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Critiques de Deborah Levy (200)
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Ce que je ne veux pas savoir

Dans cette trilogie, Déborah Levy raconte sa vie. Une enfance partagée entre Afrique du Sud et Angleterre. Déborah est née en plein apartheid; son père, membre de l'African National Congress, a été emprisonné 5 ans. Un temps confiée à sa tante, à la libération du père, la famille s'exile, à Londres. Ces premières années de vie ont forgé la conscience, le désir d'émancipation et l’engagement humaniste de l’auteure qui revient ici sur ses souvenirs, sur toutes ces choses sur lesquelles a fermé les yeux pour avancer, ce sur quoi elle ne voulait rien savoir, si ce n’est sa volonté de devenir écrivaine.



Lire ces pages m’a laissé une impression de flottement très désagréable. La première partie faite de citations féministes et de digressions diverses ne m’a pas accrochée du tout. Le seconde partie consacrée à l’adolescence de Déborah en Angleterre est à peine plus structurée mais heureusement émaillée d’interrogations existentielles non dénuées d’intérêt.



Le ton distant, le parti du détachement contribuant à l’ennui, j’ai été ravie de tourner la dernière page. J’avais pourtant lu des avis excellents, et le prix Fémina étranger 2020 auréolant les deux premiers volumes de ce triptyque était engageant mais force est constater que le rendez-vous est manqué, c’est beaucoup trop dispersé pour moi.
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Etat des lieux

Je suis allée au bout de la trilogie mais j'avoue être passée à côté. Je n'ai pas trouvé d'intérêt à ce troisième volet, encore moins qu'aux autres peut-être. Suivre l'auteure dans ses pérégrinations parisiennes, lire ses jugements (même bienveillants) sur ses amis n'a pas trouvé écho en moi.
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Le Coût de la vie

On m'avait dit, tu verras, ce roman, il est pour toi. Visiblement, il ne suffit pas de me raconter des histoires de quadra ou quinqua fuyant un mariage pour me séduire. J'ai un peu plus aimé cet opus par rapport au précédent, il y a de belles phrases importantes mais ce n'est sans doute pas assez développé pour me plaire, ce qui n'enlève rien à ses qualités. Je vais tout de même poursuivre la trilogie.
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Etat des lieux

L’héroïne va avoir 60 ans et elle avoue être mélancolique. L’échec de son mariage, le départ de sa dernière fille, son prochain anniversaire la mettent face à sa solitude. La liberté a peut être un prix amer. Son meilleur ami ne cesse de lui conseiller de se trouver quelqu’un. Las ! Les hommes croisés sont maladroits, déjà engagés ou carrément misogynes (la rencontre lors d’une fête avec un écrivain désagréable est un des grands moments du livre).

L’auteur alterne la légèreté des moments de vie à la tristesse du temps qui passe.

Comme dans les précédents livres de Delphine Lévy c’est souvent drôle y compris lorsque l’auteur se moque un peu d’elle même. Elle presse des oranges pour ses filles qui rêvent d’une bière bien fraîche, elle présente une jeune femme à son meilleur ami sans anticiper les conséquences, elle jette par erreur les cadeaux d’anniversaire qu’elle avait pris grand soin de choisir pour une amie.

Rien n’a vraiment d’importance et tout en a.

Les hommes en prennent un peu pour leur grade, le modèle patriarcal est dénoncé. Les hommes quittent leur femmes pour d’autres plus jeunes et l’inverse n’arrive presque jamais. L’héroïne, double de l’auteur, se met à rêver d’une maison qu’elle n’achètera jamais. La maison à Hydra louée pour l’été en est pourtant un exemple presque parfait mais elle s’effrite lentement comme une analogie avec la vie.

Pas de mode d’emploi donc. La lucidité est la blessure la plus proche du soleil, écrivait René Char. Delphine Lévy est d’une rare lucidité mais elle plonge dans la mer pour ne pas se brûler.

