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Critiques de Dina Nayeri (37)
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Faiseurs d'histoires



Dina Nayeri a quitté l’Iran avec sa maman et son petit frère avec sa maman il y a 30 ans , elle avait 8 ans à l’époque .

C’est la partie du récit qui m’a paru la plus étrange , je n’ai pas bien compris les réelles motivations de sa maman qui m’a semblé ne pas se rendre compte des conséquences de l’exil , se lançant dans l’aventure sans être préparée et entraînant ses deux jeunes enfants . Et puis , il y a l’Iran qu’elle regrettera toujours un peu , car on n’emporte pas son pays avec soi , on en garde une nostalgie éternelle .

A sa décharge , elle rêvait de liberté , ce qu’elle ne pouvait trouver en Iran à l’époque , ne partageait plus rien avec son mari et a assumé son choix jusqu’au bout .

Leur immigration n’est pas représentative car il s’agit d’une famille aisée qui a été aidée matériellement en tout cas au début de leur exil mais c’est un témoignage intéressant puisqu’il est celui de l’auteur .

J’ai beaucoup plus apprécié la partie où l’auteur va à la rencontre de migrants actuels , qui lui racontent leur histoire , leurs déconvenues , les bâtons dans les roues , les tracas administratifs, leurs rêves déçus .

Leurs histoires qui ne convainquent pas toujours les employés de l’immigration , cette partie est édifiante .

Dina Nayeri nous permet de nous interroger sur ce sujet sensible et complexe , comment nous positionner en restant humains , doit on faire la différence entre migrant économique et celui fuyant la guerre ou un autre danger .

Questions qui n’ont pas de réponses toutes faites , pour toutes ces interrogations son livre doit être lu .

Pas vraiment un coup de cœur car c’est touffu , inégal , malgré tout une lecture pertinente qui ne laisse pas indifférent.

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Faiseurs d'histoires

Autofiction narrative sur les parcours et ressentis de familles en exil.

L'accent est mis notamment sur les demandes d'asile : la difficulté de contenter les autorités avec la véracité des faits. Quels regards nous portons sur les réfugiés, quelles places "prendre" et "donner", très bien décrites par l'auteure.

Avec longueurs parfois c'est vrai, mais j'ai rarement lu ces points de vue aussi étoffés. Tout comme l'importance de la dignité, et les faces recto verso du bénévolat.

Témoignages, carnets de voyages, reportages, support de pensées, il y a un peu de tout ça mélangé à une envie de nous interpeller.



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Faiseurs d'histoires

C'est un récit autobiographique assorti de témoignages : des histoires de réfugiés qu'elle a rencontré après son arrivée, son assimilation, sa réussite aux US.

Dina Nayeri est né à Ispahan en 1979, son père est dentiste , il est musulman et, sa maman médecin : elle mène une vie confortable avec son frère Khosrou et ses grands mères Moti et Masi.

Mais au retour d'un séjour à Londres pour voir Moti qui a déja fui l'Iran, sa mère se convertit à la religion chrétienne.

Elle va être menacée par le régime islamiste et décidera de fuir avec ses 2 enfants. Ils vont vivre clandestinement à Dubaï, Khosrou va se prénommer Daniel, ils vont ensuite intégrer un centre d'accueil de migrants à l'hôtel Barba en Italie et, c''est là qu'ils commencent leur vie de réfugiés en attendant d'obtenir l'asile aux USA.

Dina a 10 ans et elle commence une autre vie dans l'Oklahoma ! Elle veut s'intégrer par tous les moyens : physiques, sportifs : elle s'inscrit au taekwondo, apprend l'anglais, et travaille bien en classe car elle sent qu'elle a besoin de faire la preuve qu'elle peut arriver même en étant étrangère, sans ressources, sans repères. Elle va se faire refaire le nez, s'américaniser et ensuite réussir à intégrer Princeton ! Elle va se marier avec Philip, puis s'en séparer et refaire sa vie à Londres avec Sam avec qui elle aura une petite fille.

Mais, elle ressent toujours le vide de sa vie et décide de devenir écrivain et d'aller à la rencontre des réfugiés en Grèce, en Angleterre, au Pays Bas.

