperçu car c'est un roman qui vaut plus que le détour.



A découvrir !
Lien : http://www.sylire.com/2018/0..
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Une si brève arrière-saison

Jacques est retraité, vieux gars célibataire sans contrainte, obnubilé par Christine Angot, par son roman qu’il peine à écrire et par ses problèmes d’érection avec sa maîtresse de toujours, Paule.

Adèle, la trentaine, sa nièce, la fille qu’il n’a jamais eue et son seul lien avec sa famille qui le rejette en bloc. L’amour de la musique et des vieux vinyles les unit et fait de leurs rendez-vous des moments d’échanges complices.

Tout va basculer en novembre 2015 : lui a décidé de se suicider et met au point un plan millimétré pour que cette mort et cette après-mort soient parfaites. Elle, accompagné d’un certain Thierry, assiste à la place d’une amie au concert des Eagles of Death Metal au Bataclan…Tout va alors aller très vite : seuls resteront en mémoire l’odeur du sang, de la poudre et ces 2 cadavres qu’elle devra enjamber pour fuir…

Charles Nemes évoque dans ce livre avec délicatesse le traumatisme et la terrible reconstruction psychologique de ces rescapés d’attentat. L’insupportable aide de l’entourage qui ne peut comprendre, les sollicitations des médias pour faire vendre sous toutes formes ces témoignages et faire de cette horreur un business. Retrouver le goût de vivre, la passion, le plaisir, tous ces petits actes anodins qui font réaliser que l’on est encore en vie. Affronter la culpabilité, l’incompréhension, le déni…Thierry et Adèle vont tenter d’aller de l’avant, « ensemble » physiquement mais chacun de leur côté quant à leur reconstruction psychologique. Ce couple lié malgré eux par un évènement si fort et traumatisant est-il finalement réel ?

Une histoire où 2 destins vont être chamboulés : celui de l’oncle et de sa nièce, aux portes de la vie et de la mort, car est-ce bien nous qui décidons de notre destinée ?

Un fabuleux roman sur le sens de la vie, émouvant, poignant, sur un sujet terrible encore si frais dans nos mémoires.
Lien : https://aurelivres57.wordpre..
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Une si brève arrière-saison

Jacques est un jeune retraité, un brin sauvage. Installé dans une routine qui ne lui convient qu'à moitié, il a pour seule amie sa nièce, Adèle, une trentenaire, comme lui en marge de leur famille.

A l'ennui d'une retraite toute neuve s'ajoutent des problèmes d'érection qui le perturbent et l'angoissent.

Pour tromper l'ennui, il décide d'écrire un livre, l'inspiration ne vient pas .. Il se prend de passion pour Christine Angot sur laquelle il souhaite écrire, tout comme il souhaiterait apparaître dans l'un de ses livres.. et quoi de mieux pour cela que de tenter de la séduire ...

Mais... comment la séduire et parvenir à ses fins en étant impuissant?... des docteurs de toutes spécialités et des pilules de toutes les couleurs sont autant de remèdes à tester ...

En parallèle, il y a Adèle. Adèle, en qui il se reconnait. La seule qui le comprend, tout comme lui est le seul à la comprendre. Ils ont une relation filiale touchante, faite de silences, de musique et de non dits.

Et le 13 novembre arrive, un billet gratuit pr le concert des Eagles of Death Metals au Bataclan ça ne se refuse pas... Cette soirée va opérer un tournant dans la vie d Adèle mais aussi dans celle de son oncle.. Les priorités changent, la vie prend une autre saveur,...

Ce livre est le premier ouvrage de Charles Nemes que je lis. L' auteur nous entraîne dans les aventures de Jacques et de sa nièce. Le style est en adéquation avec l histoire.

L' écriture est fluide, rapide. Les phrases sont courtes, directes, sans fioritures. On se laisse porter d une phrase à l'autre, d une journée à la suivante, d'une semaine à l autre. Pas le temps de s ennuyer, un peu comme si le style conférait une urgence à l histoire en opposition avec l ennui ressenti par le héros. L' urgence de tout changer, l'urgence de trouver une solution aux problèmes qui se cumulent...

Comme vous l'avez surement compris j' ai beaucoup aimé cet ouvrage qui m a donné envie de découvrir l oeuvre de cet auteur.
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Une si brève arrière-saison

Charles Nemes nous propose un récit autour d'un homme, la soixantaine naissante, des problèmes sexuels qui sans être graves, probablement, lui prennent quand même beaucoup la tête, à défaut d'autre chose… Dans ce roman, Jacques, notre héros, est entouré de sa famille, mais sa nièce, Adèle, est la seule qui arrive à conserver un lien régulier avec Jacques.



Au début de ma lecture, j'ai eu peur. Peur que le récit se concentre autour du seul problème d'érection de Jacques. Non pas que ça soit inintéressant totalement mais surtout parce que je ne me sens pas du tout concernée. J’ai eu du mal à prendre ma place. Et puis passées les 100 premières pages, Adèle devient de plus en plus présente et j'ai repris confiance.



