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Critiques de Christelle Angano (73)
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Les fleurs du lac

Les fleurs ne sont pas faites pour être coupées

*

Je prends la plume (enfin le clavier de mon PC) pour vous donner mon avis ému sur ce court roman.

Un roman délicat qui est à mettre entre toutes les mains (aussi bien les femmes que les hommes).

Saviez-vous que toutes les 10 secondes, on excise une petite fille. C'est terrible! Oui, ce roman parle de l'excision et de ses contradictions d'un peuple africain.

Bien sûr fictif, mais si transposable malheureusement. Ici, l'histoire se passe en Ethiopie. Un pays encore traditionaliste dans le milieu rural. Avec ses us et coutumes. On pense notamment à cet acte chirurgical reproduit depuis des millénaires: l'excision.

En tant que femme occidentale, je ne peux évidemment pas comprendre. Je suis révoltée.

*

Une jeune femme tente de briser cette tradition, avec tact et fermeté. Dans un village, le combat est rude, périlleux, remis en cause mais l'heroine est convaincue que les choses se passeront en douceur. Et s'amélioreront.

Sa fille, non excisée, utilisera le même cheval de bataille et créera un dispensaire où elle reconstruira chirurgicalement ces femmes mutilées et brisées.

*

Avec une écriture juste, sensible, l'auteure ne juge pas. De plus, elle décrit si bien cette richesse sensorielle (l'odeur grillée des grains de café, le crépuscule sur le lac, la galette de pain...) d'un pays assez méconnu.

Un récit sensible que je confie maintenant à mes deux filles. Pour ne pas oublier la chance d'être des femmes intactes.
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La fugue de Julie Anne

MASSE CRITIQUE - Merci à BABELIO et à l'Editeur IN OCTAVO

***************

J'ai aimé me perdre dans ce roman entre la musique, la sculpture, les escapades en Normandie (l'air de la mer) et... aussi d'autres contrées... que je vous laisse découvrir, humer.

La fugue de Julie Anne ou sa fuite incessante à se "trouver" : la magie des mots, la poésie de l'auteur nous portent dans un doux rêve "éveillé".

A lire absolument pour apprécier les petits bonheurs de la vie.
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Les fleurs du lac

Je remercie Les éditions de la Rémanence pour l'envoi, via net galley, du roman Les fleurs du lac de Christelle Angano

Mebrat est éthiopienne. Dans son village, on pratique encore l’excision. C’est contre cette tradition que la jeune femme, moderne et courageuse, va décider de s’élever en refusant de confier sa cadette à l’exciseuse.

Comment réagira le village ?

Les fleurs du lac est un court roman qui m'a captivé de la première à la dernière page.

Il commence dans les années 80, en Ethiopie, dans un village où toutes les petites filles se font exciser. C'est ainsi, il est impossible de ne pas se soumettre à cette tradition.

Pourtant, Mebrat devient contre ses pratiques quand elle assiste à la mort d'un bébé. Et il devient évident pour elle (et pour son mari) qu'elle ne fera pas exciser sa seconde fille.

Peut t'on se mettre contre les traditions ? Les refuser ? Et combattre tout un village ?

Mebrat et son mari ont cette volonté, cette force et ce combat est admirable.

Les fleurs ne sont pas faites pour être coupées répète Mebrat, et elle a bien raison. C'est d'ailleurs cette phrase qu'elle dit souvent à sa jeune fille, pour qu'elle comprenne et accepte sa différence par rapport à sa sœur et leurs camarades.

Les fleurs du lac est un roman vraiment poignant, qui parle d'un sujet peu traité et méconnu, voir carrément tabou dans certaines cultures. Pourtant, toutes les 10 secondes, on excise une petite fille !! Cela fait réfléchir...

J'ai adoré cette lecture, parfois difficile mais nécessaire. C'est un roman, mais il reflète une certaine réalité, qui me fait froid dans le dos.

Ma note : un énorme cinq étoiles.
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Les fleurs du lac

"les fleurs ne sont pas faites pour être coupées".