Elle va écouter les histoires de ceux qui comme elle, ont du fuir leur pays pour des raisons de religion, d'homosexualité, d'opposition au régime islamiste, ces réfugiés qui vivent leur exil dans la difficulté car les fonctionnaires qui accordent l'asile veulent savoir s' ils ont des raisons sérieuses d'être accueillis, s'ils sont sincères ! Elle va les aider à mener cette " vie de caméléon" aidée par des organismes spécialisés et par des bénévoles comme Ahmed Pouri, qui leur apprend comment fonctionne le système, les aide à tout moment de leur parcours pour la demande d'asile.

Elle a été émue par Kambiz qui n'ayant pas été écouté et cru va s'immoler par le feu à 36 ans, par Kameh : militant Kurde qui réussit à devenir avocat des réfugiés et bien d'autres..Valid, Taara, Minoo...

Ce récit est divisé en 4 parties : la fuite, les camps, l'asile, l'assimilation, mais le 5° chapitre qu'elle nomme : le rapatriement culturel sera l'occasion pour Dina Nayeri de revenir sur son parcours , ses origines et les motivations de son intérêt pour les réfugiés. Elle est européenne, a tout réussi sur le plan professionnel, sentimental mais elle, qui avait des tics, une perpétuelle démangeaison, des principes rigoureux , elle ne peut pas oublier l'Iran qui est ancré dans son coeur pour toujours ! Quand elle va à la rencontre des réfugiés, de ceux qui ont eu les mêmes difficultés qu'elle, voire pire car elle, venait d'un milieu privilégié : elle se sent toujours impuissante à les aider et, son écriture devient un moyen de retourner à son pays, de se rapatrier..." les recherches sont l'histoire " !

Ces histoires sont touchantes, d'autant que le sort des réfugiés est loin d'être réglé et, le combat de Dina n'est pas terminé !

Le récit présente des longueurs, des répétitions mais surtout, venant d'une écrivaine aussi diplômée une narration désordonnée ! Elle a voulu certainement concentrer trop d'histoires, de détails dans ces 453 pages mais, trop d'infos tuent l'info !

Merci à babelio et aux éditions 10-18 pour ce livre de la Masse Critique de septembre 2021.

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Faiseurs d'histoires

Née iranienne, mais naturalisée américaine, le pays qui l'a accueilli voilà désormais trente ans, Dina Nayeri est née en Iran en 1979. Elle a 10 ans lorsqu’elle arrive aux États-Unis avec sa mère et son frère.



Dans faiseurs d'histoires, elle raconte son propre récit personnel à ceux d'autres migrants dont elle a recueilli le témoignage, notamment dans des centres humanitaires en Europe.

De l’Iran à l’Oklahoma en passant par Dubaï et l’Italie, l’auteure a elle-même vécu ce périple il y a trente ans.Elle entremêle ainsi joliment ses souvenirs personnels et les récits de déracinés d'aujourd'hui forment une mosaique littéraire pleine de profondeur et d'humanité à des destins à la fois tous uniques et universels



L'auteur décrit ce périple long et périlleux que connait les réfugiés qui n’a rien d’un voyage d'agrément .

Elle pose la question de la différence entre migrants, réfugiés, clandestins et le a aussi l'audace de placer l’Occident face à ses contradictions .



Son texte à la fois touchant et un peu dérangeant nous touche profondément
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Faiseurs d'histoires

Il est toujours difficile de donner un avis sur un témoignage d'autant plus quand celui-ci concerne un sujet tel que celui-ci, l'auteur nous raconte ici son exil d'Iran dans les années 80, ses parents sont plutôt aisées mais sa mère s'est récemment converti au christianisme. C'est pour cette raison que la famille de Dina Nayeri va fuir et l'auteur va nous narré les différentes étapes de ce périple avant son arrivée aux Etats-Unis.



Car ce périple va les amener à Dubaï et en Italie avant leur arrivée à leur destination finale, l'auteur croise également son récit avec celui d'autres réfugiés iraniens ou afghans. Elle décide d'aider un camp de réfugié et nous narre ce qu'il s'y passe de très durs, le colis de première nécessité, les bagarres ou rixes fréquentes entre réfugiés, mais elle nous montre aussi que la solidarité existe et est possible également dans ces moments très difficiles.



Ce récit est également très bien construit en 4ème partie qui sont la fuite, les camps, l'asile et l'assimilation. Cette dernière partie est également très intéressante, l'auteur nous narre une petite anecdote qui fait sourire concernant les dessert américains à son arrivée.



