Christian Godard

Norbert et Kari occupaient, il y a longtemps, deux des pages hebdomadaires du journal Pilote.

L'absurde et les jeux de mots au kilomètre enchantèrent cette bande dessinée savoureuse de l'inspiré Christian Godard, futur papa de Martin Milan.

Les personnages y sont truculent, dans ce récit consacré à l'organisation et au déroulement de la première élection à Taaratatah.

Rien ne manque donc, dans cette élection: ni candidats de deux bords opposés, ni tribune, ni bagarre avec tomates mûres et plus si affinités.

Mais, comme dans tout paradis où l'on "fait de l' atoll",hem, tout finira par un grand banquet avec ... Une histoire drôle contée par le vainqueur de l'élection...

Une belle gourmandise, tout de même, que cet album trouvé à Emmaüs.

Je me souviens de cette lecture dans l'hebdomadaire Tintin, d'antan, marqué à cette époque par la direction de l'infatigable Greg.

Ce beau récit d'enfance qui s'achève et de réflexion sur l'amitié, offrait au jeune lecteur une récréation drôle, profonde et constructive.

Le récit tenait dans les 32 pages des albums pas chers de la collection Vedette des éditions du Lombard.

Tout Martin Milan est maintenant repris dans une belle intégrale qui fait honneur au talent immense de Christian Godard.

J’ai découvert cet album datant des années 70 par hasard, chez un bouquiniste. La couverture m’a plu, je me suis laissée tenter. Je n’ai pas pu m’empêcher d’y voir une référence à Sa majesté des mouches de William Golding.



Norbert, las de sa vie citadine, décide de s’exiler le plus loin possible, dans une île perdue de la Polynésie française. Il débarque sur l’île de Taratatah, dans l’archipel des Taitouamotus, où il fait la connaissance d’un petit autochtone, Kari. Mais quelle n’est pas sa surprise de découvrir que ce bout de terre est gouverné par des gamins qui détestent les adultes, qu’ils appellent « les trumeaux ».



D’après mes recherches (merci Google), Christian Godard ne connaissait pas le roman de Golding. La coïncidence est frappante mais cela montre également que le thème du refus de grandir hante nos consciences.



Bref, je me suis régalée à lire cet album. Et comme mon bouquiniste avait la série, je vais retourner y faire un tour.
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Un Mirage III survole la goélette du capitaine Trouille pour regagner sa base. Son pilote s'aperçoit, en rangeant l'avion dans le hangar, qu'il a perdu la bombe atomique qui se trouvait à bord de son avion.

D'émotion il s'évanouit.

Lorsqu'il revient à lui, il se décide à aller raconter sa petite histoire au commandant de la base et ce n'est pas facile on s'en doute bien !

Pendant qu'ils cherchent sur la carte l'endroit où la bombe a bien pu s'égarer, un peu plus loin, à Taratatah, Norbert fête joyeusement son retour sur l'île.

Ayant un peu trop bu, il appelle Kari et lui dit qu'il a cru s'asseoir sur une bombe. Mais son ami est sceptique quand il voit l'état dans lequel se trouve Norbert.

Cependant dans l'incroyable imbroglio des services secrets où les agents doubles espionnent les agents secrets qui mouchardent les employés du contre-espionnage, lesquels sont trahis par les cafards et les faux frères des polices parallèles, une affaire comme celle-là a vite fait de se propager...

Un homme manipule un émetteur.

Vous l'avez reconnu : tout à l'heure, il était embusqué auprès des baraquements de l'état-major.

C'est un espion et il sait tout ! (et peut-être même davantage).

Qui est-il ? A quel service appartient-il ?

Pour quelle nation travaille-t-il ?

Nul ne sait. Mais ce qui est sûr, c'est que la guerre dans l'ombre est engagée.

Tu Parles !

Pendant ce temps-là, à Taratatah, tout est calme.

Norbert, Kari, le capitaine Trouille, tous dorment profondément.

La nuit est belle et douce, la brise caresse délicatement les grands cocotiers et...dans l'ombre, une multitude d'hommes converge silencieusement vers le petit atoll....

Norbert est un petit employé métropolitain qui, après avoir subi notre civilisation, a contracté une horreur maladive du bruit sous toutes ses formes.

Désirant cultiver son jardin dans un coin tranquille, il est allé jusqu’en Polynésie.

Il y a rencontré Kari, un jeune polynésien.

