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Critiques de Dalie Farah (90)
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Impasse Verlaine

Ce roman se situe dans cet entre-deux sensible et pose cette question : chez l'humain, qui l'emporte sur l'autre, le naturel ou l'acquis ? En outre, d'autres thèmes se glissent dans la fiction pour compléter le thème central : l'exil, la terre natale, l'identité, le corps…



L'écriture est limpide, mêlant sensibilité et force. La narration est assurée à la fois par un narrateur omniscient et la fille de Vendredi. Ce procédé narratologique permet de créer des mystères dans la fiction et incite le lecteur à poser des questions.



La romancière a inséré discrètement des fragments autobiographiques : comme la fille de Vendredi, Dalie Farah est née en Auvergne (lieu de la fiction) en 1973 (date de naissance du personnage), de parents algériens (troisième élément autobiographique). Bien que le roman ne soit pas une autobiographie ou une autofiction, la romancière essaie de se retrouver à travers son personnage, ou du moins de retrouver une partie d'elle.



Enfin, Impasse Verlaine est un questionnement humain qui se situe entre l'inné et l'acquis, la nature sauvage et la civilisation. Simple et puissant, nourri d'humour et de réflexions, le roman est une belle robinsonnade féminine, un pont entre l'Algérie et la France, et un dialogue intergénérationnel qui se dit par les corps, non par les mots.



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Impasse Verlaine

Une histoire de femmes, Vendredi (Djeema) et sa mère dans les montagnes berbères, Vendredi et sa fille impasse Verlaine à Clermont-Ferrand, de relations violentes entre les mères et les filles mais un récit plein d'humour, d'énergie, d'amour et de haine.

Ce que je retiens c'est la volonté de la(les) petite(s) fille(s) de s'en sortir, de ne pas se laisser dompter, d'être fière, d'imaginer un avenir meilleur.

Elle s'en sortira. A quel prix ?



J'ai beaucoup aimé. Mais je pense que Dalie Farah va devoir faire ses preuves maintenant avec un deuxième roman.
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Impasse Verlaine

Un premier roman très enthousiasmant. Cette écrivaine a un vrai style, chaud et vivant, qui vous emporte comme le sirocco. L’histoire débute dans l’enfance Algeriennede Vendredi (chaque frère et sœur a un nom de jour de la semaine); son père est berger l’aime et comprend son tempérament impétueux mais il disparaît trop tôt ; sa mère la bat, ne lui montre aucune affection et s’en débarrasse en la mariant à un homme qui l’a ramène en France. Je n'en dis pas plus. Très beau livre .
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Impasse Verlaine

Un tout premier roman pour cette auteure. Une plume donc que nous découvrons à travers une histoire de lien mère fille. Une enfant raconte sa naissance, raconte sa mère Vendredi, Djemaa en arabe. Celle-ci est née au bord d'une petite ville Berbère, " L’Algérie, c’est l’Éden de ma mère. " En effet cette petite algérienne dévore les paysages de son enfance, " dévale la pente comme un ballot de tissus multicolores" voue un grand amour à son père, berger. Malheureusement celui ci va être tué par des tirailleurs dans d'ignobles conditions. "Ce jour-là on se bat en Algérie, des hommes blancs torturent des hommes bruns qui eux-mêmes en égorgent d’autres. Et blancs et bruns se plaisent à aimer ensemble le ciel, les raisins et la colère du ciel. " Orpheline de père, La violence de la mère va s'intensifier à l'égard de Vendredi, jusqu'au jour du grand départ pour la France, mariée à un cousin veuf.



"À la descente du bateau, Vendredi déteste Marseille. Elle déteste l’odeur des poissons grillés et la chambre étroite du beau-frère tatoué célibataire qui travaille sur le port. L’homme l’a dévorée des yeux. Elle a dû dormir dans une pièce unique, se tenir entre un placard et un canapé et manger des sardines non assaisonnées dans une gargote où les hommes l’ont jaugée en souriant." C'est une nouvelle vie, Vendredi est belle et avec son mari ils vont d'abord s'installer dans une petite maison à Ponteix, en Auvergne où elle mettra au monde trois enfants, trois petite frisottés. Puis, un nouveau départ pour un autre logement, dans les nouveaux logements neufs communautaires en pleine effervescence à cette époque.



