Christophe Arleston

C’est bouleversifiant ! Monsieur, vous avez une vision novatrice portée par une force néo-structuraliste qui va toucher directement au cœur des émotions les plus intimes !

Cet homme fait rimer bâton et carotte ! Brrrr !

Merci, mais j’ai pas envie d’une gloire posthume.

Donc si tu vends absolument tout, on aura de quoi manger une semaine ou deux. Alors que tu as passé un an dessus.

L’échevin Fomelio est un peu arrogant, mais c’est une chance de carrière pour moi. Pour le moment, je suis sous-apprentie stagiaire, et un jour, je serai payée.

C’est à Parys que commence notre histoire, celle d’un homme pour qui l’écriture était toute sa vie ou presque. Dans cette capitale des arts et de la culture, traversée par le fleuve spleen et irriguée par la sagesse des siècles, poètes, peintes ou écrivains ou gravé leur nom dans le marbre de la légende.

Super. On va tenir la chandelle pendant tout le voyage.

Alors, ne dis rien et serre-moi contre toi. Il paraît que ça aide en cas de souffrance intérieure. Bon. En réalité, c’est assez inconfortable.

Ça change quelque chose si je panique ?

Oh mon amour contrarié. Ah, ironie cruelle… Je sens monter en moi un désir inconnu. Et j’ai soudain envie de lui montrer mon… L’amour qu’il a pour moi frémit, fermente et bouillonne. Même s’il m’a toujours prise pour une belle petite…

J’ai réfléchi, pendant que tu étais là-bas. J’assume pleinement les conséquences de mon échec, et j’en tire les conclusions en me retirant de la vie artistique. Malgré tous mes efforts, je n’arriverai jamais à ton niveau. On ne peut pas entraîner l’émotion ni les sentiments. Je ne serai jamais une grande musicienne. Je pourrai devenir serveuse, ou comptable, j’ai toujours été douée pour les chiffres. Il faut que j’en discute avec papa et maman, ils ont toujours été de bon conseil.

Même les plus terribles des nuits finissent par laisser place au jour. Qui n’est pas toujours mieux, d’ailleurs.

Magnifique tableau ! Quelle œuvre ! Et cette tache ! Un éclair de génie qui vient transcender comme un cri primal la vision transréelle de la multiplicité des émotions opaques d’une société hermétique à ses sens. Bouleversant, tripal.

Dans un jardin d’hiver vivait un jardinier. Dans un palais d’été vivait une princesse. Le roi lui dit : Ma fille tu dois te marier ! Elle qui n’avait connu que de l’air la caresse. C’est une chose nouvelle, je n’en ai pas idée. Je suis tellement surprise que j’en tombe sur les fesses.

Que veux-tu, ils préfèrent la passion partie du cœur, au par cœur de la partition. Libère tes émotions !

Ils t’adorent, toi. Tu as plus qu’une vois magnifique : tu sais les faire vibrer. Moi, j’ai beau jouer à la perfection, je ne les touche pas. C’est comme si j’étais transparente. C’est la vérité, mon tempo était excellent, mes notes impeccables. Alors que tu as accroché ton contre-ut, et personne n’a rien entendu.

Karyelle, un joli nom pour une cité perchée sur un pic montagneux. Pourtant, la ville est surnommée Carie-du-Ciel, en raison des réseaux de grottes, de tunnels et d’habitations troglodytes qui abritent les moins favorisés. Son opéra en plein air jouit depuis toujours d’une formidable réputation. Parmi les habitués, le merveilleux baron Sigle-Hume, et l’archimage Modrevol.

Le Danthrakon est le plus fabuleux des grimoires du monde d’Alunynn. Et de tous les autres d’ailleurs : nulle part l’histoire de la magie ne fait mention d’un ouvrage aussi puissant, aussi… particulier. Il est rédigé dans un alphabet indéchiffrable pour le commun des mortels, pour la plupart des mages, et même pour quelques immortels. Rares sont ceux que ce grimoire maléfique a conduits sur la voie de la sagesse. Car le Danthrakon ne se contente pas d’être un recueil de sortilèges, d’enchantements, d’invocations nécromantiques, de recettes de cuisine illustrées de terrifiants pentacles…, c’est avant tout un être vivant, animé d’une volonté propre et d’un caractère compliqué. Il peut se comporter comme un parasite infectant ses lecteurs : personne n’a oublié l’aventure du jeune Nuwan, possédé par le grimoire. Il peut aussi agir de lui-même, aider, maudire ou simplement bouder. La seule certitude à son sujet est qu’il est sensible à la beauté, à l’art. en présence d’un ou d’une virtuose, il exulte et se laisse aller à sa vraie nature. Tour à tour charmeur ou terrifiant, il a été rédigé il y a bien des siècles par le très sage Tinpuz, mage philosophe d’une espèce ayant depuis choisi une autre voie., mais ses multiples pérégrinations, de propriétaire en propriétaire, ont affiné son tempérament comme on affine un vieux fromage insolite : il réserve toujours des surprises, et parfois, ça pue. Eh bien, il n’en existe qu’un exemplaire : tous les copistes qui ont tenté de le reproduire sont devenus fous. C’est son histoire, et les étonnantes aventures survenues à ceux qui l’ont eu entre les mains, que nous racontons ici…

En découpant entre magie du verbe et magie du sang, vous avez dévoyé la quintessence de cette pulsion de l’univers. La magie est une fusion, une harmonie avec la nature. Elle vient de l’essence même de tout ce qui est vivant, beau, de l’amour et de l’art.

Ne soyons pas pessimistes. Nos collègues de Kompiam ont juste envie de frimer un peu, je suis sûr qu’il n’y a rien de personnel là-dedans.