AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de David Fisher (24)


"Le plus drôle, à mon avis, pour nous, m'expliquait-il, c'est de nous montrer vraiment affectueux envers des gens qui sont allergiques aux chats. C'est tordant, c'est à mourir de rire. Tu comprends, nous nous apercevons tout de suite quand quelqu'un qui nous est allergique entre dans une pièce : c'est une sorte de quinzième sens. Il n'y a rien de plus drôle que de sauter sur eux et de les voir faire des efforts désespérés pour éviter de nous toucher." Cette pensée lui arracha un miaulement. "Plus ils se donnent du mal pour nous éviter, plus le défi est grand. Parfois, ça demande un débordement d'affection : mais c'est si extraordinairement satisfaisant de voir quelqu'un se mettre à larmoyer, puis de l'écouter commencer à souffler et éternuer... C'est à ce moment-là que nous les ignorons complètement."
Commenter  J’apprécie          380
Ce soir-là, il me révéla ce que font les chats quand on les laisse seuls à la maison.
"Il y a des années, expliqua-t-il, c'était si simple... Nous dormions un moment, nous faisions un tour dans la maison, nous mangions quand il y avait quelque chose à grignoter et puis nous faisions de nouveau un somme. Si les chats aiment tant dormir, tu sais, c'est parce que nous faisons des rêves merveilleux. Dans nos rêves, nous sommes libres de jouer partout où nous en avons envie, nous ne risquons jamais rien. Nous rêvons parfois qu'au printemps nous courons dans des champs d'herbe à chat ou bien que nous tournons en rond indéfiniment en cherchant à attraper une queue longue d'un kilomètre. Evidemment, ces rêves sont si épuisants que nous devons dormir encore un peu. Alors nous recommençons à rêver.
Commenter  J’apprécie          300
"Miaou..." supplia Bombard. Il traversa prestement la pièce pour venir me rejoindre et se frotter contre ma jambe d'une manière à la fois sensuelle et soumise.
"Pas maintenant, répondis-je avec énergie.
-Miaaaoouu", répéta-t-il. C'était un cri poignant qui montait des profondeurs de son estomac vide.
Je le regardai et, en articulant avec soin, déclarai : "Une seconde, s'il te plaît." Je m'acharnai sur mon noeud de cravate pour lui signifier que seules les règles d'un comportement civilisé étaient acceptées.
Baissant d'un ton, il gémit encore une fois : "Miaaaoouu..."
Je m'arrêtai, les mains autour de mon cou, et d'un regard lui imposait le silence. Il attendit. "Tu ne comprends donc pas le français? demandai-je. J'ai dit pas maintenant.
- Et moi je dis maaaiinntenant", dit Bombard. Et cet instant marqua à jamais l'écroulement de l'univers douillet que j'avais connu jusque-là.
Commenter  J’apprécie          170
La différence sans doute la plus significative entre le français et le caudal, , c'est que, si le français sert à exprimer des pensées et des idées, on utilise le caudal pour communiquer des sentiments. D'ailleurs, on appelle souvent le caudal le “langage des sentiments”. Il paraît qu'il y a des dizaines de milliers
d'années, les humains avaient une queue. Mais même en ce temps-là, ils voulaient dissimuler leurs sentiments : on inventa donc des vêtements essentiellement pour couvrir leur queue. Et, peu à peu, ces queues disparurent.
Commenter  J’apprécie          90
Le berger était incapable de se rappeler l'homme qui avait tué sa compagne, il ne ressentait que la douleur profonde occasionnée par cette odeur. Son esprit ne pouvait établir tous les relais nécessaires pour aboutir à l'idée de vengeance, mais le chien savait d'une manière absolue que l'ennemi était là et qu'il devait mourir. Sans cesser d'aiguiser leur perception de cette odeur familière et qui se déplaçait constamment, les chiens continuaient à se rapprocher de Thomas et Larry Hardman.
Commenter  J’apprécie          60
Si les chats aiment tant dormir,c'est parce que nous faisons des rêves merveilleux. Dans nos rêves, nous sommes libres de jouer partout où nous en avons envie, nous ne risquons jamais rien.
Commenter  J’apprécie          60
Alice posa sa main sur mon épaule.
"David, fit-elle avec douceur, les chats ne parlent pas."
