Première tentative de lecture abandonnée. Vu que c’est Actes Sud, je le reprends et cette fois jusqu’au bout. Erreur de ma part, sauf si l’ennui me tente. Maxime interrompt sa vie aux États-Unis pour se rendre dans son Val-d’Oise natal. C’est par hasard qu’il tombe sur une femme, à l’époque son étudiante, qu’il a fuit voilà 17 ans. Tout le roman tourne autour de cela, avec une prose alternant des références littéraires et comme écrit à la page 22 : ´Chasse au passe-temps : fumette, buvette et galipettes
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Bonsoir,
J'ai lu cet ouvrage de notre ancien ministre de l'économie il y a quelques années.
Je m'en suis souvenu lorsque se sont produites les multiples cyber-attaques provenant de pays orientaux, sans que l'on puisse dire lesquels.
Il l'a écrit il y a 30 ans. Il a la forme d'un polar mâtiné d'histoire d'amour entre deux savants, l'un américain et l'autre soviétique, sur fond de guerre froide. En 1986 en effet, le rideau de fer n'est pas encore tombé.
En guise d'informatique nous ne connaissions à l'époque que les grands systèmes. l'ouvrage nous raconte comment les 2 grandes puissances, en adoptant l'informatique pour leurs systèmes de communication, deviennent par la même occasion des cibles privilégiées pour le piratage informatique, les virus de la part de nations ennemies, pouvant entraîner le chaos dans les organisations nationales.
Très intéressant à l'époque et rétrospectivement visionnaire.
M. BRETON, travaillant désormais pour des industriels dont il promeut les recherches sur les ordinateurs quantiques, a évoqué ses oeuvres lors d'un récent passage sur France Culture ...
A lire.
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La Feuille Volante n° 1166
D'accord – Denis Beneich – Actes Sud.
Que reste-t-il de ce court roman, pris au hasard sur les rayonnages de la bibliothèque, après l'avoir refermé ? Une sorte de récit en deux temps dont l'un est consacré à la mémoire d'une famille dont le père ne semble pas faire autre chose que de s'intéresser aux courses de chevaux depuis une chambre qu'il ne quitte jamais et qui terrorise sa famille, la mère qui fait ce qu'elle peut pour recevoir sa parentèle au cours indéterminables déjeuners de famille et le narrateur qui se débat avec ses exercices de grammaire et qui n'aime rien tant que de se faire offrir des livres, ce qui a peut-être fait naître chez lui cette irrésistible envie d'écrire. Le deuxième temps de ce roman est consacré à ce même père, pensionnaire d'une maison de retraire d'où, d'évidence, il ne sortira que dans un cercueil. Le narrateur accompagné de son fils Vlad vient rendre visite à cet homme que la maladie d'Alzheimer a rendu imperméable à tout. Ainsi le narrateur va-t-il décrire par le menu non seulement l'intérieur de cet établissement, ceux qui le peuplent, soignants et surtout pensionnaires, la visite faite à ce père qui s'avance inexorablement vers la mort, perdant petit à petit toutes ses facultés et n'ayant plus qu'une existence végétative et des mots désarticulés, un vocabulaire bien souvent limité au mot « d'accord » prononcé à contre-temps.
Bizarrement le narrateur reste en retrait, se contentant de relater ce qu'il voit, de faire appel à ses souvenirs. Il laisse faire Vlad qui prend en quelques sorte la direction des opérations de visite et parle, un peu dans le vide, à son grand-père. Il y a un semblant d'échange entre eux un peu comme si, à travers cette économie de paroles, on sautait une génération dans le domaine du dialogue. Il n'y a pratiquement aucun échange avec le narrateur, un peu comme une permanence des choses de leur vie commune empreinte de silences depuis le début.
Ces descriptions n'ont rien d’extraordinaire puisqu'elles correspondent à ceux de nos parents qui ont été accueillis en maison de retraite parce que maintenant les choses sont ainsi chez nous. Imperceptiblement, on se dit que, quand notre tour viendra, la médecine aura fait des progrès pour nous épargner cela ou bien alors nous serons morts avant, mais là, rien n'est sûr ! Le problème traité par ce roman est bien entendu celui de la vieillesse, de la solitude, des dernières années de vie, de la maladie qui annihile tout ce qu'on a été auparavant et aussi celui de l'impossible dialogue entre parents et enfants. Ici, on semble choisir, à travers sans doute un plus grand attachement, des relations plus soutenues entre grand-père et petit-fils. Je ne suis pas sûr qu'il y ait là une connivence réelle, peut-être une affection plus grande envers quelqu'un de sa famille promis à une mort prochaine.
J'en étais là de ma lecture, estimant les pages qui restaient, quand l'épilogue s'annonça, un peu poétique et très étonnant, où l'inconscience le dispute à la complicité, ce qui donne au récit l'allure d'une fable et ce qui me fait dire que, malgré mon avis un peu quelconque voire négatif du début, je ne regrette pas d'avoir ouvert ce roman.
© Hervé GAUTIER – Août 2017. [http://hervegautier.e-monsite.com]
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Très belle lecture qui montre le cheminement intérieur de trois hommes, trois générations qui tente de maintenir un lien d'amour au crépuscule de la vie du plus âgé.
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"L'espoir est une corde raide".
Voilà le genre de pensée qui assaille Maxime, écrivain de best-sellers qui "s'en revient du pays des cow-boys", assiste à Valmondois (Val-d'Oise) à une "garden-party" en hommage à un ancien prof qui reçoit les "pââhlmes académiques", revoit des ex-copains de dérive perdus de vue depuis 20 ans et re-fantasme, fasciné, sur Marthe "aux yeux pailletés d'or", artiste renommée, qu'il a jadis abandonnée.....d'où la corde raide!
J'ai apprécié le contraste du verbe aimer entre une époque révolue où "aimer était éjaculer" et la prise de conscience du présent; l'humour corrosif et le sens de la formule imagée du "naufragé qui pense".
Malgré le côté choquant (côté bourges déjantés), le langage parfois grossier fait ressortir le pathétique du goujat pédant qui regrette.
Qu'est-ce qu'une vie? Qu'est-ce que le bonheur? interroge Denis Baldwin-Beneich (éditeur, écrivain et auteur à succés de Software).Bravo!
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Un roman très court que l’on n’oublie pas. Le silence, la mémoire qui s’effiloche, une rencontre entre trois générations d’hommes qui essayent désespérément de communiquer. C’est Vlad, le plus jeune qui se révèle le plus capable de renouer les fils de ce tissu usé. Tous auraient voulu éviter de se retrouver dans cette maison de vieillards perdus, mais cette visite apparaît pourtant essentielle.
À la nuit tombée, une rencontre mystérieuse avec une vieille femme espiègle et désespérée conclut cette journée banale et triste comme une fin de vie.
Un texte plein de poésie, des mots justes pour décrire la vie qui s’en va.
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La première partie du roman se passe à Valmondois où cet américain cinquantenaire revient au bout de vingt ans replonger dans ses années de jeunesse qu’il a partagé avec quelques Valmondoisiens quelque peu caricaturés, mais peut-être pas tant que ça. C’est à la fois jubilatoire avec une écriture ébouriffante et inventive et d’émouvants soliloques introspectifs sur le vieillissement qui s’épuise à vouloir revenir à ce qui fut une fois, et qui peut-être n'a jamais existé ailleurs que dans la nostalgie.
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