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Citations de Charlotte Monnier (28)


J'ai compris que pour sortir d'ici, j'allais devoir avoir très faim... de vivre.
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Les filles restent parfois des heures à choisir un filtre sur Instagram. Elles hésitent mille ans. Ça n'est jamais bien, jamais "assez mieux" que la photo originale. Elles sont fatiguées, elles aussi, je m'en rends bien compte. Puis elles ont peur. Chaque selfie qu'elles publient sur leur profil est peut-être celle qui leur fera subir l'humiliation suprême de n'être pas "likée", pas "validée" par le tribunal virtuel de la beauté. Je n'ai même pas l'impression que les garçons trouvent ça particulièrement attirant.
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Il n'y a rien de pire que d'aller mal dans un environnement positif. On se sent encore plus mal, encore moins à sa place.
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Ils ont gardé mon téléphone.
On avait rendez-vous à onze heures du matin. C’était un mercredi. Je l’attendais depuis longtemps, ce rendez-vous. Maman aussi, mais papa un peu moins. Maman s’était tellement battue pour l’obtenir. Je l’entendais se bagarrer pendant des heures à l’autre bout du fil et depuis deux semaines. En fait, je crois que c’est surtout ma sœur qui a tenu à ce qu’on le prenne, ce rendez-vous. Elle s’appelle Marine. Vous n’allez pas tarder à en savoir un peu plus à son sujet. Je l’adore, mais elle ne me facilite pas toujours l’existence.
Au bout du fil, maman ne tombait jamais au bon moment, jamais dans le bon service ni sur le bon répondeur. Elle soupirait, disait : « C’est pas croyable, c’est pourtant pas la mer à boire que de parler à un humain. » Et puis, elle ne savait pas s’il fallait presser la touche 2 ou 3. « Ils vont nous rendre cinglés à la fin. Est-ce qu’on peut parler à quelqu’un encore ici ou c’est plus possible ? On vit vraiment dans un monde de fous ! »
Puis elle raccrochait en prononçant des mots en suisse-allemand, parce que maman est née là-bas et que je m’en souviens principalement quand elle s’énerve. Enfin, « là-bas ». C’est pas si loin non plus, on reste en Suisse, mais quand même. Là-bas, ils ont une langue qui chante beaucoup et qu’on ne parle nulle part ailleurs. C’est peut-être pour ça que je la comprends bien, cette langue : parce que j’aime la musique et qu’elle m’aide à savoir quand maman chante la mélodie de la colère.

L’écran affichait donc exactement onze heures zéro zéro quand ils ont pris mon téléphone. Mme Lepoivre m’a dit : « Celui-là, on va le garder, d’accord ? Éteins-le complètement et on te le rendra après tout ça. »

Après tout ça. Ouais. À ce moment-là, je crois qu’elle-même ne savait pas ce que « tout ça » allait devenir.
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Dehors, on m'avait demandé si j'avais des envies de "scarification". J'avais dû poser la question :
- C'est quoi, la scarification ?
On m'avait expliqué. C'est quand la douleur intérieure est si puissante qu'on cherche à la soulager en se blessant à la surface. C'est écrire sur sa peau ses idées noires et faire saigner son corps avec les griffes du cœur.
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La vie, ce n'est pas passer son temps à prouver au reste du monde qu'on a plus de volonté que les autres et qu'on est cap' de se laisser mourir de faim. Le monde a autre chose à faire que de nous comprendre et de se montrer cool avec nous. Aimant, calme, empathique. Le monde, lui, veut vivre. Il ne nous attend pas.
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"Tomber amoureuse."
C'est tout de même étrange comme expression, mais maintenant que je pensais l'avoir vécu, je crois que je la comprenais. En fait ça n'avait rien de si follement agréable, d'être amoureuse. Ça faisait mal aussi. Ça rendait triste, vulnérable, impuissant. On ne peut rien contre un sentiment amoureux. Il nous emporte comme une vague beaucoup trop haute pour nous. Et il s'abat brutalement sur nos têtes. D'un coup. Et alors, c'est fini, on n'a plus aucun pouvoir sur la situation.
On est tombé.
Amoureux.
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On a quinze ans à peine, on est déjà très fatigués.
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J'avais souvent l'impression qu'avec les garçons, tout était moins compliqué. Ils pensaient moins à leur corps, moins à ce qu'ils allaient dire, moins à ce qu'on allait dire, moins à ce qu'on allait croire, à ce qu'on allait en penser. Je pensais qu'ils s'en fichaient des apparences. Peut-être que je me trompais.
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Les larmes ont cela de bien qu'elles parlent d'elles-mêmes.
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Maman, papa. Je ne voulais pas vous faire pleurer. Mais moi aussi je pleure, et moi aussi j'ai peur.
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"Ça dure combien de temps, sept kilos, madame Lepoivre ?" Elle ne le savait pas non plus.
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Papa m'a serrée encore très fort dans ses bras, j'en avais presque mal. J'aurais préféré qu'il me tue et qu'on n'en parle plus.
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Je n'aimais pas qu'on me parle de formes. Il était normal que "mon corps ait des formes", il était inquiétant que "je n'ai pas l'air en forme", j'étais négative et "ne mettais pas les formes".
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On devrait commencer par là, par expliquer les différences physiologiques et organiques qu'il y a entre un homme et une femme. Nous avons les mêmes droits, mais nous n'avons pas le même corps. Nous n'appréhendons pas la vie avec le même outil.
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Mon estomac, ma tête et mon ventre n'étaient plus connectés. Ils avaient tous des avis différents. Il fallait que je trouve un moyen de les réconcilier.
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Tout était mélangé : sauce, pâtes, viande, légumes et légumes verts. Mon assiette ressemblait à un champ de bataille sur lequel je n'avais pas du tout prévu de me battre.
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J'étais ravie d'avoir échappé à l'obligation de m'émerveiller de l'arrivée du printemps. Il n'y a rien de pire que d'aller mal dans un environnement positif.
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C'était quand même un peu curieux de commencer une hospitalisation pour anorexie par un repas en commun.
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Je lui ai fait la liste de toutes les questions qui me bouchaient la vue et l'horizon. 《Quand est-ce que j'allais enfin pouvoir retrouver ma famille ? Est-ce que j'allais pouvoir les revoir un jour ? Comment est-ce que ça allait se passer pour Kévin ? Pourquoi Jill ne progressait pas ? Qu'est-ce ce que je foutais là ? Qu'est ce qu'on voulait de moi ? Qu'est-ce que je faisais mal ? Pourquoi je ne savais pas vivre ? Pourquoi mon coeur était si lourd et mon poids si léger ? 》 Je ne comprenais pas.
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