Mais celui-ci, tout au contraire de Norbert, croit en la civilisation qu’il connaît par le truchement de la lecture.

Ses connaissances, purement théoriques, sont très étendues et il ne manque jamais d’en faire étalage….

Annoncée, en 1966, par la superbe couverture du 344ème numéro du journal «Pilote» et par une mémorable cuite pour Norbert, cette aventure est écrite et dessinée par Christian Godard.

Elle est inénarrable mais drôle, savoureuse, gentiment irrévérencieuse et anti-militariste.

Christian Godard, d’un ton moqueur et sarcastique, nous y assure, avec des années d’avance sur beaucoup, de son refus des essais nucléaires en Polynésie.

C’est un auteur, prolifique et talentueux, incontournable de la Bd moderne.

N’est-il pas l’auteur, avec René Goscinny, des impérissables aventures de Tromblon et Bottaclou qui ont ravi les lecteurs du journal d’Astérix et Obélix au début des années 60 ?

Citoyens, citoyennes, ne vous abstenez pas de lire la nouvelle aventure de Norbert et Kari : "L'élection" - Faites votre devoir des lecteurs - C'est un conseil du C.I.C* - Une occasion de rigoler comme celle-là ne se retrouvera pas avant 5 ans -

Ce qu'il y a de bien avec Norbert et Kari, c'est que vivant dans un véritable paradis terrestre (ou du moins que nous imaginons tel), ils arrivent quand même à se mettre dans des situations impossibles.

Il est vrai que Norbert, pour ce qui est de plonger tête première dans les difficultés, s'y entend...

Tenez dans cette histoire qui démarre où il va être question d'une élection âprement disputée, je vous assure que des situations explosives, il y en a !

Résultat des gerbes de rire pour vous...

En mai 1967, sur la couverture du 393ème numéro de "Pilote", une affiche électorale fait la une. Elle annonce une nouvelle aventure de Norbert et Kari qui ne sera reprise sous forme d'album qu'en mars 1981, par les éditions "Glénat".

En mai 1967, la France s'apprête à voter pour renouveler ses députés à l'assemblée. Pourtant l'événement n'est pas là.

Car sur Taratatah, minuscule atoll de corail perdu dans l'immensité du Pacifique du côté de la Polynésie, tonton Tomtom annonce par voix de rondin la réunion immédiate du conseil des sages.

Une décision doit être prise. L'heure est grave. Cela ne peut plus durer comme ça.

Norbert, intéressé, demande à Kapada-Pétih le chef du village, la permission d'y assister....

Une fois de plus Christian Godard signe une bande-dessinée réjouissante, insolente et gentiment contestataire. Norbert et Kari sont impayables mais, passez moi l'expression, dans cette excellente série B, même les seconds rôles sont soignés.



C.I.C : centre d'information comique

Très belles BD éditées par Dargaud. Un petit clin d'oeil à la BD qui est une forme d'art qui ne se corrompt pas. La BD est libre et amène beaucoup de savoir. Une planche, un dessin, un dialogue...et beaucoup de réflexions, de savoirs!!! Les BD restent l'imaginaire des enfants. Fan de Tintin et d'Astérix, ne peut on pas vulgariser le monde!!! A lire, à recommander...

Vous vous faites certainement sur la Polynésie des idées fausses.

Si, si ! Ne prétendez pas le contraire. Je sais ce que je dis...

La plus répandue de ces idées fausses est celle selon laquelle la vie, en Océanie française, est simple et facile.

A la vérité, la vie, partagée entre la pêche, la plongée pour recueillir le nacre et la récolte du coprah, est saine mais dure et fatigante.

Une autre de ces idées fausses veut qu'il n'y ait pas de criminels en Polynésie.

Rigolade !

Il suffit de jeter un coup d'oeil à l'intérieur de la prison de Papeete pour être convaincu du contraire.

Celui-ci est un pickpocket, celui-là est un boxeur qui n'a jamais boxé que l'arbitre.

Et cet autre...inutile d'en dire davantage.

Quand au dernier, il se nomme Pouvané et c'est le pire de tous !

C'est un politicien fou. Il n'a jamais convaincu personne.

Il est en prison parce qu'il a voulu organiser une révolution.

Il a placé une bombe à retardement dans les cuisines de la mairie de Papeete !

Son unique disciple a imaginé une évasion réglée dans le moindre détail.