Les vies de Jacques et Adèle sembleraient banales et, quand on y pense, routinières, mais la routine est parfois la meilleure chose qui soit… sauf qu'un événement dramatique va mettre les convictions et autres certitudes en doute. Adèle va aller voir les Eagles of Death Metal le 13 novembre 2015… Au Bataclan. Jacques et Adèle vont faire basculer leurs vies dans des directions totalement nouvelles.



J'ai trouvé le début du livre presque bizarre car incapable de voir où l'auteur voulait m'emmener, j'ai eu du mal à me sentir en phase avec Jacques. L'écart générationnel surement y est pour beaucoup. A l'inverse, j'ai eu de la tendresse, de l'admiration pour Adèle, elle m'a semblée forte. La façon de repartir après le Bataclan, sa détermination m'ont permis de m'attacher un peu plus à elle.



Ce roman c'est l'histoire de la vie dans tout ce qu'elle a de plus normal, avec son lot de désillusions, d'obstacles, de difficultés. Et puis vient le temps de la résilience, selon ce qu'on est, ce qu'on peut et ce dont on a envie. Ce livre rappelle une nouvelle fois que tout tient seulement à un fil. Le fil qui nous fait agir parfois sans réfléchir, parfois selon nos convictions pour ensuite le regretter ou au contraire savourer le soulagement d'une décision dure à prendre.



Ce qui m'a permis d'en faire une lecture agréable tient dans l'écriture car elle est plutôt rythmée, dynamique et l'auteur va droit au but dans les pensées de ses héros. Et puis l'originalité et surtout le fait d'assumer ses pensées "non je ne voulais pas t'envoyer de message comme tout le monde" me font penser que le but de l'auteur n'était pas de s'apitoyer sur le sort de ces deux êtres en marge d'un schéma classique de famille. Je pense sincèrement que l'auteur a voulu transmettre l'idée de l'amour universel pour son prochain. Il m'a seulement manqué plus d'empathie pour Jacques pour en faire une lecture plus marquante.
Lien : https://leslecturesdelailai...
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Une si brève arrière-saison

Un livre de Charles Nemes n'est jamais anodin. Sous son dehors de fausse légèreté se dévoile peu à peu une atmosphère beaucoup plus lourde et un livre beaucoup plus profond qu'il n'y parait au premier abord. Commencer un livre de Charles Nemes s'est accepter de se laisser entrainer dans des univers inattendus, de ressentir des sentiments contradictoires. Les idées les plus loufoques (le héros veut séduire Christine Angot pour apparaitre dans ses livres) côtoient les choses les plus tragiques (attentat du Bataclan). Tout ceci écrit avec délicatesse et humanité. Une humanité qui transparait tout le long du roman au travers de ses personnages, pleins de défauts, de failles mais qui sont terriblement attachants. Un roman sur la vie, l'amour mais un livre qui ne ressemble à aucun autre. Une belle réussite qui je l'espère annonce une rentrée littéraire aussi inventive que ce roman.



Un grand merci à Agnès Chalnot et a HC éditions pour m'avoir permis de découvrir ce roman en avant-première (il ne sortira que le 30 aout 2018).
Lien : http://desgoutsetdeslivres.o..
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Deux enfants du demi-siècle

À travers le parcours de Thérèse et de Toussaint, qui se découvrent amoureux passionnément à 16 ans, un amour d'enfance , éphémère où tout leur était permis, pour l'une, le premier , le découvreur, pour l'autre, l'héroïne de sa jeunesse, l'inespérée, l'initiatrice......Las! Cette idylle brève , intense, incendiaire ,les parents et la vie les a séparés ...peur de l'inconnu, âge enfantin, préjugés religieux, .conformisme......

Elle est fille de rabbin, lui, issu d'une famille bourgeoise catholique .L'auteur, d'une plume fluide, précise, retrace le parcours de ces deux soixante- huitards , il jette un regard acéré avec des retours en arrière et un manque de chronologie apparent qui ne gêne en rien la lecture ( , les chapitres sont courts , pointillistes, maîtrisés ) sur leur vie passée , mariage, travail, enfants, divorce, désillusions.....

Les anciens amoureux , ces anti- héros se retrouvent par hasard, 40 ans plus tard .......lui pour régulariser sa retraite, il était un brillant correcteur dans l'édition, elle fonctionnaire dans une caisse de retraite ....

Ce beau livre qui montre que les familles ne font pas de cadeau, où il est question d'amour, de religion, d'habitudes, de réconfort, de méfiance , de peur, de confiance et d'espoir, vaguement de politique .....de judaïsme , du livre "Primo-Levi" Si-c'est un homme " de fadaises religieuses aussi.....

Un texte émouvant, attachant, qui dépeint la société française de cette époque avec acuité et finesse , la fin est terrible, on ne s'y attend pas .....l'histoire ne fait pas de cadeau , je ne désire pas dévoiler trop, ce serait dommage. ....

Un roman léger et grave éclairant des destins ordinaires avec une belle maîtrise, très agréable à lire que l'on ne lâche pas !

Grand merci à celui qui me l'a prêté !
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