Les mémoires de la guerre du plus grand des français, celui qui avait dénoncé les mauvaises orientations de l'armée française avant le conflit, refusé l'armistice d'un vieux maréchal avide de pouvoir et de retrouver un semblant d'une gloire perdue à un prix que les français ont payé très durement, lancé un appel dont imaginait à peine les suites, enfin lutté sans cesse envers et contre tous, y compris ses propres alliés, pour restaurer la grandeur de la France. Et en plus, l'écriture d'un écrivain, donc un plaisir de lecture absolu.
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Curieuse lecture que celle de ces Mémoires de guerre ! On éprouve souvent un sentiment de familiarité, tant les évènements racontés sont connus, et tant on a pu lire à droite à gauche des extraits de ce texte, ou des documents qui s'appuient sur lui. On s'attend à un récit épique de l'appel du 18 juin, bien dans le style des pages précédentes, mais non, le général expédie l'affaire en une phrase (je prononce l'appel que l'on connait). Il ose parler de lui à la troisième personne, sans exaspérer tout à fait par son manque de modestie... Un personnage unique et des évènements clés de notre histoire, que dire de plus ?
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Soyons clairs : quelque soient vos convictions, vous n’en sortirez pas indemne.
De Gaulle, c’est à la fois un souffle épique (« Toute ma vie, je me suis fait une certaine idée de la France ») et un humour décapant, même le 17 juin (de Lebrun : « il voulait être un chef d’Etat, encore eût-il fallu qu’il fût un chef, et qu’il y eût un Etat »), c’est aussi un conteur de talent : on ne peut lâcher le livre, parce que la construction du récit, très professionnelle, vous tient toujours en haleine.
Peut-être les portraits des grands contemporains sont-ils les passages les plus admirables : Staline, qui fait froid dans le dos, Hitler, créature de l’après guerre, et qu’il crédite, pour sa descente en enfer, d’un horrible courage, Mussolini, jouet des évènements, enfin ses deux alliés terribles que furent Churchill et Roosevelt, chefs à la hauteur de leur mandat historique, mais aussi pleins de duplicité. Les historiens se sont efforcés d’atténuer cette « guerre de tranchées » qu’a été la relation avec les Anglo-saxons ; le Général, au contraire, n’en cache rien. Partout, toujours, la volonté de puissance des Etats-nations l’emporte : il n’y a pas d’idéologie ni d’affectivité qui tienne devant cette dure réalité.
Quelques éléments surprenants : d’abord l’humanité profonde de Charles de Gaulle, vrai chrétien, même si sa tâche de soldat et de chef d’Etat lui impose retenue et réalisme. Lisez bien, dans le troisième tome, les développements consacrés à la misère du Peuple français en 1944. Non, décidément, De Gaulle n’était pas un vrai homme de droite, et il expose avec fierté les nationalisations et la politique sociale de son Gouvernement.
Et qui a dit que le Général n’était pas européen ? Après 58, il c’est lui qui confirmera la signature de la France au Traité de Rome, fondateur de l’Union, et on comprend pourquoi dans les Mémoires, avec notamment sa vision de la construction économique de l’Europe sur la base de l’entente franco allemande.
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Premier volume des mémoires de guerre du général de Gaulle qui débutent avec le déclenchement du second co flit mondial, alors que les troupes allemandes déferlent sur une Europe abasourdie.
Ce témoignage d'un protagoniste majeur de la guerre éclaire des événements connus d'un jour différent.
Les mémoires de guerre expliquent la guerre, elles expliquent aussi de Gaulle. Celui qu'il a été pendant le conflit et celui qu'il sera par la suite.
Ces mémoires complètent par les faits ce que de Gaulle a théorisé avant la guerre.
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C'est génial et rare d'avoir un récit d'histoire, captivant et bien écrit, rédigé par l'un de ses principaux protagonistes. J'en recommande la lecture, le Général n'étant de plus pas un manche dans l'art de la formule! L'incipit de ce livre est d'ailleurs entré dans la légende.
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Un très bon ouvrage pour apprendre, ou réviser, l'histoire de la 2ᵉ guerre mondial vu du côté de la France.
Son style littéraire, de qualité, est appréciable. La précision de ses propos peut parfois paraître pesante, mais cette rigueur permet de s'approcher d'une vérité historique.
Les mémoires de Churchill sont un bon complément (bien que son style et son ego soient plus pesants).
Je n'ai pas encore trouvé d'équivalent pour étudier cette guerre du côté des "vaincus".
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Long et assez indisgeste , malgré quelque passage intéressant lorsqu'il rencontre Staline ...