En quelques mots tout est dit. Christelle Angano publie aux éditions La Rémanence un texte délicat sur un sujet sensible objet de discordes et de polémiques.

Ouvrez Les fleurs du lac , soyez à l'écoute et accordez toute votre attention à ces jeunes filles "mutilées" à vie, pour leur bien et celui de la société disent les traditionalistes, pour leur plus grand malheur disent tous les autres.

Un texte plein de délicatesse donc, où chaque mot est pesé soupesé. Pas de jugement de valeur exprimé juste des faits et au bout l'espoir que bientôt cette pratique tombera dans la désuétude . En attendant le chemin semble être encore long mais comme le dit ce beau proverbe éthiopien

La vérité et le matin deviennent lumière avec le temps



Merci aux éditions la Rémanence pour ce partage #LesFleursDuLac #NetGalleyFrance
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La fugue de Julie Anne

Cette fugue a un double sens : sur le plan lexical c'est une fuite, une escapade et sur le plan musical : c' est une composition dans le style du contrepoint très utilisée au XVII ° siècle ! C'est l'art de faire chanter en toute indépendance des lignes mélodiques superposées : ce roman est donc polyphonique !

C'est le propos de Christelle Angano pour nous emporter dans ce récit tendre et magique mi-prose/mi-poésie avec des mots précis mais très évocateurs, avec les visites des sites pittoresques de Normandie !

Julie Anne est violoniste, elle vit dans un premier temps à Montmartre mais elle hérite d'une petite maison en Normandie près de Caen, c'est une solitaire de quarante ans, elle a cependant aimé Marc qui était violoncelliste dans un orchestre ! Elle a un besoin impérieux d'être libre, de ne pas avoir d'attaches et de profiter des instants de bonheur que lui procurent la musique, les paysages, les voyages et, elle part retrouver son enfance là ou, orpheline, elle avait été élevée par ses grands-parents ! Elle va visiter le quartier du Vaugueux avec le chauffeur de taxi Alain pour s'acheter un violoncelle chez un luthier, elle découvre ensuite un atelier de sculpture ou elle s'inscrit pour travailler la terre glaise ! On découvre ( l'autre voix ) : Marin, professeur de français qui tente d'émerger du chagrin du à l'accident mortel de son épouse et de son enfant, il erre et atterrit dans l'atelier d'Antoine ( autre voix ) avec qui il va se lier d"amitié ! Et, Marin va tomber amoureux de Julie Anne mais elle décide de partir sans lui donner le(s) motif(s) car elle veut aller au Sahara voir les " dunes chantantes "...

Elle a fui l'amour, l'amitié, elle a engrangé des souvenirs car le temps lui est compté !

En bref, ce roman est une fuite en mode polyphonique avec de nombreuses références à la musique, et surtout aux sites normands chers à l'auteure !

Avec mes remerciements à l'équipe de" babelio" et aux éditions " in octavo"...
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Les fleurs du lac

La soumission imposée aux femmes prend de multiples visages.

Elle s'inspire d'une société patriarcale, de culture, de religion, de traditions.



En tant que femme occidentale, il peut être difficile de comprendre pourquoi les femmes qui se révoltent contre des traditions aussi traumatisantes et mutilantes que puisse l'être l'excision ne sont pas plus nombreuses.

Cette question pourrait s'étendre à d'autres coutumes religieuses ou non, symboles de soumission et donc de violence perpétrée à l'encontre des femmes.



Il s'agit bien souvent d'un choix coercitif. Celui d'éviter l’opprobre et le rejet.

Il est difficile de s'opposer au poids si lourd de ce que la famille et la société met sur vos épaules pour vous considérer comme une femme digne.



Mais quand les femmes prennent fait et cause pour respecter les traditions qui les soumettent, je suis dans l'incompréhension.



Nous, femmes, françaises, belges, qui avons acquis de pouvoir voter, travailler, posséder un compte en banque, avorter,... et tout cela, hier. Comment ne pas juger ces femmes ancrées dans des traditions qui les oppriment et qu'elles défendent pourtant ?

