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Critiques de Claude Vasseur (12)
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Jeu de massacre au château

Alors que souffle la tempête, la famille Soularbe est réunie au grand complet dans son château du Nord-Pas-de-Calais. Madame a une nouvelle à annoncer à ses héritiers, mais le notaire est découvert poignardé dans sa chambre. Heureusement Balthazar Weppes, l'unique détective de Saint-Pol-sur-Terroise, est sur place. Et sa réputation n'est plus à faire.

Nostalgique des lectures de son enfance, Claude Vasseur a décidé de rendre hommage à Agatha Christie et au Club des Cinq en imaginant son héros Balthazar Weppes dans un château où un meurtre vient d'être commis. Sauf que Balthazar se comporte comme un éléphant dans un jeu de quilles...

Truculence de personnages hauts en couleur, plume vivace qui vous les croque en quelques traits, contrepèteries et autres pirouettes verbales. Vous riez parfois franchement et vous suivez Balthazar sans retenue. Une bien belle lecture rafraichissante.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Balthazar Weppes

Le tître en lui même résume le livre ! Car au delà d'une intrigue qui s'étale au long de l' histoire sans tomber dans un suspens affolant , le récit est plutôt centré sur ce détective privé Balthazar Weppes au langage trivial , à l'esprit original et à l'humour souvent "limite".

Malgré un reflet assez juste de la région de St Pol sur ternoise (Pas de Calais) , je reste déçu par l'ensemble .

Mais à vous de juger par vous même ...
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La vie a le prix que tu lui donnes

Balthazar Weppes revient ! le retour du détective au prénom de roi mage, ouaip !





On va gagner du temps, je t'invite à relire ma chronique sur le champ des sirènes du même auteur avec le même personnage principal.

En t'attendant, je m'en vais sur la plage jouer les séducteurs, faire tomber les donzelles grâce à ma collection d'épinglettes.

Mon nom est Don.

Don Juan les pin's.





Si tu as survécu à ma prose sirénoïde et à ce pitoyable calembour, on peut attaquer la suite.

Je ne vais pas insister sur les grandes lignes identiques d'un bouquin l'autre. Tout est dans mon autre chronique. J'ai horreur de me répéter, donc je ne vais pas me répéter, j'ai horreur de ça. Et l'artifice du copier-coller ou de l'autoparaphrase, ça va bien, merci. Sans blague, fais-toi une fleur, lis-la.





Balthazar Weppes, enquêteur désabusé, cynique, poivrot… mais malin. Style très marqué par San-Antonio, mais avec ambiance beaucoup plus sombre. du polar noir entrecoupé de réflexions fracassantes sur la condition humaine, la synthèse de Louis-Ferdinand Céline et Frédéric Dard.

Est-ce à dire que le père Vasseur se répète ? Ben non. Forcément qu'on retrouve des points communs, c'est le même personnage du même auteur. Si tout changeait de A à Z, bonjour l'incohérence et le n'importe quoi.

Continuité, donc.





Alors quoi de neuf ? (Je sais que tu as pensé “docteur”, inutile de me raconter des histoires.)

Si le champ des sirènes tournait autour de la quête du passé, La vie a le prix que tu lui donnes est le roman de son évocation (au passé, pas à la quête, poil à la quéquette). Vieux démons, vieux fantômes, vieux amis, faux amis, coups de poignard… ce qui s'est passé, ce qui a foiré, ce qui aurait pu, ce qui n'a pas… On reste sur deux thèmes majeurs de Vasseur : du passé, y en a plein La dernière croix ; de l'amitié, plein Concerto en lingots d'os. Ils sont abordés ici sous un angle diférent, pas très reluisant, fait de secrets, de regrets, de trahisons. Bref, l'amitié, c'est beau, jusqu'au jour où on se rend compte que le super pote à la vie à la mort est un bel empaffé.

J'ai dans l'idée qu'il doit y avoir deux ou trois allusions autobiographiques dans le bouquin, destinées à des gens qui se reconnaîtront… Enfin, je voudrais pas trop m'avancer, pas le genre de la maison de vendre la peau du crocodile avant de l'avoir tué.