Essentiel tout simplement.
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Etat des lieux

Curieuse autobiographie que la trilogie de Deborah Levy !

Aucun récit linéaire ou agrémenté des obligatoires retours en arrière, mais un « flux de conscience » où se mêlent les détails du quotidien, les considérations philosophiques ou littéraires, le noble et le prosaïque, alliés par la seule fantaisie de l’auteur, par ses associations d’idées originales, drôles ou inattendues, qui reflètent les atouts chatoyants de sa riche personnalité.

Après avoir évoqué de façon sensible et émouvante son enfance en Afrique du Sud du temps de l’apartheid et son déracinement en Angleterre dans le premier tome, puis les difficiles suites matérielles de son divorce dans Le coût de la vie, elle aborde dans ce dernier tome, État des lieux, une sorte de bilan de sa vie, à l’approche de la soixantaine, ses rêves et ses regrets récurrents, les mille lieux d’où lui vient l’inspiration, au cours de congrès ou résidences littéraires soit à Bombay, soit à Paris, avec des incursions à Berlin ou en Grèce. On lui sait gré de planter des décors variés pour évoquer ses amitiés ou sa famille, car elle en oublie son désir obsessionnel et irréalisable de vivre dans « sa » maison idéale, si différente de son immeuble « en ruines » sur les collines londoniennes.

Passant avec humour du coq à l’âne, d’un achat d’impulsion (des chaussures de « caractère » !) à une bévue surprise (un cadeau à offrir jeté par mégarde à la poubelle), et d’une soirée mondaine à la complicité avec ses filles, elle dresse un portrait de la femme écrivain comme d’un être toujours indépendant mais hanté par la solitude, et rejoint ses modèles, Virginia Woolf (A Room of One’s own), Marguerite Duras, très souvent citée, Gertrude Stein ou même Elena Ferrante. Son féminisme assumé, avec ses risques et périls, lui permet de tracer une voie originale, oscillant entre le profond et le futile qui tissent le quotidien de nos vies, pour accompagner et enrichir nos moments de lecture complice.

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Etat des lieux

Allongée sur une falaise qui n’est autre que le langage lui-même, Rima a soif de silence. Elle rejette le trop plein des discours qui l'entourent, qu’ils soient médiatiques, politiques ou fictionnels. Son constat est sans équivoque : il y a trop de mots. Certes, ceux-ci la constituent et donnent consistance au monde, mais ils lui pèsent et la parasitent. Pourtant, le présent l’assaille, et dans les plis et interstices du réel, quelque chose s’allume, la falaise devient ville et Rima s’y engouffre. Un texte poétique court et dense, à l’écriture extrêmement maîtrisée. Au gré d’une rythmique entêtante, Marie Rousset nous invite à une réflexion sur le langage et par le langage. Un travail d’orfèvre, et une belle invitation à découvrir la poésie contemporaine.
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Le Coût de la vie



Ce petit livre est le second d’une trilogie autobiographique. Je n’ai pas lu le premier et je pense que cela n’enlève rien au propos. On plonge, en direct avec l’auteure dans le récit de sa transformation, suite à son divorce. La force du livre est d’aborder la réflexion par le concret : Le nouvel appartement plein d’inconvénients, la fierté et la difficulté de l’autonomie nécessaire, la joie que procure un vélo électrique, le regard des autres, les rencontres qui nourrissent et qui aident. Le point de vue de l’auteure sur elle-même, légèrement distancié, est plein d’humour. Cette phase de réapprentissage, de réappropriation de soi-même n’est pas facile mais pour autant, l’énergie est là et le désir d’être soi plus fort que tout. Un joli moment de lecture.

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Sous l'eau

Défi ABC 2021-2022



Sous l'eau a au moins un mérite: son décor. L'arrière-pays niçois, villa, piscine, place du village, un petit tour sur la Promenade , quelques palmiers, un peu de chaleur et des anglais en vacances. C'est déjà cela. Une intrigue ? Je n'irais pas jusque là, des personnages vaguement liés par les circonstances de la vie, (parler de secrets me semble une exagération), pas vraiment de surprise, lecture qui avance parce ce qu'on se dit que quelque chose va se passer (je vous rassure, je ne dévoilerai rien, si ce n'est qu'il n'y a pas grand chose à révéler). Cela fait un L, ni plus, ni moins.

