1re utopie féministe, Herland est une sorte de roman à thèse écrit par la sociologue C. Perkins Gilman, inconnu en France et redécouvert par les féministes dans les années 60. Il lui permet de dénoncer les dérives sexistes et sociétales du système patriarcal américain du début du XXe siècle. Il conte les aventures de 3 jeunes Américains en balade dans une sorte de petit avion qui tombent sur un territoire difficilement accessible, peuplé uniquement de femmes, en haut d'une montagne. D'abord faits prisonniers, ils vont finalement apprendre la langue et les coutumes de ces étranges femmes, à la fois douces et fortes, qui se reproduisent par parthénogenèse depuis 2000 ans et ignorent tout de la sexualité, des individus de sexe masculin, des rapports homme-femme, de la religion révélée ou encore de la criminalité. Elles vivent dans une sorte de jardin d'Eden ultra propre et secure, verdoyant et regorgeant d'arbres fruitiers. Les 3 amis ont des caractères très différents, ce qui sert le propos de l'autrice, et tomberont amoureux de 3 habitantes de Herland : l'un est très galant, il donnerait sa vie pour sa chérie, l'autre est un macho bouffi d'orgueil qui essaiera de violer celle qui acceptera de guerre lasse de devenir sa "femme" et le 3e, le narrateur, représente la voie du milieu. D'abord décontenancé, il est prêt à tout pour garder sa promise près de lui, y compris à ne pas la "posséder". Pendant les 12 mois que durera leur séjour, c'est lui qui tente d'expliquer aux femmes les valeurs et la culture américaines, alors qu'elles se révèlent très douées mine de rien pour les pousser dans leurs retranchements et mettre au jour les contradictions d'un système injuste et pas si avancé que ça... J'ai trouvé ce roman vraiment avant-gardiste pour l'époque (elle évoque Montessori), qui soulève des questions pertinentes et actuelles ! Il existe une suite, non traduite en français : With Her in Our Land. Espérons que les éditeurs français ne mettront pas un siècle avant de la traduire.
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Attention à la traduction choisie!
Suite à une première tentative très décevante (cf seconde critique), j'ai pu trouver une autre traduction de Le papier peint jaune. D'autres traductions semblent meilleures et cet article sur trois traduction de Le papier peint jaune est très intéressant à lire: https://www.erudit.org/fr/revues/meta/2011-v56-n3-meta043/1008329ar.pdf
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Dans cette version (https://www.canadianmysteries.ca/sites/redpath/settings/medicalarchitecture/5141fr.html), j'ai trouvé la nouvelle intéressante: elle y dépeint une jeune femme souffrant de dépression post-partum (je pense), qui vit enfermée dans une pièce au papier jaune, interdite de toute activité. Son mari, médecin, sait mieux qu'elle ce qu'il lui faut et la maintient enfermée dans l'inactivité (avec interdiction d'écrire), soit disant pour son bien. Son état se détériore (ce qui est normal, s'enfermer dans une pièce sans rien faire en restant allongé·e sur un lit est une très mauvaise idée pour soigner une dépression).
J'ai apprécié qu'on sente à quel point la femme était dépossédée de son existence par son mari, la médecine, à quel point elle a lutté contre pour survivre, pour vivre, pour pouvoir encore écrire en cachette et la descente provoquée par l'ennui, le vide: le papier peint devient prétexte à rêverie, à obsession (puisqu'il n'y a rien d'autre, alors il n'y a plus que lui), et à projection de sa propre situation et souffrance: elle doit à tout prix quitter se papier peint qui l'enferme, comme elle doit quitter cette chambre. La femme rêvée piégée dans le papier peint n'est autre qu'elle même.
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J'ai été catastrophée devant ce livre mais ne sait pas à qui la faute:
- le livre est à 7,25 ou 8,18 sur Amazon pour 24 pages!
- Il est incompréhensible, terriblement mal écrit, et carrément illisible. Sur mon exemplaire, imprimé par Amazon, la traduction est de "Nicolae Sfetcu", pour ceux qui ont aimé le livre, j'aimerai bien savoir le nom du traducteur.
-> J'ai interrompu ma lecture au bout de quelques pages (sur un bouquin qui en comporte 24 c'est fort!).
Je viens de regarder les citations données par Hekahm, et effectivement je me suis fait avoir avec une traduction pire que google trad' (ou google trad il y a 10 ans). Voici quelques exemples:
La version postée par Hekahm:
"Si un médecin de grande renommée, votre mari de surcroît, persuade parents et amis que vous souffrez d'une simple dépression nerveuse - d'une légère tendance hystérique - que doit-on faire ?