Je me secouai. Des gouttes de sueur ruisselaient sur mon visage. Je savais pertinemment ce qu'il était en train de faire.
"Celui-ci parle, insistai-je entre mes dents serrées. Il fait exprès de ne rien dire. Il cherche simplement à me faire passer pour un menteur. Très bien, fis-je, capitulant. Tu as gagné. Tu peux avoir la pizza... celle aux anchois. Tu n'as qu'à le demander. A voix haute." Le silence était assourdissant. "J'attends", dis-je en tapotant du pied sur la moquette.
Je crus l'entendre rire intérieurement.
Commenter  J’apprécie          50
L'amour n'est pas aussi compliqué que les humains veulent le faire croire. Si tu dois te demander : Est-ce que je suis amoureux ? alors tu ne l'es pas. C'est un peu comme l'élan. Ou bien il est là, ou bien il n'est pas là. Pour nous, l'amour était là. Nous pouvions rester des heures à sentir chacun la présence de l'autre. Je l'aimais, je le savais.
Commenter  J’apprécie          20
C'est ma mère qui nous apprit à nous conduire avec les humains. Il y a les bons et il y a les méchants, mais au bout du compte ce sont tous des humains.
Commenter  J’apprécie          20
" Bien sûr, reprit-il, nous venions de cours d'immeubles différentes, mais ça n'avait pas d'importance. Nous savions qu'il y avait entre nous quelque chose de spécial. Chaque fois que je la voyais, je me mettais à saliver et ma queue se dressait toute droite. C'était parfait : jamais entre nous la moindre remarque désobligeante. Cela s'est poursuivi comme ça pendant des mois, et puis ... " - il me regarda tristement - " ... et puis l'automne est arrivé : tu t'es mis à fermer les volets. Nous avons dû cesser de nous voir. Lorsque le printemps est revenu, elle avait disparu. Nous ne nous sommes jamais revus. "
Je le regardai. Je perçus une profondeur de sentiment dont jamais auparavant je n'avais soupçonné l'existence. Je ne me doutais pas qu'il était capable d'une émotion aussi profonde à propos d'autre chose que de la nourriture. L'histoire me semblait si triste : un vrai film de Rohmer. Deux amants séparés par un abîme, et que jamais le destin ne réunira.
Commenter  J’apprécie          10
- A vrai dire, reprit-il, je n'ai pas envie de voyager ce week-end. Vous devriez peut-être rester à Paris." Nous nous dévisageâmes un instant, le regard fixe. Je ne savais pas quoi faire. Dans ma colère, je levai la main pour le frapper : heureusement, je me retins. Même lui n'allait pas faire de moi un bourreau de chat. J'entendais Alice qui allait et venait dans la chambre. "Bon, lançai-je, tu as gagné. Nous resterons à Paris. Mais boucle-la."
Il sortit de la salle de bains en trottinant gaiement.
Alice était à moitié habillée quand je revins dans la chambre. "Qu'Est-ce que tu fais, AL ?" demandai-je avec prudence.
Elle continuait à s'habiller. "A qui parlais-tu là-bas, David ?
- Je ne parlais pas...
- Je t'ai entendu, riposta-t-elle, comme si j'avais trahi sa confiance. Je t'ai entendu parler." Elle était très belle quand elle était en colère, ses joues rougissaient de façon délicieuse.
Il me fallait réfléchir vite. La seule chose que je ne pouvais pas avouer, c'était que je discutais avec Bombard. Cela ferait repartir toute l'histoire. Evidemment, je ne pouvais pas lui dire non plus que ce n'était pas à Bombard que je m'adressais : elle croirait alors que je recommençais à parler tout seul. Il n'y avait qu'une étroite issue à pareille situation et je m'y engouffrai : nier totalement.
Commenter  J’apprécie          10
Quand ils pensaient à moi ? Etait-ce vraiment possible ? Comme tout propriétaire de chat, je posais beaucoup de questions : Mes chats pensent-ils ? Ont-ils des souvenirs ? Peuvent-ils concevoir des idées ? M'aiment-ils ? Je veux dire : m'aiment-ils vraiment ? Et si leur personnalité s'incarnait sous une forme humaine, est-ce que moi je les aimerais ?
Mais je n'avais jamais espéré trouver une réponse à mes interrogations.
Scotché dans mon fauteuil, je commençais tout juste à entrevoir l'énormité de ce qui était en train de se passer dans mon salon : j'avais une conversation avec mon chat. Bombard avait à jamais changé la nature des relations entre l'homme et l'animal. Un nouveau monde s'ouvrait à moi.
