Citations de Charles Simmons (46)
Micha, cela n’a rien de bien méchant que de souffrir un petit moment du mal d’amour. Tout le monde a eu le cœur brisé. Tu as des gens chez qui c’est comme un mode de vie. L’amour semble être un rayon que tu dardes sur un être. Parfois, il est réfléchi vers toi, parfois non. En fait, ce n’est pas un rayon. C’est un éclat de lumière qui part dans toutes les directions. Il paraît n’éclairer qu’un seul objet parce que l’amoureux ne voit que cet objet. Mais s’il regarde autour de lui, il verra que de nombreux objets captent sa lumière.
Quand à moi , je ne pense pas que l'amour soit destiné à adoucir la condition humaine; je pense qu'il est inhérent à la condition humaine. Tantôt il s'épanouit et tantôt il tourne court, comme la plupart des choses de la vie. Mais il est toujours une illusion. L'être aimé ne se montre pas à la hauteur de l'attente de l'autre, et quand l'amour persiste par-delà la déception, il devient de surcroît une prison.
- L'ennui, laissa tomber Zina quand tout le monde fut parti, c'est que, dès qu'elle a un verre dans le nez, maman se prend pour Brigitte Bardot.
- L'ennui, dis-je, c'est que mon père trouve Brigitte Bardot tout à fait à son goût.
Les Américains, la première fois qu'ils mettent les pieds en Europe, c'est un peu comme la première fois qu'ils font l'amour. Nos compatriotes croient avoir tout inventé. Alors que tout vient de là-bas, l'architecture, le mobilier, la langue.
Le noir et blanc avait encore de belles années devant lui. À présent, il est difficile de résister à la couleur. Beaucoup de photographes de qualité ne font que du noir et blanc, mais cela a quelque chose d'affecté, comme ceux qui tournent des films en noir et blanc. Avec la couleur, on peut ne jamais rien obtenir de valable ; cela a souvent un côté trop réel. Les bonnes photos n'ont rien de réel : elles sont des représentations de ta vision du réel.
Cela n'a rien de bien méchant que de souffrir un petit moment du mal d'amour. Tout le monde a eu le cœur brisé. Tu as des gens chez qui c'est comme un mode de vie. L'amour semble être un rayon que tu dardes sur un être. Parfois, il est réfléchi vers toi, parfois non. En fait, ce n'est pas un rayon. C'est un éclat de lumière qui part dans toutes les directions. Il paraît n'éclairer qu'un seul objet parce que l'amoureux ne voit que cet objet. Mais s'il regarde autour de lui, il verra que de nombreux objets captent sa lumière.
Les Italiens mangent, les Français causent, les Allemands fabriquent et les Russes, eux, souffrent. La souffrance, c'est leur point fort, et ils n'ont plus, à présent, de culture pour faire tampon. Pas vraiment de tradition culinaire. Pas d'étiquette. Tout le monde veut foutre le camp. Il faut voir les prostituées de luxe dans les hôtels à touristes. De vraies beautés. On les regarde et on se dit que les Russes ont vraiment mis la fine fleur de leurs filles au tapin.
Aimer une fille, c'est pas seulement avoir envie de baiser avec elle. C'est avoir envie d'être en sa compagnie, envie de l'écouter parler, de penser à elle. Tu chéris tout ce qui vient d'elle, une chaussure, un mouchoir...
INCIPIT :
« C’est pendant l’été de 1968 que je tombai amoureux et que mon père se noya. » (p. 13)
L'amour, c'est comme le beurre, ça rend tout meilleur.
L'art est un refuge contre la réalité.
Venant de la haute mer, les vagues qui brisaient faisaient pleuvoir sur moi leurs embruns.Je suppose que je pleurais.Les larmes et la mer ont le même goût.
Nous étions tous les deux bons nageurs. Lui pratiquait généralement le crawl. Moi, je préférais nager sur le dos, ce qui est plus lent mais aussi moins fatigant, et puis j'aimais bien contempler le ciel tout en battant des bras. Le corps dans l'eau et la tête dans les nuages, est-il rien de meilleur ?
J'ai maintenant l'âge qu'avait mon père lorsqu'il se noya. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai toujours l'impression d'être un enfant.
C'est vraiment un joli pied, plein d'innocence, qui n'a pas encore été perverti par la chaussure.
Tandis que nous foulions le sable fin, elle me prit à nouveau par la main et dit :
– Fais attention à toi. Tu prends les choses trop à cœur.
Et je fais comment pour faire attention? me dis-je en moi-même.
L'être aimé a une responsabilité à l'égard de qui l'aime.
Je ne suis pas don Juan ; les femmes ne me sont pas comme le boire et le manger. Mais elles accomplissent quelque chose d'important. Elles jalonnent le temps qui passe. Elles sont comme l'écriture pour le romancier, une victoire aux élections pour l'homme politique. Elles rendent les années mémorables, elles les empêchent de tourner à rien.
Dans les contes de fées, il y a toujours un philtre qui te plonge dans un profond sommeil. Quand tu te réveilles, tu t’éprends de la première personne que tu vois. Il n’est pas de meilleure métaphore regardant l’amour. L’amour est arbitraire, inexplicable et cruel. Il est aussi transitoire. Rien d’aussi déraisonnable ne saurait durer bien longtemps.
– Pour ma part, disait-elle, je raffole de ça, j’en raffole de bout en bout, y compris la peine de cœur. Pour moi, être amoureuse, c’est comme de remonter la côte de Californie en voiture. On se dit que tout va aller comme sur des roulettes…
– Oui, dit maman, mais le jour où ça se termine ?
– Le secret, c’est de remettre ça aussi sec.
– Vous voulez dire que vous êtes capable de tomber amoureuse à volonté ?
– Si vous avez des prédispositions, si vous fonctionnez sur ce mode, si vous recherchez l’amour… alors l’amour vous trouvera.
– À vous entendre, c’est un peu comme d’être en chaleur. Comment peut-on tomber amoureuse à volonté ? Il y faut tout de même quelqu’un d’autre, non ?
– Bien sûr, dit Mrs Mertz, prenant le temps de boire une gorgée avant de poursuivre. Disons qu’à mes yeux certains ont cette capacité en venant au monde, et d’autres non.
– Je ne comprends toujours pas pourquoi on en fait si grand cas. Est-ce une si bonne chose que de s’exposer ainsi ?
– Est-ce une bonne chose que de prendre des risques ? Si l’on ne tente pas la chance, on n’a pas une chance. L’amour, c’est comme le beurre, ça rend tout meilleur.