Mon frère aussi est médecin, lui aussi de grande renommée et il dit la même chose.
C'est ainsi que j'avale des phosphates, ou phosphites, je ne sais plus au juste, et des fortifiants, et des voyages, et du grand air, et de l'exercice... le "travail" m'est absolument interdit jusqu'à mon rétablissement."
La version que j'ai dans mon exemplaire:
"Si un médecin de haut niveau, et son propre mari, assurent les amis et les proches qu'il n'y a vraiment rien de problème avec quelqu'un qu'une dépression nerveuse temporaire - une légère tendance hystérique - que peut-on faire?
Mon frère est aussi médecin, et aussi de haut niveau, et il dit la même chose.
Je prends donc des phosphates ou des phosphites - que ce soit, et des toniques, et des voyages, et de l'air et des exercices, et je suis absolument interdit de "travailler" jusqu'à ce que je sois bien à nouveau.
On notera également que dans ma version la personne est genrée au masculin... la plupart du temps.
Je vous donne quelques autres exemples de phrases et de l'habilité du traducteur:
" Personnellement, je crois que le travail agréable, avec enthousiasme et changement, me ferait bien."
"Il y avait des serres, mais ils sont tous brisés maintenant."
"Il est assez ennuyeux pour embarrasser l'oeil qui le suivent, assez prononcé pour irriter constamment et provoquer l'étude, et lorsque vous suivez les courbes douteuses incertaines pour un peu de distance, ils se suicident soudainement - à des angles scandaleux, se détruisent dans des contradictions inouïes."
Cette traduction est un sabotage qui m'a profondément énervée et dégoûtée! Je ne vais pas noter le livre ni polluer sa fiche avec ce qui ressort d'un "traducteur", mais méfiez-vous des éditions choisies!
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C'est suite à un épisode d'American Horror Story (Saison 1), évoquant la manière dont les hommes médecins traitaient l'hystérie (du mot grec "hystera" qui signifie "utérus") diagnostiqué chez les femmes, que j'ai découvert cet ouvrage.
Le mari de la narratrice, médecin, a jugé que sa femme souffrait de dépression, avec des tendances à l'hystérie. Ainsi, il lui impose ... la séquestration - sous des airs de repos absolu. Cela signera tout bonnement sa descente dans la psychose et la paranoïa. Enfermée dans cette chambre, elle devient complètement obsédée par le papier peint et finira par y voir une femme, séquestrée, sa propre projection finalement...
C'est un livre très court (une cinquantaine de pages).
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L'auteur aura besoin dà peine 40 pages pour pour nous faire comprendre comment une jeune femme peut sombrer peu à peu dans la folie, enfermée dans une prison dorée.
C'est cette jeune femme elle-même, Mary, qui raconte de manière décousue (se cachant pour écrire) ces 2/3 mois d'isolement.
Son "bon" mari, ce "cher John", à décidé qu'un isolement et une inactivité complète était ce qu'il fallait pour aider sa jeune épouse à peine devenue mère, à calmer ses nerfs. Sa solitude, son ennui, son inactivité permanente entre les 4 murs d'une chambre vont la pousser à observer la seule chose sous ses yeux : un vieux papier peint jaune orné de motifs. Et plus la Solitude s'accentue, plus Mary se sent obsédée par ces motifs, y voyant des formes de femmes, de barreaux, sombrant de plus en plus dans la folie...
La postface de ce court récit permet ensuite de comprendre que Charlotte Perkins Gilmore raconte en quelque sorte son propre vécu, témoignant de l'incompréhension et de l'absurdité des hommes et de certains traitements médicaux imposés au 19eme siècle aux femmes. Son livre est donc une critique de l'oisiveté et l'inactivité requise des femmes de cette époque, qui n'avaient pas le droit d'écrire, de penser par elle même, de décider de leurs propres besoins. C'est une porte ouverte sur le féminisme, pointant l'importance pour les femmes de se faire entendre, d'exprimer et d'écouter leurs besoin.
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Quelle clairvoyance, quelle finesse de jugement et intelligence du récit dans ce texte !
J’ai découvert Charlotte Perkins Gilman avec son livre « Le papier peint jaune » et c’est suite à ma lecture de « Femlandia » où Christina Dalcher cite « Herland » que je découvre ce roman.
Et dire qu’il a été publié en 1915… !
Trois hommes, intrigués par des légendes parlant d’un peuple constitué uniquement de femmes se rendent à Herland. C’est donc par la voix de l’un d’entres eux que nous découvrons ce pays où les femmes s’épanouissent depuis plus de deux mille ans sans présence masculine.