Les fleurs du lac nous offre quelques éléments de réponse.



Un petit livre très vite lu, à l'écriture fluide, mais à la composition très scolaire.

D'ailleurs, cette lecture m'apparaitrait très intéressante à être analysée avec des élèves.



Malheureusement, pour ma part, si j'ai trouvé cette lecture agréable, elle m'a laissée sur ma faim car je l'aurais aimée enrichie, tant d'un point de vue narratif que sur sa thématique. Néanmoins, je salue, à juste titre, le choix porté par l'auteure de traiter de ce sujet assez peu abordé en littérature.



Je remercie très sincèrement Babelio et les Éditions Rémanence pour l'envoi de ce livre dans le cadre de l'opération Masse critique.
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Les fleurs du lac

Les fleurs du lac est un roman délicat qui parle de l'excision, du poids des traditions et de la difficulté de les changer sans perdre nos spécificités , l'âme du peuple .

Tous les peuples sont attachés à leurs traditions mais parfois celles - ci doivent évoluer en douceur .

C’est ce que pense Mebrat , une jeune éthiopienne, elle veut changer les choses dans son village , elle va se heurter à ton le village et sans le vouloir séparer ses deux filles . Elle sera la première femme du village à refuser l'excision de sa seconde fille , elle refusera de remplacer sa belle - mère qui est l'exciseuse attitrée et qui va devoir arrêter après des années de travail .

Mebrat la courageuse va tenir bon , elle va même obtenir l'aide de son mari dans sa lutte , elle pense avec raison qu'il faut associer les hommes à ce combat .

Bien entendu ce combat n'est jamais terminé , il faut continuer chaque jour , ne jamais renoncer , se battre contre l'obscurantisme, les idées reçues .

Ce que j'ai particulièrement apprécié dans cette lecture c'est que l'auteur a une vision réaliste , juste de la situation .

L'Occident nous dit elle avec raison ne doit pas se contenter de condamner , l'Occident ne doit pas simplement juger .

J'ai vraiment aimé ce livre , l'écriture est très belle , lumineuse , j'ai été transportée dans ce petit village d'Ethiopie , je sens encore l'odeur du café .

Une très belle découverte que je recommande chaleureusement.

Décidément je suis ravie de ma rencontre avec NetGalley et ses belles possibilités de lecture .

Je remercie les éditions Rémanence .
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Les fleurs du lac

#LesFleursDuLac

#NetGalleyFrance



Même si on préférerait que ce roman n'existe pas, la tradition de l'excision des petites filles dans certains villages africains est malheureusement toujours d'actualité.

Christelle Angano nous livre ici un magnifique roman sur cette tradition qui mutile encore beaucoup de petites filles, elle n'est pas du tout accusatrice dans ce roman, mais essaye au contraire de nous faire comprendre pourquoi cette tradition a toujours cours, à travers l'histoire de Mebrat qui décide de ne pas faire exciser sa deuxième fille. Mebrat va donc livrer un combat dans son village où personne ne comprend sa décision, mais où personne ne comprend non plus pourquoi cette tradition est en place.

C'est vraiment un magnifique roman qui se lit d'une traite et je remercie l'auteure de m'avoir permis d'en connaître un peu plus sur cette tradition qui je l'espère disparaîtra très vite.
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Les fleurs du lac

« Les fleurs ne sont pas faites pour être coupées », voilà, tout est dit, ou presque…

Cependant, comme j’ai vraiment beaucoup aimé ce livre et que j’ai vraiment envie que vous le découvriez à votre tour, je vais détailler un peu plus.

Ce livre parle d’une pratique encore trop souvent pratiquée : l’excision.

On y raconte l’histoire de Mebrat, une jeune éthiopienne, qui vient d’accoucher de sa seconde fille et qui va décider de ne pas la faire exciser. Or vous vous doutez bien qu’une telle décision, qui va à l’encontre des traditions, n’est pas simple à prendre et peut être lourde de conséquences… Dans ce combat, elle a cependant la chance d’être épaulée par son mari, car oui, l’excision n’est pas seulement le problème des femmes, le changement se construit aussi et surtout avec l’aide des hommes. Ainsi, un petit pas après l’autre, la parole va se faire entendre et les choses changer...