A bord du "Kiti", le capitaine Trouille attend les évadés pour les conduire en Amérique du Sud.

Mais le voilier devra passer au large de Taaratatah, le petit atoll où vivent Norbert et Kari....

Teinté de burlesque, l'humour inimitable et délicieusement anticonformiste de Christian Godard fait de Norbert et Kari une série drôle et originale.

Ce deuxième épisode lui donne un vrai souffle pour s'ancrer dans la durée.

Un vent de révolution passe sur Taaratatah.

Heureusement Norbert s'est fabriqué une arme faite d'un harpon et d'une noix de coco....et Kari nous fait profiter de sa large érudition !

Le duo est efficace. Il est irrésistible.

Ce deuxième épisode de la série est paru initialement, en 1963 et 1964, dans les pages de "Pilote", le magazine des jeunes de l'an 2.000 où on le retrouve, avec plaisir, bien des années plus tard...

Les bienfaits de la civilisation sont innombrables, nous le savons.

Pourtant, il faut bien avouer que l'homme moderne souffre de plus en plus d'affections nouvelles dont vous avez sûrement pu observer les effets sur certains membres de votre entourage.

Les principales de ces maladies sont : le désordre des réflexes, l'inquiétude exagérée, l'angoisse irraisonnée, l'agressivité et, finalement, dans les cas extrêmes...la dépression nerveuse !

Norbert, épuisé par la civilisation moderne qui use ses nerfs et ébranle sa raison, décide de trouver à tout prix calme, silence et solitude.

Il rassemble hâtivement quelques vêtements et part pour Tahiti plein d'espoir.

La Polynésie est constituée par un nombre considérable d'îles éparpillées sur l'océan.

Ce qu'il faut à Norbert c'est en découvrir une qui ne soit pas encore contaminée par la civilisation, quitte à s'y rendre en pirogue, sacré nom d'une pipe !

Et finalement, il va trouver une place à bord du "Kiti", une goélette minable commandée par le capitaine Trouille.

C'est un de ces vieux rafiot qui font le commerce du coprah.

Il appareille pour Taaratatah.

Mais il n'est pas conseillé de s'y rendre !

C'est un atoll épouvantable. Il n'y a pas d'administrateur, pas de gendarme, pas de médecin, pas de confort.

D'ailleurs, à cause des cyclones et des épidémies, personne n'y va jamais !

Pourtant deux autres passagers sont du voyage : un mystérieux japonais et Jules Pancrace dont les intentions ne semblent pas aussi claires que les eaux du Pacifique....

"Taitoimotus, l'atoll du silence", une nouvelle histoire dessinée présente, dans le 195ème numéro du magazine des jeunes de l'an 2000, deux nouveaux héros qui, sans vouloir faire de vilain jeu de mots, vont faire du bruit !

- Norbert et Kari -

Norbert est un rêveur, revenu de tout, il cherche une vie paisible que Christian Godard, l'auteur de la série, s'évertue, au fil des albums, à lui retirer.

Kari est un jeune polynésien. Originaire de l'atoll de Taaratatah, il lit beaucoup et possède une solide culture. Il admire la civilisation.

Très vite, il va vouer à Norbert une amitié que rien ne pourra jamais entamer.

Christian Godard débute, avec ce premier épisode, une formidable série, drôle, parfois délicieusement quelque peu subversive, une série teintée d'anti-militarisme, d'anti-nucléaire et d'anti-mauvaise humeur !

Malgré quelques épisodes un peu moins réussis les uns que les autres, la série, au fil des années et des aventures exotiques de ses deux héros, va devenir, à partir de juillet 1963, un des piliers du journal "Pilote" et y remporter un succès bien mérité.

C'est drôle, léger, piquant, parfois un peu bruyant et brouillon.

Les personnages secondaires sont, en général, réussis et imaginatifs.

Celui de "Petit" vaut à lui seul le déplacement jusqu'à Taaratatah.

C'est un bizarre petit polynésien qui fume la pipe, qui énonce de drôles de sentences et fabrique des machines compliquées dont le seul point commun est d'émettre le bruit de "traktapoum"...

Alors, si vous recherchez la tranquillité, embarquez avec Norbert sur le Kiti à destination de l'atoll du silence, vous ne serez pas déçus !