Elle nous fait également part de la difficulté de s'intégrer à une nouvelle culture tout en gardant dans son cœur sa culture d'origine.



Une lecture enrichissante qui nous en apprend plus sur les différentes raisons de l'exil de certaines populations car ce n'est pas toujours uniquement pour des raisons financières ou politique.



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Une pincée de terre et de mer

"Ma soeur Mahtab est-elle morte ou vivante?"



Depuis l'âge de 9 ans, Saba, petite fille inconsolable, n'a de cesse de chercher à comprendre la disparition de sa mère et de sa soeur jumelle, derrière un comptoir d'aéroport.



A-t-elle rêvé ce départ? Et pourquoi est elle restée seule avec son père, dans son pays tombé sous le joug des mollahs de la révolution iranienne de 1979?

Sa mère a-t-elle choisi une soeur aux dépens d'une autre, pour un départ vers les Etats Unis, afin d'échapper à la loi coranique?



Issue d'une famille chrétienne aisée et progressiste, éduquée par une mère diplômée, parlant anglais et imprégnée de culture occidentale, Saba grandit avec ce secret inexpliqué, en rebelle, en lutte quotidienne avec les interdits réservés au statut de femme, portée par l'absolue nécessité de découvrir la vérité.



Vivante par l'imaginaire de la jeune iranienne, l'absente, l'autre moitié disparue, l'autre miroir d'elle même, prend corps dans son destin d'exilée américaine, mettant en partition deux vies inséparables, complémentaires, mais si différentes. Une quête d'identité unique car gémellaire. Et un désir d'indépendance et de liberté, à n'importe quel prix.



Une construction romanesque polyphonique, à la narration pleine de poésie et d'onirisme, décode un monde oriental tel un conte persan. Mais la réalité est une société iranienne, au mode de vie clandestin fait de trafics, gangrénée par la peur de la police des moeurs, l'hypocrisie et la manipulation, le mensonge de "bonne éducation", où l'on se fait rosser pour un talon cassé.



Un livre passionnant, militant, aux figures féminines attachantes, qui parle de racines familiales et d'amour du pays mais aussi de liberté et d'exil.

Un livre où l'homme n'a pas la part belle dans un pays violent de sa religion et de son intolérance : viols et exécutions au nom de la moralité! Mais dans quel monde vit on?



Et quand la femme deviendrait-elle enfin l'avenir de l'homme?



Merci à Masse critique et aux éditions Calmann Levy

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Une pincée de terre et de mer

Tout d’abord un grand merci à Masse Critique et aux Edition Calmann –Lévy de m’avoir fait parvenir ce roman que je souhaitais tant lire. Voici un commentaire qu’il m’est bien difficile à rédiger. Ce livre ne m’a pas déplu mais il ne m’a pas plu non plus. Ce sera donc un avis partagé.

Les plus : 1) Une belle écriture simple, riche, rythmée et lascive à la fois. 2) L’angle du récit original, décalé, permettant flash-back et apartés. 3) Le thème de cet Iran post révolution islamique des années 90. 4) Le regard d’une femme sur les femmes et les hommes constituant cette société rurale iranienne dont les coutumes ancestrales détonnent dans la nouvelle hiérarchie révolutionnaire et religieuse. « Les mensonges … vous pouvez mettre du yaourt dessus, c’est-à-dire feindre l’innocence, ou bien réciter quelques vers sur le maast et le dough et faire ainsi que tout redevienne blanc comme le lait. ». « Saba se fait une raison. Les habitants de la région de Rasht ont le don pour dédramatiser tous les problèmes, pour les faire paraître moins graves et préoccupants. C’est la vie. Ils enfouissent leurs contrariétés sous des couches de sucre. Ils recouvrent les vérités déplaisantes de yaourt. »