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Le Coût de la vie

Tome 2 : « Le coût de la vie » : la cinquantaine, le mariage qui capote et le divorce qui s’ensuit... Puis, la vente de la maison dans laquelle les enfants ont grandi… Il faut trouver un appartement pas cher et donc petit, pas très confortable… Alors, aux grands maux les grands moyens : un vélo électrique pour se déplacer fera l’affaire. Et pour travailler, quelle solution trouver, quel lieu habiter ? C’est là que la prise de conscience arrive : le foyer pour tout le monde que l’on s’est efforcée de créer du mieux possible a fini par être un lieu où l’on ne s’est plus sentie chez soi. Il fallait remédier à cela, il fallait un lieu à soi, où être et où créer : un cabanon dans le jardin d’une copine serait l’espace où recouvrer sa liberté …

Une autre vie, un retour vers soi parce que soudain l’on se rend compte que dans le foyer que l’on voulait parfait, finalement, on s’est mise un peu entre parenthèses, on a voulu tellement bien faire pour les autres, tellement être parfaite qu’on s’est perdue au fil du temps…

Mais où aller? Que faire de soi ? S’il suffisait de peindre tous les murs en jaune pour y voir plus clair, ça se saurait ! Mais non, il faut trouver d’autres solutions !

Le cabanon en est une malgré les températures arctiques. Il suffit juste d’emporter l’essentiel : Apollinaire, Éluard, Plath et Dickinson, un ordi, quelques carnets… Le vélo électrique en est une autre : une forme de liberté, de risque, de cheveux dans le vent. Ce n’est pas à négliger, les cheveux dans le vent, quand les idées virent au noir. Un moyen d’évacuer la rage « en roue libre ». Vingt-cinq kilomètres/heure grâce à un moteur de deux cents watts, voilà comment le vélo devient « le personnage principal de ma vie. »

Dans ce tome 2, j’ai retrouvé ma copine vacillant dangereusement au bord du gouffre et qui, dans un sursaut de vie, un élan complètement fou, s’est aventurée dans le vaste monde, « traversant la frontière seule, … en sentant l’obscurité noire et bleutée, le hurlement des coyotes, le bruit des plantes », préférant tâtonner dans le noir plutôt que de suivre sagement une route bien tracée et trop éclairée. Il faut savoir prendre des risques, écouter ses désirs, arriver en retard avec des toiles d’araignée dans les oreilles et des insectes morts pendus aux sourcils (eh oui, c’est ça de travailler dans un cabanon!) Savoir ne pas être présentable.

C’est ça, savoir ne pas être présentable.

Et en faire une règle de vie !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Etat des lieux

Il s'agit du troisième et dernier tome de cette autobiographie vivante commencée par Ce que je ne veux pas savoir et le coût de la vie.

Difficile de raconter le propos et de présenter cette multitudes de bribes de vie, de ces liens tissés entre divers auteurs, vivants et morts. L'auteure continue à s'interroger sur la féminité, sur le rôle des femmes dans la vie réelle et dans la fiction.

Toutes les anecdotes respirent l' intelligence et l' humour, c'est un livre réjouissant.

J'aime particulièrement l'épisode des draps en soie couleur curcuma qui voyageront jusqu'en Inde ou celui de l'élaboration de la carte d'un restaurant qui a déjà à défaut d'un emplacement un nom prometteur, Girls & Women.

Et aussi le soir où elle imagine se faire passer pour Elena Ferrante ou un de ses personnages pour assister à une rencontre avec un auteur connu qui se révélera particulièrement odieux.