Elles sont fortes, ne connaissent pas la peur, elles sont autosuffisantes et vivent dans la paix.
A la manière d’une étude sociologique, nous découvrons le fonctionnement de cette communauté qui met habilement en lumière les travers de nos sociétés « civilisées ».
Que ce soit sur la place et le rôle des femmes, sur la définition de la féminité, que sur des thématiques tels que l’éducation (est cité Maria Montessori), la productivité à outrance, l’écologie et la protection de la nature…
Une lecture indispensable et tellement moderne !
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Ce roman est qualifié de "féministe" mais je ne saisis pas son message.
Dans une région introuvable pour qui ne s'y perd pas par hasard la population est uniquement composée de femmes. Celles-ci sont femmes au sens biologique du terme, telles que la nature les a dessinées, non à l'image stéréotypée qui lui attache douceur et fragilité. Des femmes aux corps sains, puissants, accoutumés à l'effort.
Trois aventuriers hommes découvrent la région, s'y intègrent et l'étudient.
La société matriarcale dans laquelle elles évoluent élève la "Mère" au rang de divinité : la première femme ayant enfanté de façon asexuée. Sa descendance, uniquement composée de filles, a hérité de ce don et l'a transmis à ses filles, de génération en génération.
Le roman présente leur histoire, leur économie agricole, leur politique, et leur éducation à travers la vision et les observations des trois aventuriers, forcés de constater que cette communauté vit en parfait équilibre.
Ces femmes, avides de connaître l'organisation du monde "sexué" qu'elle imagine plus abouti que le leur font face au refus des aventuriers d'en dévoiler trop. La réussite incontestable de cet ordre social excluant l'homme malmène l'ego viril des trois aventuriers, le monde imparfait qu'ils connaissent démontrant l'échec de la masculinité.
Il s'agit plus de l'étude d'une société fictive que d'un roman : malgré l'introduction d'histoires "d'amour" j'ai plus eu le sentiment de parcourir une encyclopédie qu'un bon livre.
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🤱🏻 Herland - Charlotte Perkins Gilman 🤱🏻
Traduction : Bernard Hœpffner @robert_laffont
Trois Américains, intrigués par des légendes locales, découvrent sur une haute montagne un petit pays mystérieux et, à leur grand étonnement, seulement peuplé de femmes. Ils sont les premiers mâles à visiter Herland en près de deux mille ans.
Comment peuvent-elles vivre en autarcie depuis deux mille ans sans hommes pour se reproduire? Ces femmes, coupées du monde à cause d'une catastrophe naturelle, ont évolué. Elles sont devenues capable de se reproduire par parthénogenèse, ainsi plus besoin d'hommes pour tomber enceinte. Elles ont développé leur société autour de la maternité, régulant les naissances pour rester à un point d'équilibre. Tout est réfléchi : l'éducation, la gestion des ressources, l'exploitation du potentiel de chacune... afin de vivre en paix et en harmonie.
Ce livre est très intéressant et original. Que se passerait-il si une société était exclusivement composée de femmes? Quelle en serait sa forme? C'est ce que nous propose l'auteure, mettant en avant la logique et la sagesse des femmes qui ne vivent plus sous la domination masculine. Il est important de dire que ce livre est paru en 1915, certaines réactions ou façons de voir des personnages masculins collent donc à la société de l'époque. J'ai beaucoup aimé Herland et ces femmes libres qui ont su créer une société où le bien-être et l'harmonie règnent.
Cependant les explications poussées sur leur façon de voir ne sont toujours pas très fluides et alourdissent la lecture. C'est mon seul petit bémol.
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Charlotte Perkins Gilman est une femme de lettres américaine. Elle a écrit sa plus célèbre nouvelle intitulée "The Yellow wallpaper" en 1890. Ce texte est toujours considéré comme un essentiel de la littérature féministe, tout comme l'ensemble de ses écrits. Traduit en français par La séquestrée (ou Le papier peint jaune) ce texte raconte une histoire inspirée de sa propre expérience. La narratrice est une jeune mère souffrant de dépression post-natale. Son époux décide de l'isoler et utilise comme prétexte des travaux dans leur demeure pour l'installer à la campagne. La narratrice doit se reposer dans une ancienne chambre d'enfant avec des barreaux aux fenêtres et un horrible papier peint jaune.
La femme du roman est assujettie par son époux médecin (critique et double du médecin qui avait infligé le même traitement à Charlotte) et contrainte à ne rien faire, surtout pas une activité intellectuelle qui pourrait nourrir son hysteria! La femme passe ses journées cloîtrée, sans aucune occupation. Alors, son cerveau s'évade en inspectant chaque recoin de cet ignoble papier peint. Un jour elle croit voir une silhouette bouger dans le papier : une femme rampante...
