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EAN : 9782072973871
192 pages
Verticales (03/03/2022)
3.72/5   9 notes
Résumé :
Avec ce récit documentaire, Cyrille Martinez se penche sur un des sports les plus pratiqués en France : la course à pied. Lui-même runner précoce, ancien pigiste du Provençal et homme de livres, son approche n’en est que plus originale et ludique, émouvante autant que sociologique. Le marathon de Jean-Claude tient ensemble divers points de vue : celui du coach décrivant les étapes d’un entraînement, celui du médecin conscient des risques psychophysiologiques, celui ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Dis-moi comment tu cours, je te dirai qui tu es, et même, mieux, je l'écrirai, je t'écrirai… C'est à ce projet que s'attelle Cyrille Martinez dans son dernier livre, peignant par petites touches une vaste fresque du monde des courses de fond et demi-fond en France depuis cinquante ans et la naissance, sur une modeste départementale de Lozère, entre Marvejols et Mende, d'un engouement populaire pour ce sport et les multiples événements dominicaux qu'il suscite. Connu pour ses performances poétiques et ses romans, dont le dernier, « La Bibliothèque noire » (Buchet-Chastel, 2018), explore avec malice l'univers de la lecture publique pour mieux en défendre l'intérêt et le plaisir, auteur aussi du fameux « le Poète insupportable et autres anecdotes » (Editions Questions théoriques, 2017) dans lequel, en praticien averti, il décrit avec force espièglerie les heurs et malheurs des poètes d'aujourd'hui (et sur la couverture duquel, on le voit déjà courir, avec short et runnings aux pieds!), Cyrille Martinez célèbre ici cette autre passion qui l'anime depuis l'enfance, une passion cultivée en famille puisque ses parents la partageaient, le goût de la course d'endurance. Au fil des chapitres, il évoque les figures des acteurs anonymes ou des champions modestes de ce sport, tous ces petits de la foulée du week-end, héros « sans qualité » mais au charme irrésistible, à cause de leur courage ou de leur originalité, ravivant la légende de ces gloires locales et souvent sans lendemain, hommes et femmes qu'il aura accompagnés le temps d'un 10 000 ou d'un marathon, ou dont il aura, chroniqueur sportif pendant quelques années pour le Provençal, célébré les victoires ou pleuré les défaites. Michel le solitaire, Yacine l'inattendu, Jean-Claude « Fois deux » et son double marathon, Martine qui court jusqu'à l'overdose, le Gendarme fantastique et fraudeur, François le facteur…, l'écrivain redonne chair à chacun de ces personnages, protagonistes d'une épopée de la course à pied, dont les parcours personnels tournent parfois au tragi-comique. Car à l'euphorie du défi réalisé et de la victoire, à commencer par la victoire sur soi, succèdent souvent l'intense fatigue et, quelquefois, le désespoir, la dépression… Cyrille Martinez sait à merveille traduire ces émotions, construisant une véritable anthropologie de la course de fond, incarnant dans ces différents portraits une théorie de la foulée (et pourquoi, derrière ce mot, se surprend–t-on fréquemment à entendre « folie », douce ou sévère, au fil du texte ?), interrogeant l'origine et le sens de ce « courir pour rien » qui semble l'horizon ultime de chacune de ces trajectoires individuelles. Ah, on les adore, avec lui, ces doux dingues, qui partagent pour beaucoup avec l'écrivain, d'être pour la plupart de ce sud entre Marseille et Montélimar, la gouaille du récit de course et le plaisir du pastis sur l'aire d'arrivée, et l'on se réjouit à chaque page de leur si séduisante entrée en littérature ! Alors, n'hésitez plus, et dirigez-vous, à petites foulées, vers la librairie la plus proche, Cyrille et Jean-Claude vous y attendent…
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Aujourd'hui je vais évoquer le marathon de jean-claude et autres épreuves de fond de Cyrille Martinez. C'est un récit iconoclaste autour de la course à pied. le titre évoque une nouvelle fameuse La solitude du coureur de fond. Cyrille Martinez a déjà publié plusieurs ouvrages variés c'est pour moi la découverte de ce passionné de littérature et de course à pied.