Deuxième Weppes que le lis, je garde une petite préférence pour le champ des sirènes, peut-être à cause de Virginia qui nous manque tant. Courte tête de noeud d'avance pour les chanteuses champêtres. Ce qui n'empêche pas La vie a le prix que tu lui donnes d'entrer dans la catégorie “chouette polar”. Ce bouquin te fera marrer, réfléchir, truculer… et désespérer du genre humain si ce n'est pas déjà fait (auquel cas je me demande sur quelle planète tu habites…).
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La dernière croix

Claude Vasseur aux manettes d'un roman historique, une drôle d'idée ? Sûr qu'on est loin des fantaisies de Luc Mandoline dans Concerto en lingots d'os. Cela dit, on reste dans la veine polar avec l'enquête menée par Louis B., policier lillois exilé à Saint-Pol-sur-Ternoise. Par contre, exit la rigolade. La tonalité sombre, j'en avais déjà eu un aperçu dans le champ des sirènes, qui mettait en scène un Balthazar Weppes désabusé comme pas possible. Ici, l'ambiance est encore plus noire, en phase avec la boucherie de 14. Quand tu sors des tranchées, tu es un peu plus que désabusé… Louis rappelle un autre B., le Bardamu du Voyage au bout de la nuit.

Quant à l'Histoire avec une grande hache, là où j'attendais le Claude au tournant, rien à redire sur le travail de recherche ni sur l'utilisation de sa masse documentaire. Vasseur évite la solution de facilité des notes de bas de page en intégrant dans le texte tout ce qu'il a à dire. Des grands faits aux petits détails, il te dépeint une année 1920 aussi vraie que nature.





Un choix dans la date ô combien intéressant. A l'école, on saute direct de 1918 et ses conséquences aux Années folles. L'immédiat après-guerre est expédié rapidos à coups de trou dans la pyramide des âges et de lapalissades généralistes avec zéro détail derrière. Tout est dévasté, il faut reconstruire, demain on parlera de la crise de 1929, et hop.

Vasseur s'intéresse à ce qui ne fait pas recette dans les manuels : cicatrices encore visibles dans les campagnes et les villages, veuves de guerre, gueules cassées, anciens combattants déphasés de la vie civile et hantés par l'horreur. le portrait qu'il brosse de ces poilus se montre d'une grande justesse. Les portraits plutôt, puisqu'on en croise de toutes les armes, de tous les grades, de toutes les batailles. Cavaliers, artilleurs, fantassins, toubibs, troufions, sous-offs et officiers, des bourgeois, des prolos, des paysans, il faut de tout pour (dé)faire un monde.

Ce que Vasseur raconte de la guerre et de ceux qui l'ont faite n'a pas à rougir de la comparaison avec les grands romans sur le sujet comme le feu (Henri Barbusse) ou La main coupée (Blaise Cendrars).





L'expérience du front est inimaginable pour ceux qui n'y sont pas allés. Souvent indicible pour ceux qui en sont revenus.

A l'époque de la dernière croix, on n'appelait pas encore ça le trouble de stress post-traumatique. Mais, comme la gravitation qui n'a pas attendu Newton pour vivre sa petite vie, le TSPT existait avant d'avoir un nom. Vasseur le rend très bien à travers le personnage de Louis, dont le quotidien se partage entre souvenirs atroces, cauchemars, culpabilité du survivant, hypervigilance, alcoolisme, problèmes disciplinaires… Un cas pas isolé, comme en témoignent tous les anciens combattants du roman, qui continuent à vivre comme ils peuvent avec un bout d'humanité en moins… ou se suicident pour certains.

La galerie de personnages secondaires offre un excellent éventail des relations humaines d'après-guerre. le lien instantané, en un regard, une poignée de mains, entre ceux qui y étaient et qui savent. le monde qui sépare les poilus des profiteurs de guerre ou des jeunes militaires engagés après le conflit. Les rapports empreints de violence, parce que la guerre en a fait des hommes violents, des “prêtres de la mort” dirait le sergent Hartman de Full Metal Jacket. le rejet aussi par une partie de la population civile de ceux qui portent la trace – donc le rappel au bon souvenir – de quatre années atroces sur leur gueule cassée (comme dans Rambo, moins la tronche abîmée).