Commenter  J’apprécie          10
Les chats ne pensent pas. Ils sentent.
Commenter  J’apprécie          10
Quand un humain veut menacer un de ses semblables du sort le plus terrible qui peut le frapper, qu'est-ce qu'il dit ? Il lui promet une vie de chien.
Commenter  J’apprécie          10
Les animaux ne font pas un monde des choses du sexe. Nous n'écrivons pas des livres là-dessus. Nous ne lisons pas ce qui a été publié sur le sujet. Nous ne chantons pas je chansons qui parlent de ça. Nous ne regardons pas de films ni d'émissions de télé qui en traitent.
Commenter  J’apprécie          10
L'idée me vint un soir que, s'il parlait si correctement le français, j'ignorais tout de sa langue. A ma demande, il entreprit donc de m'enseigner le langage caudal. Evidemment, c'était théorique puisqu'il me manquait l'équipement de base. Mais cela me fascina d'apprendre que le caudal figure parmi les langues les plus anciennes et qu'on avait découvert sur les parois des grottes en Mésopotamie des hiéroglyphes montrant des chats utilisant une langue remarquablement similaire au caudal moderne. Plus significatif encore, il me le rappela fièrement : alors qu'il n'existe pas encore de langage universel permettant à des gens de différentes parties du monde de communiquer sans le truchement d'un interprète, voilà des milliers d'années que des chats de toutes races et venant des quatre coins de la terre peuvent se comprendre sans difficulté. Même si, ajouta-t-il, certains chats européens, notamment des italiens, avaient tendance aussi à parler avec leurs oreilles.
" La différence sans doute la plus significative entre le français et le caudal, expliqua-t-il patiemment, c'est que si le français sert à exprimer des pensées et des idées, on utilise le caudal pour communiquer des sentiments. D'ailleurs, on appelle souvent le caudal le "langage des sentiments". Il paraît qu'il y a des dizaines de milliers d'années, les humains avaient une queue. Mais même en ce temps-là, ils voulaient dissimuler leurs sentiments : on inventa donc des vêtements essentiellement pour couvrir leur queue. Et, peu à peu, ces queues disparurent. "
Commenter  J’apprécie          00
Ma famille ignorait purement et simplement ma transformation : elle acceptait loyalement toutes les choses étranges que je faisais comme si c'était un comportement normal. Je me demandais parfois : " Si je m'étais bel et bien métamorphosé en chat, les membres de ma famille feraient-ils plus que me féliciter sur le choix de mon pelage ? "
Rien de tout cela ne comptait pour moi, absolument rien. Pas davantage la disparition de ma vie d'antan, de mes amis ou de ma maîtresse. Ma vie toute entière tournait maintenant autour de ces conversations que j'avais chaque soir avec Bombard. Manifestement, notre vie commune ne ressemblait en rien à ce qu'elle était jadis. Je n'étais pas plus son maître qu'il n'était mon animal de compagnie. Nous vivions maintenant presque sur un pied d'égalité (même si, comme il se plaisait à me le rappeler, il avait deux pieds de plus que moi) : je répondais à ses exigences et à ses désirs tandis qu'il me guidait à travers cet univers nouveau.
Est-ce que je l'aimais encore ? Pas comme autrefois. Ce chat, ce Bombard avait disparu. Je l'avais aimé égoïstement, projetant sur lui mes pensées, créant le chat que je voulais qu'il fût. Dans ma pensée, ce chat sans moi était désemparé, vulnérable et j'étais son protecteur. Aujourd'hui, je connaissais sa vérité. Est-ce que je l'aimais ? Plus que l'amour, c'était du respect que j'avais pour lui.
Commenter  J’apprécie          00