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L'honneur, le bon sens, l'intérêt supérieur de la patrie, ces notions semble-t-il abtraites qu'il invoque, le général de Gaulle les incarne à la perfection dans sa lutte pour redonner vie à la France, malgré tout, malgré la trahison du maréchal Pétain, malgré l'occupation allemande, et malgré surtout, dans le récit de ses mémoires, les embûches de ses propres alliés britanniques et américains, qui n'en manquent pas une pour lui mettre des bâtons dans les roues et l'écarter du conflit. Tout d'abord, il y a l'affaire Giraud, champion des Américains parce qu'il prétend ne pas se mêler de politique et n'agir qu'en militaire, et se soumet donc à leurs ordres, ce que de Gaulle, par honneur et par intérêt supérieur de la patrie toujours, refuse absolement, se considérant comme le chef d'un Etat français indépendant. Ensuite, il y a la résistance à rassembler autour de lui, en donnant une place mais une petite place aux communistes. Puis, il faut lancer les forces militaires françaises dans la guerre en sauvegardant là aussi son indépendance vis-à-vis du commandement allié. Bref, de Gaulle tient bon, se cabre souvent, ne transige pas sur les principes, agit en chieur magnifique face aux manoeuvres qui veulent l'écarter, et entre dans Paris fier et droit, comme son récit passionnant de la survie, au coeur de la barbarie et au sein d'un homme, du sens perdu de l'honneur.
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De Gaulle a intitulé ce deuxième tome de ses mémoires de guerre "L'unité", pourtant combien elle était encore menacée pendant la période qu'il commente. Les américains voulaient se débarrasser de lui pour installer Giraud qui eut été à leur botte après la libération. Heureusement, ce n'était pas la même stature et De Gaulle a réussi à proclamer son gouvernement provisoire à temps. Ce tome met également en lumière les vexations qu'il a dû subir de la part des alliés, notamment sa mise à l'écart de la victoire alliée. Heureusement, il a pu sauver l'essentiel, la France.
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Un très bon ouvrage pour apprendre, ou réviser, l'histoire de la 2ᵉ guerre mondial vu du côté de la France.
Son style littéraire, de qualité, est appréciable. La précision de ses propos peut parfois paraître pesante, mais cette rigueur permet de s'approcher d'une vérité historique.
Les mémoires de Churchill sont un bon complément (bien que son style et son ego soient plus pesants).
Je n'ai pas encore trouvé d'équivalent pour étudier cette guerre du côté des "vaincus".
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J’ai une édition étrange, les feuilles n’étaient pas détachées sur la plupart des cahiers et en plus il semble que 4 d’entres eux soient mélangés. Voilà qui ne facilite pas la lecture.
Intéressant d’avoir le point de vue direct de quelqu’un qui a fait la guerre à un niveau politique. J’ai tendance à lire des récits de soldats ou de famille et c’est totalement à l’opposé, de la politique pure et dure même dans les pensées que nous confiées Charles de Gaulle.
C’est tout l’intérêt du livre me direz-vous, mais vraiment je n’en pouvais plus à la fin. Je venais d’enchaîner avec 5 livres politico-économique, je n’arrivais pas à dormir depuis 5 nuits et le livre est remplit de longueurs.
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Les évènements racontés dans ce deuxième tome se déroulent à peu près du débarquement des alliés en Afrique du Nord à la libération de Paris. Mais comme son titre l’indique il tourne autour d’un thème, celui de l’unité. Unité des résistants, de l’Empire, de la France.
Depuis l’entrée en guerre des Etats-Unis, Roosevelt reste méfiant vis-à-vis de de Gaulle et fait tout pour trouver une alternative à ce chef trop ambitieux. Mais la collaboration du régime de Vichy avec l’Allemagne a décrédibilisé Pétain, alors Roosevelt va tenter de jouer une autre carte : le commandant Giraud, qui se trouve, personnellement, dans une situation intermédiaire : Ancien prisonnier de guerre, évadé et donc héros des résistants, pas collaborateur mais en bon rapport avec les vichystes, et pas gaulliste.
Comme lors de la prise de Madagascar, les Anglo-Saxons continus de tenir de Gaulle à l’écart des interventions armées sur les territoires administrés par la France. Officiellement, de Gaulle ignore tout du débarquement en Afrique du Nord, et lorsque ce débarquement réussira ils vont essayer de placer à la tête de cette importante colonie française le commandant Giraud. Puis, pour satisfaire les partisans gaullistes, ils vont organiser la conférence d'Anfa dans le but d'accorder Giraud et de Gaulle (une mascarade selon ce dernier). Finalement, les deux généraux se mettront d’accord, entre eux, pour unir les forces françaises combattantes et partager les pouvoirs, car ce qui compte pour de Gaulle c’est d’abord l’union de tous les Français combattants. Mais il ne l’envisage pas sans une totale indépendance et c’est pourquoi il va peu à peu écarter Giraud du pouvoir politique, puisqu’il n’est, selon lui, qu’un pantin de Roosevelt.