C'est l’histoire de deux petites filles, l'une devenue mère de l'autre. Et l'autre se raconte, raconte son enfance, sa sœur chérie, son amour des livres, de l'instruction, de l'école et ce sera là un des chemin qu'elle va prendre pour échapper à cette mère qui l'aime tant mais ne sait pas le montrer comme son enfant le souhaiterait. Histoire de lien mère fille, histoire d'exil et de violence, histoire d'émancipation .. très touchant seulement les mots sous la plume de l'auteure, malgré leur poésie, s'enchainent rapidement, trop vite, une véritable course à la vie ! Un peu à regret pour moi. Nous n'avons pas le temps de savourer par exemple cette enfance algérienne, cette vie de famille en France, jamais il n'est question des frères, cette petite sœur, nous comprenons bien qu'elle est à un moment donné de la vie de la narratrice son sauveur, cependant on ne découvrira rien d'elle ...

J'ai tout de même l'impression d'avoir déjà vécu ce sentiment d'écriture "vive", rapide dans mes dernières lectures de nouveautés, serait-ce là un nouveau courant ? Cela change de ma lecture dernière d'Anjana Appachana, c'est peut être pour cela que je me fais cette remarque par ailleurs !
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Impasse Verlaine

J'ai virevolté dans les montagnes et les rues avec les petites filles innocentes. J'ai aimé ça. Ma lecture fut très agréable, je n'ai pas dévoré, j'en avais très envie mais j'ai préféré savourer la pertinence des phrases méticuleusement ironiques et pourtant si franches, j'ai aimé ça. Nos vies se ressemblent. L'écriture de Dalie Farah nous ramène à une enfance commune, elle touche à l'universel car nos enfances sont ce mélange de terrible métamorphosé sous le regard poétique et sublimateur de l'enfant. La petite fille est devenue adulte et sait maintenant retranscrire toutes ses sensations. On ne survit que par soi-même, c'est vrai. "Vivre le pire et le meilleur transforme les jeunes filles en rebelles silencieuses qui pédalent comme des championnes." C'est vrai.
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Impasse Verlaine

Je viens de refermer, presque à regret, ce livre... J'ai l'impression de l'avoir lu trop vite, j'ai eu bien du mal à le lâcher.

Quelle vie, mais sublimée, transcendée par une écriture lumineuse et pudique.
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Impasse Verlaine

Les relations étroites entre une mère et sa fille et le comportement, parfois violent, qui se transmet ainsi de génération en génération, ont fait couler beaucoup d'encre. La génétique y a sa part, c'est entendu, mais aussi l'éducation et le désir d'imiter ses parents pour gagner ou conserver leur amour. L'histoire, largement autobiographique, que nous conte Dalie Farah, ne déroge pas à la règle. Dès son plus jeune âge, la narratrice subit les coups et les punitions et vexations diverses et variées que lui inflige sa mère, elle-même victime dans son enfance des mêmes sévices. Le dépaysement pour la France, en provenance de sa Berbérie natale, n'y change rien, on transporte son fardeau avec soi, que l'on soit bergère dans les Aurès ou femme de ménage dans une cité de la banlieue clermontoise. La petite maghrébine, qui va échapper grâce à l'école au destin habituellement réservé aux filles, s'aperçoit, une fois arrivée à son tour à l'âge adulte, qu'elle porte les mêmes stigmates que sa mère, son physique mais aussi cette violence que la culture contient mais qui ne demande qu'à s'exprimer à la première occasion. Un beau portrait de deux femmes qui s'aiment et se détestent en même temps tant elles se ressemblent, une plongée dans l'univers trouble des relations mère-fille, contée dans une langue belle et n'hésitant pas à braver la grammaire pour atteindre à l'essentiel: nous émouvoir. Un premier roman réussi, dont on attend la suite pour gratter un peu plus la carapace de cet univers familial si étrange et pourtant si universel : quid de la fratrie, que l'on sait nombreuse mais dont on ignore tout, ou presque, tant le regard de la narratrice est centré sur sa mère ?
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Impasse Verlaine