Je cite des références volontairement anachroniques. Vasseur évoque en une occasion la défaite de 1870 et les guerres napoléoniennes. Manière de dire qu'on en est toujours là. Pourquoi ? A quoi bon ? Est-ce que ça n'a assez duré comme ça ?

La dernière croix te renvoie un dégoût profond de la guerre, sans pour autant cracher sur ceux qui la font… parce qu'ils ne sont pas ceux qui la décident, bien au chaud, eux, dans leur cabinet.

Au-delà de 14-18 se dégage une image intemporelle de la guerre. Glorieuse, jamais, une boucherie, toujours. On peut nous bourrer le mou à l'envi, les guerres propres, dignes et justes n'ont jamais existé que dans les discours prononcés à l'abri des balles et des obus.

Et puis il y a eu la Grande, de guerre. Pire que toutes les précédentes, moderne, totale, industrielle. Celle où on chargeait encore en ligne comme sous Napoléon… sauf que depuis on avait inventé la mitrailleuse. Celle de trop, la der des der. Qui n'a pas empêché de remettre le couvert trente ans plus tard (et de continuer à moindre échelle jusqu'à nos jours).





L'enquête que raconte Vasseur est un prétexte. Ce qui n'enlève rien à son efficacité en termes de polar, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. Mais un prétexte quand même. Pour parler de l'absurdité de la guerre, des fantaisies délirantes et irrespectueuses de ceux d'en haut, du traumatisme de ceux d'en bas. Un très bon livre sur les souvenirs et le souvenir.

C'est là que je suis censé conclure sur la tarte à la crème “pour ne pas oublier”. A l'heure actuelle, doit y avoir maximum une douzaine de pays dans le monde à ne pas être impliqués de près ou de loin dans une guerre. L'oubli est consommé depuis belle lurette. Y a rien à se rappeler, vu que la leçon n'a jamais été apprise par les gouvernements et encore moins retenue.
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Concerto en lingots d'os - Collection L'Emb..

3ème volet de Mandoline. Ce livre est rempli d'humour. Un Mandoline fidèle à lui même qui se retrouve dans le pétrin mais qui y prend goût car il en redemande. L'auteur a donc tout compris car c'est comme cela que l'on aime Mandoline.

Un très bon cru avec un grand final mais ce n'est que mon avis....
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Le champ des sirènes

Une aventure de Balthazar Weppes, dixit la couvrante. Pour moi, c'est l'aventure de Balthazar Weppes puisque je n'ai pas lu les autres. Si le docteur ne m'abuse, il y en a deux autres avant : l'éponyme (express) Balthazar Weppes et Jeu de massacre au château.



Balthazar Weppes est détective privé. Un de plus. Encore.

Claude Vasseur est un fils spirituel de Frédéric Dard. Un de plus. Encore.

Alors oui, encore, encore… Mais on aurait tort de bouder, voire boudarder tel Alphonse, son plaisir. Vasseur ne se contente pas de jouer les copistes froids de Dard. Héritier, certes, il l'est, l'assume et le revendique. Capable aussi de varier les plaisirs, par exemple avec La dernière croix, très différente par le thème et le style.



Mais revenons-en à Balthazar Weppes. Qui est-il, d'où vient-il, formidable privé des temps nouveaux ?

Un cousin de Bérurier, celui-là même qu'on croise dans les histoires de San-Antonio. Bourrin, soiffard, queutard, en retard, le ni jeune ni premier dans toute sa splendeur. Grosse différence avec Béru, outre son prénom de roi mage qui se rapporte à son plumage, le citron. Pas le fruit qui pique les gencives, non, la caboche, la cafetière, la coloquinte, le cigare. A croire que tous les synonymes de cervelle commencent par un c (comme cervelle, tu me diras, ça se tient). le gars Weppes en a sous le crâne et ça fait de lui un sacré bon détective. Dont on ne se méfie pas trop sous ses airs de clodo. Sauf qu'à la fin il te brise, comme disait miss poteau laid.



