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Citations de Cyrille Martinez (26)


Ce livre, je ne connaissais pas son titre, je ne savais pas de quoi il parlait, je ne savais à quoi il pouvait ressembler. Tout ce que pouvais en dire, c'est que je ne l'avais jamais lu. Lui, en revanche, avait une idée de qui j'étais. Il avait pris connaissance de mon profil de lecteur. Mes goûts et mes attentes ne lui étaient pas étrangers.
Un livre m'attendait à la Grande Bibliothèque et j'avais la faiblesse de croire qu'il avait été écrit spécialement pour moi. (p. 9)
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La lecture silencieuse a été adoptée, le calme et le silence sont devenus des biens communs, ils se sont imposés auprès des lecteurs de toutes les bibliothèques. Comme éléments du patrimoine, il convient de les préserver, dans l'intérêt de chacun. C'est pourquoi, en déménageant, la Bibliothèque n'a pas seulement transféré ses collections physiques, elle a également emporté son silence.
Comme on a installé les livres dans les nouveaux magasins, on a placé ce silence très ancien, et de très grande qualité, dans les nouveaux locaux. de sorte que la nouvelle Salle de lecture a bénéficié dès son ouverture d'un silence fabuleux. La deuxième partie du Trésor. (p. 34)
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(...) La tour du patrimoine n'est pas pour eux. Il n'y a guère que les érudits, les savants, les lettrés et les chercheurs qui sont en droit d'accéder aux fonds patrimoniaux. On ne vient pas dans la Tour du Patrimoine pou lire mais pour se documenter, pour avancer ses travaux, et aussi, l'expérience l'a prouvé, pour commettre un larcin. (p. 29)
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Personne ne peut dire le contraire, lire de la littérature n'a jamais été une activité très rentable à court terme. Même si cela ne coûte presque rien, le fait est que la lecture rapporte peu. Or il se trouve que nous avons dorénavant besoin de rentabiliser notre temps, même si c'est du temps dévolu aux loisirs, peu importe. C'est sans doute le grand changement de ces dernières années: maintenant il faut savoir tirer profit de tout, y compris de son temps libre. (...) Nous disons simplement qu'au vu de la conjoncture nous n'avons plus les moyens de nous livrer à des activités gratuites. (p. 100)
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Ceux de la Tour des Romans sont de loin les plus demandés: entre 1 000 et 1 500 volumes sont en moyenne consultés par jour. (...) Ils (les lecteurs) viennent s'enquérir d'un ou de plusieurs ouvrages susceptibles de répondre aux questions qu'ils se posent, de satisfaire leur curiosité, d'assouvir leur soif d'apprendre, ou de leur procurer un plaisir de lecture. Ce sont les Lecteurs de Romans (...) Bien sûr, il leur arrive de se montrer sensibles aux éditions rares, aux tirages de tête, aux exemplaires annotés par des écrivains renommés, pourvus de jolies dédicaces, signes d'une amitié intellectuelle entre deux sommités. mais ce goût esthétique pour l'objet-livre ne saurait les détourner de leur principal sujet d'attention: le récit, les personnages, l'histoire qui nous emporte et nous fait voyager, qui amuse ou tourmente, distrait, interpelle, instruit, édifie, conforte, inquiète, interroge ou rassure. (p. 27)
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"Bien, soupire François en buvant un café devant sa bibliothèque, il existe des centaines de raisons de courir. Mais tout ça ne me dit pas quelle est la mienne." Tasse de café en main, il poursuit sa réflexion dans son jardin, face au Ventoux, et le soir venu délivre ses conclusions devant un plat de pâtes: "Je n'ai aucune ambition. je ne cours après aucun objectif. Et j'en suis venu à me dire que je cours pour rien. Le problème, Christine, c'est que je suis incapable de dire si c'est une bonne chose ou une mauvaise."
(p.154)
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Courir est une activité suspecte, une déviance. Elle expose aux moqueries et suscite l'agressivité. Qu'est-ce qu'il fabrique celui-là ? Courir après un ballon, c'est bon. Mais courir pour courir, courir pour rien, ça ne se fait pas.
Tu apprends à garder le rythme sous les insultes, les invectives, les menaces.
Tu apprends à ton corps défendant que le fait de courir t'a assigné un statut: t'es un pédé. Tu cours tout seul: t'es un pédé. Tu ne joues pas au foot: t'es un pédé. Tu portes un débardeur: t'es un pédé. Tu ne joues pas au ballon: t'es un pédé. T'as les cheveux frisés: t'es un pédé. Ton corps est mince, tes cuisses sont fines, les muscles de tes bras sont peu développés; t'es un pédé. Tu n'es pa pour habitude de onctuer chacune de tes phrases par le mot "enculé": t'es un pédé. Tu préfères ignorer les insultes plutôt que de perdre ton temps à répondre aux provocations: t'es un pédé. Tu refuses de te battre avec quelqu'un que tu ne connais pas, qui te défie pour un motif ridicule, qui te parle de fierté alors que tu voudrais simplement qu'ion te laisse tranquille: t'es un pédé. Tu ne traites pas les autres de pédés: t'es un pédé. Tu récupères de tes efforts en lisant une BD allongé dans l'herbe: t'es un pédé.