Histoire de l'émigration en France d'une algérienne,puis de sa fille,elle,née en France maltraitée;émigrée martyrisée dans osn enfance elle reproduit le même schéma dans son foyer;l'action se situe à l'indépendance et dans ces années là les violences faites aux femmes ne sont pas reconnues ici ;ce livre est d'une cruauté rare et difficile à supporter,et je ne pense pas que dans les foyers défavorisés et arabes la condition féminine ait beaucoup évolué;le style est sans effet,ça se lit facilement et le départ de la fille donne une note d'espoir.

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Impasse Verlaine

Les relations étroites entre une mère et sa fille et le comportement, parfois violent, qui se transmet ainsi de génération en génération, ont fait couler beaucoup d'encre. La génétique y a sa part, c'est entendu, mais aussi l'éducation et le désir d'imiter ses parents pour gagner ou conserver leur amour. L'histoire, largement autobiographique, que nous conte Dalie Farah, ne déroge pas à la règle. Dès son plus jeune âge, la narratrice subit les coups et les punitions et vexations diverses et variées que lui inflige sa mère, elle-même victime dans son enfance des mêmes sévices. Le dépaysement pour la France, en provenance de sa Berbérie natale, n'y change rien, on transporte son fardeau avec soi, que l'on soit bergère dans les Aurès ou femme de ménage dans une cité de la banlieue clermontoise. La petite maghrébine, qui va échapper grâce à l'école au destin habituellement réservé aux filles, s'aperçoit, une fois arrivée à son tour à l'âge adulte, qu'elle porte les mêmes stigmates que sa mère, son physique mais aussi cette violence que la culture contient mais qui ne demande qu'à s'exprimer à la première occasion. Un beau portrait de deux femmes qui s'aiment et se détestent en même temps tant elles se ressemblent, une plongée dans l'univers trouble des relations mère-fille, contée dans une langue belle et n'hésitant pas à braver la grammaire pour atteindre à l'essentiel: nous émouvoir. Un premier roman réussi, dont on attend la suite pour gratter un peu plus la carapace de cet univers familial si étrange et pourtant si universel : quid de la fratrie, que l'on sait nombreuse mais dont on ignore tout, ou presque, tant le regard de la narratrice est centré sur sa mère ?
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Impasse Verlaine

Un premier roman marquant par ses qualités littéraires et l'émotion qu'il dégage. C'est poignant et en même temps il se dégage une vraie joie de vivre, même dans la douleur.
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Impasse Verlaine



Mon avis



Je remercie les Editions MONPOCHE et en particulier Virginie et Leila de m'avoir donné l'opportunité de lire, en service de presse, « Impasse Verlaine », roman de Dalie FARAH et ainsi de découvrir la plume fluide et vive de cette auteure.



Dès les premières lignes, Dalie FARAH nous raconte les premiers instants de sa vie de fœtus, enfant non désirée par sa mère Vendredi (Djemaa en arabe).



Il faut dire que Vendredi est née en Algérie et n'a pas eu la vie facile. Elle était bergère et maltraitée par sa mère et après avoir perdu son père a été contrainte, à l'âge de 15 ans, de se marier avec un cousin germain et de l'accompagner en France où il travaillait.



Comme c'est malheureusement souvent le cas, Vendredi a reproduit sur sa propre fille les sévices qu'elle a subis dans son enfance..



Dalie FARAH nous explique avec pudeur et humour, les relations ô combien difficiles et violentes avec sa mère et beaucoup d'émotions sont palpables à la lecture des mots de l'auteure : j'avoue avoir eu, à maintes reprises, les yeux humides car pour moi tout ce qui touche à la maltraitance infantile est inadmissible et me bouleverse.