J'aime bien ce personnage de Martin Milan qui dénote des héros de bande dessinée des années 70. Il est pilote d'avion taxi, et dans cet épisode qui se passe en Afrique, il va devoir conduire une vieille gloire du showbiz au fin fond de la jungle à la recherche d'un enfant sauvage. L'histoire manque de rythme, les évènement s'enchaînent sans véritable liant, le style a un peu vieilli, le trait n'est pas toujours très assuré et les gags sont inégaux, mais il reste l'intérêt qu'apporte Martin Milan, ce personnage solitaire et sauvage, qui aime le calme, la poésie, la nature, totalement à l'opposé de sa cliente, attachée à son image publique, aux apparences, et à qui il ne va pas manquer de montrer son hostilité. Ce n'est pas le meilleur album de la série, mais on retiendra tout de même une assez belle leçon de vie.

Sur un îlot réputé désert, Norbert et Kari viennent de faire connaissance de Séraphin Langelot, un être époustouflant à mi-chemin entre l'homme et le monstre.

Pourtant cet individu, qui vit entouré d'animaux effrayants, semble être plein de bonnes intentions. Il vient d'inviter nos deux amis à déjeuner et, fort courtoisement, les a entrainés vers sa demeure où il se propose de leur présenter son épouse, madame Langelot, et son fils Hyacinthe.

Cependant, à la base militaire de Murmurarah, un petit homme, habillé de noir, saute prestement d'un hélicoptère.

Il est porteur d'un terrible ordre de mission.

Une patrouille d'observation a exploré cet îlot proche sur lequel semblent croître et se multiplier des monstres inconnus.

C'est grave !

En effet, si l'opinion internationale était avertie de cet état de choses, immédiatement, les expériences nucléaires seraient rendues responsables de cette horrible mutation.

La conclusion s'impose d'elle-même !

Le capitaine a l'ordre de nettoyer l'île de fond en comble...d'abord par le napalm puis au lance-flammes...

Le tout portant le nom de code d' opération "Terre brûlée".......

Ce troisième album des aventures de Norbert et Kari, écrit et dessiné par Christian Godard, est paru initialement, en 1967 et 1968, dans les pages du journal "Pilote" sous la forme de deux histoires à suivre : "L'île aux monstres" et "Opération terre brûlée".

Derrière la talentueuse fantaisie de Godard se cache malicieusement une pointe, assez appuyée, d'antimilitarisme.

L'auteur dénonce les expériences nucléaires de la France en Polynésie.

Il suppose les autorités capables de toutes les ignominies pour cacher d'éventuels effets pervers de ces expérimentations.

Mais il dénonce,aussi, les expériences des laboratoires chimiques du secteur commercial.

Le tout étant fait d'une manière burlesque et drôle.

Quel terrible le secret cache la famille Langelot ?

Norbert et Kari sont plongés, une fois de plus, dans une aventure palpitante menée tambour battant.

Cet album, très réussi se découvre avec un plaisir qui est, aujourd'hui, resté intact.

axle munshine un haut fonctionnaire d'un monde parallèle au notre. et condamné à errer a travers les limbes a bord de son vaisseau d, argent.

son crime avoir rêvé, or sur sa planète les rêves sont interdits. avec son compagnon d, infortune musky ,un être masculin au début, qui après va devenir féminin. il font chercher ( chimeer ) la femme qui obsédé axle, et qu'il vois dans ses rêves. une bd dans la ligne de barbarella de foster. avec de l, érotisme,

du mystère. parut dans les années 70

dans le magazine circus , qui sera repris dans le magazine tintin a la fin de la parution de circus, mais sans le côté érotique. a la fin du 32 épisode les auteurs annonce un épisode qui doit clore la série et qui est toujours pas parut à se jours.

une bd plutôt innovante, pour les années 70 , mais qui a mon avis a plutôt mal vieilli.

mais certains épisodes sont quand même drôle, et plein de fraîcheur.

une série animalière ou les personages de joe le tigre 🐯 qui mange des pommes à gros rhino nous ressemble beaucoup.

