J’ai regardé à la télévision la cérémonie de panthéonisation de Missak Manouchian, immense résistant, et j’ai été émue, comme si je le connaissais Missak, comme s’il n’était pas seulement un héros mais mon ami aussi.
J’ai écouté la lecture de la lettre de Missak Manouchian, rédigée le 21 février 1944 quelques heures avant d’être fusillé au Mont-Valérien, à sa femme Mélinée.
C’est Patrick Bruel qui l’a lue, sous la pluie. C’est Feu! Chatterton qui l’a chantée, sous la pluie.
Et Missak écrivait cela « Au moment de mourir, je proclame que je n'ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit… », il écrivait aussi « Ma chère Mélinée, ma petite orpheline bien-aimée »,
Et j’ai été émue comme si Missak était mon ami. Un héros et mon ami.
Dans ce premier roman, Un monde à refaire, Claire Deya, comme Missak, réussit le tour de force de parler d’amour, d’amitié et de réconciliation en mai 1945. Son livre est une fresque addictive, un roman magnifique qui raconte l’après-guerre, quand la guerre se termine mais que les vestiges demeurent. Qu’il y a treize millions de mines dissimulées sur notre territoire et seulement trois mille volontaires francais pour les retirer, que ce sont les prisonniers allemands qui vont s’y coller. Contraints et forcés.
Que ces hommes, devenus démineurs, une équipe de démineurs, vont se rencontrer, vont éprouver la solidarité quelles que soient leurs nationalités parce qu’il faut déminer, sans en crever.
Qu’ils vont arpenter les plages du sud de la France et devoir se faire confiance.
Vincent Fabien Franz Matthias…
Et puis des femmes incroyables : Ariane Odette Saskia Léna…
Leur passé, leur avenir, leur guerre, leurs rêves, leurs blessures - tout est là, à chaque page,
et moi, avec elles-eux, j’ai sursauté j’ai pleuré j’ai désespéré j’ai manigancé j’ai aimé.
J’ai repensé à Missak et à Mélinée, à ce à quoi ils n’avaient pas eu droit, à ce qu’ils avaient manqué.
J’ai repensé à celui qui m’a conseillé ce livre : « Une petite pépite tu m’en diras des nouvelles » et je lui dit "Merci mon ami".
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Vraiment un très beau roman historique. Il nous parle de l’après seconde guerre mondiale et de la reconstruction. La reconstruction du pays et la reconstruction des hommes et des femmes. Le mot humanité est pleinement au centre de toutes les pages et prend tout son sens dans cette période encore troublée.
On rencontre de nombreux personnages mais au cœur de l’histoire il y a Vincent prisonnier évadé d’Allemagne, Saskia qui revient d’un camp de concentration et Fabien ancien résistant. Ils ne se connaissaient pas mais tous aspirent à oublier sans oublier.
Fabien dirige une équipe de démineurs à Hyères, l’autrice fait preuve d’un travail très documenté, tout le roman tourne autour de ce travail et de cette équipe composée de Français et de prisonniers Allemands.
On apprend énormément sur cette période méconnue de l’histoire et sur l’inventivité de l’esprit humain pour multiplier les modèles de mines qui tueront sans discernement.
Pendant tout le roman, Vincent recherche Ariane dont il était fou amoureux avant la guerre c’est parfois un peu long et répétitif, il y a bien quelques moments de l’histoire qu’il aurait été bon de remanier mais c’est un roman qui se lit facilement, différent, toute l’intrigue se met en place progressivement, n’hésitez pas.
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Un livre historiquement intéressant qui traite d'une période qu'on connait peu. Les personnages sont bien croqués.
Le thème et l'histoire sont durs et le roman est donc pesant à la lecture. Il est très triste avec assez peu de lueurs d'espoir. A éviter donc quand on a le blues.
L'histoire se passe dans le Sud Est entre Hyères et Saint Tropez, mais on regrette un peu que les lieux soient assez peu décrits.
Malgré tous ces bémols, je conseille sa lecture.
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Cette histoire se passe en 1945 dans le sud de la France, où les prisonniers allemand sont réquisitionnés pour le déminage des plages avec les citoyens français. Beaucoup de jeunes hommes se présentent par l'appât du gain mais leur espérance de vie est courte car pas ou peu de formation.
Cette histoire m'a beaucoup plu sur l'après guerre et sur le déminage des bombes laissés par l'ennemi. L'histoire d'amour ne m'a pas beaucoup intéressée. Je recommande ce livre c'est un sujet méconnus à mon sens.
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Lecture plaisante.
Chapitres courts et écriture fluide.
On constate qu'un gros travail, de recherche et de documentation, a été fait.
L'immédiate après-guerre est une période pas si souvent abordée et j'ai donc apprécié.
Par exemple, J'ignorais que les prisonniers allemands avaient été utilisés pour procéder au déminage des plages françaises, ou bien qu'il s'était passé plusieurs années, avant que la population puisse à nouveau profiter des plages et des bains de mer.
De mon point de vue, j'aurai préféré que l'autrice développe davantage l'histoire de Saskia (qui revient des camps), plutôt que de prendre comme fil rouge la recherche d'Ariane par Vincent.
A noter : le format et le papier sont agréables, tout comme le soin très particulier et fort bien réussi qui a été apporté à la première de couverture.
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Ce premier roman est porteur d'espoir et fort en émotions. L'on y suit plusieurs personnages dont la vie a été anéantie par la Seconde Guerre mondiale. Certains ont tout perdu, leurs proches, leur maison et parfois même les deux. C'est ensemble qu'ils réussiront à recréer le meilleur de l'homme, à surmonter l'impardonnable et apaiser leurs blessures.
Le roman se divise en courts chapitres qui sont autant de scènes que l'on s'imaginerait bien voir jouées sur un écran au cinéma.
Un remarquable travail de documentation, notamment autour du déminage effectué après-guerre, une période peu traitée par la littérature. Un début prometteur pour la suite des aventures romanesque de Claire Deya.
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