Les moins : 1) L’auteure n’est pas convaincante dans ses descriptions souvent trop longues et transcrites par petites touches comme à travers un voile, sans implication affective ou sentimentale. Au début du livre, on croit à de la timidité, une réserve naturelle de l’héroïne Saba. Mais à la fin on comprend que les faits relatés en Iran n’ont pas été vécus par l’auteure et que celle-ci a pris trop de distance entre les évènements réels et sa retranscription. 2) L’évocation de la gémellité et du ressenti d’une sœur (Saba) perdant sa jumelle (Mahtab) par l’héroïne tourne vite à la schizophrénie. « Ma Mahtab, éloignée de moi par tant de pincées de terre et de mer,… », « Le moment est venu de découvrir l’histoire complète. De connaître toutes les expériences qu’elle a attribuées à sa sœur de peur de les vivre elle-même ». 3) Le règne du non-dit et de la soumission qui concerne sans aucun doute tous les personnages du livre sauf justement l’héroïne qui a dès le début la chance et le pouvoir de fuir l’Iran. L’illogisme est d’autant plus gênant qu’elle est persuadée que sa mère et sa sœur sont aux Etats-Unis. Le fil qui la retient est tellement ténu que le lecteur n’en prend conscience qu’à la fin du livre. 5) Le déséquilibre flagrant entre les longues descriptions des us et coutumes iraniennes dans la pure tradition orientale (les repas, les soins du corps, les rapports entre femmes et hommes au foyer, le respect et la tolérance, la soumission et la protection, l’affection et l’amour) et l’évocation des agressions et des exécutions de femmes par la police religieuse, la contrebande et les mouvements de contestation et de résistance évoqués rapidement sans plus de précisions . « Mentir est un talent nécessaire aujourd’hui. Nous devons cacher tout ce qu’il y a d’agréable dans la vie – la musique, la boisson, la joie exubérante, les jolis habits ».

Saba est une héroïne que j’ai aimée. C’est une jeune femme intelligente, à fleur de peau, qui préfère se réfugier dans l'imaginaire et le rêve américain mais qui sait faire face à la réalité et à la cruauté de la vie. « Vous avez votre réponse, maintenant. La preuve que Saba est une fille brisée et maudite. ». Elle aime la vie au point de se cacher la vérité pour mieux atteindre son objectif. Elle commet des erreurs dont elle se relève encore plus forte et maligne. Son père, sa meilleure amie, son amoureux de toujours, ses mères d’adoption sont des personnages qui l’entourent mais qui sont évoqués à travers le regard de Saba, le lecteur ne sait pas ce qu’ils ressentent.

Je souhaitais lire ce roman pour mieux connaître l’Iran de la révolution islamique. Je suis déçue car je n’en sais pas plus que tout à chacun qui suit un tant soit peu les actualités. Cet ouvrage n’est pas du registre dénonciateur mais plutôt évocateur et descriptif, il y manque à mon goût de l’intensité et de l’engagement. « Telle une conteuse chevronnée, elle a appris à maquiller les choses, et c’est ainsi qu’elle empoche la Monnaie de ses Yaourts. Elle est désormais une experte en matière de maast-mali. ». « Nous préférons les jolis mensonges aux vérités laides. »

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Faiseurs d'histoires

Dans "Faiseurs d'histoires", Dina Nayeri nous raconte ce qui pousse une personne à quitter son pays, à espérer trouver mieux ailleurs, à sauver sa vie. Elle nous raconte le départ et l'arrivée, l'attente insupportable, l'image que les pays occidentaux renvoient de loin et la réalité de ce qui s'y trouve.



Son texte est essentiel pour bien comprendre ce qui se joue. Pour se mettre à la place de ceux qui fuient ou qui quittent volontairement un pays. Elle démonte les argumentations simplistes, les idées toutes faites. Facile de juger, bien à l'abri dans un pays en paix, dans une maison à soi. Et pourtant, combien de personnes sont "issues de l'immigration" dans le monde ? Combien de familles sont vraiment ancrées dans un pays depuis un temps immémorial ? Peu, vraisemblablement.



Les mots de Dina Nayeri sont forts. Les témoignages bouleversants. Je n'ai qu'une chose à reprocher à ce livre, une chose qui m'a rendu sa lecture un peu ardue : Dina Nayeri a une fâcheuse manie d'entrecouper ses témoignages par un bout de son histoire ou par un autre témoignage. Elle nous raconte - et se raconte - de façon hachée, un bout d'une histoire par-ci, l'autre bout-par là. C'est une construction qui m'a gênée. Néanmoins, son livre est nécessaire car il plaide pour un peu plus d'humanité et d'entraide dans nos sociétés.