Dargaud ressorte leurs aventures en albums complet.pour un festival de bonne humeur garantie.

pour petit et grand.😋 un régal.💞

Martin Milan va se confronter au mythe de Dracula, le voilà accompagnant un client en Transylvaquie, au château d’un certain Comte Krapula. J’aime bien cette série malgré sa colorisation vieillotte, très marquée années soixante dix, et son graphisme très classique, je l’aime bien parce que c’est un des premiers héros avec un caractère taciturne en apparence, un peu baba cool, philosophe dans le sens qu’il sait prendre la vie du bon côté, et surtout que ce n’est pas une esprit de leader, bien au contraire, il se laisse aller, indépendant et solitaire. Bon évidemment, il y a sa pipe, c’est presque une apologie du tabac dans une publication pour la jeunesse, aujourd’hui, ça ne passerait plus. C’est un peu le précurseur de Jonathan de Cosey ou Buddy Longway de Dérib. Et le scénario n’est pas aussi convenu qu’il n’y paraît, il nous apprend qu’il ne faut pas se fier aux apparences, on a le droit à une petite leçon de morale un peu fleur bleue, mais plutôt bien amenée. Et le plus étrange dans cette bande dessinée jeunesse, c’est cette fin qui ose dans une publication jeunesse, laisser un blanc dans l’intrigue, laissant notre imagination résoudre la dernière question, fallait oser, mais c’est ce qui donne son originalité à cette série, du moins dans ce qui se publiait dans le journal de Tintin dans les années 70.

C’est une série de science fiction très seventies, entre sentiments peace and love et décors rococos. Une machination est montée contre Axle Munshine pour l’évincer du pouvoir, ça c’est plutôt classique, mais certains aspects, en particulier cette histoire de portes et de passage dans le monde des rêves laissent envisager une suite plutôt alléchante. Un premier tome prometteur, je pense qu’il me faudra lire la suite pour pouvoir mieux me rendre compte. Cependant, la colorisation de l’époque est franchement laide et agressive, j’espère que si un jour une nouvelle réédition est envisagée, cette série subira une recolorisation comme ça a été fait pour l”Les naufragés du temps”.

A l'équipe des "3G"* de la rédaction de "Pilote" - Greg, Goscinny et Gotlib -, il manquait un quatrième pour égaler les trois mousquetaires. Christian Godard fut celui-ci.

Ses premiers personnages furent Pip et Joc, créés pour les éditions Rouff en 1954.

Depuis il a parsemé la bande-dessinées de petits cailloux blancs.

Grâce à eux, de "Vaillant" à "Pilote", en passant par "Tintin", "Circus", par les éditions "Larousse" et "Hachette", on peut suivre sa trace.

Cet album, édité au "Vaisseau d'Argent" est un fourre-tout de petites choses introuvables et précieuses qui sont surtout extraites de sa collaboration à "Pilote".

Ici commence le royaume de Christian Godard !

Trumeau, prends garde !

"Les tapis volants", "Les mille et une façons de fermer une valise trop pleine", "Comment épater la galerie","La métamorphose des compartiments-couchettes", "La tirade des nuées", "Mais si, on peut arrêter le progrès" et "Les pirates de la route", qui ouvrent l'album, sont autant de courtes fantaisies en deux planches où Godard excelle dans l'ironie, dans l'humour et même dans la manière de se mettre en scène.

Le rideau s'ouvre ensuite sur une suite étonnante de jolies surprises.

On y rencontre Norbert et Kari, les professeurs Jules Baliverne et Adolphe Pathos, un petit garçon qui ne riait jamais et Martin Milan.

On y découvre la Polynésie, les cadeaux qu'il ne faut pas faire à mémé, le carnet de notes d'un fils d'imbécile, les chemins de fer et une pièce de théâtre en un acte, "Les camisoles", qui vient clore l'album.

En refermant ce magnifique ouvrage, devenu rare et précieux, je n'ai qu'un seul petit regret.

Il ne m'a donné aucune nouvelle de Tromblon.

Car si j'avais été un héros de papier, j'aurai voulu être Tromblon, ce brave homme de brigand ! ...

"Les cailloux blancs introuvables de Godard" est à déguster sans modération, avec en lecture d'appoint, si l'on veut encore en savoir plus, les deux numéros* des "Cahiers de la bande-dessinée" qui sont consacrés à cet immense auteur de BD ...



* c'est faire offense, et je m'en excuse, à tous les autres auteurs de "Pilote" dont le nom commence par la lettre "G" : Gébé, Gépral, Gir et bien d'autres ...



* numéros 19 paru en 1972 et 59 paru en 1984

Donc, l'histoire qui va suivre se déroule approximativement par ici, dans un petit pays : le Nica-Rica. Vous connaissez ?