Le livre semble avoir été conçu avec une grande facilité, comme un collage de petits ( faux) extraits d'un journal intime. le travail d'orfèvre qui se cache derrière cette fluidité laisse songeur.

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Etat des lieux

UNE CHAMBRE A SOI



▶️Après «Ce que je ne veux pas savoir » et «Le coût de la vie», c’est ici le 3ème opus du récit autobiographique de Deborah Levy...

▶️Elle est désormais une écrivaine reconnue et traduite en plusieurs langues ; ses deux filles prennent leur envol et l’auteure, qui aborde la soixantaine, poursuit son travail d’introspection...

▶️Enfin émancipée des contraintes sociales imposées aux femmes en général (la bonne épouse, la mère attentive, etc..) et aux écrivaines en particulier (avoir une chambre à soi...), sereine et apaisée, elle fait l’état des lieux de ses possessions, du chemin parcouru et de ce qui lui reste à faire pour se réaliser pleinement - troquer son cabanon d’écriture pour une grande maison : «mon projet était la villa avec son grenadier, ses mimosas, sa cheminée en forme d’œuf d’autruche, la rivière et la barque appelée Sister Rosetta»...

▶️Le récit, séquencé ici par ses séjours à New-York, Mumbai, Paris, Berlin la Grèce et retour à Londres est l’occasion de convoquer les souvenirs de sa jeunesse au Cap, évoquer ses parents, ses filles, ses amis et de poursuivre sa réflexion sur son travail d’auteure et sur l’écriture...

▶️J’avoue être passé à côté de ce récit (comme des 2 précédents) - l’enchaînement des souvenirs et des digressions confinant à l’anecdotique..

▶️De beaux passages sur le métier d’écrire, le fait d’être fille et d’être mère : «ses enfants, si elle les aime, sont en elle, là où leur vie a commencé. Le simple fait décrire cette phrase est un mystère pour moi, alors, en éprouver la vérité, n’en parlons pas.»

▶️Une écriture délicate et poétique - un récit féministe (en mode) mineur mais un propos sincère, sensible et attachant...
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Ce que je ne veux pas savoir

Première partie d’une trilogie autobiographique, ce livre de l’écrivaine britannique est touchant par ses souvenirs d’enfance en Afrique du Sud. Sans en faire des tonnes, elle relie des traits entre les différents points que constitue sa psychologie intime entre besoin actuel de se retrouver, évocation d’une jeunesse innocente, racisme et luttes politiques, exil en Angleterre, divorce des parents… Le tout de manière suffisamment sensible pour en mesurer toute la sincérité.
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Etat des lieux

Dans ce troisième volume de son autobiographie, Deborah Levy s'interroge sur le patrimoine symbolique des femmes et le maintien de leurs désirs.
Lien : https://focus.levif.be/cult..
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Etat des lieux

L’autrice britannique publie « Etat des lieux », le dernier tome de son « autobiographie en mouvement », où elle inventorie ses biens imaginaires et s’interroge sur sa condition de femme écrivaine.
Lien : https://www.nouvelobs.com/ro..
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Ce que je ne veux pas savoir

J’ai trouvé une copine, comme je les aime, drôle, triste, sensible, folle de littérature, vaguement borderline, une fille vivante à la larme facile et au rire joyeux. Elle s’appelle Deborah Levy, elle est née en Afrique du Sud en 1959. Son père, universitaire juif d’origine polonaise et militant anti-apartheid a été emprisonné pendant cinq ans. C’est long cinq ans, surtout quand on ne comprend rien à ce monde d’adultes plutôt étrange et cruel ! La gamine en perd la voix. Plus rien ne sort. Plus tard, bien plus tard, elle la retrouvera, en devenant écrivaine et elle racontera comment était la vie, là-bas, à Johannesburg en 1964 : ségrégation, tensions raciales, antisémitisme puis son exil en Angleterre où elle est une étrangère.

