Christine Feehan

- Cat, pourquoi est-ce que tu me regardes comme ça?
- Comme si tu avais deux armes en moins et que je pourrais te donner un grand coup de pied dans la cuisse et te faire une béquille? Comme ça? Puis enchainer avec un balayage et t'envoyer au tapis? Cest comme ça que je te regarde? Pour finir par faire rouler ton corps dehors? Parce que je suis en train de réfléchir à l'effort que ça me coûterait.
Un sourire joua sur les lèvres de Ridley.

— Est-ce que tu sais que l'ordinateur est programmé pour déclencher une alerte chaque
fois que quelqu'un se connecte à un site de blues particulier avec le
pseudonyme « babyblues » ? Pourquoi, à ton avis ?

— Tu dois bien avoir une idée.

— Et je ne l'aime pas beaucoup. Je pense que Babyblues est en fait Flamme. Je crois
qu'elle aime beaucoup le blues, et que quelqu'un a été assez malin pour découvrir son pseudo, après son évasion. 

Drake aurait ri si on lui avait dit ne serait-ce que quelques jours plus tôt la vitesse et la force avec lesquelles il tomberait amoureux d'une femme, mais à présent... Il était si profondément tombé sous son charme qu'il savait qu'il ne pouvait plus en réchapper.

Son félin était déjà bien trop près d'émerger et de nouveau il se retrouva à devoir lutter pour garder le contrôle de l'animal. Saria était entourée de léopards, et, s'il l'avait ignoré avant, ce n'est certainement pas le cas à présent : il ne voulait voir aucun mâle, sous quelque forme que ce soit, près d'elle.

Elle était en train d'apprendre comment étaient les léopards. Intelligents. Rusés. Rapides. Dotés d'un sale caractère. Et jaloux comme des poux.

-Je n’ai pas envie de toi?
Il lâche ces mots dans un grondement qui vibra dans sa poitrine. Il crispa les doigts sur les bras d’Isabeau et l’attira tout contre son corps, la laissant délibérément sentir son érection rigide.
-« Envie » est un mot insipide, Isabeau, pour décrire ce que je ressens pour toi. Je n’ai pas l’intention de merder avec toi parce que je ne peux pas m’empêcher de te toucher. C’est arrivé une fois et je préfère mourir plutôt que ça se reproduise.

Pour une raison qui lui échappait, elle était sacrée pour eux tous. À cause de Conner? Parce qu’elle était une femme léopard? Elle ne savait pas, mais c’était une source de réconfort. Une sorte de sentiment de sécurité inédit pour elle.

L’espace d’un horrible instant, elle crispa les doigts sur la garde du couteau, mais elle n’était pas davantage capable de le planter dans le corps de Conner que dans le sien. Il faisait partie d’elle. Elle se détestait, mais il faisait partie d’elle et elle savait qu’elle ne pourrait vivre en sachant qu’elle l’avait tué.

Elle croyait avoir pleuré toutes les larmes de son corps, mais le simple fait de le voir la déchirait de plus belle. Sa trahison avait été si terrible, la coupure si profonde, la blessure plus fraîche que jamais…
Le corps de Conner tremblait. Cet homme avait découpé son cœur en petits morceaux et l’avait laissé sans père, sans rien d’autre qu’une vie détruite. Elle n’arrivait pas à dormir la nuit sans le désirer, sans le détester. Il pensait qu’elle l’avait fait venir pour se venger, mais la vérité était pire que ça; elle l’avait fait venir parce que l’idée de ne plus le revoir lui était insupportable…

C’était lui qui contrôlait la situation, merde, pas elle! Il ne se laisserait pas piéger par sa douceur ou par le sentiment de culpabilité qu’elle lui instillait. Il exerçait un contrôle absolu. Il n’avait besoin de personne. Eux avaient besoin de lui. Elle n’allait pas tout chambouler rien qu’en sondant son âme pour y découvrir une chose qu’il cachait au monde entier.

Emma et Kyle, même combat. Il saurait les prendre en charge tout en gardant ses distances sur le plan émotionnel. Personne ne l’avait jamais empêché d’arriver à ses fins.

-Si mon corps réagit, c’est signe que je ne suis pas morte. Tu es très sexy et tu le sais mieux que personne, mais crois-moi quand je t’affirme qu’intérieurement une petite voix me hurle « plutôt crever ».
N’ayant retenu que ces deux derniers mots qui le mirent en rage, il l’empoigna par les avant-bras, la souleva du sol et l’embrassa à pleine bouche. Jake prenait possession de ce qui lui plaisait, la revendiquait, la marquait, exigeait d’elle qu’elle réagisse. Brûlant de désir, il l’obligea à ouvrir la bouche pour qu’elle soit toute à lui.

C’était donc vrai : le fauve et lui ne faisaient qu’un. Son alter ego n’était pas plus cruel que lui et ni plus ni moins dominant. Quelle que soit sa forme, Jake gardait ses qualités, ses défauts et sa grande maîtrise.

Rio n'était ni complètement humain, ni complètement léopard. Un peu des deux, mais une espèce à part. Et il était dangereux : capable de tuer, enclin à la jalousie et aux accès de colère. L'animal en lui, une créature intelligente et rusée, mais avec de nombreux défauts, prenait souvent le pas sur les pensées de l'homme. Il était solitaire par choix, et peu de choses le touchaient dans son petit monde reclus.

-Nous sommes des étrangers l'un pour l'autre, pas vrai ?
Elle sentait son regard la brûler jusqu'au bout de ses orteils. Pourquoi avait-elle autant l'impression de le connaître ? Quand il la touchait, pourquoi était-ce si familier ?
Il haussa les sourcils.
-Tu es dans mon lit. Je prends soin de toi jour et nuit depuis deux jours. Je suis loin d'être un étranger.

L’animal en lui, une créature intelligente et rusée, mais avec de nombreux défauts, prenait souvent le pas sur les pensée de l’homme. Il était solitaire par choix, et peu de choses le touchaient dans son petit monde reclus.

Rachael se réveilla en sursaut, aussitôt consciente du danger qui l'entourait. Une odeur de pelage mouillé se mêlait à quelque chose de sauvage, de menaçant. Il n'y avait eu aucun bruit mais cette sensation était si pesante qu'elle tendit instinctivement le main vers le fusil. Des doigts se refermèrent sur son poignet, lui comprimant les tendons contre ses os.

La vie de Rikki appartenait à la mer. Elle ne pouvait en rester éloignée. Elle devait être en mesure de l’entendre la nuit ; le mugissement apaisant des vagues, le martèlement tempétueux du ressac, les bruits de phoques qui grognent entre eux, les cornes de brume. Tous ces éléments étaient nécessaires pour maintenir l’équilibre dans sa vie.

Il ne voulait pas n’importe quelle femme, comme elle l’avait cru. Et il ne voulait certainement pas d’un pantin, comme elle l’en avait accusé. Il voulait Savannah, avec son sens de l’humour, son orgueil et sa compassion, et même son sale caractère. Pour lui, aucune autre femme ne présentait le plus petit intérêt. Aucune autre femme ne lui conviendrait jamais.

La connaissance avait été sa seule amie. Il avait toujours été un rebelle. Aucune forme d’autorité ne pouvait espérer avoir une emprise sur lui, uniquement sa fidélité envers Mikhail. Il avait son propre code inflexible de l’honneur, qu’il respectait de manière indéfectible. L’honneur était toute sa vie. Et pourtant, il avait l’impression de l’avoir compromis dans sa façon d’avoir acquis Savannah.