Or donc en ce Champ de sirènes, voilà le bonhomme embarqué dans un coup monté XXL, le Siffredi de la machination. Et là, il va enchaîner les coups de malchance, peut-être à cause d'une dame Fortune venue de l'est (un “Balte hasard”, des fois que t'aies pas compris la vanne). Ou peut-être pas.

Toujours est-il qu'il suit les traces de la célèbre Io et va de mal en pis. Personne ne veut lui foutre la paix qu'il réclame, on le catapulte négociateur d'une prise d'otage foireuse et ensuite il se passe des trucs et des machins dont t'as pas idée. Vasseur a écrit l'histoire, c'est pas à moi de la raconter en moins bien.

Dans cette suite-Voldemort-dont-il-ne-faut-pas-dire-le-spoil, Vasseur m'a fait peur en utilisant une ficelle dont j'ai oublié le nom technique, ma mémoire n'étant plus ce qu'elle était. Bref, le truc, tu l'as déjà lu mille fois, vu autant dans les films et les séries. Tu le sens pas. Pis t'as tort, comme la série allemande du même nom. En termes scénaristiques, rien de révolutionnaire dans l'usage de cette astuce. Mais, et là on parle d'un “mais” maousse costaud, le père Claudio l'érige en enjeu majeur pour son personnage.

Voilà Balthazar perdu, qui est-il, d'où vient-il… Ah non, j'ai déjà utilisé la référence à Noam plus tôt. Donc perdu. Grande question : veut-il se retrouver ? Peut-il devenir quelqu'un d'autre ? En a-t-il le droit ?

Le thème de l'identité (et Grosmini) forme le coeur du bouquin. Identité et passé, puisque le second forge la première. Sous ses airs de grosse boutade, ce bouquin se montre sérieux plus souvent qu'à son tour en s'attaquant aux fondements de l'individu. Au-delà d'un autre type de fondement – les trous “avec du poil autour, des trous de balle, des trouducs” (je cite la 4e) –, le champ des sirènes t'amène à réfléchir sur ce qui fait que tu es toi, au rythme des questions qui tourbillonnent sous le crâne de Balthazar. Tu accompagnes Ulysse-Weppes dans son errance, une odyssée à côté de ses pompes, sur ses propres traces.

Voilà un bouquin plus profond qu'il n'y paraît, très sombre. Normal pour une histoire de trous. le champ des sirènes se pose là comme roman noir. le tirailleur Banania à côté, c'est Michael Jackson.



On retrouve chez Claudius Maximus les délires verbaux d'un Frédéric Dard. Tu vois, les envolées formidables dans l'hyperbole… les listes à la marabout-de-ficelle-de-cheval pleines de jeux sur les sonorités, d'asociations d'idées enfilées comme des enfants de choeur par un curé… un goût pour la langue (logique, hein) gauloise et grivoise… Vasseur incarne l'anti-Attila : Jo le Rigolo. Festival de la vanne et du calembour ! Ce mec, c'est le Wikipedia de la déconne. Une page au hasard, bim, jeu de mot ! Une autre, paf, contrepet !

Et à l'arrivée, plutôt que marcher sur les traces de Dard pour n'en laisser aucune, il suit sa propre voie.

Mister Vasseur (et boules de Claude) t'alambique une alchimie improbable de noirceur et de déconnade, émaillée d'un paquet de piques contre les travers humains par-dessus le marché.



En compagnie de Balthazar, on s'amuse, on pleure, on rit, comme au pays de Candy. On réfléchit aussi.

En surface, en creusant, j'ai trouvé dans ce Champ des sirènes ce que j'attends d'un bon livre. Réflexion, humour, style, panache blanc, idées noires. Et un peu de Virginia Valmain, échappée de chez Maxime Gillio (Les disparus de l'A16).
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Concerto en lingots d'os - Collection L'Emb..

Concerto en lingots d'os est le troisième volet des aventures de Luc Mandoline, dit l'Embaumeur, ex-légionnaire reconverti comme thanatopracteur.

Pour le coup, Lucky Luc a du pain et du macchabée sur la planche because canicule qui décime des vieux à tour de bras. Il va se retrouver embarqué dans une chasse à l'or nazi, objet de bien des fantasmes au même titre que celui des Templiers – juste la croix qui change d'allure.

