Le salaud. L'ordure. Un ignorant à tête de lard.
Elle allait passer le restant de ses jours à le maudire. Une fois qu'elle aurait cesser de l'aimer.

Pourtant, en cet instant, elle avait baissé la garde. Elle se livra tout entière. Sa bouche s’ouvrit devant la sienne et finalement, elle le laissa la prendre sans retenue ni désir de jouer un quelconque rôle.
Elle fondit sous son baiser, accepta sa langue, se cambra contre son érection qui frottait son ventre. Quand il la plaqua contre le mur, elle pressa ses lèvres avec plus d’avidité contre les siennes, et laissa échapper un râle qui faillit le faire flancher.
C’était un son de soumission totale, sans restriction. Un son de pur plaisir, une invitation, l’expression d’un désir si intense et exigeant qu’il en eut le souffle coupé.
Plus près encore. Leurs corps se pressaient l’un contre l’autre et pourtant, il avait encore envie de se rapprocher d’elle. Il voulait se perdre dans sa salive, son parfum et sa peau soyeuse. Guidé par ce besoin irrésistible, il fit glisser sa main le long de sa cuisse, puis remonta sous sa robe. Il ne rencontra rien d’autre que sa peau nue, ses adorables fesses dénudées seulement recouvertes d’une fine bande de dentelle mouillée. Il était prêt à se damner pour connaître le goût de ce bout de tissu.
Il baissa la tête jusqu’à sa gorge, déposant une traînée de baisers le long de la veine qui battait à tout rompre. B.J. faillit suffoquer quand il la caressa à l’endroit où elle était la plus humide, chaude et… vulnérable.
Il s’immobilisa alors qu’elle se frottait contre sa main. Il se raidit aussi sûrement qu’un tronc d’arbre. Il poussa des jurons dans son cou.
Vulnérable.
C’était ça.
C’était la raison pour laquelle il devait arrêter, et sans tarder.
Cristo.
Il perçut l’instant précis où elle recouvra ses esprits, quand elle s’aperçut qu’il arrêtait tout. À la seconde suivante, son désir se mua en regret, puis en embarras et enfin en dégoût d’elle-même.
Il ne pouvait pas la laisser à ces sentiments. C’était trop important. Elle était trop importante pour cela.
— Lâche-moi tout de suite, articula-t-elle, les dents serrées.
La B.J. qu’il connaissait avait repris le dessus.
— Tout va bien, querida.
Il ne se dégagea que très légèrement, déposant un tendre baiser sur sa tempe.
— Disons qu’il ne s’est rien passé, parvint-elle à dire d’une voix tremblante, se raidissant de la tête aux pieds.
— Seulement, c’est faux. Et c’était incroyable.
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— Rappelle-moi de ne pas te chercher des noises pour de vrai, murmura B.J. quand ils furent installés à l’arrière de la limousine avec la vitre de séparation fermée, et le volume de la radio poussé à fond afin de ne pas être entendus par le chauffeur.
Rafe gardait le regard rivé droit devant lui, les mâchoires crispées et les poings serrés sur ses cuisses.
— Oh, tu peux me croire. Je suis en rogne.
Bon. Elle l’avait bien cherché. Elle s’était attendue à ce qu’il soit en colère. Tout comme elle avait su qu’il la chercherait et la sortirait de ce mauvais pas.
— Mendoza, tu sais…
Il l’interrompit en levant la main.
— Je ne veux rien entendre. (Alors il la regarda, et l’angoisse qu’elle lut dans ses yeux lui ôta tous ses moyens.) Tu m’as obligé à te faire mal.
La gifle. Elle se doutait qu’il se reprocherait ce geste.
— Ça va, ce n’est rien. Et puis c’était nécessaire.
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- Relier les points. De cette cicatrice, murmura-t-elle en se dirigent vers s clavicule, pour le caresser en douceur avec s bouche. À cette cicatrice...
Il gémit encore et, bien qu'elle l'ait déjà épuisé, il sentit son sexe se gonfler dès qu'elle se mit à parcourir son torse de son incroyable bouche.

