AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Christine Arnothy (160)


Mais c’était quoi, un vice ? Je ne savais rien là-dessus, si ce n’est que le mot « vice » cohabitait à ravir avec te mot « interdit ». Une fois, pourtant, j’étais parvenue à entrouvrir ce livre, juste le temps d’en happer quelques lignes. À cause d’un bruit de pas, j’avais dû le refermer aussitôt et le remettre à sa place. Mais il m’en restait l’haleine torride de phrases chauffées à blanc : « Une obstination du diable », « une grandissante adoration »… Ces mots m’enivraient, à mon tour je brûlais de vivre, de connaître un jour, moi aussi, une passion qui ne fût pas moins « dévorante »…
Commenter  J’apprécie          00
Ma famille vivait dans une perpétuelle bourrasque de mots. Mots caressants ou meurtriers, expansifs et orgueilleux, péremptoires et possessifs, ils m’emprisonnaient tout en m’enrichissant, leurs excès bigarraient nos murs, les épithètes dégoulinaient de nos lèvres comme des pêches trop mûres, les superlatifs renchérissaient les uns sur les autres, tout un délire d’expressions surexcitées nous enivrait. L’absence de mesure me projetait tantôt parmi « les plus aimées au monde », tantôt j’étais « la plus belle des belles de toutes les belles que la terre ait jamais portées », mais aussi bien je pouvais me voir transformée en « celle qui ne réussira jamais dans la vie », « celle dont l’avarice en mots tendres montre une profonde et regrettable absence de sentiments à l’égard des siens »… Pingrerie de mots ? Peut-être la greffe française avait-elle trop bien pris sur cette petite fille née à la littérature. Je me faisais une cagnotte de mots, un balluchon de mots bien à moi, à utiliser un jour à mon gré. Il me fallait mes mots, à ma mesure, et plus je désirais écrire, moins je parlais.
Commenter  J’apprécie          00
Depuis la création de leur espèce, les escargots ne cessent de sécréter la matière dont est constituée leur coquille. L’escargot me paraissait plus évolué que nous, son anatomie assurait mieux son autonomie. Si l’avenir appartenait à ceux qui pouvaient ainsi subvenir à leurs besoins, l’animal humain que nous étions avait perdu, à cause du confort, la plupart de ses défenses naturelles. Ainsi naît-on maladroit lorsque, depuis des générations et des générations, les serviteurs exécutent les travaux en lieu et place des maîtres.
Commenter  J’apprécie          00
Qu’est-ce qu’on peut être gai devant un condamné à mort à qui l’on veut faire croire à la vie !
Comme nous jouions bien, Anne, Pierre, François et moi… Puis, quand nous quittions sa chambre, nous nous transformions en niagaras de chagrin. Insortables, immontrables, souffrant à en crever.
Commenter  J’apprécie          00
Chez nous, on ne se reconnaissait guère le droit à l’amusement et on considérait les gens qui jouaient au bridge comme des arriérés. Comment pouvait-on jouer à perdre ainsi son temps ?
Commenter  J’apprécie          00
Toute liaison ne pouvait être que coupable, tout mariage heureux, comme le célibat impliquait la virginité.
Commenter  J’apprécie          00
Le célibat n’ayant jamais été accepté chez nous comme marque d’indépendance, le refus du mariage, chez ces femmes solitaires, était plutôt considéré comme une quête de pureté, une forme de sainteté. Là où elles étaient à présent, elles ne pouvaient naturellement ni protester, ni ajouter leur mot sur la vérité de leur destin.
Commenter  J’apprécie          00
Je personnalisais la Catastrophe. Je cauchemardais en cinémascope, je tremblais en technicolor. Mon angoisse était devenue biologique : j’avais peur comme on est anémique. J’affrontais alors dame Catastrophe et contemplais son faciès buriné (cet adjectif-là, « buriné », me fascinait). Comme une méchante fée sortie de l’univers de Walt Disney, cette femme féroce dont les cheveux blancs cascadaient jusqu’au bas de son dos, secouait parfois la tête comme un cheval énervé par les taons.
Commenter  J’apprécie          00
La vie de ma famille ressemblait à un roman fleuve. Je cherchais donc, dès que je le pouvais, d’autres romans que le nôtre. J’aimais les désespérés, lascifs et désinvoltes, ceux qui souffraient, lymphatiques et abandonnés à eux-mêmes, les fatalistes qui sombraient avec une morosité amusée dans l’analyse approfondie d’un destin souvent cruel. Je partageais des passions tragiques.
Commenter  J’apprécie          00
On ne prend jamais assez de précautions quand on rêve.
Commenter  J’apprécie          00
L'erreur est humaine, pas le chagrin.
Commenter  J’apprécie          00
La famille noire, gaie et bavarde, passa à côté de nous et avança vers une porte. La fiancée nous jeta un coup d’œil puis leva le regard sur son homme, maigre comme un clou, mais le rythme à fleur d'épiderme.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Christine Arnothy Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz sur le livre "j'ai 15 ans et je ne veux pas mourir"

Comment s'appelle la jeune fille ?

Christine
Carole
Jeanne

10 questions
163 lecteurs ont répondu
Thème : J'ai quinze ans et je ne veux pas mourir de Christine ArnothyCréer un quiz sur cet auteur

{* *}