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Citations de Constantin Virgil Gheorghiu (141)


C'est la vingt-cinquième heure, l'heure où il est trop tard pour être sauvé, trop tard pour mourir, trop tard pour vivre. Il est trop tard pour tout.
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Tout homme voudrait être à la place de Bogomil et mener un combat beau et juste, pour la victoire de la Lumière sur les ténèbres, de la vérité sur le mensonge, de l’équité sur la tyrannie… On se raconte, d’homme à homme, les exploits de Bogomil. Et celui qui les raconte comme celui qui les écoute font plus de mal au pouvoir que le brigand lui-même.
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La vie nous frappe sans cesse, à coups de marteau, comme si nous étions de fer, non de chair et d’os comme tous les mortels. Nous, pauvres gens de Kyralessa, l’histoire nous frappe à coups de marteau… Elle nous brisera ou elle nous façonnera.
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Joseph Martin avait souri. Les mots "sommité" et "bulgare" n'allaient pas ensemble. Ils ne s'accordaient pas. Etre bulgare signifie ne pas être une sommité, et être une sommité signifie ne pas être bulgare. Il n'existe pas de sommité bulgare. Il n'en a jamais existé.
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le 12 octobre, autrefois
pour mes dix ans, ils m’ont acheté mes premières chaussures.
elles étaient longues et jaunes comme des cercueils.
je ne les ai jamais portées. ils m’ont puni
de longues années pour cela. depuis, j’ai cessé de rire.
ma main s’est mise à écrire.

(p. 104, Ioan Es. Pop)
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Il nous faut trouver quelque chose à donner. L'equilibre de nos relations avec le IIIème Reich doit être maintenu. Ce ne sont pas des rapports d'égalité, c'est la situation de subalterne.
Nous venons de vendre aux Allemands des êtres humains. Mais ce sont les nécessités de l'heure qui nous y obligent.
Même si nous parvenios à détruire le Reich allemand le problème ne serait pas résolu. Les Russes remplaceraient les Allemands...En Russie soviétique, chaque homme est la propriété de l'Etat.
La pitié leur demeure étrangère. Ils travaillent automatiquement et ignorent tout de ce qui n'est pas inscrit au programme.
C'est l'indifférence du Citoyen vis à vis de l'Homme.
Vous êtes des citoyens ennemis, votre présence ne m'intéresse pas. Vous avez des passeports roumains, alors vous êtes des ennemis..
Tous les étrangers de l'Est de l'Europe sont internés. C'est une mesure politique. Vos pays sont en guerre avec les Alliés de l'Occident. Mais, ne vous inquiétez pas, on vit très bien dans les camps. Vous mangerez comme les Américains.
Ils voulaient de la nourriture , du repos, du travail et de la liberté. Ils ne s'étaient pas révoltés de ne pas les avoir. Ils avaient réussi à fuir les Russes et c'étaient l'essentiel.
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Le gangster Max Perahim en a les larmes aux yeux, des larmes de gangster. Il pleure, lui, le fils de Barricade qui est mort fusillé parce qu'il avait voulu pour les ouvriers du pain, de la lumière et du repos. Il pleure comme son père


( 10/18, 1964,p.34)
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Encore une menace ? s'écrie le gangster. Le commissaire Joachim Catran me menace du bagne si je ne veux pas travailler pour la police. Rosa Clima me menace du bagne si je ne veux pas l'aimer ! Vous, vous me menacez du bagne si je ne veux pas croire en Dieu.Partout des menaces.Seule ma mère ne menace pas.Ma mère m'a dit : " Si tu m'abandonnes, je mourrai. " Seule ma mère est avec moi.

( 10/18, 1964, p.63)
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Les amis de Mme Catran y viennent le soir après le départ du gangster, admirer les meubles restaurés. Les connaisseurs s'extasient devant le travail de Perahim.Ils affirment que le gangster est génial. Ils n'arrivent pas à comprendre comment un gangster a pu apprendre seul, au bagne tous les secrets de cet art.Ils l'appellent le Benvenuto Cellini du bois.

( 10/18, 1964, p.84)
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- Je ne t'oublierai pas, à cause de ce que tu m'as offert et de ce que tu as fait pour moi.
- J'ai fait quelque chose pour vous, moi, monsieur Maximilien ?
- Beaucoup. Et je ne t'oublierai pas.Toi- double fleur- tu es l'unique personne qui, depuis dix ans, m'ait appelé
" Monsieur", il me semblait que je recevais une décoration. Je me retrouvais situé parmi les hommes.Au bagne, personne ne vous dit " Monsieur".