— Et si on parlait de ton petit problème de confiance ? On vous a déjà dit que vous étiez d’un tempérament extrêmement suspicieux, mademoiselle Baylor ?
— La prudence ne reflète pas nécessairement de la suspicion.
Elle se pencha pour passer sous une branche basse qu’il écarta galamment pour elle.
— D’accord, disons que tu es prudente, concéda-t-il en l’aidant à enjamber un tronc d’arbre couché. Et avec moi, tu as l’impression de devoir rester sur tes gardes ? Après tous les verbes espagnols que nous avons conjugués ensemble ?
Incapable de réprimer un sourire, elle devait admettre qu’il avait un charme fou. Elle était sur le point de le lui dire rien que pour connaître sa réaction, mais ils atteignirent le sommet de la colline.
— Oh, murmura-t-elle, à court de mots devant le panorama d’une beauté saisissante.
— Eh oui, dit-il d’une voix douce et satisfaite, je me suis dit que cet endroit te plairait.
Il lui plaisait énormément. De l’autre côté du versant, la forêt allait se clairsemant sur une longue et large pente au bas de laquelle s’étalait un étang, dont les eaux immobiles reflétaient le paysage, les herbes hautes et les fleurs dorées perchées sur leurs tiges souples.
Elle leva les yeux vers lui en souriant.
— Tu es une véritable malle à surprises, dis-moi.
— Je fais de mon mieux, dit-il, un sourcil arqué avec malice. Viens, on va s’installer avant que les papillons nous piquent les meilleures places.
Et les papillons ne manquaient
Dans cette vie, nous sommes constamment mis à l'épreuve. La honte naît seulement quand on n'essaie pas de s'en sortir. (Page 41)
Quand tu enterres des frères, les fils d'une mère, tu finis par comprendre de quoi il s'agit en fin de compte. Tout tourne autour de la convoitise et de la bêtise. C'est une question de perte. Une question de ce que l'on gagne en faisant le sale boulot pour tous les affamés de victoire.
- Sam ...
Ses soupirs tremblotants, sa respiration saccadée, rien ne lui échappait. Jamais il n'oublierait le goût de miel de sa délivrance, ni les tremblements de son corps quand elle s'effondra sur le lit, à côté de lui.

Il serra les dents de colère, reprenant soudain ses esprits. Alors, sans réfléchir, il cracha tout ce qu’il avait sur le cœur, plus violemment que de raison.
— C’est à cause de ce qui s’est passé entre nous, dans ce lit.
Elle cligna les yeux. Elle regarda le lit, puis se tourna vers lui.
— Quoi… exactement ? demanda-t-elle, plus par méfiance que par simple curiosité.
— C’est justement ma question.
Il redressa le menton et, sans comprendre pourquoi il se faisait l’impression d’être la victime des deux, il céda à une colère qu’il trouvait justifiée.
— C’était quoi, en vérité ? reprit-il.
Elle haussa les épaules et le considéra avec lassitude.
— C’était comme toujours entre nous. Du sexe. Une superpartie de jambes en l’air.
Il lui lança un regard noir. Très bien. Il avait eu sa réponse. Il termina de préparer ses bagages.
— Est-ce que… je ne sais pas… aurais-je raté quelque chose ? demanda-t-elle en fronçant les sourcils.
Un long regard scrutateur lui confirma qu’il était le seul à avoir un problème et il secoua la tête.
— Absolument rien, grommela-t-il, sans savoir ce qu’il avait espéré l’entendre dire – ce qu’il voulait qu’elle dise.
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Il lui fallut du temps pour s’extraire de ce tourbillon de sensations physiques incroyables qui l’avaient réduit à une masse de membres en caoutchouc et d’os fondus. Quand il recouvra finalement ses esprits, il fixa longuement le plafond du regard, en s’efforçant d’ignorer les sentiments qui rôdaient dans sa poitrine.
Des sentiments nouveaux qu’il avait fuis toute sa vie durant. Leur puissance le paralysait – et l’effrayait plus que n’importe quel tueur à gages. À ses yeux, ils étaient plus dangereux que la pire des embuscades.
Un léger ronflement s’échappait des lèvres entrouvertes de Crystal. Sentant sa joue abandonnée sur son épaule, ses sentiments ne firent que s’affirmer.
Il la serra plus fort, dans un réflexe involontaire. Aussi essentiel, sur le moment, que le besoin de respirer.
Mienne, se dit-il une fois de plus, avant que l’angoisse ne vienne le troubler. Mais qu’avait-il fait ?
Tu tombes amoureux d’elle, espère d’andouille. La panique, primaire et flagrante, fit accélérer les battements de son cœur et lui donna le tournis.Jamais. Hors de question.