Vous l’avez compris, le sujet est assez dur et pourtant il est abordé avec beaucoup de délicatesse. Ici pas de jugement sur ces traditions -d’ailleurs l’auteure donne aussi la parole à l’exciseuse du village-, juste l’envie de montrer que les femmes ne sont plus obligées de subir.



Un livre magnifique !
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De vous à moi

De vous à moi est un livre reçu par l'intermédiaire de l'opération masse critique Babelio. le sujet difficile m'a pourtant interpellé sans pour autant faire du voyeurisme, je voulais accéder à la vision de l'intérieur pour mieux comprendre...

De vous à moi est un livre témoignage qui est traité en deux parties. La première aborde le sujet de la mort subite du nourrisson. Le sujet si délicat aborde le choc de cette mort indicible mais aussi le regard des autres et surtout l'après. Comment survivre après une telle tragédie, un drame familial inconcevable. On ressent la douleur de l'auteur mais aussi sa volonté de vivre malgré tout.

Dans la seconde partie, l'auteur aborde la situation de son enfant handicapé. Dans cette partie, l'auteur est plus pudique sur la maladie en elle-même et livre moins de sentiments. Elle axe davantage sa réflexion sur des remerciements, des coups de gueule et encore le regard de l'Autre face au handicap.

L'auteur livre des réflexions, de la poésie, des sentiments, le tout sans ordre particulier. Elle nous renvoie à la réalité du deuil, du handicap et donc à nos réactions face à ces drames, à notre capacité de réagir face à cette situation. L'auteur met ainsi l'accent sur les peurs, la culpabilité d'être en bonne santé qui met mal à l'aise et qui parfois pousse à agir bêtement devant ces personnes différentes mais qui sont des personnes à part entière. Il y a également des références au manque de structures, de tolérance face au handicap. En ce sens ce livre apporte une réelle réflexion sur la différence, le deuil d'un enfant. Du côté de la forme, le livre manque peut-être de structure et le style n'est pas réellement littéraire mais on peut le comprendre facilement puisque l'auteur livre ses ressentis, sa colère et un réel message d'espoir et d'amour.

En conclusion, ce livre assez court n'est pas un chef d'oeuvre littéraire mais a le mérite de nous pousser dans nos retranchements, de nous ouvrir une réelle réflexion sur nos attitudes face à la différence et de nous impliquer car nous devrions tous être concernés.
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Les fleurs du lac

     Christelle Angano, comme elle le dit au début, n'est pas là pour se faire juge, mais avocate. Les deux parties s'expriment, même si notre propre culture nous pousse à choisir le camp de Mebrat.



     Une mutilation sexuelle qui a encore lieu, même dans des pays où elle est pourtant devenue illégale. Si la tradition est là, il y a une raison. Ce qui me fait penser à "Silence sous la blouse", qui se questionnait sur des traditions, des actes perpétrés depuis longtemps, et justifiés par ce biais ("comme si le fait d'avoir installé des pratiques dégradantes depuis des années excusait le fait de les reproduire", pages 52-53 sur liseuse). Ce n'est pas encore ça mais le mari de Mebrat évoque une évolution de la société et que le changement n'est pas forcément mauvais.



     Un livre très court, 91 pages sur liseuse. Un témoignage. Celui du courage quand on ose se lever contre ce qui nous horrifie.



Un sujet à partager car cette pratique nous paraît archaïque, mais il n'en est rien, elle existe encore. Un exemple est cité avec des parents français qui profitent de vacances au pays (d'origine de la famille) pour faire exciser leur petite fille. Imaginons le traumatisme de l'enfant. Comment se reconstruire après ça ?
Lien : http://blondes-and-litterair..
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Les fleurs du lac

« Dans le monde, une fillette es excisée toutes les dix secondes «



En Éthiopie toutes les femmes sont excisées, c’est une coutume. On doit le faire.