Du polar classique, donc, avec son lot de meurtres, bastons, poursuites, pistes vraies ou fausses. Classique sur le papier. Parce qu'avec Vasseur aux manettes…



Ce roman mérite qu'on s'y arrête pour trois raisons.

Grand 1 – prends des notes, y a interro à la fin. Grand 1, disais-je, sa tranche. Une perle de coquille. "Concerto en lingtos d'os".

J'essaye d'imaginer la tête de l'éditeur quand il a vu le bousin…

Après, faut voir le bon côté. Si Concerto en lingtos d'os doit être réédité, il le sera sans la faute. Enfin j'espère… Ce premier tirage deviendra un collector qu'on s'arrachera pour des millions sur eBay. J'en ai d'ailleurs trois caisses d'avance à la cave. A défaut d'or nazi, une montagne d'argent en perspective…



Deuzio, l'auteur, Claude Vasseur. Ce Concerto est le premier bouquin de lui que j'ai lu. Il décoiffe ! Sans doute pour se venger de n'avoir plus des masses de poils sur le caillou.

Luc Mandoline se pose ici en héritier de San Antonio dans un hommage appuyé à Frédéric Dard. Un peu trop peut-être. Seul reproche que je pourrais émettre, une proximité marquée à l'extrême avec son modèle. Dans le style, les scènes, les personnages… On m'aurait dit que le bouquin était de Dard, je n'y aurais vu que du feu.

Semi-critique, puisqu'il s'agit d'une volonté délibérée de l'auteur.

Fait exprès, of course, on n'aboutit pas à ce résultat par hasard. Vasseur maîtrise son sujet, on le voit. Mieux, on le sent. Plus qu'un simple pastiche, il s'agit bien d'hommage. Saint Claude – taillé dans le bois dont on fait les pipes – restitue un je-ne-sais-quoi qui va au-delà des gimmicks, de la patte, d'un bête San-Antonio-like : l'esprit. Cet esprit gaulois et déconneur, critique aussi, souvent, qui imprègne les aventures du célèbre commissaire.

Une réussite de ce point du vue. Même si, par moments, j'aurais préféré que Vasseur s'éloigne de son modèle. Mais bon, je n'ai pas été volé non plus. Dard est un auteur que j'adore, ma collec' de SanA en témoigne. Je suis friand de cette plume échevelée, riche en néologismes, listes délirantes, calembours plus ou moins approximatifs, piques envers les uns et les autres.

Parti pris de l'auteur et pari réussi. Pour avoir lu deux autres romans de Vasseur, précisons qu'il sait aussi s'affranchir de son modèle. le champ des sirènes, s'il reste dans la filiation de Dard par le phrasé, baigne dans une atmosphère beaucoup plus sombre. Dans La dernière croix, le Claudio change radicalement de thème et de style, preuve qu'il ne se contente pas de jouer les épigones. le bonhomme a plus d'une mine à son stylo (histoire de changer de la comparaison habituelle, vu que je connais peu d'auteurs qui écrivent avec un arc).



Tercio, comme disent les piquiers espagnols, les “vieillards lubriques” mentionnés en quatrième. le fameux chapitre 19 qui a fait couler beaucoup de salive dans les salons… Une scène sur toutes les lèvres, au propre (?) comme au figuré… Un passage estampillé docteur Vasseur et madame Claude qui donne une dimension très littérale au mummy porn et restera dans les mémoires (parce que dans les an(n)nales, ce serait trop facile).

Je m'en voudrais de déflorer son con-tenu, vaut mieux que tu la découvres par toi-même.



Pour conclure (non, Jean-Claude Dusse, pas comme ça), Concerto en lingots d'os déborde d'humour et d'amitié. Un roman fun et décontracté avec lequel j'ai bien rigolé. de l'or en barre (ou en lingtos, au choix). Si tu aimes San Antonio, tu y trouveras ton bon compte (donc ton bon ami en la personne de Mandoline). Sinon, tant pis pour toi, tu passes à côté d'un joli morceau.
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Le champ des sirènes

Vous avez aimé Je m’appelle Requiem et je t’em… de Stanislas Petrosky ?