( 10/18, 1964, p.83)
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Je suis un artisan, affirme Perahim
Je fais des meubles.Dans les mines tout était en sel, les plafonds en sel, le plancher,en sel, les murs, en sel, le lit et la table taillés dans le sel.Au bout d'un certain temps, j'ai failli devenir fou.Soudain, j'ai commencé à rêver, là, dans les corridors souterrains, à toutes les choses qui n'étaient pas en sel.J'aimais surtout rêver au bois. Le bois est le contraire du minérai, et c'est pour cela que je suis devenu amoureux de tout ce qui est bois.Le jour où j'ai réussi à me faire transférer à la menuiserie, j'ai été heureux .Mon amour pour le bois à augmenté. J'ai appris à le connaître et à le travailler. En quelques années, je suis devenu un maître. J'ai fabriqué des meubles pour les gardiens, pour le directeur et pour les inspecteurs des prisons.

( 10/18, 1964,p.27)
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- La destination que j'ai choisie n'est pas le paradis, ni l'éternité, ni le ciel, dit Perahim. Mon but était de sortir du bagne et de revenir ici, sur terre.De ne plus retourner dans les souterrains. Je ne vis pas plus loin.Il me suffit d'être ici- sur la terre.Pas plus haut.
(UGE- 10/18, 1964, p.62)
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Un commissaire en chef à Bucarest est l'homme le plus puissant du pays, après le roi de Roumanie et le préfet de police.
Joachim Catran a obtenu ce poste grâce à son mérite. Il possède des qualités plus importantes que les études. Il a une mémoire extraordinaire, une force de travail inépuisable, de la cruauté et une absence totale de scrupules et de sens moral.Tout ce qu'il faut pour être un policier dans la plupart des pays du monde.
( Poche / UGE, 1964, p.10)
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La Maison de Petrodava n'est pas une œuvre de fiction pure, mais, plutôt, une chronique du monde d'où je viens.
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Mais, mon vieux Moritz, il y a certaines morts qui ne laissent pas de cadavres derrière elles. Les continents meurent et ne laissent pas de cadavres. Les Civilisations meurent et ne laissent pas de cadavres. Les Religions non plus, ni les Patries. Les hommes aussi meurent parfois avant d’avoir pu trouver leur mort par leur cadavre. Me comprends-tu .
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C’est avec ces lunettes que j’ai aperçu pour la première fois ma femme. C’est avec elles que j’ai vu mille et mille belles filles. Avec elles j’ai contemplé des tableaux, des statues, des musées, des villes… C’est avec elles que j’ai regardé le ciel, la mer, les montagnes. Que j’ai lu, des nuits durant, des centaines et des centaines de livres. C’est avec ces lunettes que j’ai vu mon père mourir. Avec elles que je vous ai vus, toi et tous mes amis. C’est avec ces lunettes que j’ai vu l’Europe s’écrouler, les hommes mourir de faim, être faits prisonniers, torturés, s’éteindre dans les camps de concentration.
C’est avec ces lunettes que j’ai vu des saints, des hommes et des fous.
C’est avec elles que j’ai vu mourir un continent avec con poids d’hommes, de lois, de croyances et d’espoirs, mourir sans savoir qu’il meurt – enfermé dans les camps et les lois techniques d’une Société revenue à la rigidité barbare.
Ces lunettes, mon cher Moritz, sont comme mes yeux. Quelquefois il m’arrive même de les confondre. Ils sont inséparables. C’est avec elles que j’ai vu tout ce qu’il y avait à voir jusqu’à cette heure-ci.
A partir d’aujourd’hui, je ne veux plus rien voir. Je suis fatigué. Le spectacle a trop duré.
Si je les gardais encore, je ne pourrais plus voir que des ruines, des villes en ruine, des hommes en ruine, des pays en ruine, des hommes en ruine, des pays en ruine, des églises en ruine et des espérances en ruine.
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Ces derniers temps, Iohann Moritz avait même fini par oublier que les caisses qu’il chargeait contenaient des boutons, et lorsqu’il lui arrivait de se le rappeler – et cela ne lui arrivait pas souvent – il souriait. Et son sourire était sec comme la terre après la sécheresse.
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Eleonora West regardait le tableau qui représentait une femme à tel point défigurée par la souffrance que son visage ne gardait plus rien d’humain. C’était une vision de chair déchiquetée, un portrait de l’homme que la douleur avait démonté comme une machine. Il n’en restait que les éléments essentiels : les yeux, le nez, la bouche, les oreilles. Chacun de ceux-ci vivait isolément, une vie individuelle. A cause de la souffrance ils s’étaient repoussés l’un l’autre. Le corps humain avait renoncé à son unité.
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La civilisation occidentale dans sa dernière phase de progrès ne prend plus conscience de l’individu.
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Aucune victoire remportée par les armes ne saurait me rendre heureux.
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