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Citations de Claude Esteban (120)


Où suis-je pour t'aimer? Tu vis plus loin que nous parmi tes songes. Laisse le souffle t'envahir; Je t'enlacerai avec lui. Je te ploierai, fille sans nom, dans la fraîcheur des feuilles qui frémissent.
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Claude Esteban
Le visage de mon amour
  
  
  
  
Le visage de mon amour
a la saveur des feuilles du platane.
Comme elles, il va pâlir.
Que serai-je après moi ?
J’ai dormi trop longtemps, immobile
dans la moiteur des chambres.
Seul avec un reflet.
Je ne veux pas.
Je ne veux pas le voir se perdre sous la mousse,
frissonner contre vous, âmes cruelles de l’hiver.
Je veux m’enchevêtrer,
n’être plus qu’un serpent avec sa bouche.
Garder intacts les gestes de l’amour.
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La nuit ne reviendra plus, on pourra
marcher, toi et moi,

loin des routes, chanter, dire merci
à chaque feuille, on était

si nus, si tremblants, qui nous reconnaîtra
dans nos vêtements de lumière

qui voudra dire, ceux-là
sont morts, ils avaient souffert trop longtemps

car nous serons debout
parmi ceux qui tombent, nous

qui n'avions rien, nous donnerons tout.
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Claude Esteban
HIVER
J'amasse une brassée de mots. J'y mets le feu.
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Cette voix qui vient

de nulle part, comment faire, dites-moi,

pour ne pas l’entendre, toutes

les choses se sont tues,

d’abord les grandes, celles qui nous

blessaient, puis les petites,

et c’est dans le silence de la nuit

de l’âme, soudain la voix

comme un effroi puis comme une allégresse

et puis la mort, simplement.
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C'est vrai, tous ceux que nous aimons
sont morts ou vont
mourir, et rien n'arrachera
à la terre qui les retient
leur forme vaine.

Telle
est la loi, et juste aussi
peut-être,
si l'on en croit les dieux
et les sages qui ont écrit. Tous ceux
qui nous aimaient, même
avant nous, même demain, sont morts
déjà
et leurs gestes d'amour nous abandonnent.

Tous
ne le savaient pas, car l'homme
est immortel
avant d'apprendre avec les siens
que le temps s'accumule
dans un corps
et casse un jour comme une branche
vieille. Tous
le savent pourtant, s'ils écoutent
un peu mieux
le bruit du vide dans leurs veines. Et
que font-ils, que
faisons-nous,
nous qui marchons sans même regarder
le ciel
et les astres qui font semblant d'être immobiles ?

Mira, mira mejor,
Por si acaso.

Por si el barco no se fue
Hacia otros rumbos, otros
Puertos
Sin grúas ni poleas.

Aquí resiste
El mar, el sol, todas las cosas
Sólidas, sencillas.

Quien habla
Encuentra aquí respuesta
Y reverencia.

Quien habla aquí
Sabe luchar contra la sombra
Y los sueños de un barco que no está.

Mira, mira mejor,
El mediodía sigue, fijo
En su esfera.

Y tú, sin tu mirar,
Mirando lejos.
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Claude Esteban
Celui qu'on trace
et qu'on oublie.

Celui qu'on délimite
et qu'on disperse.

Celui qu'on ne craint pas,
qu'on emprunte,
qu'on perd.

Qu'on découvre quand il est trop tard
pour reconnaître.

Lui.
Le seul.
Le chemin.

Le savoir du chemin qui intercède.
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Claude Esteban
Ce qui ne parle pas,
je l'écoute.

Ce qui n'a pas de lieu,
je le retrouve dans son lieu.

Ce qui tombe,
je me retiens à son assise.

Je vois vivre
tout ce qui meurt.

Je disparais
avec ce qui demeure.
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Claude Esteban
J'ai des jours
qui ne servent plus, je vous
les donne, ils pourraient
grandir chez les autres, être légers
soyeux, pleins de soleil,
moi, je les mets dans une boîte
grise sous la terre
et je les vois pourrir, prenez-les moi,
faites qu'ils vivent,
qu'ils deviennent des enfants qui jouent.