Merci à Babelio et aux éditions 10-18 pour cette lecture enrichissante.
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Une pincée de terre et de mer

Premier roman de l'auteur Dina Nayeri, qui a quitté l'Iran pour les Etats-Unis à l'âge de dix ans, Une pincée de terre et de mer est une lecture surprenante. Prenant le contre-pied de beaucoup de romans sur l'Iran post-révolution très politiques, Dina Nayeri choisit comme point de départ le lien très fort entre deux jumelles et entre trois amis d'enfance pour parler, en toile de fond, de l'Iran des années 90. Le résultat est ainsi assez déroutant: à la lecture de ce roman, on n'a pas l'impression que la dénonciation des injustices de cette société soit le propos principal, Saba refusant en effet tout militantisme pour se consacrer entièrement à son rêve américain; mais certains épisodes de l'histoire traitant des souffrances des femmes et du manque de liberté en Iran agissent comme des claques à l'impact démultiplié, à l'image de la pendaison de cette jeune femme ou du passage à tabac de cette autre..



Par petites touches donc, Dina Nayeri nous fait découvrir le quotidien d'un petit village rural du nord de l'Iran. Avec beaucoup de retenue, peut-être due au statut d'émigrée de l'auteur, elle nous parle des difficultés de Saba, fille d'une famille chrétienne éduquée, obligée de dissimuler ses croyances. Mais l'auteur évoque également les belles traditions de l'Iran, le rôle des conteuses, les réunions autour du korsi, la solidarité entre les femmes et mères de substitution de Saba et son amitié pour Ponneh et Reza. On ressent ainsi une bonne dose de nostalgie à la lecture de ce roman pour un pays et des traditions en voie de disparition.



J'ai eu un peu de peine à rentrer dans le roman au début, dont les premières centaines de pages sont un peu fouillies et très focalisées sur Mahtab et la vie américaine inventée de cette dernière. La suite m'a paru plus fluide car plus centrée sur l'Iran et le vécu de Saba. Le mélange entre "fables" et réalité devient du coup plus clair. On perd parfois le fil du récit, entrecoupés de quelques opinions des "mères" de Saba ou d'une docteure amie de sa vraie mère disparue, mais le tout se lit avec plaisir et intérêt.



Un premier roman qui aurait probablement pu être raccourci et qui n'est pas sans défaut notamment au niveau de la construction, mais dont j'ai aimé le point de vue original, permettant de parler de l'Iran; non seulement des dérives politiques actuelles mais aussi du charme de ce pays aux traditions si riches, de l'amour et de l'amitié qui rendent le quotidien plus acceptable. Une belle découverte!
Lien : http://unmomentpourlire.blog..
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Faiseurs d'histoires

Dina est américaine maintenant mais elle est née en Iran ; sa mère s'est enfuie avec son frère et elle lorsqu'elle avait 8 ans.

Elle a de merveilleux souvenirs de son enfance ; les odeurs, les saveurs, les couleurs, les mains de sa grand-mère.

Elle a 40 ans aujourd'hui ; elle revient sur son exil et mêle ses propres souvenirs à d'autres histoires d'exilés.

Ce n'est pas une autobiographie mais une réflexion sur ce qui peut pousser un homme, une femme, des enfants à devoir fuir leur pays, affronter le déracinement, la faim, le mépris, la précarité et les préjugés.

Elle aborde également ce qu'une personne doit accepter d'abnégation, de compromission, de négation de sa personnalité et de sa culture, des efforts démesurés qu'elle doit déployer pour se faire accepter, ne pas se faire remarquer surtout, s'intégrer...

La Hollande n'est pas épargnée.

Elle analyse aussi sans compromis comment un réfugié qui a trouvé sa place peut s'ériger en juge envers les nouveaux arrivants.

L'écriture est dense ; on n'a pas le temps de souffler.

Il y a de la pudeur, de la sincérité, des doutes dans ces réflexions.

Le lecteur ne peut que réfléchir, remettre en questions ses certitudes, peser ses mots et faire preuve d'humilité en refermant "Faiseur d'histoires".



Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de Elle
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Faiseurs d'histoires

Malgré l'émotion qui se dégage de ce récit, la construction dessert l'ensemble et brouille les histoires individuelles qui se mêlent et forment un conglomérat bouleversant de sentiments et de désillusions, d'injustices et de blessures. L'auteure est amère et si son message est puissant et restera en mémoire, la souffrance sourde qui bat au rythme de ses mots confus laisse une brume douloureuse dans les esprits (plus d'infos : https://pamolico.wordpress.com/2020/09/22/faiseurs-dhistoire-dina-nayeri/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Une pincée de terre et de mer

Histoire d'une petite fille iranienne qui vit avec ses parents et sa sœur jumelle au nord de l'Iran proche de la mer Caspienne, juste après la révolution de 1979. Saba de son prénom raconte comment elle a perdu sa sœur Mahtab, tout le monde autour d'elle la dit morte cependant elle, elle dit l'avoir vu un jour à l'aéroport de Téhéran alors qu'elle devait partir en Amérique avec sa mère. Prise de panique d'ailleurs ce jour là, elle provoque la disparition de sa mère. De ce jour plus personne ne sait ce qu'elle est devenue. De ce jour deux disparues chères vont hanter à tout jamais la vie de Saba.. C'est donc l'histoire que Saba se raconte depuis ce jour, qu'elle n'a de cesse de raconter à ses amis, elle est convaincue que sa sœur et sa mère vivent et sont parties en Amérique. C'est la façon qu'elle a trouvé pour compenser la disparition de cette sœur jumelle.



L'auteure Dina Nayeri est une jeune femme née en Iran, exilée en Amérique à l'âge de 8 ans, elle dit ne jamais être retournée en Iran et à travers cette histoire qu'elle nous confie dans ce tout premier roman, elle imagine ce qu'elle aurait pu être si elle était restée vivre en Iran. D'où cette histoire de jumelle. L'une Iranienne qui vit en Iran et l'autre fantasmée qui s'est exilée en Amérique. Ainsi c'est un Iran différent de ce que l'on a habitude de lire je trouve. La vie de la campagne, loi des grandes villes, éloignée aussi de la politique .. Histoire d'enfants, d'une très belle amitié entre Saba, Reza et Ponneh, de la relation père fille, des amours...des croyances et superstitions bien ancrées dans cette région, cette culture semble-t-il ...
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Faiseurs d'histoires

Faiseurs d'histoires est un récit de vie, celle de Dina Nayeri. C'est une enfant lorsqu'elle doit fuir l'Iran. Après un long périple, elle arrive avec sa famille aux États-Unis où ils obtiennent l'asile. Mais c'est aussi le récit de vie de tous les autres, les sans-papiers, les déracinés.



Alternance de chapitres autobiographiques et de chapitres écris comme des témoignages. Il ne s'agit pas d'un roman à proprement parler, mais plus d'un document témoignant de la vie de ses réfugiés d'Iran et du Moyen-Orient, leur exile, leur fuite, les camps d'accueil, leur ressenti, leur vécu et les différentes étapes de leur parcours.



Ce récit amène à réfléchir sur le vécu de ses personnes, leurs besoins, leurs souffrances et ce que nous, occidentaux, leur proposons. Le gouffre qui existe entre ce que l'on croit bien faire et le ressenti de chacun



Pourquoi certains réfugiés s'en sortent mieux que d'autres ? Leur histoire est la même : fuir son pays sous la menace de mort. Certaines histoires paraissent plus crédibles que d'autres. La subjectivité des responsables entre en jeux. C'est sordide, chacun n'aura pas la même "chance" d'obtenir l'asile.



J'ai eu quelques difficultés à entrer dans l'histoire. Je ne sais pas si c'est l'écriture ou la façon d'amener les témoignages, mais j'ai trouvé ma lecture laborieuse. Je suis restée extérieur au récit. J'ai aimé découvrir et apprendre sur la vie des réfugiés, des sans-papiers, mais la froideur de l'écriture m'a laissé de marbre émotionnellement bien souvent. Et puis passées les 100 premières pages, je me suis laissée emporter.

À noter beaucoup de répétitions et une construction de récit pas toujours simple à suivre.



Une lecture très riche et complexe qui amène à réfléchir sur notre place et celle des autres dans notre société, sur notre histoire et notre construction. Mensonges ou réalité, que faire pour être cru et accepté ?



J'avais très envie de découvrir ce livre et je remercie @babelio_ et @editions1018 pour l'envoi et pour cette découverte.
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Faiseurs d'histoires

Ne soyez pas trop à fleur de peau lorsque vous ouvrirez ce livre, car vous allez éprouver une ribambelle d'émotions toutes plus intenses les unes que les autres.



