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Citations de Christophe Perruchas (71)


Les petites filles s’entraînent à devenir mère avec des poupons joufflus, pourquoi ne pas apprendre à être des fils et des filles avec des baigneurs ridés, aux cheveux rares et blancs, des poupées qui feraient pipi, qu’on devrait changer ? On pourrait même les faire parler et radoter, la fin de vie mérite bien autant d’attentions que son commencement.
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Il ne passe personne par ici, pas de piétons, peu de voitures. La maison de ma mère reste coite, fermée dans ses volets, incongrue forêt dont on mesure bien les limites, nettes, de part et d’autre, du mur d’enceinte.
(page 185)
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Plus exigeant, tu parles, c’est pas lui qui tourne avec les pieds. Parfois on se dit que pour faire un vase, juste un seul, on a dû faire l’équivalent d’une journée d’étape du Tour de France. Plein les pattes.
(page 17)
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Je le connais pas très bien Bob, je l’appelle Bob, pas devant lui, mais pour moi, juste. Et aussi pour les potes, ça craint Robert je trouve. Il est marié avec Jacqueline, c’est une compète de prénoms ou quoi ? Elle est toujours malade mais un peu, le dos qui se bloque ou ses bronches, elle fait sa Jacqueline, le père disait.
(pages 100-101)
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Il disait, Peugeot, c’est pas beau, mais c’est increvable, comme son frère disait à la fin des repas ma femme, elle n’est pas belle, mais elle n’est jamais malade.
Il riait de sa formule. Sa femme aussi.
(page 25)
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La mère entière, face à moi.
La mère comme jamais. À moins d’un bras.
La mère, petite, plus encore que dans mon souvenir.
Dans une blouse bleue, tachée, les fleurs du tissu effacées, les coudes en charpie, des guêtres en laine, jadis beiges.
La mère, sa tonsure, sous ses cheveux en nylon.
La mère, ma mère.
(page 194)
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On pardonnait même les fautes d’orthographe, on les comprenait presque, elles donnaient un vernis de vérité, les sentiments qui coulent directement, sans passer par le Bescherelle.
(page 33)
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J’ai dit à Marc et Abdelkader que ça y était, le théâtre, pas comme d’habitude, non, dès le début, dans la troupe. Pour eux, le théâtre c’est des trucs de pédés, ils comprennent pas, ils viennent, oui, aux spectacles mais comme j’ai des rôles minuscules en général, quand je leur demande alors, comment c’était ?, ils disent on a dû dormir, on t’a pas vu, l’année dernière Abdel m’a demandé si j’avais été coupé au montage. Il est con.
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Elle construit des pyramides dans son désert, élève des palais et des monuments, dresse
des autels et des temples. L’espace d’un moment, je suis fier d’elle, petite mère courage.
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Les repas, on ne dit rien, mais on n’en pense pas moins. C’est très moyen, les légumes, on sait juste que c’est des carottes grâce à la couleur. Le goût, ça doit être une option.
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Elle a dû perdre quelques centimètres, je ne m’habitue pas à la voir cassée en deux, tassée, bossue, comme si elle préparait un casse-bélier. Je vois bien plus souvent le haut de son crâne, rose et lumineux, peau de bébé souris, que ses yeux, qu’elle balade par terre comme des détecteurs de métaux, bien parallèles au sol. Je pense que ma mère n’a pas regardé un plafond depuis des années.
(page 225)
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On dort mal en cette saison, l’hiver approche, ça se sent. Pas le froid ni rien, juste le jour qui tombe tôt, le moral qui baisse avec la lumière, tous les ans c’est pareil, ça passe avec le printemps.
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Déclin de cette périphérie qui avait pourtant participé à celui du centre-ville, le désert avance, paradoxalement, à mesure que le béton et les lampadaires, minimalistes, design, déplacés, gagnent du terrain.
(page 188)
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Je n’ai aucune idée de l’heure qu’il peut être, j’écoute la maison, ses bruits, infimes et continus, comme vivante. Ses craquements, ses gémissements, parfois un objet qui tombe, une pile qui s’affale, le court fracas d’un bidon, quelque chose qui s’affaisse. La chouette dans le chêne qui a remplacé le jacassement des pies. Hulule.
(page 248)
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Et ça recommence à pincer, on voudrait être seule avec lui, qu’il n’ait pas de tête, ou au moins pas sa tête de Paul. Qu’il se serve de nous comme il triture cette glaise, qu’on soit malaxée comme elle, et le ventre et les seins. Que ses doigts et sa bouche. Pour éteindre le feu, et qu’il vienne, entre nos cuisses, faire disparaître le vide qui mange. Qu’il le remplisse.
(page 84)
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Elle construit des pyramides dans son désert, élève des palais et des monuments, dresse des autels et des temples. L’espace d’un moment, je suis fier d’elle, petite mère courage.
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Les garçons, j'ai remarqué que quand c'est plusieurs, ça devient bête.
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Plus exigeant, tu parles, c’est pas lui qui tourne avec les pieds. Parfois on se dit que pour faire un vase, juste un seul, on a dû faire l’équivalent d’une journée d’étape du Tour de France. Plein les pattes.
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C’est long l’enfance. C’est long de faire ce que l’on est.
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Et puis les débuts ont laissé la place à l’habitude du manque. Le vide était devenu solide, le précipice continuait de crier sa béance, mais on l’entendait moins : il impressionnait moins en tous cas.
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...Sous l'influence coupable du Malaga, Mogrhabine et Gastibelza s'assoupirent devant le feu moribond, la braise virait à la cendre et la cendre volait au vent, la nuit était silencieuse des cigales de l'après-midi...lorsqu'il vit le pain et le Niolo tombés de la besace de l'homme à la carabine, Victor Hugo songea avec nostalgie à Esmeralda et Quasimodo prisonniers du cri des gargouilles de Notre Dame de Paris...une larme se forma sous la paupière de son oeil gauche...

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