Avant toute chose, précisons que ce conte revisité est réservé à un public ADULTE et même, parmi les adultes à un PUBLIC AVERTI (Ames sensibles s’abstenir). Certaines scènes d’horreur sont vraiment impressionnantes, terrifiantes, gores et peuvent, pour certains lecteur se situer à la limite du supportable. Cette remarque concerne d’ailleurs tous les titres de la collection « Les Contes Interdits ». Certains sont plus particulièrement terrifiants, d’autres angoissants, d’autres encore dégoûtants… Ici, ce qui domine est le sexe pornographique extrême et les situations particulièrement gore et sanguinolentes !...
On assistera ainsi à du voyeurisme très pointu, du cannibalisme industriel, des tortures inimaginables, des scènes de sexe particulières (éjaculations buccales, sodomies, body painting, …) voire déviantes (B.D.S.M., strangulation, odaxelagnie, urophilie, réunions dégradantes secrètes, nécrophilie, etc…).
L’écriture n’adopte pas de temps et de personne particuliers : on est tantôt à la première personne, tantôt à la troisième, tantôt au présent, tantôt au passé simple et même parfois au passé composé. L’écriture est cependant de qualité, tant d’un point de vue syntaxique que sémantique. Elle est précise, efficace et nous emporte sans problème dans une lecture extrêmement addictive et rapide. Quelques anglicismes (L’action se passe au Canada) m’ont obligé à rechercher leur définition sur internet (On ne se moque pas !...)
Alicia est décédée dans des circonstances plus que mystérieuses et son frère, Peter, vient assister à son enterrement. Il est tueur à gages, n’a pas froid aux yeux et décide de mener l’enquête afin de comprendre les circonstances de sa mort. Il va donc rencontrer les différents personnages que fréquentait Alicia avant sa mort, personnages tous aussi bizarres et suspects aux yeux du grand frère.
J’ai beaucoup apprécié l’alternance de point de vue mais aussi de temporalité, entre Alicia et Peter. On suit l’enquête de Peter sur la trace des derniers instants de la vie d’Alicia et, en parallèle, on découvre, selon la même progression, ce qui s’est réellement passé, lors de ces mêmes instants.
L’ambiance est très lente, surtout au début, calme, banale (même si émaillée de scènes érotiques particulièrement obscènes). On sent quand même une tension permanente, un suspense sous jacent, car on se doute bien que… ça va mal finir, du moins pour certains personnages. Cela rajoute à la sensation de « calme avant la tempête » dont l’auteur joue à plusieurs reprises dans son roman. Le conte enfantin des trois petits cochons est vaguement évoqué et d’ailleurs, les plus méchants, dans l’histoire, ne sont pas forcément ceux qu’on croit : n’oubliez pas que dans l’histoire, c’est le loup qui rend successivement visite aux trois petit cochons. Et ce n’est pas un spoil : Regardez bien l’image de couverture … Et puis, qui est le loup, dans notre conte pour adultes et qui sont les trois petits cochons ?...
La fin est absolument imprévisible et nous laisse sur le … Pardon !... sur les fesses. (L’intrigue générale a dû laisser quelques séquelles sur mon propre vocabulaire !...)
Alors, bonne lecture et ne venez pas vous plaindre si vous avez quelques « hauts le cœur » avant d’atteindre la fin. Vous étiez prévenus : « Les Contes Interdits » ne sont pas pour les enfants de cœur… Il ne fallait pas commencer la lecture de ce livre !... Car vous ne pourrez pas le lâcher, malgré les émotions affreuses qu’il va faire naître en vous.
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