Théâtre
Matthieu GALEY,
Robert KANTERS, Pierre MARCABRU, Gilles SANDIER débatent des
pièces de théâtre suivantes :
- "Guerre et Paix au
café Sneffle", de
Rémo FORLANI (Théâtre
La Bruyère)
- "Tchao", de Jacques-Henri DUVAL, mis en scène par Marc-Gilbert SAUVAGEON (Théâtre Saint Georges)
- "L'Infame", écrit et mis en scène par
Roger PLANCHON (Théâtre de la Cité de...
C'est moche de voir, à neuf ans, sa mère verser de grosses grosses larmes ...
- Pourquoi écrivez-vous en vers ?
- Plus facile. Une rime pousse l'autre.
- Ne pensez-vous pas que c'est démodé d'écrire en vers ?
- Écrire est démodé.
- Est-ce que c'est très difficile d'écrire en vers ?
- Pour Corneille et moi, non.
- Pourquoi écrivez-vous ?
- Pour faire caguer La Douleur.
- La Douleur ? ...
...quant à nous deux, c'est fini l'aventure.
Maintenant il faut que je fasse mon métier de lycéen et toi ton métier de canard.
Les deux plus beaux métiers du monde, mon vieux bout de sucre !
COIN !
Nous étions en amour.
C’était un des gardiens qui l’a découvert. Un gardien boiteux, pas loin de l’âge où il arrêterait de circuler autour des tombes pour en occuper une. Un gardien qui me lançait à l’occasion des petits morceaux de son frichti de gardien qu’il transportait dans une sorte de boîte à lait carrée. Il nous a vus faire comme je viens de dire et il a ri coquinement.
L’autre, le Martial, un fossoyeur qui mangeait des cerises qu’il sortait d’un sac en papier, nous a regardés. Il n’a pas ri, lui. Il a été profond.
- Qu’ils en profitent, qu’ils en profitent les lascars. Qu’ils s’y roulent sur cette bon sang de terre. Qu’ils s’y roulent tant qu’ils sont dessus. Parce que, quand ils seront dessous…
Et le fossoyeur a craché un noyau de cerise bigarreau. Comme les philosophes qui savent que tout est poussière crachent leurs noyaux de cerise. Mélancoliquement.
En vérité, le chat est un animal très très antipathique. Mauvais, sournois, vicieux, jamais obéissant, capable de tout. Alors pourquoi on l'aime autant ?
Finette : "De temps en temps, la nuit, je sors et je hurle à la lune. Ça n'a aucune utilité. Mais ça fait sauvage."
Il s'uffit d'être vivant pour savoir avoir peur. D'emblée, sans apprentissage.
Ayant avalé avec gloutonnerie pas mal de livres sur la peinture que m'avait révélés JeanJean, ayant été rôder sur ses conseils dans des musées, des expositions, j'avais découvert combien l'art c'était encore mieux que je me le figurais. Et combien c'était raffiné, gratifiant d'être un Matisse, un Dufy, un Derain, un Vlaminck plutôt que cimentier comme mon père, marchand de minestrone comme Monsieur Pipolina ou tapissier ou ébéniste ou flic ou fonctionnaire ou d'exercer n'importe lequel des métiers sans éclat, sans mystère et exténuants et peu payés que le commun des mortels exerçait.
C'était réglé. Je serais un grand peintre et rien d'autre.
Mais quel grand peintre ? (p. 88)
Le bonheur ça existe aussi sûrement que le malheur.
Le bonheur c'est de la succulence à l'état pur.
Ça fait de la chaleur partout.
Madame Blin était si âgée qu'elle n'avait plus d'âge. Mademoiselle Nicole avait l'âge d'être la fille de Madame Blin. Elles n'étaient ni mère ni fille. Elles étaient mères-à-chats.