Mais un jour, Mebrat refuse. Elle est excisée, sa fille aînée aussi mais pour cette deuxième fille ,Shoaye, elle ne veut plus de ce barbarisme. Elle veut que sa fille soit une femme à part entière. Elle refusera de remplacer sa belle – mère qui est l’exciseuse attitrée et qui va devoir arrêter après des années de travail .

« tu seras une femme fière et entière »

Non, on ne te coupera pas.

je n’ai pas eu ce courage pour ta sœur, je l’aurai pour toi. Je n’ai plus peur.»



« Les fleurs ne sont pas faites pour être coupées »

Son mari est à ses côtés. Le village va se liguer contre elle. Ce sera long, mais elle luttera contre tous. Peu à peu d’autres personnes la suivront.

Shoaye adulte, deviendra médecin. Elle proposera aux femmes mutilées une reconstruction de leur intimité.

Un sujet malheureusement encore d’actualité de nos jours, que l’auteur aborde avec délicatesse , sans jugement, juste des faits.

J’ai aimé ce livre, le sujet est fort mais l’auteur a su nous plonger dans ce pays aux couleurs chatoyantes et aux odeurs de café grillé malgré le sujet du livre.

L’excision est un acte grave, il faut continuer à informer , et à faire prendre conscience qu’il peut être abandonné, le chemin sera très long…
Lien : https://livresdunjourblog.wo..
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Les fleurs du lac

c'est un roman engagé contre l'excision, militant sans être juge

c'est un voyage vers l'Ethiopie, l'auteur nous invite au voyage dans de superbes descriptions...

c'est aussi l'histoire d'une femme courageuse, soutenue par un mari aimant, portée par l'amour de ses filles...

J'aime de plus en plus la plume de Christelle qui évolue au fil de ses romans.

c'est un livre que j'ai envie de partager avec mes amies, mes soeurs, mes nièces mais aussi avec les hommes autour de moi. Ce livre invite au partage, à la discussion.
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Les fleurs du lac

J’aime beaucoup ce roman. Son sujet et la manière sensible dont il est abordé. Les personnages sont vrais et attachants, l’Éthiopie l’imprègne, ses traditions, ses couleurs, ses odeurs, ses habitants.

Délibérément positif, ce roman laisse sa chance à l’espoir. Le sujet, difficile, est traité avec délicatesse, en avocat, en militante, plus qu’en procureure, sans jamais être misérabiliste… Simplement humain.

Une histoire bouleversante.

La fin, comme une espérance qui éclot, est particulièrement émouvante.

Bravo. Bien joué.
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La fugue de Julie Anne

Un joli premier roman de Christelle Angano, réédité chez In Octavo. Hymne à la sensation, donnée par une peau, une musique, une sculpture, un paysage... Chaque mot apporte une note d'émotion, les personnages nous semblent tout de suite familiers et nous les accompagnons dans leur quête pour absorber toute la richesse de la vie, avant qu'il ne soit trop tard... Je suis bien sûr sensible aux lieux rencontrés dans ce livre, étant moi-même d'origine normande.
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Les fleurs du lac

Dans ce court roman, Chris Angano réussit à aborder avec tact et délicatesse le thème périlleux de l’excision.



L’essentiel du roman se déroule dans un village d’Éthiopie, un pays et une culture que connaît fort bien l’auteur, et cela se ressent dès les premières lignes.



Son Héroïne principale, Mebrat, attend son second enfant. Après bien des interrogations, des doutes, et confortée dans sa détermination par un drame vécu par une de ses amies, elle décide que sa fille, contrairement à la tradition régnant dans son village, ne sera pas excisée quelques jours après sa naissance.