J'ai beaucoup aimé ce roman autobiographique, très bien écrit, dur et tendre à la fois mais empli d'espoir car, malgré les douleurs subies et le manque d'affection, l'auteure est devenue une adulte épanouie, érudite et semble avoir réussi tant sa vie personnelle que professionnelle.



Voici un premier roman fort prometteur que je recommande aux amateurs du genre qui, comme moi, passeront un très bon moment de lecture.



Page FB :https://www.facebook.com/joellemarchal74/



Blog : leslecturesdecerise74.over-blog.com
Lien : https://www.facebook.com/joe..
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Impasse Verlaine

Voici un livre dont on a du mal à se détacher. Dès le début, j'ai compris que ce serait un bon livre. Dans le domaine contemporain, je suis souvent freinée par l'écriture un peu facile, nominale et journalistique, et beaucoup de livres me tombent des mains. Certains livres, comme Chanson douce avec sa nounou tueuse, m'ont paru bien plats en dehors de leur sujet qui tient le tout.

Le sujet ne suffit pas... Il faut une écriture pour le servir. Et Dalie Farah, si elle tient un sujet fort, ne se laisse pas aller aux facilités contemporaines.

Elle parvient à la retenue et à la franchise à la fois. Elle distille de la poésie, sans jamais tomber dans la formule facile. On savoure au passage quelques petites phrases qui sonnent juste et au bon moment.

On veut savoir, on rit, jaune parfois. C'est fort et surtout, très bien écrit.

J'ai aimé le passage à l'hôpital, j'ai aimé plein de petites choses entre les lignes aussi. Je me suis attachée très vite à cette petite fille.

Dalie ne cherche pas le pathos, elle ne cherche pas non plus à l'éviter. Elle se concentre sur le style.

Les moments marquants, même s'il y en a beaucoup : quand la petite fille apprend l'existence des Juifs et de la Shoah, tout cela noyé dans un cerveau pris dans son quotidien, qui cuisine ; les Mon Chéri offerts à la mère pour lui plaire ; le joli moment du papier peint et des "au secours", tout en subtilité.

L'auteur réussit en plus à ne faire détester personne, ce qui est encore plus fort, car la mère aussi est attachante malgré tout.

Pas de misérabilisme, celui auquel l'époque nous habitue. Et pourtant, avec un tel sujet, ça aurait pu être très risqué.



Voici un lien vers l'article de Stéphane Maltère, qui en dira plus sur l'histoire : http://salon-litteraire.linternaute.com/fr/les-anciens-et-les-modernes/content/1949119-dalie-farah-impasse-verlaine-nul-ne-guerit-de-son-enfance





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Impasse Verlaine

Une écriture magnifique, intense et légère, drôle, couvant l’émotion à chaque page, franche et libre. Ce double portrait irradie l’éclat merveilleux de l’enfance.

Dalie Farah rayonne, infuse son tonus, son talent pour la vie, sa joie, pour notre plus grand bonheur. Les baffes pleuvent, les punitions rivalisent de cruauté et pourtant l’amour est là, immense, puissant, au-delà de tout.

Ma mère, ma passion : un sujet casse-gueule et inépuisable auquel l’auteure n’a pas eu peur de se frotter dans le sillage des plus grands. Avec brio.

J’ai adoré, j’ai dévoré. Un premier roman : vivement le deuxième !

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Impasse Verlaine

Dans ce premier roman Dalie Farah nous trace le double portrait d'une mère, presque encore une enfant, et de sa fille sur fond de guerre d'Algérie et d'immigration. C'est un sujet rebattu avec tous ses poncifs: guerre d’Algérie, torture, vie dans le Maghreb, difficulté d'intégration, mariage de la mère à 15 ans avec le premier venu, un veuf de 20 ans son aîné, qui l’emmène en France. Mais avec quelle force Dalie Farah nous entraîne dans son récit! Récit que j'imagine assez autobiographique.