Et à chaque fois, on y EST parce qu’il y a une telle vivacité dans l’évocation de ces temps difficiles que l’on a sans cesse l’impression de voir, de sentir, de respirer à ses côtés. Elle retrouve intacte la magie de son enfance  et elle nous communique de façon incroyable cette énergie qui est la sienne, son rapport sensuel au monde, la vérité de son expérience. Elle sait trouver le détail souvent drôle et terrible à la fois qui aura une folle puissance d’évocation : ici un perroquet, un bonhomme de neige, là une prise électrique. Une mosaïque d’instantanés qui surgissent à chaque phrase et qui jalonnent les moments charnières de son existence. Ça pulse, le rythme est soutenu, c’est une vie tourbillonnante, échevelée, fougueuse qui se traduit par des majuscules, des onomatopées, des points d’exclamation en grand nombre (tiens, ça me rappelle quelqu’un!!!)

D’autres voix sont convoquées : Virginia Woolf, Simone de Beauvoir, Marguerite Duras, des voix de femmes, d’amies, de proches, des voix d’autres copines avec lesquelles on vit, au quotidien. On ne les cite pas, non, on dialogue avec elles.

Deborah Levy ne veut pas savoir, elle n’est pas du côté de la connaissance mais plutôt de l’expérience, elle veut sentir, douter, changer de chemin, commettre des erreurs et recommencer. Tant pis si elle se plante, tant pis si elle a mal, après tout, la vie c’est se prendre des coups.

Il reste les escaliers roulants pour pleurer...

C’est une femme libre qui parle, une femme qui a su très vite que la littérature lui donnerait de la voix.  « Parler haut, ce n’est pas parler plus fort, c’est se sentir autorisé à énoncer un désir. On hésite toujours quand on désire quelque chose. » écrit-elle.

Je garde ce livre, là, sous la main, en cas de besoin comme on dit. Il saura à coup sûr remplacer les vitamines de l’hiver !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Ce que je ne veux pas savoir

D’où vient l’envie d’écrire ? Dans quelles mesures est-ce liée à la condition féminine ? À l’enfance ? C’est en retraçant une partie de son enfance en Afrique du Sud puis en Angleterre que Deborah Levy livre une partie de sa réponse. Une réponse qui prend la forme d’une réflexion à la fois complexe et riche sur le statut d’écrivaine, sur le rôle de l’enfance mais aussi sur les obstacles que l’autrice a pu rencontrer (notamment l’impact de l’apartheid sur sa famille). Le tout est parsemé de citations, de Virginia Woolf à Orson Welles. La traduction est de Céline Leroy.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Etat des lieux

Je crois bien avoir mis plus de la moitié du livre pour embarquer dans ce troisième tome des récits autobiographiques de Déborah Levy. C’est un peu triste après avoir tellement apprécié les deux premiers tomes, et surtout un peu long pour un petit 240 pages. J’aime bien son humour caustique et ses grands questionnements sur la féminité mais là, j’ai trouvé que ses obsessions pesaient lourds. Dites obsessions qui ressemblent à des draps de soie couleur curcuma ou bien des achats compulsifs d’articles usagés en prévision de l’achat de sa maison rêvée.

Ouf, heureusement, je retrouve mon autrice lorsqu’elle arrive à Paris et ensuite, sur une île grecque. Je crois que Déborah Levy est à son meilleur lorsqu’elle est en mouvement, lorsqu’elle sort de son Londres « ennuyeux » et qu’elle vit sa vie. Son questionnement sur la propriété physique ou intellectuelle est nécessaire et résonne fort à travers le constat que beaucoup trop de femmes sont locataires ou tributaires des hommes.

Elle utilise à bon escient des extraits d’auteures telles Duras, Beauvoir, Ferrante, Dickinson, etc. Son point de vue est féministe sage et sa quête immobilière n’est pas étrangère à ses réflexions. Son monde matériel est important et on sent son envie de s’en détacher mais c’est difficile. La vie et les événements se chargent de la guider.