La pluie tambourinait sur les vitres, en parfait harmonie avec la conclusion de Bombard : " Chaque matin, le méchant Kurioski émergeait de ses appartements. Il essuyait son glaive et déclarait que justice était faite, que le Grand Noir n'était plus : il ne pouvait en effet risquer de voir les serviteurs mettre en doute sa détermination. La nuit suivante pourtant, derrière les portes soigneusement verrouillées, on pouvait encore entendre le Grand Noir dans la chambre de Kurioski. Au bout de la neuvième nuit, la nouvelle se répandit dans toutes la Russie qu'il existait un chat qui avait vécu neuf vies. Kurioski eut terriblement peur de voir ces gens superstitieux se soulever contre lui. Ainsi naquit la légende qui veut que les chats vivent neuf vies.
" Le tsar, cependant, rentrait ventre à terre à Moscou pour sauver son ami bien-aimé. Hélas ! dans les montagnes, les neiges de l'hiver lui barrèrent la route. Et Kurioski finit par tuer le chat.
" Le tsar mourut donc, le cœur brisé, mais Kurioski ne tarda pas à disparaître dans la vague qui déferlait sur le Russie : ce fut alors le début dans ce pays de conflits qui ont persisté jusqu'à notre époque. Voilà pourquoi on croit à tout jamais que le mystérieux chat noir apporte la malchance avec lui. "
Commenter  J’apprécie          00
"Une fois, finit-il par dire, juste une fois. Elle habitait le pâté de maisons, tu sais, l'appartement avec la terrasse." Plusieurs des immeubles de la rue de Tournon avaient de grandes terrasses qui donnaient sur la cour. Le mien n'était pas de ceux-là. "Elle se postait sur le rebord de la fenêtre", poursuivit-il. Je sus que dans son esprit, il la revoyait. " Si je me blottissais dans le coin derrière le carreau, nous pouvions nous apercevoir. Il n'y avait rien entre nous : nous n'avons jamais pu nous rencontrer.
" C'était une chatte persane, ce que nous appelons une Ali. Quand la brise soufflait de mon côté, je pouvais humer son odeur. Elle avait le superbe parfum d'un bac à sciure tout propre. C'était une brune naturelle. Ella avait de longues griffes fines, de grandes oreilles toujours en alerte et le plus mignon museau du monde. Et sa queue ... Elle avait une longue queue d'une forme parfaite, qui paraissait interminable. J'aurais voulu que tu voies la façon dont elle était capable de sauter pour attraper des insectes d'un coup de dents. Elle était si gracieuse... " Sa voix s'éteignit à l'évocation de ces souvenirs.
J'entendis sans doute plus ses sentiments que ses mots. " Ca me rappelle Alice ", dis-je.
Cette comparaison n'avait pas dû lui plaire, car il me lança : " Alice pourrait sauter pendant une année entière qu'elle n'arriverait pas à attraper un insecte. "
J'ignorai cette insulte et demandai : " Mais tu n'étais jamais avec elle. Comment pouvais-tu être si sûr de l'aimer ? "
Il roula sur le dos, tournant d'abord la tête de côté puis laissant le reste de son corps suivre le mouvement. Il me regarda et m'expliqua : "L'amour n'est pas aussi compliqué que les humains veulent le faire croire. Si tu dois te demander : Est-ce que je suis amoureux ? alors tu ne l'es pas. C'est un peu comme l'élan. Ou bien il est là, ou bien il n'est pas là. Pour nous, l'amour était là. Nous pouvions rester des heures à sentir chacun la présence de l'autre. Je l'aimais, je le savais. Crois-moi , je lui aurais volontiers gratté le dos. "
J'avais du mal à croire que tout cela s'était passé sous mes yeux et que je n'en avais jamais rien su.
Commenter  J’apprécie          00
Après trois nuits de ce froid silence, Bombard n'y tint plus. Je lisais un polar quand il s'éclaircit la voix et demanda : "Tu sais pourquoi le paon ne voulait pas parler ?" (...) "Je ne suis pas encore prêt à parler à quelqu'un d'autre", dit-il d'une voix douce. Il se tourna vers moi. "Pendant plus de cinq mille ans, aucun chat n'a jamais rompu le voeu de silence."
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de David Fisher (75)Voir plus

Quiz Voir plus

Paysage : Villes

Tolède. Ce peintre né en Grèce l'a quittée à vingt-cinq ans puis a travaillé près du Titien à Venise pour ensuite gagner l'Espagne et rejoindre Tolède où il réalise cette extraordinaire "Vue de Tolède" une des première représentation urbaine se réclamant comme telle (1597/99) :

B. E. Murillo
El Greco

10 questions
1 lecteurs ont répondu
Thèmes : peinture , histoire de l'art , littérature , classicisme , impressionnisme , paysagismeCréer un quiz sur cet auteur

{* *}