Vous avez aimé Série B de Stan Kurtz ?

Vous avez aimé Sois belle et t’es toi de Jeremy Bouquin ?

Alors vous adorerez Le champ des sirènes de Claude Vasseur.

Ces messieurs jouent sensiblement la même partition pour des polars détonants.

On aime ou on déteste.

Le champ des sirènes, c’est une enquête menée par Balthazar Weppes, bien malgré lui, il faut le reconnaitre.

Balthazar est un privé limite dépravé et totalement alcoolisé.

Quand Geneviève, membre des forces de l’ordre, vient le chercher, il a bien du mal à émerger de sa dernière cuite. Un forcené retient des personnes en otages dans un bâtiment public et réclame Balthazar, menaçant de tout faire sauter s’il ne venait pas. Sa femme a disparu, il est soupçonné de son meurtre. Il demande alors à Balthazar d’enquêter et de retrouver son épouse.

Mais ce que Balthazar n’avait pas prévu, c’est que tous les indices allaient le mettre sur la piste d’un tueur en série qui le hante depuis des années.

Agressé par ce criminel, Balthazar se réveille à l’hôpital, totalement amnésique, et va devoir assembler les pièces de cette énigme malgré ce handicap.

Mon avis :

Il me faut toujours un petit temps d’adaptation quand je commence un roman écrit dans ce style « brut de décoffrage » mais, comme toujours, j’ai adoré ce langage cru, ces personnages si imparfaits.

C’est un style d’écriture alliant humour à intrigue policière et qui apporte de la légèreté.

L’intrigue est quant à elle captivante, parfois violente.

Dans la lignée des San Antonio de Frédéric Dard, le champ des sirènes ravira tous les amateurs du genre.

Et j’encourage ceux qui n’ont pas encore testé de se lancer.

Claude Vasseur a cinquante deux ans. Depuis le milieu des années 80, tout en travaillant à France Telecom, il est correspondant pour le journal la Voix du Nord.

Il a déjà publié, aux éditions Atelier Mosésu, Concerto en lingots d’os, dans la série « l’Embaumeur ».


Lien : http://atelierdelaulo.canalb..
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Concerto en lingots d'os - Collection L'Emb..

Concerto en lingots d'os est la troisième aventure de Luc Mandoline alias « L'embaumeur ».



Troisième opus de la série, troisième ambiance, troisième auteur.



Cette fois-ci, c'est Claude Vasseur qui s'y colle.

Le livre est préfacé par Jean-Luc Bizien qui nous met l'eau à la bouche en comparant la verve de l'auteur à celles de San-Antonio et Michel Audiard.



Et c'est là que la bât blesse, car, si humour il y a, dans ce roman, il est malheureusement très loin de naviguer dans les cieux de ces maîtres.



Au contraire, la plume de Claude Vasseur est lourde, voire lourdingue, pensant que humour et vulgarité peuvent assurer l'intérêt.



Car l'on peut très bien manier la grossièreté avec classe et talent, sans jamais tomber dans la vulgarité et, au contraire, ne jamais parvenir à retirer les pieds de la fange.



Du coup, avec la belle promesse promise par la préface, la déception est grande voire abyssale. Et c'est d'autant plus dommage que l'histoire, elle, pourrait être très intéressante si elle était traitée, comme elle le méritait, avec noirceur.



Effectivement, l'histoire débute rapidement avec Luc Mandoline appelé en renfort suite à l'augmentation de décès dus à la canicule. C'est en s'occupant du corps d'un petit vieux que Luc va mettre la main, le pied et le reste dans une histoire glauque au possible. Le petit vieux n'est pas mort de la canicule mais étouffé. C'est un crime, il en est sûr et prévient les autorités qui mettent en doute sa probité et l'amènent au poste. À son retour à la morgue improvisée, le légiste est retrouvé mort et un colosse, caché dans un coin, déboule en semant les morts sur sa route.



Le corps du petit vieux est découvert en morceaux... qui peut bien être à l'origine d'une telle horreur ? et surtout, pourquoi ?



Voilà ce que Luc va devoir découvrir et, pour cela, il va être épaulé par son ami Sullivan et tous deux vont risquer leurs vies.