(" Le jour à peine écrit")
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Quand ils descendent, quand
l'informe les saisit

mais pas encore assez
pour interdire
la plainte sous la langue et la douleur

est-il un lieu hors de tout lieu
qui les rassemble —

                     Ils n'habitent plus
l'air. Poussés par un verdict
ou seuls

ils font retour à l'innommable.

Insectes noirs. Insectes
du dedans.

Et les charnels
condamnent les chemins

vers eux, vers
leurs visages errants
                     avec des pierres.

Ils demeurent pourtant. Ils
durent.

                Et les paroles pèsent
entre leurs lèvres

d'être dites sans fin
                   contre l'écho.

p.119-120
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Matière morte sous le pas.
Il faut
poursuivre encore vers le fleuve.

L'hiver a bu tous les chemins.
L'ombre s'agrippe
à quelque pousse impraticable.

Avoir nommé la fièvre
n'arrête qu'un enfant docile
au bord des rêves.
       Le sang demeure pris.

Plus tard
un cri
déchire le discours.

Terres, travaux du cœur, tout
bouge ensemble.

p.28
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Donnez-moi, je vous prie, ce que je refusais
hier, un rayon de soleil,
un regard,
quand j'étais riche.
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Ce n'est qu'une minute, mais la plus merveilleuse, puisque j'épouse parfaitement mon corps. Comment le dire avec des mots si lourds, des mots qui traînent derrière eux le poids d'une histoire que je n'ai pas vécue et qui me retarde ? J'éprouve le bonheur de sentir chaque parcelle de ma peau, de marcher comme si mes jambes étaient toutes neuves, et je parle une langue qui ne sait rien de la vivacité de l'air, de la chaleur du jour et qui se renfrogne dans un coin et qui claudique. Ce sont des verbes qu'il me faudrait, des impératifs bondissants, des interjections allègres qui ponctueraient la page!
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On s'est donné le temps, on s'est
perdus, on a poursuivi

le soleil, on s'est endormis tant de fois
sur un lit de paille,

maintenant, comme il est frais
le souvenir du vent

on dirait que la pluie fait un long
silence

et c'est comme si dans le soir
des dieux naissaient

mais si petits
que les oiseaux les picorent comme des graines.
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Je t'ai chassée, je t'ai
cherchée, je te retrouve maintenant

sur un champ d'asphodèles, plus
morte qu'une pierre

plus belle que ces fleurs qui passent,
mon coeur le sait.
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Midi. Ma soif s'envole devant moi. Je la rejoins à l'ombre d'un pétale. Nous sommes seuls. Je dérobe une goutte d'eau. Je m'enivre. Je suis plus fort. Toujours midi. Ma soif qui brûle.
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Claude Esteban
le rêve de ce jardin fou
  
  
  
  
Un arbre
n’est jamais plus vrai
que dans le rêve de ce jardin fou
qu’on invente
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Claude Esteban
Au détour d'une phrase
tu reviens, c'est l'aube dans un livre, c'est
un jardin, on peut
tout voir, la rosée, un papillon
sur une feuille, et c'est toi
qui te lèves soudain parmi les pages
et le livre devient plus beau
parce que c'est toi
et tu n'as pas vieilli, tu marches
lentement vers une porte.

(" Quelqu'un commence à parler dans une chambre ")
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Accroître l’air
  
  
  
  
Accroître l’air, laver le souffle
de son gel, défaire
l’ombre.


        Tant de matins pour
l’âme proférée ―


Et le corps machinal, rivé aux
gestes qui rassurent

aux gestes noirs.
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Ne cherche plus
  
  
  
  
Ne cherche plus.
              Multiples sont les voix
qui veillent dans l’obscur.


Unique l’astre en devenir, si
haut

sur la durée.
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