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Citations de Conceicao Evaristo (43)


Je me suis mis alors à copier tout ce qui me plaisait dans un carnet. regarde, ici : "Le rêves servent pour le déjeuner, jamais pour le dîner."[...]
Le rêve, c'est la volonté très forte que le meilleur se produise. Le rêve, c'est le refus de ce que l'on voit et l'invention de ce qu'on ne voit pas. J'ai fait des rêves que je ne pouvais pas réaliser. J'ai fait des rêves qui déroulaient toute ma vie, tout mon vécu. Aujourd'hui, j'ai découvert le sens de cette phrase. Le rêve ne te nourrit que jusqu'à l'heure du déjeuner, car au dîner, tu as faim de voir le rêve se réaliser. J'ai tellement rêvé au matin de ma vie, au déjeuner de ma vie - et aujourd'hui, au dîner, il ne me reste que la famine, le désespoir...
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De cette attention à la vie qu’elles nous ont apprise m’est resté l’habitude de chercher l’âme, l’intime des choses. De recueillir les restes, les morceaux, les vestiges, car je crois que l’écriture – tout du moins pour moi -- est le désir prétentieux de coucher le vécu. D’éterniser l’éphémère.
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Elle savait qu'Onc Toto Voulait mourir parce qu'il se sentait escroqué par la vie.
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L'homme était né très loin d'ici. C'était un négrillon ordinaire jusqu'au jour où il apprit à lire. La lecture aiguisa son sens de l'observation. Et il passa de l'observation à la découverte, de la découverte à l'analyse, de l'analyse à l'action.
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L’homme restait muet, les mots coincés dans la gorge. Aucun de ses gestes n’était porteur de sens. Poncia, elle, vivait l’angoissante et désespérante envie de la rencontre. Un mélange de colère et de déception s’emparait d’elle quand elle se rendait compte qu’ils n’allaient jamais au-delà du corps, qu’ils ne se touchaient jamais au-delà de la peau.
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Le "rien-avoir" était une bombe dissimulée dans leur vie.
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Mieux vaut un chien ami qu'un ami chien. [...] Mieux valait être un chien et l'ami du maître, qu'être un homme et ne jamais être son ami.
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Conceicao Evaristo
J'invente ? Oui, j'invente, sans la moindre pudeur. Eth bien quoi, les histoires ne sont-elles pas inventées ? Même les vraies, quand elles sont racontées. Je mets au défi quiconque de relater fidèlement un événement passé. Entre le fait et la narration quelque chose se perd.
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Il disait que les femmes étaient des étoiles. Leur beauté illuminait la nuit que les hommes enfouissaient dans leur cœur. Elles habitaient sur d’autres terres, avaient d’autres façons d’être, d’autres rêves.
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La nuit mûrit et devint aurore.
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Il réalisait que sa vie, grain de sable au fond de la rivière, ne prendrait corps et ne grandirait qu’en devenant matière, mortier d’autres vies.
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Poncia avait grandi dans la pauvreté. Ses parents, ses grand-parents, ses arrière-grand-parents avaient toujours travaillé la terre des maîtres. La canne à sucre, le café, les récoltes, le bétail, les terres, tout avait un propriétaire -le Blanc. Aux Noirs restaient la misère, la faim, la souffrance, la révolte suicidaire.
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Un jour, elle raconterait, libérerait, ferait résonner les voix, les murmures, les silences, les cris étouffés de chacun et de tous. Tite-Maria écrirait un jour la parole de son peuple.
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Plus jeune, elle avait même rêvé de porter un autre nom. Elle n’aimait pas le sien… Son nom ne résonnait pas en elle. Elle en inventait d’autres… La petite fille, sans nom, tremblait de peur, craignait ce jeu mais insistait. Sa tête tournait dans le vide et elle, néante, se sentait sans nom. Elle se sentait personne, elle avait envie de pleurer-rire.
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Quand je mordrai
les mots,
de grâce;
ne me bousculez pas,
je veux mastiquer,
rompre entre mes dents,
la peau, les os, la moelle
du verbe,
afin de diversifier ainsi
le cœur des choses.

Quand mon regard
se perdra dans le néant,
de grâce,
ne m'éveillez pas,
je veux retenir,
au cœur de l'iris,
l'ombre moindre du
mouvement infime.
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" Petite, le monde, la vie, tout est là ! Notre peuple n'a quasiment rien obtenu. Tous ceux qui meurent sans se réaliser, tous les Noirs esclaves d'autrefois, tous les Noirs supposément libres d'aujourd'hui, se libèrent dans la vie de chacun d'entre nous qui réussissons à vivre, qui réussissons à nous réaliser. Ta vie, négrillonne, ne peut pas être qu'à toi. Beaucoup se libèreront, se réaliseront par ton intermédiaire. Leurs gémissements sont là. Il faut savoir ouvrir ses oreilles, ses yeux et son cœur."

Et Tite-Maria était là, les yeux, les oreilles et le cœur grands ouverts, enregistrant en-dedans elle les derniers mouvements de vie-mort de Filo Gazogénia.
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Quand Ty-maître eut la certitude que le Noir pouvait apprendre, il cessa le jeu. Le Noir apprenait ! Mais que ferait le Noir du savoir du Blanc ! En matière de lecture, le père de Poncia n’alla jamais plus loin.
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Brusquement, sur un coup de tête, Ponciá Vicêncio avait décidé de quitter le village où elle était née. Elle était lasse de cette vie. Lasse de travailler la terre glaise avec sa mère, d'aller et venir sur les terres du Blanc, de revenir les mains vides. Laisse de voir la majeure partie de la récolte des Noirs, cultivée par les femmes et les enfants sur leurs terres pendant que leurs hommes s’échinaient sur celles du maître, remise au coronels. Lasse enfin de cette lutte folle et sans gloire à laquelle ils se livraient, pour se lever chaque jour plus pauvres tandis que d'autres s'enrichissaient en permanence. (p.37)
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La nuit ne fermera jamais les yeux
dans les yeux des femelles
puisque dans notre sang-femme
dans notre liquide mémoire
en chaque goutte qui jaillit
se trouve un fil invisible et fort
cousant patiemment le filet
de notre résistance millénaire.
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Manquant des choses essentielles au quotidien, les excédents des uns - presque toujours construits sur la misère des autres - revenaient humblement entre nos mains. Les restes.
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