(p.26)
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On a planté une forêt au milieu de la Bibliothèque. Drôle d'idée. Si j'avais eu mon mot à dire, j'aurais fait l'inverse : une bibliothèque au coeur d'une forêt. On suivrait d'abord un ruisseau qui traverserait la lande, on entrerait dans une forêt de pins où un sentier sablonneux nous conduirait, au bout d'une demi-heure de marche, à une clairière où des lecteurs allongés dans l'herbe liraient les livres mûrs tombés des arbres. (p. 48)
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p. 100 Aujourd’hui, force est de constater que les Livres de Littérature sont incapables de répondre à nos attentes : ils sont sérieux quand on veut s’évader, ils sont fantaisistes et légers quand on a besoin d’avoir des réponses sérieuses. Un grand nombre nous semble autocentré, inaccessible, déconnecté de la réalité, éloigné des préoccupations des gens. Entre les livres bâclés et les prises de tête, entre les démagogues et les élitistes, les couillons et les cérébraux, les futiles et les prétentieux, il est difficile de trouver son compte. Nous ne remettons pas en cause qu’une petite partie reste intelligente et plaisante, mais au fond le problème est autre. Le problème, c’est que lire de la littérature ne rapporte rien. Personne ne peut dire le contraire, lire n’a jamais été une activité très rentable à court terme. Même si cela ne coute presque rien, le fait est que la lecture rapporte peu.
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Et pour couronner le tout, ils présentèrent un contrat.
- un contrat ?
C'était bien la première fois de ma carrière que je voyais des contrats de lecteur. j'ai d'abord pensé qu'il s'agissait de faux. Pourtant, en examinant les documents de plus près, puis en téléphonant au Directeur des Collections pour avoir confirmation, il s'agissait bien de cela : ces jeunes gens avaient obtenu de la Bibliothèque des postes de Lecteurs contractuels. (p. 130)
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Non, en examinant ma bibliothèque, j'espérais mettre la main sur un livre que je n'avais pas encore lu. Il m'était déjà arrivé d'en extraire comme ça un ouvrage que je ne pensais pas avoir, ou que j'avais simplement oublié. Je l'ouvrais et dès les premières lignes l'affaire était entendue : voilà exactement le livre qu'il me fallait. Pour avoir vécu ça à plusieurs reprises, je doute que ce type d'apparition soit le fruit du hasard. Le phénomène s'est produit trop souvent pour parler de coup de chance. [...] J'en suis venu à penser que ce ne sont pas toujours les lecteurs qui choisissent leurs livres : dans certaines circonstances, ce sont les livres qui choisissent leurs lecteurs (p. 10)
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Je vous ai demandé un livre et vous m'avez donné un non-livre. Vous l'avez lu au moins ? Non, eh bien je vais vous faire le pitch : c'est l'histoire d'un livre qui n'est pas heureux de son sort. C'est l'histoire d'un livre qui, à choisir, aurait préféré être un film ou une série. C'est l'histoire d'un livre qui propose de visualiser le film qu'il pourrait être, et qu'il sera peut-être si une opportunité d'adaptation se présente. C'est un livre qui est un livre par défaut, en attendant, faute de mieux. (p. 155)
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Séjourneur, -euse, n.f. et m. -Celle, celui qui profite de la Salle de lecture pour y occuper un poste de travail sans utiliser les ressources documentaires de la Bibliothèque. Synonyme: squatteur.
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Arrête de penser qu'il y a d'un côté de "vrais lecteurs" (silencieux, lents, solitaires) et de l'autre des imposteurs (bruyants, dispersés, mobiles). C'est plus compliqué que ça. Les livres changent, les bibliothèques changent, et il n'y a pas de raison pour que les lecteurs ne changent pas. (p. 111)
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La lecture silencieuse a été adoptée, Le calme et le silence sont devenus des biens communs, ils se sont imposés auprès des lecteurs de toutes les bibliothèques. Comme éléments du patrimoine, il convient de les préserver, dans l'intérêt de chacun. C'est pourquoi, en déménageant, la Bibliothèque n'a pas seulement transféré ses collections, elle a également emporté son silence. (p. 34)
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Avant l'invention des bibliothèques, les lecteurs devaient se procurer des ouvrages par leurs propres moyens. Lisaient ceux et seulement ceux qui possédaient leurs propres - librairies-. Il fallait être riche pour être lecteur. Tout le monde n'avait pas les moyens de se payer des ouvrages en vélin enluminé, et l'usage voulait qu'on ne prête pas ses manuscrits sinon à des proches ( dans tous les cas, on ne prêtait qu'aux riches) (p. 13)
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"Fondée sur la convivialité et des rapports interpersonnels intenses et productifs, la GrandeBib/Lab est une immense aire de jeu ouverte h24. A la fois novatrice et familière, elle vous apparaîtra très vite comme un second "chez-soi"."
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Ils avaient de drôles d'allures, tous ces Lecteurs Contractuels. (...)
Ils n'ont pas craint de mélanger deux styles, l'académique et le sportif, manière de signifier qu'ils considéraient la lecture à la fois comme une science, un art et un sport, une activité intellectuelle et un défi physique. (p. 135)
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Les lecteurs avaient donc changé, ils avaient des besoins différents, dorénavant ils se passaient sans problème des livres. [...] Pour accéder au réseau d'informations fausses et vraies, les lecteurs, enfin ceux qu'on a toujours appelé les lecteurs, avaient impérativement besoin d'une connexion. C'était leur principale demande. [...] Dans cette nouvelle configuration, les bibliothécaires n'avaient plus grand chose à faire à part régler des questions logistiques. Quand on ne les sollicitait pas pour rétablir la connexion, on leur demandait où se trouvaient les toilettes. Quand on ne leur demandait pas le chemin des toilettes, on les invitait à régler la climatisation... (pp. 103-104)
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Pas de zones d’ombre, pas de rues sombres, pas moyen de se soustraire à la règle du tout-illuminé.
La criminalité, qui aime, c’est bien connu, accomplir ses basses œuvres dans l’ombre, devait en prendre un coup.
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