Citations de Claire Bergeron (169)
Elle était prête à faire face. Vingt-cinq années de haine, de regrets, de douleurs profondes... Tous ces sentiments se heurtaient au fond de son corps, dans son coeur et son ventre. Ils s'exprimaient dans cette nausée qui une fois encore montait à ses lèvres. Ses oreilles bourdonnaient. Une chaleur désagréable se glissa sous son uniforme et jusqu'au bout de ses doigts. Pourtant, elle grelottait de froid.
Elle observait le ballet de ses collègues qui tendaient de le maintenir en vie, apparemment sans ressentir la moindre angoisse à l'idée que ces fébriles instants puissent être les derniers de Charles-Eugène Aubert sur cette terre.
Doucement, un pas à la fois, les femmes osaient sortir de l’ombre…
Ce que la lutte épique des femmes peinait à obtenir, l’amour d’une mère retrouvant son fils le provoquait, malgré les secrets bien gardés. Ces retrouvailles lui redonnaient espoir en des jours meilleurs.
On ne pouvait récrire le passé.
On découvrira, stupéfait, qu’à une époque, nous, les femmes, étions bien peu de chose. Celles qui viendront après nous obtiendront l’égalité avec les hommes, j’en suis convaincue. Elles deviendront médecins, avocates, et pourquoi pas politiciennes, et pourront ainsi défendre nos droits.
Les auteures n’ont pas leur place dans notre société, et encore moins celles qui dénoncent ce système qui les considère comme des ombres. Peut-être qu’un jour, un de mes petits-enfants trouvera ce manuscrit et le fera publier. Ce sera un legs à la postérité.
Elles étaient deux naufragées de la vie, rescapées, certes, mais grandement éprouvées. Leur vieille amitié était un arc-en-ciel sous la pluie, une note de lumière porteuse d’une promesse d’un avenir meilleur. Et elles étaient les mères d’enfants meurtris ; c’est en les soutenant que doucement, le bonheur de vivre reviendrait illuminer leur existence à tous.
La vie nous pousse vers demain et si nous voulons obtenir une once de bonheur dans cette vallée de larmes qu’est notre passage ici-bas, il faut vivre au présent, en regardant droit devant, jamais derrière !
Antoine, il ne faut jamais perdre espoir. Les réponses nous arrivent parfois par des chemins insoupçonnés et c’est souvent quand nous avons cessé de vouloir les résoudre que les mystères s’éclaircissent.
Une femme doit avoir une raison impérieuse pour se séparer de son enfant…
L’homme, mu par son instinct de survie, faisait souvent fi de celle de ses semblables, et se laissait dériver vers des actes qu’il aurait jugés inadmissibles avant de les entrevoir comme sa seule planche de salut. La guerre qui venait de se terminer, avec toutes ses horreurs, en était la preuve incontestée.
Les liens de la naissance ne se rompent jamais, ils résistent à l’absence. Ce que nous sommes fondamentalement, le bagage de nos lointains ancêtres, est l’essence de notre vie.
L’homme est fait pour agir à l’extérieur, sur le monde, alors que vous, au contraire, vous avez été créées pour vivre à l’intérieur, en prenant soin de la famille et en épaulant votre conjoint.
Si les femmes étaient soumises aux lois, pourquoi ne pouvaient-elles pas participer à leur édiction ? Le droit de vote et celui de nourrir convenablement ses enfants n’avaient rien de faveurs : ils étaient légitimes.
Les femmes sont trop émotives et les affaires de la politique sont pour elles incompréhensibles. En tant qu’hommes, nous sommes là pour assurer leur protection. Mais elles nous doivent obéissance, sinon, nous allons droit vers l’anarchie. Nos épouses, nos mères et nos sœurs sont des reines dans nos foyers, et il est de notre devoir de leur éviter les tracas du monde du travail et de la politique.
Les femmes et les hommes ne sont pas constitués de la même façon. Pour nous, une infidélité n’est que badinage, alors que pour vous, avec votre côté romantique, c’est un acte de profonde déloyauté.
C’est précieux, la vie, il ne faut pas lui tourner le dos.
Il n’y pas de malheur plus grand pour une mère que de voir sa fille enceinte en dehors du mariage.
Je n’arrive pas à accepter que les hommes aient tous les pouvoirs, même celui de gérer notre correspondance, nos relations et notre argent. Et surtout qu’ils possèdent une autorité sur notre corps comme si nous étions un bien acquis !