La mère, enfant, avait déjà un fort caractère et essayait de se rebeller contre le carcan des coutumes ancestrales. Elle qui fut élevée dans la violence, sans amour maternel, reproduit avec sa fille un schéma similaire. Mais pas de pathos dans ce roman, la narratrice qui dit «je» est vive, enjouée, emplie d'autodérision. Et c'est cette éducation qui fera d'elle une femme libre, au contraire des femmes de sa lignée soumises au mari et aux traditions.

J'estime que ce récit d'une enfance berbère puis de l'intégration est en fait assez universel. On y entend résonner les cris de femmes au verbe haut qui font tout leur possible pour s'en sortir et élever leurs enfants avec l'espoir qu'ils auront une vie meilleure.

J'aurais aimé savoir si les frères et sœurs s'en sont aussi bien sortis que la narratrice.

J’attends aDalie Farahvec impatience le prochain roman de Dalie Farah,

#ImpasseVerlaine #NetGalleyFrance


Lien : https://ffloladilettante.wor..
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Impasse Verlaine

Un premier roman étonnant et époustouflant ! En tout ! Les mots ciselés qui font mouche, les émotions, les descriptions des corps, la violence sourde ou criante, le rire malgré tout, la vie et la joie ...Un roman qu'on ne lâche plus mais qu'on voudrait ne jamais finir, alors j'ai ralenti, j'ai dégusté à petites gorgées pour me délecter de toutes ces saveurs offertes. C'est puissant et c'est à lire.
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Impasse Verlaine

Il est bien écrit « roman » sur la couverture, pourtant il s’agit bien d’un récit d’enfance qui puise dans le vécu de l’autrice.

Dalie Farah raconte sa mère, Vendredi, jeune kabyle rebelle mariée à 16 ans à un homme beaucoup plus âgé qui l’emmène en France où il travaille comme manœuvre. Voilà la jeune fille analphabète mais intelligente, confrontée à une autre culture dans un monde inconnu dont elle doit apprendre les codes.

« Vendredi se méfie de la noirceur des nuits auvergnates, elles n’ont pas la franchise des Aurès, elles n’ont rien de la tendresse du douar d’Algérie. »

La première née n’est pas désirée. La fille raconte la mère qui la maltraite et ne sait pas donner de l’affection, Malgré cela, elle va surmonter les humiliations et les brimades en se rattrapant à l’école car savoir lire et écrire lui donne un certain pouvoir :

« A sept ans, je suis le nègre de ma mère »

Une fille ne doit pas sortir mais aider sa mère aux tâches ménagères, et celles-ci commencent tôt le matin et s’avèrent lourdes mais la fille obéit à la mère toute puissante. Elle s’évade grâce à l’école et aux livres qu’elle dévore en cachette et qui lui apporteront la résilience.

Les coups marquent de bleus sa peau et, pourtant, personne ne semble les voir.

Et puis il y a les vacances et la découverte de l’Algérie, cet autre pays tellement différent. Là, l’adolescente maigre doit se faire laver, étriller au hammam où toute pudeur est abolie, ce que la mère terrorisante lui inculque par les coups.

La propreté obsède Vendredi qui ne veut pas que ses enfants soient de « sales arabes » ni que les poux colonisent leur chevelure frisée ce qui donne lieu à de véritables séances de torture au peigne à lentes.

L’adolescente se rebelle et pourtant, elle voit bien qu’en grandissant, elle ressemble à sa mère avec ses formes et sa « tête d’arabe »

« Je hais vendredi toutes les fois où je me renie pour lui obéir »

Un jour, enfin, elle quittera l’appartement HLM de l’impasse Verlaine.

Ce récit est une suite de fragments de vie, d’anecdotes, qui font entrer le lecteur de plain-pied dans l’intimité de cette relation mère fille brutale et sans tendresse. Le talent de Dalie Farah évite l’écueil du pathos et accomplit la prouesse de raconter cette violence quotidienne avec humour et dérision.

Ce récit est raconté d’une plume vive et authentique. Un premier roman étonnant.



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Impasse Verlaine

L’histoire de Vendredi est racontée par sa fille: son enfance dans les montagnes algériennes, son caractère libre et bien trempé, les brimades dont elle est forcément la victime, son mariage, son arrivée en France et particulièrement à Clermont-Ferrand.

