Citations de Dominique Desanti (19)
Pour nous, le Plan Marshall était l'instrument de la domination des États-Unis sur les petits pays d'Europe occidentale, domination hypocrite baptisée aide et reconstruction.
En revanche, les traités bilatéraux entre l'URSS et chaque
démocratie populaire représentait la solidarité du camp socialiste.
Parfois, elle ne se couchait pas de quarante-huit heures, tenant à grands coups de café, et sa puissance au travail devenait légendaire. "Une femme-homme", disaient les hommes.
Le docteur E... attribuait la volonté de puissance de Marthe Hanau, son attitude virile, dominatrice, son goût pour les femmes, sa tendresse pour des hommes brillants influençables, d'esprit fécond mais de volonté instable aux complexes de l'enfance. Son amour immodéré pour un père traité en inférieur, sa haine secrète pour une mère qui assumait le rôle de chef de famille avaient, selon lui , dévié le caractère de Marthe, l'avaient éloignée du modèle ordinaire proposé aux filles.
Aussi totale qu'aujourd'hui, la puissance financière était plus secrète et son action déterminait de fiévreux remous dans le public, mal averti. Car si les financiers se battaient ouvertement à la Bourse, la politique se faisait à la Chambre où les grands problèmes économiques étaient rarement évoqués et mal compris.
La chère Hélène Vacaresco avait accueilli Marthe avec jovialité : "Ma chère, en politique, il n'y a que les grosses qui réussissent : ça nous donne de la présence et ça excite les caricaturistes", affirmait l'ancienne égérie royale.
Pour elle (Marthe Hanau) - et pour eux - la "démocratisation" de la spéculation financière, la Bourse à portée de presque tous, faisaient partie du progrès. Quarante ans plus tard cette même idéologie portera l'étiquette du Crédit, de l'accession à la Propriété Immobilière, de la Participation des Salariés aux Bénéfices.
Vous réclamez des réformes? L'histoire ne vous a donc pas appris qu'on ne réforme pas l'édifice social sur lequel repose une société sans bouleverser les rapports économico-politiques? Le 6 février 1934, l'équipe au pouvoir ne donnait pas satisfaction aux grands intérêts économiques et financiers qui, dans la coulisse, tirent les ficelles des marionnettes du pouvoir.
Elle fit venir Courville et Bertrand pour le gala. Elle y eut pour voisin un homme pour qui elle vouait la même admiration qu’à Platon ou Wagner, celle qu’elle réservait – quelle qu’en soit la nature – au génie : André Citroën. Elle lui dit ce qu’elle devait, plus tard écrire :
- Prendre à bail la Tour Eiffel, la frapper de son nom, faire scintiller les lettres Citroën à 250 mètres de hauteur dans la nuit, voilà le génie. Une idée simple, mais dont nul n’ose faire une réalité.
A peine descendue au Grand Hôtel elle entendit annoncer Cornuché de chez Maxim’s, animateur des célèbres galas du casino. Les couturiers créaient des modèles pour ces soirées dont le Figaro et le Gaulois publiaient des comptes rendus détaillés. Solennel, Cornuché déclara qu’il donnerait un dîner de têtes Gazette du Franc. C’était patriotique, affirma-t-il. Chacun viendrait avec une tête de monnaie. Le Dollar d’Or en perruque à la Washington voisinerait avec la Livre Sterling, endiamantée et coiffée à la reine Victoria, la Lire couronnée de lauriers romains, une pièce d’Amérique Latine, il ne savait encore laquelle, dans le style Inca. Et Astérix-le-Franc porterait casque, tresses et bouclier d’or.
C'est le plus cruel des actes d'accusation. Je m'enivre de désespoir quand je me la récite. Ces "jambages bleus du malheur", je les ai glissés, introduits dans ce que j'écrivais. Elle m'en a voulu, je crois.
J'appris que le 11 novembre 1940 à Paris des jeunes, surtout des étudiants, avaient manifesté contre l'Occupant... qui a tiré. Il y eut des morts, beaucoup d'arrestations... Ces jeunes ont figuré parmi les premiers déportés.
Marthe lit les journaux : "Mme Hanau est le type parfait de la femme d'affaires tenant à montrer plus d'estomac et de poigne qu'un homme. Large, forte, sanguine: créant, organisant, décidant, mettant au jour, comme une mère gigogne, des sociétés, des syndicats, un grand organe financier, une agence de publicité, des centaines de succursales, allant vers son but sans se laisser arrêter par aucune considération..."
Mais enfin pourquoi Sacha Guitry ? ont dit mes amis. Il est aux antipodes. Dans la même ville, certes, visible sur scène et à l'écran....mais c'est un autre monde.
Pas le tien.
Rien de plus vrai. Et plus encore : avec ses cent sept pièces publiées, ses trente films, les mémoires de presque toutes les épouses légitimes, les souvenirs de plusieurs maitresses et de très nombreux amis intimes, avec une quinzaine de livres écrits sur lui et les douze volumes de son Théâtre et ses carnets, bâtons rompus, entretiens et scénarios, Sacha Guitry, c'est vraiment un sujet en apparence...épuisé.....
(extrait de "Sacha Guitry ?...Pourquoi ?", premier chapitre du volume paru aux éditions "Grasset" en 1982)
Souvent elle affirmait que l'esprit se concentre mieux sur la prière et la méditation quand les doigts semblent occupés par une broderie ou un dessin.
Il me -il nous- avait fallu ,devant chaque évènement prendre parti , décider ,faire un choix .Pendant douze ans j"avais su ce qu'il fallait voir,démontrer ,de quoi il fallait convaincre ;j'avais eu la Ligne , rampe merveilleuse ,corde magique du fakir qui permet de grimper droit dans les airs.
On est un et le même parce qu’on se retrouve comme l’être irremplaçable qui est né et qui va bientôt mourir. Alors on revisite pour essayer de se dire par quels cheminements multiples on est passé.
Le père Dimitri enseignait que la prière même commencée sans élan apportait toujours 'force et chaleur'. La prière était pour lui comme une hypnose éveillée.
Je pense mieux en brodant qu'en ne faisant rien: se concentrer sur un travail prépare l'esprit à reporter sa concentration vers une sphère différente.
L'unité dans la confusion n'est pas une unité, c'est un pas fait sur le terrain de l'adversaire, c'est une concession. L'unité doit éclairer chacun sur l'action entreprise et sur ceux qui la mènent.