Ce texte est composé de quinze chapitres qui sont autant d'épreuves, qui sont organisées dans une sorte de crescendo chronologique. Ce livre est assez inclassable mais une certaine cohérence finale se fait jour au fil des courses décrites, certaines discrètes voire intime d'autres plus populaires et prestigieuses. Cyrille Martinez explore la réalité de la psychologie des coureurs, plus les anonymes que les champions d'athlétisme, et décrypte ce dépassement de soi à travers ce sport solitaire. L'auteur s'inspire de sa pratique personnelle et professionnelle pour rassembler les différentes histoires qui comme des témoignages épars forment ces épreuves successives. Tout commence pendant son enfance en Lozère dans les années 1970 quand le running et le footing ne sont pas encore à la mode. Une course pour des illuminés locaux va rallier Marvejols à Mende. C'est le début de l'épopée de la course à pied ici narrée. le marathon de jean-claude est une sorte de documentaire littéraire dans le monde du running. le narrateur est issu d'une famille de coureurs et dès son enfance il était avec son frère sur la ligne d'arrivée pour accueillir ses parents après leurs courses. Les palmarès locaux sont souvent trustés par des membres de sa famille, les Martinez sont dans les résultats de la presse locale le lundi matin. Il raconte des histoires cocasses ou rocambolesques. Ainsi ce gendarme quinquagénaire qui fait l'admiration des journalistes par ses performances au marathon. Mais lors de la course new-yorkaise il ne répond plus aux sollicitations. En réalité il s'avère qu'il trichait et sur des portions de course montait à bord du véhicule conduit par sa femme ce qui lui permettait des scores impressionnants. Les différents récits sont relatés du point de vue des joggers mais également de celui de leurs proches, d'un médecin ou d'autres personnes. Force est de constater à travers l'exemple de cette femme qui court la nuit seule entre Avignon et Nîmes que la course est une drogue, un carburant à dopamine qui exulte le corps et le pousse dans ses retranchements. le marathon est surpassé par des courses de l'extrême où les limites de la souffrance sont tutoyées, les coureurs ne semblent avoir aucune limite physiologique à respecter. Pourtant le corps atteint parfois des limites. Parmi les protagonistes anonymes on retient Jean-Claude qui veut relever le défi solitaire d'un marathon. Il mesure les 42 et quelques kilomètres au départ de chez lui et se lance. Mais il n'a pas pensé au retour, il devra revenir épuisé après avoir parcouru le double de la distance initialement prévue.
Le marathon de jean-claude est un récit original et touchant. L'auteur met en scène des passionnés qui se défoncent pour le plaisir de courir, parfois de gagner des compétitions, toujours pour se dépasser au prix de souffrances physiques importantes.
Voilà, je vous ai donc parlé du Marathon de jean-claude de Cyrille Martinez paru aux éditions Verticales.

Lien : http://culture-tout-azimut.o..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Courir est une activité suspecte, une déviance. Elle expose aux moqueries et suscite l'agressivité. Qu'est-ce qu'il fabrique celui-là ? Courir après un ballon, c'est bon. Mais courir pour courir, courir pour rien, ça ne se fait pas.
Tu apprends à garder le rythme sous les insultes, les invectives, les menaces.
Tu apprends à ton corps défendant que le fait de courir t'a assigné un statut: t'es un pédé. Tu cours tout seul: t'es un pédé. Tu ne joues pas au foot: t'es un pédé. Tu portes un débardeur: t'es un pédé. Tu ne joues pas au ballon: t'es un pédé. T'as les cheveux frisés: t'es un pédé. Ton corps est mince, tes cuisses sont fines, les muscles de tes bras sont peu développés; t'es un pédé. Tu n'es pa pour habitude de onctuer chacune de tes phrases par le mot "enculé": t'es un pédé. Tu préfères ignorer les insultes plutôt que de perdre ton temps à répondre aux provocations: t'es un pédé. Tu refuses de te battre avec quelqu'un que tu ne connais pas, qui te défie pour un motif ridicule, qui te parle de fierté alors que tu voudrais simplement qu'ion te laisse tranquille: t'es un pédé. Tu ne traites pas les autres de pédés: t'es un pédé. Tu récupères de tes efforts en lisant une BD allongé dans l'herbe: t'es un pédé.
(p.26)
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"Bien, soupire François en buvant un café devant sa bibliothèque, il existe des centaines de raisons de courir. Mais tout ça ne me dit pas quelle est la mienne." Tasse de café en main, il poursuit sa réflexion dans son jardin, face au Ventoux, et le soir venu délivre ses conclusions devant un plat de pâtes: "Je n'ai aucune ambition. je ne cours après aucun objectif. Et j'en suis venu à me dire que je cours pour rien. Le problème, Christine, c'est que je suis incapable de dire si c'est une bonne chose ou une mauvaise."
(p.154)
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