Citations de David Payne (29)
« Un jour tu es un gamin en culottes courtes, le lendemain tu te réveilles adulte et père de famille. Tu te frottes les yeux, et quand tu les rouvres, c’est tes enfants qui ont fait des enfants à leur tour, et tu te retrouves avec un chenapan de petit-fils, et tu sais, Joey fiston, tu n’as rien vu passer, les choses te tombent dessus comme ça, mon petit gars, le temps de faire ouf. »
Entre avril et ce matin de septembre, à l'aéroport, il avait découvert que sous les fondations de la maison que nous appelons la vie, il y a plusieurs niveaux souterrains dont on ne soupçonne pas l'existence, et plus bas, encore plusieurs autres.
Aux chiottes, la vérité. La vérité est surestimée. (p.183)
Mais j'ai vu la même chose se reproduire trop souvent — le mariage, c'est comme l'alcool, il fait seulement ressortir ce qui était déjà là… alors un beau jour, après tout ce que vous avez tenté, toute l'aide que vous avez essayé d'apporter, vous vous réveillez le matin en sachant que rien n'a changé, que rien ne changera. La situation s'est tellement dégradée que vous avez perdu le loisir de vous interroger sur les responsabilités. Il ne vous reste plus qu'à apprendre à sauver ce qui peut l'être encore — vos enfants et vous-même.
Il s'agit de l'histoire d'un homme et d'une femme se retrouvant après plusieurs années de séparation dans une demeure familiale où s'est déroulée il y a deux siècles le drame de la vie de l'arrière arrière arrière grand-mère de la jeune femme. chapitre après chapitre, le puzzle se reconstitue. très bons moments de lecture.
Si tu oublies tout ce que j'ai pu te dire, souviens-toi au moins de ceci : pour aimer quelqu'un, on n'est pas obligé de sombrer avec lui. Non, Joey, tu peux montrer les gilets de sauvetage, attendre jusqu'au dernier moment, te mettre à genoux et supplier s'il le faut, mais quand vient l'instant fatal, s'il continue de chanter et de danser, ou si la fantaisie lui prend de rester à bord, sous le drapeau, ou ce que je sais, saute, fiston, saute, et nage pour sauver ta vie, sans regarder en arrière, parce que, quoi que tu doives à quelqu'un en ce monde, Joey, ce ne peut être ta vie, Joey, jamais, pour personne, pas même à ta famille.
... même si l'amour n'était pas assez fort pour empêcher notre monde de se briser, il donnait de l'éclat aux morceaux brisés.
Nos péchés en tant que parents sont évidents, mais qu dira jamais la tyrannie des enfants ?
Il est rare, l'amour véritable, peu répandu : c'est le couronnement, pas le point de départ ; l'amour est une conclusion, pas un début.
C'est ça, la vie, la forêt où nous sommes perdus mais dont aucun chemin n'est le fruit du hasard et tous mènent à un seul terme, en ligne droite ou après mille détours, vite ou lentement, et ce terme, c'est soi-même.
...encore une chose qu'il était trop jeune pour comprendre : qu'il vaut mieux faire semblant, parfois, parce que c'est encore pire, pour des parents, de savoir que leur tristesse nous rend triste.
Et lorsqu'on a eu la grâce ou la chance avec soi toute sa vie, si un jour au réveil on se rend compte que la magie ne fonctionne plus, on est quoi ?
Lorsque votre participation est considérée comme un ingérence et vote tolérance comme une preuve d'indifférence, vous n'avez plus une très grande marge de manœuvre.
Pour la première fois de sa vie, Joe Madden se soumet à une force supérieure et, dans sa soumission,pour la première fois il se sent libre.
...j'ai appris ceci : on croit parfois qu'on a la grâce avec soi pour toujours, et puis un jour on saute pour marquer un panier, ainsi qu'on l'a déjà fait vingt mille fois, mais on ne retombe pas exactement comme d'habitude, et là, en l'espace d'une fraction de seconde, c'est terminé, la grâce vous est reprise. Vous vous écrasez dans le monde où a toujours vécu le commun des mortels, et quand on a été si longtemps un astronaute, bénéficiant d'un statut particulier, il n'est pas facile de se découvrir un goût pour les vols en classe touriste. Non aucune grâce n'est jamais acquise, et croire que quelqu'un la possède définitivement est une grossière erreur.
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J'aime cet homme, oh ! oui, mais j'enfonce lépée jusqu'à la garde et ne fais rien pour le soulager. C'est dur, d'aimer les hommes, mais il faut dresser ceux que l'on garde.
[...] Ray avait dit vrai: l'intimité est une porte que l'on ouvre ou que l'on laisse close. Ce qui importe, c'est de l'ouvrir, non à qui on l'ouvre.
Joe éprouve ce même sentiment qui l'a poursuivi sa vie entière -la conviction que toute dispute est viciée et que la victoire laisse un arrière-goût aussi amer que la défaite (p. 227).
La vie est comme un jouet auquel on s'accroche de toutes ses forces, et un jour on se réveille en ayant oublié qu'on en a besoin. On le lâche et quand on finit par le retrouver dans le coffre à jouets, tout abîmé, souillé et plein de poussière, on se demande pourquoi on l'aimait tellement.
J'étais là, déchiré, incapable de savoir de qui me faisait le plus peur, la choisir elle ou la perdre. Et si une autre vie, plus authentique, s'offrait à moi telle une voie royale que je risquais de manquer si je prenais ce chemin de traverse ? Que faut-il faire lorsque l'on ignore la direction que doit prendre sa vie, lorsque l'on ne sait ni ce que l'on veut ni ce à quoi l'on croit, mais que l'on est contraint de faire un choix immédiat ?