Une histoire glauque, donc, qui démarre bien, mais qui est souvent polluée par un humour graveleux qui, certes, ne choque pas dans la bouche d'un ancien légionnaire, mais qui nuit tout de même à la qualité du roman.



Puis, après un bon départ, une fausse piste, le roman s'enlise dans une histoire remontant à la seconde guerre mondiale et l'on sent que l'auteur se force à terminer rapidement son écrit pour demeurer dans la taille « classique » de la série.



Au final, ce troisième opus de la saga est le moins plaisant à lire malgré une histoire qui aurait pu donner lieu à un bon roman mais qui laisse un goût de déception du fait d'un humour vulgaire mais, surtout, très moyen, bien loin de la promesse de la préface.
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Balthazar Weppes

Balthazar est un détective privé, un peu porté sur l'alcool. Il termine une enquête d'adultère. Il se présente alors une vieille dame, un peu radine, lui demandant d'enquêter sur la mort de son frère (conclu par un suicide). Alors il s'engage dans une toute autre enquête qui va soulever bien des questions et des emmerdements.

Pour un premier roman, j'ai apprécié ce livre et cette enquête au suspense réussi. Lecture agréable et rapide, je suis pressé de lire son second roman "Jeu de massacre au château".
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Concerto en lingots d'os - Collection L'Emb..

C'est la première aventure de l'Embaumeur que j'ai lu mais ce ne sera sûrement pas la dernière.



Dans celle-ci c'est Claude Vasseur qui met sa plume au service du thanatopracteur. Nous sommes en 2003 et la canicule décime les rangs de nos ancêtres.



Il va sans dire que les morgues débordent et que les services de Luc Mandoline sont requis. Alors qu'il officie sur un corps, Luc s'aperçoit que la canicule n'a peut-être pas poussé le vénérable de l'autre côté de la barrière. Luc ne sait pas encore dans quoi il met les pieds.



Quel personnage que ce Monsieur Mandoline : ancien légionnaire, on peut dire qu'il a déroulé du câble et trainé sa bosse, le métier de thanatopracteur (ou embaumeur pour faire plus simple) aurait pu être tranquille. Mais l'instinct est toujours là et c'est plus fort que lui il faut qu'il aille se fourrer dans les ennuis.



Son ami Sullivan, qu'il connait depuis moult années, le suit toujours dans ses aventures.



Claude Vasseur nous a concocté une intrigue qui n'est pas sans rappeler les enquêtes du commissaire San Antonio avec sa gouaille et ses calembours (un peu capillo-tractés).



Un héros attachant que l'on prend plaisir à découvrir à chaque fois sous la plume de ses différents papas.

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Le champ des sirènes

Tout d'abord, grand merci à Sébastien Mousse et aux éditions L'atelier de Mosésu pour ce "sauté de ligne", qui aura fait de moi durant cette trop rapide lecture,la pire asociale de la région Nord.



Jetez moi la première pierre, vous, passionnés de lecture, car vous savez exactement de quoi je parle... Ces livres qui vous coupent totalement du monde extérieur, ceux dont a un mal de chien à sortir la tête, ces lectures qu'il ne faut interrompre sous aucun prétexte, sous peine d'une grossière et hurlante logorrhée à l'attention de l'impromptu importun.



Imaginez un peu la tête des clients (de la commerçante que je suis) voulant investir leurs dernières roupies dans un ticket de Loto, voulant se désaltérer d'un bon demi bien frais dès 9 heures du matin, voulant un paquet de clopes eu'de trente rouche, me voyant devant eux transformée en Jack Torrance munie d'une hachette....



C'est qu'il m'en a procuré de l'enthousiasme ce livre. Balthazar Weppes ce tonitruant, ce soiffard amateur de gros nibards, détective de son état, frère spirituel de l'inspecteur Bérurier, embringué dans une traque au serial killer, devenant amnésique suite à..... Achetez, lisez et découvrez, non mais!



Claude Vasseur, un écrivain passionné, excellent narrateur, drôle, efficace, à l'écriture limpide et dynamique...



A dévorer







Pour les curieux ça se passe ici http://www.atelier-mosesu.com/
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