Citations de Didier Sénécal (24)
Vers 15 milliards d’années av. J.-C. : Une énorme explosion, baptisée Big Bang, marque la naissance de l’Univers. C’est du moins l’hypothèse la plus communément admise de nos jours, puisque nous sommes incapables d’observer au-delà d’une distance de 15 milliards d’années-lumière.
Mais mon village préféré se trouvait plus au sud, dans le dépar-tement du Loiret, et s’appelait Crottes-en-Pithiverais. Un nom d’autant plus démentiel que ce patelin était situé à moins de dix kilomètres d’un gros bourg baptisé Chilleurs-aux-Bois. Si vous croyez que j’invente, vous n’avez qu’à regarder sur une carte.
Moi, j'ai de l'estime pour les gens qui surmontent leurs handicaps. J'aime beaucoup les Cocu, les Crétin, les Conard, les Armand Culay, les Aude Wessel qui ne changeraient de patronyme pour rien au monde et qui, depuis l'école primaire, balancent une mandale orgueilleuse aux ricaneurs.
Comme on pouvait le déduire de son nom, Jimmy Lee Wozniak était le résultat – j’allais écrire le résidu – de l’union d’un Polonais de Chicago et d’une fille de Tupelo, Mississipi. D’un point de vue génétique, on constatait qu’il avait en effet hérité d’une ouverture d’esprit typiquement polonaise et de la tolérance caractéristique des Sudistes.
(Mark Harrisson)
Mais cinq cents mots suffisent largement à deux amis qui ont tout le temps nécessaire pour se comprendre. Au fond, la maîtrise d'une langue n'est requise que pour parler aux gens auxqueles vous êtes indifférent.
Tout le monde détester perdre la face. Quand collectionneur être ridicule, lui avoir envie de tuer.
Le dîner fut divin. Une entrée très originale : une tranchette de saumon fumé sur tapis de petits légumes. Puis un poulet au curry habilement gardé au chaud par une ingénieuse feuille d’aluminium. Une part de camembert fabuleusement plâtreux. Et un gâteau au chocolat comme on n’en savoure pas trois fois dans sa vie.
(Bertrand Cousin)
Vous avez dû entendre pas mal de ragots sur mon compte. Ils sont tous vrais.
J'ai essayé de coincer beaucoup de criminels sexuels et de criminels tout court. J'ai souvent réussi, j'ai échoué quand leur protections étaient trop puissantes.
Mais vous comprenez, il faut bien que quelqu'un ose s'en prendre aux hommes politiques, aux célébrités, aux diplomates...
- Est-ce que vous m’autorisez à vous demander votre prénom ?
- Pauline.
Et là, il me sort en riant :
- Comme cela vous va bien ! Elisa n’était pas mal, Caroline avait un magnétisme quasiment animal, mais sans discussion possible, Pauline était la plus belle des trois sœurs de Bonaparte.
Je savais d’expérience qu’il ne faut pas juger les gens sur la mine. Mais là, quand même ! Qu’est-ce que ce pauvre type avait bien pu faire, quel secret pouvait-il bien détenir pour attirer l’attention des hautes sphères du renseignement américain ?
(Mark Harrisson)
Je sais bien que l'ornithologie exige un peu d'argent et beaucoup de temps, mais qu'est-ce que la vie a de mieux à vous proposer qu'un vol d'oies dans un ciel d'hiver?
Les gens friqués s’emmerdent à longueur de journée, alors ils ne savent plus quoi inventer. Ah ! je t’assure, l’expérience me montre tous les jours que l’argent ne fait pas le bonheur.
Les légendes commençaient toujours par « Machin, fils de Truc, eut sept fils » et se terminaient par Machin qui mangeait ses sept fils en les prenant pour des moutons ! Des incestes, des massacres, des parricides à la pelle ! Grotesque ! Aédon, Æétès, Antée, Éétion, Égée, Énée, Éole, Éos, Eumée, Iaera, Iaso, Idaea, Iéoud, Ino, Io, Iole, Iope, Œagre, Œnée, Oïlée : comme l’Ancien Testament et les vieilleries du même acabit, la mythologie grecque était tout juste bonne pour les mots croisés – Keller les connaissait bien parce que dans la presse ils figurent en général sur la même page que la rubrique des échecs.
Le sommeil ne vint pas pour autant, car les jeux de l’esprit n’étaient en fait qu’un paravent disposé devant les élans du cœur. Il revit avec une vivacité parfaite le profil d’Éliane. L’harmonie du nez et du front, le dessin de la bouche, la pureté des iris avaient un côté surhumain. Jamais dans l’existence quotidienne on ne rencontrait d’êtres semblables. Éliane échappait aux contraintes du temps et de l’espace et attirait les majuscules. Incarnation de la Beauté, de la Féminité, de la Grâce, elle était l’égale des femmes dont l’image s’était perpétuée dans le marbre ou sur l’argile des artistes attiques.
Elle n’était ni jolie, ni charmante, ni attrayante. Non, c’était bien autre chose. Elle était belle, d’une beauté irréelle, plus belle qu’aucune de ses semblables, au-delà des frontières de la beauté terrestre.
Il y a des choses que l’on devine, mais sur lesquelles on préfère ne pas s’étendre.
Pour extérioriser ses richesses intérieures, il soignait son apparence : ses cheveux gonflés qui dissimulaient en partie ses oreilles apprenaient aux initiés qu’il écoutait Mozart et Stockhausen ; son nœud papillon témoignait d’un goût pour les écrivains difficiles ; par sa chemise saumon et les reflets violets de son costume, il clamait à la face des analphabètes qu’il savait dans quel sens on devait accrocher les Picasso.
Elle avait un visage à la fois enfantin, sensuel et un peu froid – une nymphe qui n’avait pas peur des hommes et qui devait savoir les remettre à leur place. Sa silhouette était tout ensemble longiligne et arrondie, déliée et bombée, sportive et lascive. Il était d’autant plus facile d’admirer cette succession de cambrures et de convexités qu’elle portait en tout et pour tout un T-shirt imprimé et un short d’athlétisme minuscule et remonté très haut. Entre ses seins, Snoopy faisait une plaisanterie philosophique. Quant à ses jambes, elles ressemblaient à celles que les marchands de collants affichent sur les arrêts de bus.
Morillon vit que des gouttelettes perlaient encore sur sa peau. Une douleur sourde envahit son ventre : elle était trop jolie, et sa perfection devenait une source de souffrance.
Son épouse parlait d’accident, d’enlèvement, mais les femmes s’inquiètent pour un rien.
Choyé par des reines, éduqué par des rois, instruit par des fous, il arriva à l’âge adulte sans avoir une idée précise de ce que sont un train électrique, une passion amoureuse ou un plan de carrière. Il demanda donc aux échecs de l’entretenir.
Vivre en poussant du bois aurait été l’idéal, mais la compétition ne nourrit son homme que lorsqu’il parvient aux cimes.