Cynthia Kafka

"Prendre soin de soi n'est pas égoïste. Tu ne peux servir un verre d'eau à personne si ta carafe est vide"

Avant de m'endormir, plutôt que de compter les moutons, je m'imagine dans une autre vie.

- C'est Ryan qui m'avait expliqué le principe des boîtes à livres. Il déclarait que si je ne les lisais pas, autant que ça apporte un peu de bonheur à quelqu'un. Il bossait pour plusieurs maisons d'édition, donc il était continuellement entouré de bouquins. Il dévorait une vingtaine de romans par mois, et il adorait me pousser à découvrir ceux qui l'avaient le plus touché. Moi, avec mon métier accaparant et mon obsession ridicule de faire de mon quotidien la vitrine de mon existence parfaite, je ne prenais plus le temps de feuilleter quoi que ce soit. Rayan persévérait, annotant certains textes à mon intention, m'écrivant sur la page de garde les grands thèmes de l'histoire ou les émotions qui l'avaient traversé. Il assurait que le mot manuscrit à l'intérieur d'un ouvrage changeait la donne dans les boîtes à livres. Que les gens en étaient friands. Qu'en les découvrant, ça leur mettait le sourire aux lèvres, le vrai. Le sourire aux livres, même, il disait.

(…) tous les souvenirs que j'ai avec vous qui m'ont aidée à me construire, et qui contribueront aussi à me faire évoluer à l'avenir.

Parce que je sais qu'il y a diverses interprétations possibles et qu'il ne faut pas se fier aux apparences.

Voilà sans doute pourquoi, depuis toujours, je les préfère écrits, lorsqu'ils se créent un chemin dans ma tête, dans mes veines, quand ils pulsent dans mon ventre et qu'ils s'accrochent à mon coeur. Je chéris les mots bas, les mots doux, les mots d'amour, mais également les mots crus, les gros mots, ceux qui hurlent, grondent, tempêtent, s'écrasent et vivent, tout simplement

Ce roman chorale où 4 personnes prennent leur tour pour nous partager leurs sentiments,est un vrai coup de ❤️.

Thèmes : deuil , adolescence, traumatisme, violence , résilience et espérance !

Alexia : une jeune ado qui perd sa famille dans un terrible accident de voiture et se retrouve à vivre du jour au lendemain chez son père Grégoire , qu'elle connaît à peine . Pour surmonter sa peine elle fabrique des origamis .

Grégoire : papa d'Alexia ,qui fabrique des cabanes dans les arbres et apprend à se reconstruire chaque jour

Solène : une jeune femme qui a pris une année sabbatique pour faire un circuit en vélo à la découverte des boîtes à livres , et pour oublier son passé. Elle adore noter des jolies citations sur des galets qu'elle dépose par-ci par-là.

Et Ida une jeune retraitée au langage aussi fleuri qu'est grand son coeur . Embauchée par Grégoire comme " gouvernante" .
Vous allez l'adorer et beaucoup rire.

Ces quatres là vont se reconstruire grâce aux uns des autres . Comme un maillon où chaque maille est importante.
En acceptant le parcours traumatique de chacun . Sans jugement mais en toute bienveillance.

Le livre est extrêmement bien écrit et touchant.
Si vous aimez les jolies citations sortez votre carnet , il en est truffé !

Lorsqu'on jette des petits rayons de bonheur dans la vie d'autrui, l'éclat finit toujours par rejaillir sur soi

Un proverbe dit que le malheur peut être un pont vers le bonheur

Ça ressemble à un happy end, mais pour moi, c’est surtout le début d’une autre vie. Pas mieux, pas pire. Différente.

Il y a des gens qui pratiquent le yoga,brodent des fleurs ou nagent pour se sentir zen. Moi,je plie du papier pour oublier . Je fais naître des animaux pour ne pas penser que je suis plus personne

Parfois quand on s'est beaucoup aimés et qu'on a été déçus, la haine semble plus facile à appréhender que les regrets.

« Des déceptions, on en a tous dans la vie. Mais les éviter, c'est aussi s'empêcher de vivre de jolis moments. »

Ce n'est pas en fuyant devant les vagues qu'on vit. J'avais besoin de me jeter à l'eau, de rentrer

Sauf qu'au lieu de prendre place dans les larges fauteuils rouges du cinéma pour aller voir Harry Potter à l'école des sorciers, j'ai attendu pendant des heures que tu te réveilles en surveillant ta respiration.
Une crise cardiaque est vite arrivée, je l'ai appris dans un épisode de Docteur Quinn, femme médecin.
Mais tu as dormi et ronflé du sommeil du juste. Du juste bourré. J'ai loupé la séance.

Je lui souris, sans trouver de réponse. En fait, c'est ça, le bistrot. Un lieu où de pauvres bougres se réunissent autour d'une passion commune: se raconter des conneries en descendant des bibines. Un endroit qui les éloigne de chez eux, où ils oublient les coups durs dans les vapeurs d'alcool. Mais, une fois sortis du café, ils sont à nouveau seuls. Et sur leur lit de mort, ils le seront aussi, comme l'est mon père en ce moment.

Le malheur, c'est comme la foudre : il fait beau et tout à coup, ça frappe et plus rien n'est jamais pareil. Il ne s'introduit pas sur la pointe des pieds, en s'annonçant maladroitement, en s'excusant de déranger. Il s'invite avec perte et fracas, il emporte tout dans son sillage. Il crée un avant et un après. Et au milieu, mais seulement quand on parvient à les laisser entrer malgré la souffrance, on rencontre parfois des éclaircies qui allègent le chemin.

Bien entourée, par des personnes qui croient en toi, tu peux t'accorder à toi-même ta confiance. Mal entourée, tu vois les propres faiblesses des gens dans le regard qu'ils te portent. Elles se reflètent alors dans tes yeux à toi, et tu les prends pour toi.

Connaître l'avenir, ça permettrait de savourer ce qu'on a. Ne pas savoir, ca sert seulement à regretter ce qu'on a perdu.

- On ne connaît même pas son avis sur l'internat, je maugrée. Elle joue au Roi du silence ou... à la Reine des neiges. Elle souffle le froid en permanence.
- Parce qu'elle a besoin de chaleur humaine. Et tant que tu te lèvera les voiles à l'heure où blanchi la campagne pour ne rentrer qu'à la lueur des étoiles....