Dina Nayeri nous offre un témoignage poignant et bouleversant sur le côté sombre de la vie d'un réfugié, bien loin d'un happy end hollywoodien.



De son enfance en Iran à son exil aux États-Unis, nous suivons Dina dans sa quête identitaire face à son sentiment de déracinement, face à la peur, la violence, les doutes, l'espoir et le désespoir qui sont inhérents à ce "parcours du combattant".



Dina va partir à la recherche de ses réponses, elle tente de déconstruire l'avant pour mieux reconstruire l'après, en mêlant sa voix à celles d'autres réfugiés, dont on apprends aussi, les histoires émouvantes. On s'interroge également avec elle sur cette crise humanitaire qui touche actuellementl'Europe .



C'est un livre qui s'ancre totalement dans l'actualité, un livre à lire pour comprendre, s'interroger et réfléchir.


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Faiseurs d'histoires

Convertie au christianisme, la mère de Dina est harcelée par la police. Risquant la prison, elle décide de fuir l'Iran avec ses deux enfants. Ce parcours d'exil va à jamais marquer l'auteure, qui va enquêter sur des histoires similaires à la sienne, comme une sorte d'exorcisme de ce qui leur est arrivé. Telles une remise en question constante, ses pensées sont une fuite en avant. Par là, pourra-t-elle trouver un certain apaisement, voire la résilience ? Son exil a généré une souffrance que sa recherche d'autres récits d'immigration ne parvient pas à atténuer. Lorsque des pensées parfois obsédantes, des ruminations constantes envahissent la psyché, il est sans doute salutaire de les coucher sur papier. C'est probablement le but de ce livre-témoignage qui permet aux lecteurs de comprendre le cheminement, les difficultés, les souffrances des exilés politiques. Pourtant, je ne suis jamais parvenue à m’immerger complètement dans le récit que j’ai ressenti comme trop intellectualisé avec une certaine mise à distance des émotions. Avis mitigé.
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Faiseurs d'histoires

Dans Faiseurs d’histoires, Dina Nayeri croise sa propre histoire d’émigrée iranienne, ou immigrée (selon le parti pris choisi, et cette distinction est en filigrane le cœur de son essai), à celle de nombreux autres dont elle a croisé le chemin, eux aussi ayant fui ou été arrachés à leur pays d’origine. Pour parler des réfugiés aujourd’hui, le message de Dina Nayeri est clair : il ne faut pas seulement raconter, il faut bien raconter. « Ecrire une histoire digne du New Yorker pour être entendu ». Et Dina Nayeri raconte bien. En cinq parties distinctes – La fuite, Les camps, L’asile, L’assimilation et Le rapatriement culturel, elle décrit la longue route des réfugiés qui n’a rien d’un voyage. Elle pose la question de la différence entre migrants, réfugiés, clandestins. Elle met l’Occident face à ses contradictions : que ceux qui pensent que la charité et l’accueil sont synonymes se détrompent. Le texte est dérangeant parfois, émouvant tout du long. Le ton est juste et la remise en question de notre société inévitable. Le droit d’asile est bien un droit fondamental, combat d’aujourd’hui. Mais Dina Nayeri va plus loin : c’est le droit à la dignité qui doit devenir celui de demain. Son récit nous plonge dans un Iran aussi magnifié par elle enfant que détesté par l’adolescente dont l’assimilation culturelle à des Etats-Unis pourtant désunis est la seule solution. Ce récit parfois long mais très fort résonne particulièrement à l’heure où nous nous réfugions tous chez nous par nécessité, et où je me demande : où se réfugient les réfugiés ? « Je voulais être chez moi » dit Dina à 10 ans – « où que ce soit ».
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Faiseurs d'histoires

C'est un livre qui m'a pris plus de temps à lire que d'autres, tellement il est riche.



C'est l'histoire de Dina Nayeri, son périple de l'Iran aux États-Unis quand elle était enfant, ses combats, ses désillusions, ses craintes, ses joies... On suit toute son histoire, et cela nous en dit plus sur le parcours du combattant que les réfugiés doivent affronter pour obtenir le droit d'asile. Quand on quitte son pays, tout devient plus compliqué.