Non, ça ne m'étonne pas.

Hormis la capitale et quelques minuscules centres miniers, la région ne possède pratiquement pas de routes, les lignes téléphoniques sont rarissimes et les fleuves difficilement navigables.

C'est ici, pourtant, que Célestin Krédul exerce son métier insolite de chasseur de caïmans.

Or, un jour qu'il était, en quête de nourriture fraiche, à la poursuite d'un tatou, il découvrit, par hasard, un formidable gisement d'émeraudes.

Presque devenu riche, il écrit aussitôt la nouvelle à petit Pierre, son fils qui est en pension dans la capitale.

Bientôt, ils pourront acheter une belle maison et ne se quitteront plus.

Et petit Pierre, dévoré de curiosité, attendit la semaine suivante la lettre qui promettait de lui en dire plus...

Mais désolé, petit Pierre, pas de lettre ce samedi, ni le suivant d'ailleurs.

Tout entier habité par l'attente et l'angoisse, l'enfant ne jouait plus en récréation, ne travaillait plus en classe.

Un long mois s'écoula ainsi, puis deux...

Et petit Pierre comprit qu'il s'était passé quelque chose de grave, de très grave !

Bravement, il rassembla ses quelques affaires, traversa le dortoir endormi, sauta le mur de la pension et partit à la recherche de son père, jurant qu'où il soit, que quoi qu'il lui soit arrivé, il le retrouverait....

Annoncée, en avril 1970, par la magnifique et exotique couverture du 1119ème numéro de l'édition française du journal de Tintin, cette deuxième aventure de Martin Milan est signée Christian Godard.

Elle est, sans conteste, ma préférée de la série.

Humour, tendresse et aventure sont au rendez-vous.

Martin Milan prend des risques ! pour notre plus grand plaisir...

Le vagabond des Limbes est une série des années 70, très connotée par son époque, du space opéra un peu hippie, psychédélique, qui se situait dans la mouvance de la série Valérian. Cet album est le troisième tome des aventures d’Axle Munshine et Musky.

Sur une planète perdue, notre duo se fait enlever par des pirates, qui les destinent leurs captures à un trafic de corps humains. Les décors sont assez délirants, planète fantastique, base futuriste, costumes rococo… J’ai été étonné du style théâtral de l’écriture et de la construction du récit, la scène d’ouverture est un dialogue entre nos deux héros, mettant en situation l’aventure, Il y a un côté un peu rétro, souvent aujourd’hui, on démarre sur de l’action avant de donner les explications, mais cette structure désuète n’est pas sans charme. Le démarrage de l’histoire est vraiment réussi, avec l’espèce de blob de sable et l’intervention des pirates. La suite baisse d’un ton, les corps de nos deux héros étant empruntés par d’autres protagonistes, et la façon de s’en sortir est un peu bâclée.

Cette série n’aura jamais eu le succès de Valérian, elle n’est pas dénuée de qualités, mais souffre de petits défauts, des résolutions d’intrigues un peu trop faciles et une colorisation criarde.

J’avoue que de la redécouvrir me procure un certain plaisir, pour ses inventions baroques, l’imagination qu’elle déploie et ses héros attachants. Et personnellement, je ne me lasserai jamais du style de Science-fiction seventies, un peu naïf mais tellement inventif.

Nous avions quitté Taaratatah et nos deux amis, alors que Norbert, frappé par une pierre de nulle part, n'avait pas tous ses esprits, ni plus toute sa mémoire.

Nous les retrouvons en plein cœur d'une éruption volcanique.

(c'est le cas de le dire !)

Les uniques témoins de ce drame atroce sont Kari, le professeur Philippe Aktair et le bon docteur Ho.

Vous avez vu ?

Norbert est en plein dans le volcan !

Triste destin pour un homme qui a horreur du bruit !

Et pendant que bon docteur Ho entame une quête pour indemniser modestement les malheureuses familles de nos chers amis qu'il pense prématurément disparus, Kari, avec une inconscience folle et sans marquer la plus légère hésitation, se précipite à grands coups de pagaie vers la bouche du monstre qui vomit ses entrailles fuligineuses....

(c'est-y pas bien tourné, ça ? Ah mais !)

Alors, que nos deux héros viennent d'échapper au volcan qui avait manifestement l'intention de les engloutir, voilà, justement deux éminents vulcanologues qui s'annoncent....

