C'est le premier roman que je lis d'Aurélie Valognes.
Au vu des appréciations lues çà et là, cette lecture s'est imposée à moi car je cherchais quelque chose de léger, de loufoque ne nécessitant pas de réflexion.
Sa couverture à carreaux rouge vichy, me rappelant la toile cirée de grand-maman, et son titre improbable ont fini de me séduire.
Avant de porter un regard critique sur cette sympathique histoire, il est à mon avis intéressant dans résumer le contenu :
A travers elle, nous suivons le quotidien des habitants d'une résidence assez cossue dans le Paris d'aujourd'hui.
Nous rencontrons Ferdinand Brun, quatre-vingt-trois ans, grincheux, râleur, têtu, solitaire et insociable au possible.
Ce vieux monsieur qui vit seul depuis son divorce a une aversion pour les femmes.
Problème : il est entouré de nombreuses voisines et occupe donc ses journées en inventant toute sorte de traquenard pour les agacer. Comme fumer le cigare, alors qu'il déteste cela, pour laisser l'odeur du tabac froid dans les escaliers ou arroser les jardinières de désherbant…
Sa « tête de turc » préférée ? Madame Suarez, la concierge de l'immeuble, qui, mandatée par sa fille, le menace d'un placement en maison de retraite.
Dans la première partie on le croit insensible, immunisé contre les sentiments jusqu' à ce que Daisy, sa chienne et fidèle compagne, décède brutalement.
Éperdu de chagrin, il ne veut plus vivre et n'a qu'un souhait : la rejoindre.
C'est alors qu'aménage, Juliette, fillette de dix ans, qui s'incruste chez lui et l'amène à changer radicalement aidée dans sa tâche par une dynamique nonagénaire, copropriétaire de pallier.
Je ne vous en dirai pas plus et vous laisse le plaisir de découvrir la suite un jour ou l'autre…
D'emblée, notre protagoniste principal m'est apparu comme méchant et égoïste. Je ne l'appréciais pas.
Puis avec l'arrivée de cette jeune enfant qui par sa vivacité, son intelligence, son toupet et sa maturité va lui faire prendre conscience de son comportement exécrable et le « mettre dans sa poche », je l'ai trouvé attachant et plein de bonté. Il m'a touché finalement.
J'ai adoré également notre mémé de quatre-vingt-treize ans, pleine de vigueur et particulièrement rigolote.
A l'inverse, j'ai détesté la concierge. Sa condescendance m'a déplu tout comme sa malveillance. Elle n'avait aucune excuse.
Premier écrit rafraîchissant et enrichissant, qui se dévore rapidement. C'est une belle réussite.
Contrairement à la majorité des personnes, je le trouve plus émouvant que marrant.
Même si certaines situations sont cocasses comme la plaidoirie de Béatrice.
Il porte un regard féroce, drôle sur la vieillesse et la solitude qu'elle engendre.
La force de cette intrigue est d'arriver, à la fin, à nous faire aimer un monsieur si antipathique au départ !
Pour synthétiser, je dirai que c'est le récit de la meilleure et pire année d'existence de M. Brun.
On est confronté aux événements terribles qu'il a traversés mais aussi à la naissance de belles amitiés.
J'ai passé un excellent moment de détente et je m'attellerai dans un futur proche à la lecture d'un autre ouvrage de notre auteure.
Vous cherchez un livre distrayant, qui se lit sans prise de tête ? "Mémé dans les orties" est fait pour vous.
Roman qui donne la pêche avec une belle introspection de soi et des autres.
Je le conseille entre deux bouquins plus sérieux.
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