Et c'est également les histoires d'autres réfugiés, que l'auteure voulait intégrer à son récit, qui est en fait une quête, une réflexion sur elle-même, sur ce qu'elle a vécu, et sur ce qu'elle vit encore aujourd'hui. Car, vivre dans un autre pays, sans l'avoir réellement choisi, ce n'est pas chose aisée, et ça vous poursuit. Le parcours du combattant ne s'arrête pas lorsque vous êtes "accepté" sur le territoire de votre demande d'asile. Et accepté de quelle manière ?



Je vous conseille la lecture de ce livre, qui dévoile une réalité, dont on ne parle pas assez. Les médias abordent le sujet des migrants bien sûr, mais pas de cette manière, pas de façon aussi personnelle, et c'est là tout l'intérêt de cet ouvrage, pleinement humain.

Comme je l'ai pu le lire sur d'autres chroniques, c'est une lecture actuelle, qui nous amène à réfléchir, à nous questionner.



Et d'ailleurs, posons nous un instant. Faisons preuve d'empathie et d'honnêteté. Que ferions-nous si l'on nous menaçait de mort dans notre pays ? Si la guerre était à nos portes ?

On ne choisit pas de devenir réfugié, c'est une question de survie.
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Une pincée de terre et de mer

Nous suivons Saba Hafezi, depuis ses 11 ans. L'autrice n'a que peu connu l'Iran qu'elle a quitté très jeune ; mais elle donne une image assez précise de la situation des femmes iraniennes, indomptables mais souvent brisées, après la révolution islamiste, d'autant que Saba a des parents convertis au christianisme ce qui mérite la mort dans l'Iran de Khomeiny.

Saba rêve d'Amérique avec son ami Reza et son amie Ponneh ; elle apprend l'anglais via des livres, des journaux et des films optenus sous le manteau par "l'homme de Téhéran". La situation financière de son père le lui permet.

Elle serait heureuse s'il n'y avait le manque de sa soeur jumelle Mahtab qu'elle imagine partie en Amérique avec sa mère et à qui elle prête des "soucis d'immigrés" et qu'elle rêve étudier à Harvard et être journaliste.

Le destin de ses amis va être à la fois semblable au sein et dissemblable pour une histoire de talon rouge et d'orientation amoureuse.

Mais ce livre n'est pas aussi pesant que ces quelques phrases pourraient le laisser penser. Il laisse quand même de l'espoir dont je ne peux parler plus ici de crainte de dévoiler la fin de l'ouvrage.

J'ai donc lu le premier roman de cette autrice après son second ouvrage et je ne le regrette pas ; je vous conseille de vous accrocher et de dépasser le premier quart du livre ; vous ne le lacherez alors plus...

J'y ai retrouvé la manière des Iraniennes de surmonter les difficultés de l'existence, en recouvrant la réalité d'une bonne couche de yaourt...
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Faiseurs d'histoires

Quelle histoire doit raconté un demandeur d'asile pour obtenir ce droit ? Sa véritable histoire qui la plus part du temps ne peut être comprise par le fonctionnaire chargé d'étudier le dossier ? Ou une histoire qui colle à la perception de ce que ce fonctionnaire comprend de la situation du pays d'origine du refugié? Dina Nayeri entremêle sa propre histoire c'est à dire celle de sa mère qui a fuit l'Iran et son ressentit de fille puis adolescente exilée avec celle d'autres migrants rencontrés dans des camps ou de ces "voisins" migrants de divers pays. Très instructif § Cet ouvrage permet de comprendre un peu mieux, les labyrinthes à traverser et les tunnels d'incompréhensions auxquels font face ces personnes qui abandonnent tout, pour un ailleurs qu'ils espèrent meilleurs. Lecture très enrichissante
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Faiseurs d'histoires

Dans ce livre bouleversant d’humanité, Dina Nayeri entremêle son histoire d’exil aux récits d’autres exilés. L’autrice nous livre des témoignages déchirants tout en menant une réflexion approfondie sur le statut des réfugiés et sur la manière dont la société occidentale les perçoit. Un livre savamment construit qui porte les voix de personnes trop souvent ignorées. Si vous avez aimé Faiseurs d'histoires de Dina Nayeri, je ne peux que vous conseiller de lire le fabuleux roman de Marc Alexandre Oho Bambe à savoir Les Lumières d'Oujda.
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