Nous suivons la lutte de cette femme déterminée, forte, contre le poids de la tradition et d’une certaine culture. D’abord incomprise, mais soutenue par son mari et quelques amies, nous suivons ses efforts pour faire triompher la cause des femmes et des filles de son village. Les conséquences de cette lutte nous emmèneront bien loin des belles rives du lac éthiopien où débute l’histoire, car la vie de sa cadette, première à être épargnée, en sera changée à tout jamais.



Chris Angano nous raconte avec simplicité et sincérité une histoire difficile dans un cadre dépeint comme enchanteur, sans dissimuler les problèmes liés aux particularismes culturels, mais sans diabolisation non plus : le poids des traditions et le rôle des hommes dans le maintien de celles-ci sont en particulier très bien soulignés.

Sans jamais verser dans le pathos moralisateur, le roman colle au plus près à la culture des personnages et souligne l’intégration de leur lutte dans celle-ci.



On pourra toutefois regretter quelques ellipses dans le récit, dont on aurait aimé qu’il puisse se développer et s’attarder sur l’histoire de Mebrat, puis celle de sa fille ; mais se féliciter aussi des brillantes descriptions qui montrent combien l’auteur est conquise par le pays qu’elle sait si bien mettre en valeur par son écriture. Précise et concise, empreinte de véracité et de sincérité, cette dernière est d’une grande qualité tout en restant vive et accessible.



Signalons enfin la parfaite adéquation entre le roman et sa photo de couverture, représentant une œuvre de Philippe Morel qui correspond parfaitement à l’atmosphère de ce joli récit.
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Le cabanon jaune



Après la disparition de son père, au large des côtes normandes, Cloé Lebon a besoin de comprendre. Qu'a-t-il bien pu se passer, cette nuit-là, alors qu'il faisait si beau ? Petit à petit, le doute s'installe, avec ce sentiment confus mais obsédant qu'on lui cache quelque chose. D'Honfleur aux îles Marquises, en passant par l'Irlande, voyage initiatique, la jeune fille est en quête d'une réponse..

On débarque à Gonfleur, ville bloquée dans le temps où les habitants sont soudés. Cloé, avec l'arrivée perturbante d'un Irlandais, va progressivement muer jusqu'à devenir une autre personne. Prenant son courage à 2 mains, elle va s exiler à l autre bout du monde afin de chasser les mauvais esprits.

L'intrigue est prenante, l'écriture est souple et agréable à lire. Ce roman est davantage un drame qu'un policier, ce qui m'a plu. Il m'a amené à réfléchir sur des notions essentielles parlant à tous et toutes :la vie, l mort, l'amour, l'amitié, la famille.. Il m'a emmené en voyage aussi bien géographiquement "qu'interieurement".

Bref une lecture agréable !
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La fugue de Julie Anne

S'agit-il d'une fugue, d'une fuite, d'une errance ? Certainement d'un parcours initiatique qui enlève l'héroïne à son repaire parisien pour une destination moins hasardeuse qu'il n'y paraît a priori. Julie-Anne agit de manière déconcertante pour qui la connaît, ses amis, son amant qu'elle a éjecté. Elle a décidé de partir, comme ça, sur un apparent coup de tête, elle part. Que cache ce départ précipité ? Elle s'installe en Normandie à l'insu de tous, pour se retrouver, par la sculpture et la musique et, se retrouvant, se découvrir aux yeux des autres, l'artiste d'abord, et Marin... Mais la fugue de Julie-Anne ne s'arrête pas là. Quel en est le ressort, se demande-t-on en la suivant au gré de ses errances et de ses haltes normandes ? Parce qu'il faut la suivre, Julie-Anne , et ne pas la perdre de vue. Son cheminement s'accomplit dans une sorte d'urgence, au rythme haletant qu'impose l'auteure à son récit. Pas de temps mort, pas de pause, il faut aller vite, le temps est compté. Et comme si cela ne suffisait pas, il y a ce soudain pas de côté dans le Lyonnais et ce saut au cœur du désert marocain. Comprenne qui pourra. Enfin, la clé nous est donnée. Alors nous reviennent en mémoire des indices, petits cailloux semés sur le chemin, qu'on avait ignorés. Tout est là, tout se tient, et nous sommes sur la plage d’Étretat, bercés par le chant des galets mêlé à celui d'un violon et le soleil couchant à l'horizon. Un roman dense, nerveux, sensuel, qui nous tient en haleine du début à la fin. A lire d'une traite pour en apprécier le rythme.
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Les fleurs du lac

Lorsque j'ai fini ma lecture, j'ai ressenti le besoin d'écrire immédiatement toutes les émotions qui se mélangeaient en moi.