Annoncée, en février 1969, par la couverture du 484ème numéro de "Pilote", cette nouvelle aventure de Norbert et de Kari est explosive.

Elle ne manque pas de rebondissements !

Christian Godard, aux commandes, à la plume et au crayon, entame son récit directement au sortir de celui de "La pierre de nulle part".

Le suspens est à son paroxysme et la fantaisie à son comble !

L'humour de cette avant-dernière aventure, parue dans "Pilote" sous forme d'histoire à suivre, n'est pas toujours d'une finesse garantie sur mesure.

Le burlesque, sympathique mais pas très convaincant est de mise.

Je lui préfère largement l'humour, plus fin,du court récit en huit planches, intitulé "le coffre", paru, quelques temps plus tard, dans le troisième Super Pocket Pilote.

En Polynésie, sur ces minuscules anneaux de corail perdus sur l'immensité du Pacifique, la vie est simple...les villages n'ont pas d'enceinte, les faré n'ont pas de porte, et les polynésiens n'ont pas de secret....

...Bah ! Qui n'a pas tout au fond de lui, un coffre bien fermé sur un secret dérisoire ?....

"Ceci est l'histoire d'un homme qui sillonna l'espace et s"aventura jusqu'aux plus extrêmes limites de l'Univers, trancha cent galaxies, bouleversa mille destins.

Les vieux disaient de lui qu'il était le plus fou, et les jeunes le plus brave.

Ceci est l'histoire d'un homme dont le nom résonnera longtemps sur les cylindres gravés qui relatent les annales de tout ce qui vécut.

Ecoutez ! Il se nomme Axle Munshine.

Sur son écusson de poitrine brillait, autrefois, l'étoile de grand conciliateur, l'une des plus hautes charges qui soient dans la hiérarchie de la Guilde, laquelle règne sur presque toutes les planètes habitées.

Pour avoir transgressé la loi, il a été destitué et impitoyablement condamné.

L'étoile prestigieuse s'est éteinte sur l'écusson. Désormais, il n'est plus rien d'autre qu'un proscrit que toutes les polices de la garde pourpre pourchassent pour le faire disparaître...son crime : avoir osé franchir les portes du sommeil, avoir aimé un fantôme..."

Dans ce quatrième chapitre de ses aventures, Axle Munshine, toujours flanqué de Musky, fait atterrir son vaisseau, le dauphin d'argent, sur la planète Omphale car le démon, qui y gouverne le peuple étrange des Kanybs, a des pouvoirs fantastiques.

Il est surnommé sur sa planète, "celui-qui-a vécu-cent-mille-vies" et il peut aider Axle à traverser le labyrinthe aux trois monarques....

Cette série de science-fiction, très sombre, et quoi qu'assez hermétique, est très attrayante. Elle est très originale, atypique.

Elle est dessinée par Julio Ribera et scénarisé par Christian Godard.

Dans cet album, Axle Munshine poursuit son errance dans des mondes où le temps se morcelle, tombe en miettes et se disperse aux quatre coins de l'horreur...Êtes-vous près à le suivre ?

Norbert se trouve à Planketoala comme photographe pour un journaliste, José Cantimplora. Sur cette île est détenu un ancien dictateur que Cantimplora veut faire évader.

Norbert s'apprête à photographier des chasseurs de tortue avec le fameux appareil contenant des flèches soporifiques, quand il est interrompu par l'arrivée de soldats armés voulant fusiller les deux hommes.

C'est alors que Norbert veut photographier l'officier commandant le peloton d’exécution. Et.....

Norbert et Kari vous souhaitent "tous leurs vœux" pour l'année 1965 et comme dit...HIPS...un vieux proverbe polynésien "à la tienne, eh-Thiene !"

Annoncée dans "Pilote",par la couverture du dernier numéro de l'année 65, "Du rififi au pays des otaries" est la nouvelle aventure de Norbert et Kari écrite et dessinée par Christian Godard.

Dans cet album se déroulent des événements dont le tragique n'aura échappé à personne !

Norbert se trouve confronté, à la bêtise, mais aussi à des méchants de toute sorte : anciens dictateurs, terroristes et barbouzes en tout genre.

Même si cette aventure est loin d'être la plus réussie de la série, elle reste agréable à lire.

Pourtant les ficelles sont parfois trop grosses, le ressort détendu.

Christian Godard ne réalise pas là son meilleur album.