Citations de Claudine Bourbonnais (21)
À cette époque, les communications étaient primitives et onéreuses, et les parents, par nécessité, moins enclins à échafauder des scénarios catastrophes lorsque leurs enfants prenaient le large. Pas de nouvelles, bonnes nouvelles.
"Bravo! avait dit Ethel. je suis cent pour cent d'accord avec ce que tu as écrit dans le New Yorker. Tous mes amis aussi. Ils saluent ton courage." Mon courage ? Prendre la parole dans une démocratie un acte de courage ?
Je viens tout juste de terminer la lecture de ce roman que j'ai trouvé très très bien écrit. Le texte coule comme une petite rivière avec quelques cascades.... L'auteure est journaliste et nous fait mention à quelques reprises des faits réels de ces années (60/70). On embarque dans l'histoire d'un jeune homme ayant quitté sa gaspésie natale, il croit qu'on l'accusera d'un viol!!!
Il réalise le rêve Américain mais ce rêve lui glisse entre les mains.
De toute évidence, ce roman est un bijou, il nous captive du début à la fin. Un grand bonheur de lire cette auteure,
Pour qu’un homme parle comme tu le fais, les femmes, leurs droits, leur corps, il faut que tu l’aies vécu de près.
On avait dit aux parents que leur fils était fragile psychologiquement, pas fait pour être heureux dans un pensionnat – comme si nous pouvions l’être –, et les parents, dévastés, en avaient pris toute la responsabilité.
Mais les vrais coupables, c’était nous, avec nos moqueries cruelles. Un sentiment de culpabilité si fort que j’avais été incapable de retourner au séminaire, une fois guéri.
Trop de gens font des bébés pour les mauvaises raisons. Et l’enfant dans tout ça ? Un boulet qui les lie pour la vie à l’autre, qu’ils finissent par mépriser.
La Terre ne sera pas oubliée… Les problèmes de l’homme sont triviaux et naïfs… L’homme, dans son isolement, est un épisode de peu de conséquence…
Une femme respectable reste à la maison, organise des fêtes, s’occupe des enfants et des domestiques.
Dans le miroir au-dessus de ma commode, je me faisais l’effet d’un jeune vieux d’un autre temps, que l’on cherchait à tout prix à protéger de la dangereuse modernité qui pointait à l’horizon, cette modernité qui appartenait à la jeunesse, pas à nos parents sans grande instruction et dépassés par ce monde qu’ils ne comprendraient jamais vraiment.
S’amuser ? La vie n’est pas une partie de plaisir, mon garçon ! Elle est faite de devoirs et de responsabilités.
Suivez votre propre chemin même s’il conduit au pire...
Pas toujours facile de comprendre ces films compliqués, tous dans leur langue, évidemment. Un œil sur l’écran, l’autre dans la salle, à guetter leurs moindres réactions, surtout ne pas perdre la face, le rire, l’étonnement et la peur que nous parvenions à feindre avec, ma foi, presque autant de talent que les femmes l’orgasme...
La Terre est une boule d’acier dans l’univers… Cette boule, tous les mille ans, un grand oiseau noir vient l’effleurer de son aile… Quand le frottement de l’aile du grand oiseau noir aura usé toute la boule, ce ne sera que le commencement de l’éternité !
Le passé est un pays étranger : là-bas on fait les choses autrement .
On ne naît pas femme : on le devient.
...seulement elle aurait dû naître quelques années plus tard, quand les femmes pouvaient choisir leur vie, mener une carrière aussi naturellement que d’accoucher, décider de se marier ou non.
Certains naissent dans le mauvais pays, comme d’autres avec le mauvais sexe.
C’est l’argent, merde, qui est en train de nous rendre peureux !
Le passé est une arme redoutable dans les mains de nos ennemis. Nos paroles, nos gestes, qu’ils aient été délibérés ou non, nos erreurs de jeunesse : il y aura tôt ou tard quelqu’un pour les déterrer et nous les braquer sur la tempe.
Troublante, cette nostalgie qui vous fait monter les larmes aux yeux, même si les souvenirs ne sont pas si bons que ça.