Je ne vous révèle rien de plus sur le récit mais je peux vous dire que c'est un court texte très marquant et fascinant. L'auteur investie la folie et le fantastique pour dénoncer le traitement des femmes dans la société victorienne. C'est indéniablement percutant et cela démontre que si le corps est enfermé l'esprit trouve toujours une façon de s'évader. C'est une critique du statut de la femme, et plus particulièrement en tant qu'artiste. L'édition Phébus Libretto propose une analyse pertinente du texte et évoque les cas d'Edith Wharton et d'Alice James (sœur d'Henry). En quelques pages, grâce à un récit à la première personne qui se fait de plus en plus haletant vous êtes embarqué dans l'esprit fragilisé de cette femme. C'est une lecture qu'on n'oublie pas de sitôt.
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Dans le jaune du patriarcat l’oppression lourde des sachants
l’homme médecin riche serait-il le plus caractéristique?
Dans sa chambre close le papier peint raconte une vie qui pourrait et l’obsession ou la folie et la manipulation ou la dépression
A l’extrême la serviabilité tendance perverse et la culpabilité de s’infiltrer de ta faute tout est de ta faute
Un mécanisme en place pour que l’épouse adhère à la thèse violente déclinée petit à petit. L’homme institut dit c’est de ta faute.
Surveillance isolément infantilisation culpabilisation paternalisation en quelques tranches tout y est et la folie pointe.
Tu vas mieux dit le médecin mari mais la femme rampe derrière les regards elle tente d’échapper à l’inertie coercitive elle rampe pour atteindre le dehors et les mots sur le papier peint dansent sauvages.
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Je ne lis jamais les descriptions d'auteur.es et pourtant cette fois-ci je l'ai fait. Très touchant, j'ai maintenant envie de lire "la séquestrée" !
Parlons maintenant de l'histoire.
Nous nous retrouvons avec 3 Américains qui sont assez intrigués par certaines légendes locales. Quelque part il y aurait un pays peuplé que de femmes, bienvenue à Herland ! Ils sont les premiers hommes à visiter ce pays où il n'y a que des femmes.
2000 ans, 2000 ans sans mâles, comment est-ce possible ? Comment savent-elles reproduire ? Comment font-elles alors qu'elles sont coupées du monde ? L'éducation comment se fait-elle ?
Beaucoup de questions n'est-ce pas ? Je ne vais pas aller plus loin dans mes questions / résumé du roman puisqu'il est assez court et que les réponses sont données rapidement.
C'est très intéressant et je dois dire que c'est aussi original. L'auteure nous propose un résumé / roman posant énormément de questions. C'est vrai comment serait notre pays sans hommes ? Qu'est-ce qui changerait ? Beaucoup de choses certes mais, positivement ? Négativement ? Ce roman m'a littéralement retourné le cerveau. Beaucoup trop de questions, beaucoup de "???" c'était fou.
Je suis vraiment passée par plusieurs émotions. Heureuse, contrariée, énervée parce que oui, n'oublions pas le temps que le roman a. Les hommes ont parfois des propos wtf et énervants. Mais encore une fois, il ne faut pas oublier le temps.
C'était intéressant à découvrir.
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Paru en 1892, cette courte nouvelle n'en est pas moins glaçante. Une jeune mère fait une dépression après la naissance de son enfant. Son mari, médecin, lui prescrit du repos. Elle est enfermée dans une chambre au papier peint jaune. Amorphe, son mari lui interdisant tout, même d'écrire pour qu'elle se repose, le papier peint fini par l'obséder.
J'ai beaucoup aimé ce texte qui met en lumière la méconnaissance de la dépression à cette époque, et la façon dont cette maladie était traitée, ainsi que les femmes. C'était court mais intense.
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Pour moi, la lecture de Herland a débutée comme une mise en abime : une femme (en l'occurrence l'auteure : C.PERKINS GILMAN) raconte l'histoire de 3 jeunes hommes (Terry, Jeff et Van) dont l'un d'entre eux (Van) raconte à son tour l'histoire de Herland.
Une première partie du récit est dédiée à la quête puis à la découverte de Herland et de sa population par nos 3 explorateurs.
La deuxième partie du roman perd un peu en intensité, avec un rythme un peu plus lent, quelques longueurs et répétitions, mais l'histoire mérite d'être lue jusqu'au bout.
Ce livre décrit un monde utopique, un univers parfait, une communauté exclusivement féminine vieille de 2.000 ans dans laquelle tout n'est qu'amour et au sein de laquelle les "idées horribles" n'ont pas de place.