Lecture plus ardue mais je ne regrette pas ma persévérance. Ce livre m’apporte encore beaucoup de discussions avec mes amies et je relis souvent des passages qui me font du bien. C’est bon signe, non?
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Le Coût de la vie

Deuxième volet de ce que Deborah Levy nomme « living autobiography », l’ensemble formant une œuvre littéraire intime et forte.



Une réflexion féministe ponctuée de nombreuses références littéraires ; Simone de Beauvoir, Marguerite Duras...



C’est la cinquantaine, et après son divorce, l’auteure aménage avec ses filles dans un petit appartement très modeste sur une colline au nord de Londres.



Les difficultés matérielles sont présentes. Se reconstruire est nécessaire, et grâce à la bienveillance d’une amie, elle continuera à écrire dans un « cabanon d’écriture » au fond d’un jardin qu’elle rejoint avec son compagnon de vélo électrique.

Un endroit à soi pour poursuivre son œuvre où passé et présent sont imbriqués.



Réminiscences et empathie. Un « bel argenté » et des perroquets. Un hommage à sa mère.

Ecouter ses sentiments et éprouver leurs ressentis.



« La liberté n’est jamais gratuite et quiconque a dû se battre pour être libre en connaît le coût ».



Le constat de la difficulté pour les femmes de se faire une place dans une société où le patriarcat est instauré.

« Les femmes ne sont pas censées éclipser les hommes dans un monde où le succès et le pouvoir leur sont destinés. »



Le chemin de vie d’une femme qui avance malgré les embûches et les normes sociétales.

Donner un sens à sa vie.



« La vie doit être comprise en regardant en arrière. Mais il ne faut pas oublier qu’elle doit être vécue en regardant vers l’avant ».



Un récit écrit avec réalisme, optimisme et humour, dans un style toujours élégant.



J’ai beaucoup aimé cette atmosphère. Une lecture qui m’a touchée et a trouvé sa résonance.

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Etat des lieux

Un vrai plaisir de retrouver la plume de Deborah Levy, vivante, énergique, personnelle. Elle s'apprête à quitter sa cabane chez Célia, séjourne à Paris, en Inde, en Grèce, fête ses soixante ans, laisse partir ses filles quasi adultes. Elle rêve d'une maison bien précise, sans avoir les moyens de l'acquérir, une maison qu'elle n'a pas trouvée de toute façin. "Mon seul projet était la villa avec le grenadier, ses mimosas, sa cheminée en forme d'oeuf d'autruche, la rivière et la barque appelée Sister Rosetta. Je n'avais pas de plan B alors que dans la vie il faut toujours un plan B."



Plein de détails sympathiques, de réflexions. Elle m'a fait noter la lecture de Le cornet acoustique de Leonora Carrington, mais, coïncidence, je me suis aperçue juste après que je l'avais déjà lu et aimé! Si le coeur vous en dit...



Quoi donc? Ah oui, au passage, au sujet des traductions :



"Je savais que ces traductrices et traducteurs talentueux ne créaient pas tant un double de mon livre qu'ils ne lui offraient une nouvelle vie. Faire entendre sa voix dans ce vaste monde impressionnant était le but de l'écriture, l'unique but, même."
Lien : https://enlisantenvoyageant...
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Ce que je ne veux pas savoir

Retrouvant avec plaisir ce ton, j'ai (re)découvert une façon de mettre le lecteur tout de suite dans le bain, sans détails inutiles; là voici à Majorque (où, l'hiver il fait si froid!) en pleine interrogation. Puis elle évoque son enfance en Afrique du sud, son 'exil' en Angleterre. C'est à découvrir tout seul, je n'en dis rien, volontairement.



"Ce printemps là, à Majorque, alors que la vie était très compliquée et que je ne voyais tout bonnement pas vers quoi tendre, je songeai que ce vers quoi je pouvais tendre était une prise électrique. Plus utiles encore pour un écrivain qu'une chambre à soi sont les rallonges et une panoplie d'adaptateurs pour l'Europe, l'Asie et l'Afrique."
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