- Ce que j’ai aimé
L’objet livre est plus que sympa, avec une couverture attirante et la quatrième de couverture est stylée. Un beau travail des éditions sur l’ensemble des œuvres des « Contes interdits ». Cette couverture est signée Mathieu C. Dandurand.
Un livre réinterprétant les contes de notre enfance, mais de façon très obscure et souvent trashs. Que l’on soit pour ou contre, il faut avouer que c’est un pari osé, et l’audace fait du bien.
L’auteur jongle habillement entre les scènes d’actions, les descriptions de décors et d’ambiance, à défaut d’avoir une écriture exceptionnelle. En 182 pages, l’auteur arrive à nous embarquer dans ce qu’il veut nous proposer même si on pourrait reprocher une fin qui part un peu dans tous les sens, mais elle a le mérite d’être surprenante.
L’histoire est fluide et le livre se lit facilement et rapidement. Quelques scènes cocasses viennent apporter un peu d’humour et de couleurs à ce tableau sombre.
Enfin un vampire méchant, sadique, vilain, très vilain. On ne lésine par sur les passages sanglants. Les deux scènes où l’on se retrouve dans le nightclub sont particulièrement réussies. La découverte par Clay et le show privé pour les vampires sont deux moments culminants dans l’horreur du livre.
Clay est peut-être une sorte de cliché sociétal, mais il est bien réussi et bien travaillé. On ressent avec lui ses doutes, ses interrogations, son plaisir,… le texte écrit à la première personne aide beaucoup dans cette immersion.
- Ce que j’aurai aimé, ce qui m’a dérangé
Quelques moments d’incompréhension ou d’incohérence, notamment avec Isabella, ou bien tout le mystère que l’on fait autour de la nouvelle condition de Clay (que l’on comprend à la fin cela dit, mais qui est frustrant tout du long de la lecture). À un moment il y a des chasseurs de vampire, pourquoi on n’en parle pas avant ? Pourquoi on ne prévient pas Clay ? Comme-ci cette partie était une pièce rajoutée pour donner de la consistance au récit.
Quelques répétitions comme « ce précieux nectar » ou « fluide vital ». Bon, difficile de trouver d’autres termes pour parler du sang mais bon, ces termes revenaient quatre, cinq fois et sur 180 pages, ils étaient assez nombreux pour être remarqués.
Vu le tapage des « Contes interdits », je m’attendais à beaucoup plus de trash. Alors oui, il y a deux ou trois scènes hardcores mais honnêtement, je m’attendais à ce que cela aille encore beaucoup plus loin. Ce livre n’est pas conseillé à tout le monde, clairement, mais ceux qui s’attendent à du sanguinaire à chaque coin de page seront peut-être déçus. Je ne suis pas pour le sang et la violence gratuite, loin de là, mais c’est surtout par rapport aux échos que j’ai lus et entendus à tout bout de champ que je dis cela.
On aurait peut-être souhaité un développement plus en profondeur en règle général. Bon, c’est un choix de l’édition que de proposer ce genre de roman court et l’écriture de l’auteur nous propose d’aller à l’essentiel. On aurait souhaité aller peut-être un peu plus loin dans l’Histoire des vampires ou voulu savoir ce qu’il advenait de Clay suite à tout ce qui s’était passé.
- Point neutre, réflexion
Le québécois. J’ai lu à plusieurs reprises que certaines personnes avaient du mal avec certaines expressions locales et que cela pouvait les sortir de leur lecture. Dans ce livre oui, il y en a aussi et je trouve sympa le fait de lire dans leur contexte ces expressions d’une même langue et pourtant si différente. Dans le vilain petit canard, les expressions ou mots peuvent peut-être un peu déstabiliser mais honnêtement y a rien de méchant.
- Conclusion
Un premier livre issu des controversés « Contes interdits » de la maison d’éditions québécoise ADA et une première expérience plutôt réussie même si j’ai eu du mal à réellement dire si j’avais été déçu ou non par l’ensemble. L’on côtoie des vampires sadiques et des lieux lugubres, l’on assiste à des scènes trashs et à des meurtres avec effusions de sang à gogo. Loin d’être accessible à toutes les âmes, les plus sensibles n’y arrivant pas après 30 pages, je m’attendais cependant à encore plus de noirceur et de sadisme compte tenu des échos que j’ai lu à propos des fameux « Contes interdits ». L’impression qu’on aurait pu aller encore plus loin reste en tête à la fin du récit qui manque d’un petit épilogue pour conclure le tout. Le vilain petit canard, superbement interprété par le pauvre Clay, est une réinterprétation sombre mais finalement assez sympathique de l’oeuvre de 1842. Le petit format du livre ne permet pas beaucoup de digressions ou d’explications en profondeur et l’auteur va à l’essentiel, jonglant habillement entre les scènes actions, les descriptions et les sentiments avec souplesse, mais souffrant parfois de répétitions ou d’illogismes qui peuvent parfois nous ennuyer dans une lecture somme toute fluide et agréable. Mon premier « Conte interdit » et pas le dernier.
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