La femme du gardien de zoo de
Diane Ackerman aux éditions de L'Archipel
Jan et Antonina Zabinski dirigent le zoo de Varsovie quand éclate la Seconde Guerre mondiale. La Pologne est envahie et bientôt règne la barbarie.
Les animaux ont été tués sous les bombardements, envoyés à Berlin ou ont servi de gibier aux officiers allemands.
Jan et Antonina se mettent alors à élever des porcs ? officiellement pour les troupes, officieusement pour nourrir les habitants du ghetto. Surtout, ils profitent d?un réseau de souterrains reliant les cages pour y cacher des juifs et les faire quitter le pays... Grâce au courage de ce couple, trois cents d?entre eux seront sauvés.
Inspiré du journal intime d?Antonina Zabinski, ce récit retrace le combat d?un couple soucieux de la cause animale qui s?engage dans une lutte secrète contre l?oppression nazie. Un très beau portrait de femme, où l?abnégation et la générosité côtoient la cruauté et l?horreur.
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La femme du gardien de zoo sur le site de la librairie en ligne www.lagriffenoire.com
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Grandir, c'est changer, changer, c'est éprouver d'autres exigences, le besoin d'autres habitats. Sans changement, il n'y aurait pas de renouvellement, pas de surprise, et sans ces deux émotions jumelles, la vie serait aussi plate qu'un timbre-poste. (P70)
Dans un poème, les silences sont lourds de sens. Dans un haïku, par exemple, le silence, qui est suggéré, revêt autant d'importance que ce qui est exprimé. Dans les jardins, ils fondent le moment à venir. (P36)
Étymologiquement parlant, le souffle n'est ni neutre ni doux: c'est de l'air cuit. Nous avons un fourneau dans nos cellules, et, lorsque nous respirons, nous faisons passer le monde par notre corps, où il infuse doucement, puis nous lui rendons sa liberté, légèrement modifié du fait qu'il nous a connus.
Cette sauvagerie ne répondait pas à la faim ou à la nécessité, il ne s'agissait pas d'une manœuvre politique, les bêtes condamnées n'étaient pas abattues parce qu'elles étaient devenues trop abondantes dans la nature. Non seulement les SS ignoraient leur valeur de créatures remarquables à la personnalité unique, mais ils ne leur accordaient même pas des sensations élémentaires de peur ou de souffrance. C'était une obscénité dans laquelle le bref frisson de tuer l'emportait sur les vies animales.
Après l'effondrement du communisme en 1989, manifestant un humour caractéristique, les Polonais ont installé le ministère de l'Education dans l'ancien QG de la Gestapo, le ministère de la Justice dans celui du KGB, la Bourse dans l'ancien siège du Parti communiste, etc. Mais l'architecture de la vieille ville est une splendeur visuelle, reconstruite après la guerre dans le style gothique, fondé sur les dessins et peintures que fit au XVIIIe siècle le Vénitien Bernardo Bellotto. Certains immeubles comprennent, en incrustation dans leurs façades, des décombres de la ville bombardées. Des dizaines de statues et de monuments ornent les rues, car la Pologne est un pays à moitié enseveli sous son passé ponctué d'invasions, nourri par le progrès mais toujours partiellement en deuil.
les Allemands avaient droit à 2613 calories, les Polonais 669 et les juifs 184 seulement. Au cas où quelqu'un n'aurait pas compris, le gouverneur allemand Frank déclara : "Je ne demande rien aux juifs, si ce n'est de disparaître."
Une légende raconte que les juifs trouvèrent la Pologne attirante parce que le nom du pays rappelait par ses sonorités l'impératif hébreu po lin , "reposez-vous ici".
L'Europe avait un patrimoine de contes emplis d'animaux parlant, certains presque réels, d'autres délicieusement inventés, pour enflammer l'imagination des petits et entraîner les grands sur les lieux préférés de leur enfance.
À l'époque élisabéthaine, les amants échangeaient des "pommes d'amour". La femme gardait sous son aisselle une pomme pelée jusqu'à ce que celle-ci fût gorgée de sueur, et la donnait ensuite à respirer à son amant.

Anticipant leur malheur et leur épouvante quand le jour fatidique arriva (le 6 août 1942), il [Korczak, pédiatre et écrivain] monta avec eux dans le train à destination de Treblinka, car, expliqua-t-il, il savait que sa présence les calmerait - "On ne laisse pas un enfant malade la nuit, et on ne laisse pas des enfants à un moment comme celui-ci." (...) Korczak et les enfants grimpèrent dans des wagons de marchandises rouges pas beaucoup plus grands que des cages à poules (...) Dans son témoignage, Joshua Perle décrit la scène : "Un miracle se produisit, deux cents âmes pures, condamnées à mort, ne pleurèrent pas. Pas un seul d'entre eux ne s'enfuit. Aucun n'essaya de se cacher. Comme des hirondelles blessées, ils s'accrochaient à leur professeur et mentor, à leur père et frère, Janusz Korczak."
(...) Les Polonais considèrent Korczak comme un martyr et les Israéliens le vénèrent comme l'un des trente-six Justes, dont les âmes pures rendent possible le salut du monde. Selon la légende juive, ces quelques hommes, grâce à leurs coeurs bons et à leurs bonnes actions, empêchent la destruction du monde mauvais. Par égard pour eux seuls, l'humanité entière est épargnée. La légende dit que ce sont des gens ordinaires, ni parfaits ni prodigieux, et que la majorité d'entre eux restent inconnus leur vie durant, pendant qu'ils choisissent de perpétuer la bonté, même en pleine tourmente.