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Nous suivons Mebrat, une jeune éthiopienne qui habite un village pratiquant malheureusement encore l'excision. Elle va finalement s'opposer à cette tradition et nous allons suivre les évènements futurs.

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Avant que j'ouvre ce livre, je n'avais aucune idée de ce qu'était l'excision, j'ai du me renseigner. De nos jours, il devrait pourtant être primordial de savoir ce que vivent encore des milliers de femmes dans le monde. Comme nous l'explique si bien Christelle Angano, il n'y a pas qu'en Éthiopie que l'excision perdure.

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Cette histoire et la vie de Mebrat sont absolument incroyables. Les personnages sont tous uniques en leur genre. J'ai, durant toute ma lecture, imaginé chacune des phrases, magnifiquement bien écrites, dans mon esprit.

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Ce livre détrône officiellement tout ceux que j'ai pu lire jusqu'à présent. Un immense bravo à Christelle Angano ! Ce roman est un chef-d'œuvre, une pure divinité.
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Les fleurs du lac

Un livre qui aborde un thème délicat et peu traité en littérature, la pratique de l'excision.



Une histoire en deux parties :

La première commence quelque part en Ethiopie, dans les années 80...

En 1980, dans le monde, c'est toutes les 10 minutes qu'une fillette est excisée.

La seconde partie en France, année 2010.



🍂🍂🍂



Ce roman nous raconte l'histoire d'une jeune maman éthiopienne qui refuse que sa deuxième fille soit excisée.

Une pratique qui se déroule le septième jour après la naissance.



Mébrat ne se pardonne pas d'avoir cédé à la tradition pour son premier enfant.



« tu seras une femme fière et entière"

Non, on ne te coupera pas.

je n'ai pas eu ce courage pour ta sœur, je l'aurai pour toi. Je n'ai plus peur.»



« Les fleurs ne sont pas faites pour être coupées »



Seulement, contester cette pratique, c'est se mettre à dos, toute la communauté, sa famille, ses voisins...



Mais Mebrat est courageuse et ne cédera pas à la pression de son entourage ayant le soutien de son mari.

Ce sera le début d'une lutte difficile pour briser et changer les coutumes bien ancrées depuis des générations dans le village et dans tout le pays.



Le chemin est long mais petit à petit, d'autres villageois suivront leur exemple, laissant intactes leurs filles.





Dans la seconde partie, en 2010, le lecteur pourra suivre Shoaye, la fillette épargnée, devenue grande. Elle est médecin et propose aux femmes mutilées, une reconstruction de leur intimité.



Shoaye prendra la relève de ses parents dans leur combat contre l'excision.



C'est un roman court, touchant, parlant d'un sujet rare, encore tabou dans certains pays mais si essentiel de continuer à informer, à dénoncer ces mutilations abominables qui existent encore de nos jours.



C'est une fiction mais réaliste et d'actualité.



J'ai apprécié cette lecture, l'écriture est fluide et simple et le sujet traité avec délicatesse.



Je salue l'auteure d'avoir osé aborder ce thème dans un roman qui peut être lu par un large public (adultes comme adolescent(e)s)



J'ai juste un petit regret, j'aurais aimé que le sujet soit plus approfondi et plus documenté. Je connaissais cette problématique pour avoir déjà lu des ouvrages mais pour les lecteurs qui connaissent mal, cela leur serait utile.

Toutefois, cela reste un très bon début pour aborder l’excision.



Je remercie Les éditions de la Rémanence et Babelio pour cet envoi.


Lien : https://leslecturesdeclaudia..
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