Cette union entre les partisans gaullistes et les nouveaux résistants qui, suite à la collaboration du régime de Vichy, le débarquement en Afrique du Nord, puis l’envahissement de la « zone libre » par Hitler, se sont ralliés à la cause de la France Combattante, est la préoccupation principale du général de Gaulle dans cette année 1943, celle dont il se sent personnellement responsable. Il la réussira en devenant le seul chef d’un gouvernement provisoire à Alger, mais déjà il fait état des insuffisances de ce gouvernement où renaissent les vieilles incapacités politiques de la troisième république. D’une manière générale, ce deuxième tome est beaucoup plus centré sur les problèmes de politique intérieure que sur les problèmes diplomatiques. Son mépris des intrigues politiciennes, déjà palpable dans le premier tome, s’accentu dans ce tome-ci. Il faut dire que les Mémoires de de Gaulle - écrites dans les années 1950, alors que les institutions de la quatrième république ne le satisfont pas et qu’il se trouve loin du pouvoir - tournent parfois au programme électoral.
La deuxième unification à réaliser était celle des différents mouvements de la résistance intérieure, elle incombait à Jean Moulin. Ce qu’il accomplît au cours de l’année 43, mais pour être arrêté par la gestapo quelques semaines plus tard. Sur ce point, de Gaulle laisse entendre que le successeur de Jean Moulin, Georges Bidault (qui n’était pas son premier choix) a partiellement laissé s’échapper le contrôle des divers mouvements de la résistance et n’a pas réussi à contenir les intrigues politiciennes, en particulier celles des communistes.
C’est aussi pendant cette période, de 1943 au début 1944, qu’il pose les bases des futures politiques coloniales. L’affaiblissement de la France amène tout doucement vers une libéralisation des institutions et davantage de droits accordés aux indigènes. Lors d’une conférence à Brazzaville, il parle de « la transformation de l’Empire en Union française ». Mais le principal souci de la France, à cette époque, est la perte de son mandat en Syrie et au Liban et l’influence que lui dispute l’Angleterre au Moyen-Orient. Cette affaire occupe une très large partie des Mémoires de de Gaulle.
Finalement, lors de ces années de guerre, si de Gaulle a fait en sorte que la France ne soit placée sous aucune tutelle après la libération, sur le plan international il a été écarté de toutes les tractations de paix, contrairement à ses prétentions, mais c’est plutôt logique pour un pays qui ne possédait pas encore de gouvernement élu démocratiquement.
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Deuxième volume des mémoires de guerre dans lequel le général pose les bases de ce que doit être pour lui la France après avoir été libérée.
On y découvre les jeux d'influence partisans qui font planer l'ombre des calamiteux régimes parlementaires de feue la troisième République.
L'unité de la France se recréé dans l'adversité de la guerre et on voit cette période à travers le regard de celui qui contribuera à libérer le pays.
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Un ouvrage très agréable à lire. Ce n'est évidement pas tout ce qu'il y a à retenir, mais le style rend la lecture très fluide.
Ce tome détaille les efforts d'organisation de la France Libre, la nécessaire unité qu'il a fallu construire, en composant avec des enjeux politiques et idéologiques.
Comme pour le premier tome, il est judicieux de prévoir un peu de documentation (avec internet c'est plus commode), pour resituer certains personnages ou lieux.
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La suite des memoires du Général de Gaulle sur la seconde guerre mondiale.Toujours aussi passionnant, ce livre ,où tout est vrai se lit comme un thriller tellement le rythme est constant et l'ennui n'arrive jamais.Cette suite detaille la partie charniere de la guerre où la victoire s'est dessinee.Trois années qui ont changé la face du monde.
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Ce tome est consacre a la fin de la guerre et à l'apres guerre avec la mise en place de l'Etat Francais et au debut de la quatrième République.C'est le De Gaulle homme d'état qui est ici decrit et qui nous livre ses souvenirs precis et sans artifices comme dans les deux premiers tomes.Ce volume cloture ces memoires qui forment un superbe ensemble et peuvent etre lus indépendamment les uns des autres.Incontournable pour qui est interresse par la seconde guerre mondiale
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Dernier tome de la trilogie, on ressent une certaine fatigue, voir une lassitude de De Gaulle.
Au fil de la progression alliée, l'unité s’effrite et les ambitions personnelles ou partisanes refont surface.
Toujours aussi bien écrit (un parallèle intéressant avec son alter ego britannique, en effet les ouvrages de Churchill sont très bien écrits)
Je vais donc me lancer prochainement dans les Mémoires d'Espoir, ayant été conquis par les mémoires de guerre.
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