Semble-t-il que le rêve américain existe mais jamais sans conséquences. Tragiques et malheureuses. Romain Carrier, ce petit québécois en connaîtra et en paiera le prix. De sa Gaspésie natale, vers New York puis vers la Californie (Berkeley et LA) , on engloutit les kilomètres au rythme des années qui passent. L'auteure Claudine Bourbonnais nous mène, avec beaucoup d'efficacité et de fluidité, des années '50 au début du nouveau millénaire. Ces années riches culturellement, socialement. Les droits civiques des noirs américains, le féminisme naissant, Bob Dylan, Jack Kerouac, Betty Friedan, la laicisation de l'état, les hippies, la contre culture, le Vietnam, les années Johnson, la montée des extrémismes religieux, les années Bush, Clinton, le 11 septembre, l'Irak....C'est par la voix de son personnage Romain Carrier alias Roman Carr devenu scénariste populaire à Los Angeles que nous voyageons dans le temps mais de façon non chronologique. Le parcours de celui-ci est plein de rebondissements et de rencontres marquantes jamais anodines. Un parcours passionnant suivant les grands bouleversements sociaux et culturels qui secouent les États-Unis dans les 60-70- 80. Ce petit québécois exilé aux E.U. pour oublier son passé (pas si simple) , pour réaliser son rêve et y arriver, raconte son histoire peu commune pour rétablir les faits, les vrais, pour la (sa) vérité, sur sa (la) liberté. Et tout ça se paye d'amour, de trahison, d'amitié et encore d'amour. Les E.U., terre du rêve à réaliser, l'Amérique , terre de liberté, de démocratie. Vraiment ? Métis Beach nous en parle avec brio, éloquence et grande adresse .
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J'ai beaucoup aimé ce livre autant pour l'histoire que pour l'écriture. Celle-ci est fluide et très imagée. Si on aime l'histoire et connaître d'autres pays, dans ce cas-ci les Etats-Unis, on n'est pas déçu. En plus, il y a peu de longueurs, ce qui au contraire, arrive souvent dans beaucoup de bouquins. le personnage principal est sympathique, autant dans son manque d'affirmation de soi dans ses jeunes années que dans ses convictions d'avant-garde. Ne pas croire en Dieu est antiaméricain.
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Avec comme toile de fond l’évolution du Québec et les secousses qui ont agité les États-Unis, l’auteure a créé un univers fascinant, formidable portrait d’époque et roman d’amour, d’amitié, de trahison.
Lire la critique sur le site : Chatelaine
Il y a la Claudine Bourbonnais à la voix douce et aux traits délicats qui présente les nouvelles le matin à RDI. Il y a l'autre, l'écrivaine délurée qu'on découvre à la lecture de Métis Beach. On a peine à croire qu'il s'agit de la même personne.
Lire la critique sur le site : LaPresse
"Bravo! avait dit Ethel. je suis cent pour cent d'accord avec ce que tu as écrit dans le New Yorker. Tous mes amis aussi. Ils saluent ton courage." Mon courage ? Prendre la parole dans une démocratie un acte de courage ?
Je viens tout juste de terminer la lecture de ce roman que j'ai trouvé très très bien écrit. Le texte coule comme une petite rivière avec quelques cascades.... L'auteure est journaliste et nous fait mention à quelques reprises des faits réels de ces années (60/70). On embarque dans l'histoire d'un jeune homme ayant quitté sa gaspésie natale, il croit qu'on l'accusera d'un viol!!!
Il réalise le rêve Américain mais ce rêve lui glisse entre les mains.
De toute évidence, ce roman est un bijou, il nous captive du début à la fin. Un grand bonheur de lire cette auteure,
On avait dit aux parents que leur fils était fragile psychologiquement, pas fait pour être heureux dans un pensionnat – comme si nous pouvions l’être –, et les parents, dévastés, en avaient pris toute la responsabilité.
Mais les vrais coupables, c’était nous, avec nos moqueries cruelles. Un sentiment de culpabilité si fort que j’avais été incapable de retourner au séminaire, une fois guéri.
Dans le miroir au-dessus de ma commode, je me faisais l’effet d’un jeune vieux d’un autre temps, que l’on cherchait à tout prix à protéger de la dangereuse modernité qui pointait à l’horizon, cette modernité qui appartenait à la jeunesse, pas à nos parents sans grande instruction et dépassés par ce monde qu’ils ne comprendraient jamais vraiment.
Pas toujours facile de comprendre ces films compliqués, tous dans leur langue, évidemment. Un œil sur l’écran, l’autre dans la salle, à guetter leurs moindres réactions, surtout ne pas perdre la face, le rire, l’étonnement et la peur que nous parvenions à feindre avec, ma foi, presque autant de talent que les femmes l’orgasme...
Marc André Masson la reçoit sur le plateau de RDI Matin pour en parler, en compagnie de Julie Jasmine Boudreau. Ce sont six années qui aboutissent enfin sur les tablettes des librairies pour Claudine Bourbonnais.