Herland est un état qui vit en totale autarcie, dont les habitantes sont travailleuses, respectueuses de leur environnement, vivent en communion avec la nature et au rythme des saisons.
La religion n'y est qu'amour : c'est une "puissance aimante qui vous traverse".
Les jeunes femmes qui peuplent ce pays sont dotées de ce qui semble être une forme d'intelligence supérieure. Elles cherchent toujours à s'améliorer, et à faire progresser leur société de manière constante, au fil des générations.
La maternité est la thématique récurrente du livre.
Tout tourne autour de la maternité et de sa conception toute particulière au sein d'Herland (totalement différente de la maternité et du rôle de la mère dans nos sociétés).
Dans ce livre, l'auteure tend à démontrer que les femmes sont tout à fait capables de vivre sans les hommes.
D'ailleurs, elles vivent bien mieux sans la gente masculine.
A Herland : pas de violence, pas de crime, les femmes sont autonomes, fortes, se soutiennent, chacune a son rôle à jouer...et elles peuvent même donner la vie (grâce à la parthénogénèse - "reproduction sans intervention d'un mâle" - je ne connaissais pas🤔).
L'arrivée de Terry, Jeff et Van va amener son lot de questions; mais va surtout conduire nos 3 américains à se confronter à tous les grands principes liés à la religion, l'éducation, le travail, le sexe, le couple, le mariage, le rôle des femmes...qui leur ont été inculqués dans la société dite moderne.
Le choc sera tel, et la remise en question si profonde qu'ils en arriveront à la conclusion qu'une autre vie, avec d'autres valeurs, est possible.
Une histoire très moderne, très féministe pour l'époque à laquelle elle a été écrite (1915).
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Un autre classique de littérature féministe. Plus anciens que B. Groult. Moins d'actualités? C'est à voir.
L'ouvrage raconte la découverte par trois hommes d'une société composée exclusivement de femmes. Les hommes n'y vivant plus depuis plus de mille ans. Les femmes se reproduisant par parthénogenèse. Tout est conçu et dirigé par des femmes.
Gilman met à mal la société patriarcale de son époque.
Bé-mol, la place de la maternité, vue comme un moment formidable...
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Cette nouvelle a 120 ans! Le texte est très bien lu et contribue à l'ambiance un peu effrayante. Une jeune accouchée est installée dans une maison ancienne, louée pour quelques mois: une chambre qui était une salle de jeux pour des enfants qui ont tout saccagé. Le papier peint jaune la dégoûte puis l'intrigue, la jeune femme semble victime d'hallucinations. Dépressive? Paranoïaque? Son mari, médecin a un comportement curieux: il est dans le déni de la détresse psychologique de sa femme, il cherche seulement, semble-t-il, à l'aider à se rétablir physiquement.
J'avoue avoir éprouvé un certain malaise.
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Charlotte Perkins Gilman (1860-1935) a écrit "Benigna Machiavelli" en 1914. Situer l'auteure permet de mieux comprendre sa démarche dans ce roman hors norme. On y perçoit très vite une réelle volonté d'éduquer le lecteur, d'éveiller chez lui une autre façon d'envisager le monde. En racontant l'histoire de cette gamine Benigna, déterminée et volontaire, elle montre avec esprit et verve qu'une femme doit contrôler sa vie et que l'ambition déclinée au féminin est un objectif noble. Évidemment, toute démarche pédagogique se heurte parfois à un enthousiasme disproportionné, Benigna entreprend et réussit parfaitement tout ce qu'elle entreprend, elle est douée d'une intelligence et d'une compréhension exceptionnelle de son monde, c'est une gamine brillante dans tous les domaines et cela en est parfois agaçant. Néanmoins, resituer la valeur de cette destinée en se transposant dans la société d'il y a 100 ans permet d'en décoder les enjeux et au final cette Benigna est une sacrée gamine, futée et attachante.
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Le titre original convient bien à ce livre et assez à propos : " The Yellow Wallpaper"
Car ce papier peint joue un grand rôle dans cette nouvelle de cette auteure contemporaine d'Edith Warthon et d'Alice James (la sœur d'Henry). Cet horrible papier peint qui est décrit comme très laid est traité par Charlotte comme si c'était un personnage fantastique.
C'est un petit livre étrange sur le traitement de la folie.
Le texte est court, cinglant c'est un livre terrifiant concernant la condition de la femme au XIX ème siècle dans la société victorienne. Un livre à la fois bouleversant, émouvant une très belle découverte, un texte magnifique poignant et la postface complète bien ce court texte. Il est même indispensable.
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