La petite (dont on ne saura jamais le prénom) vit et grandit vite, elle qui est la «secrétaire» et l’aide-ménagère de sa mère. Le besoin de liberté et d’émancipation se heurte aux traditions, à la bienséance, à la rudesse et à la violence de ses parents. Les respecter et les aimer malgré tout, user de stratagèmes pour partir en sortie scolaire ou participer à un concours d’éloquence…

Dalie Farah livre un premier roman à la fois dur et tendre sur les rapports parfois compliqués entre une fille et sa mère.
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Impasse Verlaine

Un très beau premier roman sur une relation mère fille aussi forte que dure.

Vendredi arrive en France avec un mari qu'elle n'a pas choisi. Elle arrive dans un pays et un mode de vie qu'elle n'a pas choisi non plus. Elle s'adapte tant bien que mal.

Son histoire est racontée par sa fille. Cette fille qu'elle a aimé quelquefois, qu'elle a battu souvent tout en voulant très fort qu' elle réussisse, tout en étant fière d'elle.



Cette fille que les livres ont sauvé et qui lui ont permis de partir de chez elle.

Un récit poignant où se mêlent la violence des actes sans apitoiements et une écriture pleine de poésie. Une plume singulière et une belle promesse pour les romans à venir.
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Impasse Verlaine

L'enfance de la mère et l'enfance de la fille. Les éducations qui se confondent au creux d'un héritage familial difficile. le bonheur s'illumine quelques courts instants et s'éteint aussitôt pour que la cruauté rayonne de son plus bel éclat. « Elle » a quitté son pays par l'injustice du sort. Déjà lecteurs avons le souffle coupé en chuchotant les descriptions de l'existence de Vendredi. Et dire que ce ne n'était que le début de cette lecture poignante.



Le ventre se tord ensuite et davantage, d'avoir l'impression d'écouter les pensées de la descendance de Djema. L'impasse Verlaine aussi poétique soit-elle de nom, n'aspire en rien à la douceur dont la fille souhaiterai et s'imagine sans relâche pour ne pas sombrer. Juste un peu de douceur pour couvrir les cicatrices. L'âme en a pris un sacré coup et elle reste quand même debout.



De ce livre, il en est personnellement ressorti un rappel bref de quelques détails mais néanmoins important de faits historiques coloniaux. L'impact, la nostalgie, le déchirement lors d'un adieu. Également la différence quelque part, dans le monde, d'être « née au féminin ». le destin, le choix d'être mère qui n'est pas inné à chacune. La maltraitante ignorée qui dévient malheureusement une habitude au milieu de personnes conscientes des actes en question.



Tous ces sentiments naturels enfouis et contradictoires qui rongent jusqu'à ne plus vraiment savoir. La haine, la passion, le culte d'une figure maternelle indomptable. L'identité que l'on ne peut définitivement pas renier. Et puis ce style d'écriture ! À la fois élégant et brutal, emprunt de poésie. La manière dont Dalie Farah manie la langue, les mots et expressions est simplement merveilleux ! Un moment littéraire marquant !
Lien : https://www.instagram.com/so..
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Impasse Verlaine

J'ai trouvé ce roman magnifique, grâce à une histoire violente mais belle ainsi qu'au style d'écriture poétique et touchant. Les moments de vie décrits qui sont souvent brutaux, tout en étant retranscrits d'une manière légère, et et pleine d'espoir par la fille de Vendredi qui est la narratrice. On se figure très bien le décor ainsi que les émotions des deux femmes, dont la relation est mêlée d'amour et de haine, de sorte à plonger dans ce récit très fort.

L'agencement du roman est aussi intéressant : on lit des bribes de vie, pas nécessairement dans l'ordre chronologique puisque l'auteure les classe plutôt en fonction des thématiques abordées (comme l'école, la violence, l'Algérie, la petite sœur).

En somme, je recommande vivement cet ouvrage !
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