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Critiques de E. L. Doctorow (50)
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Ragtime

"Ragtime" commence en 1902 à New Rochelle - district de New York - pour se terminer en 1917 par le torpillage du Lusitania et l'entrée en guerre des États-Unis. Entre ces deux dates, c'est l'histoire de la société américaine à l'aube du 20ème Siècle qui nous est contés au travers de trois familles représentatives : une blanche, une noire et une juive immigrée d'Europe centrale.
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Homer & Langley

J'ai débuté ce roman en pensant passer un bon moment de lecture, une lecture détente. Mais j'ai été happée dès le début par cette histoire de frères vivant reclus dans leur immense demeure new yorkaise, envahit par des objets, des journaux ramenés par Langley de ses escapades en ville.

J'ai tout de suite trouvé Homer et Langley attachant, Homer par sa façon de nous raconter leur histoire et sa manière de vivre sa cécité, Langley par sa douce folie et sa façon de voir le monde.

Ils rencontrent au fil de leur vie des personnages cocasses, comme Vincent le gangster, la belle Mary ou encore la mystérieuse Jacqueline.

On parcours une bonne partie du 20ème siècle avec ces deux frères Collyer, jusqu'à une fin qui m'a beaucoup ému, une fin qui va me marquer longtemps, surtout le dernier paragraphe...
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Homer & Langley

Dans Homer & Langley Doctorow dépeint avec talent et noirceur l'aveuglement du vieux vingtième siècle états-uniens. Un roman assez bref où il poursuit sa réflexion sur nos perceptions cérébrales et nos capacités à totalement nous y enfermer.
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Ragtime

Lu il y a un moment mais c'était un moment intense
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Homer & Langley

Enfin un nom pour cette (hum!) disons manie qui sévit dans ma famille paternelle ! Après avoir lu un petit article sur la syllogomanie et sur la vie de ces deux frères qui ont vraiment existé, et qu'on a retrouvés morts, ensevelis sous des piles de journaux, je me suis précipitée sur ce roman.

Tout à la fois drôle et émouvant, il nous fait parcourir le 20e siècle newyorkais, à travers le regard de deux frères, l'un gazé durant la Grande Guerre, et rebelle depuis lors à toute emprise sociale, et l'autre, devenu aveugle suite à une maladie, et perdant progressivement l'ouïe. Tous deux vivent de plus en plus isolés, au fur et à mesure que la demeure familiale de la 5e avenue s'emplit d'un bric-à-brac, qui finit par envahir tous l'espace.

La fin est extremement émouvante, la solitude y est dépeinte de manière poignante.
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La marche

1864, après avoir incendié Atlanta, le général Sherman commence une longue marche à la tête d'une armée de soixante mille hommes pour rejoindre la Caroline. En chemin il écrase les troupes confédérées exsangues et cependant combattives.

A sa suite une autre armée, celle des esclaves libérés dont il ne ne sait que faire, des groupes de déserteurs, des blancs profiteurs du chaos, des voleurs, des familles dispersées …. et un photographe.



Au milieu du désastre, Pearl, une jeune « négresse blanche » fruit des amours du maître de la plantation avec une de ses esclaves. Elle croisera une galerie de personnages hauts en couleurs traînant avec eux les effluves épiques ou sordides, le tout mêlé d'un certain érotisme et d'un évident macabre. Pearl, noire à la peau blanche, déguisée garçon pour se protéger des assiduités soldatesques, porte en elle l'ambiguité de ce que le Sud vit : une force dévastée qui lentement se relèvera après la paix.



« La marche » est un peu une Cour des miracles ambulante : la grandeur d'âme côtoie le glauque et la violence au nom de la survie. Pearl est un personnage lumineux dans le sens où si elle conserve un peu de naïveté, elle sait à quoi s'en tenir et surtout elle comprend, très vite, qu'aider et soigner sont des actes d'amour, de compassion et de tendresse. Elle apporte tout cela à ceux dont elle croise la route, leur offrant le soleil de son sourire, de son rire, la douceur de ses mains et de ses bras, sa foi dans l'avenir malgré l'adversité.



On peut lire un peu partout que « La marche » commence où s'achève « Autant en emporte le vent », en effet, c'est le point de départ : où s'arrêtera la folie guerrière de Sherman ? Raser le Sud, le mettre à genou au point de l'humilier est-ce la solution et le clef de la paix ?



Les personnages qui défilent dans la galerie hétéroclite de E.L Doctorow, ont chacun leur interprétation et tentent de tirer leur épingle du jeu. La toile de fond politique et morale a des accents Tolstoïens tout en étant moins ambitieuse sans pour autant être fade.



J'ai retrouvé en Sherman, personnage central, ma lecture de « Je suis fille de rage » de Jean-Laurent del Socorro : il est maniaco-dépressif, à la limite de la psychose. Il est ambitieux, cruel et compatissant, un paradoxe vivant, pas plus abolitionniste que cela puisqu'il n'hésite pas à abandonner à leur triste sort les esclaves libérés. Sherman est la figure du guerrier inspiré, craint, subtil dans ses analyses, colérique, poussant au bout d'eux-mêmes ses soldats au bord de la rupture nerveuse et physique. Les scènes d'assaut sont horribles, horrifiques et épouvantables. C'est qu'à la guerre, pour un général tel que Sherman, on ne compte pas les larmes ni le sang versé.



Comment ne pas s'arrêter sur le chirurgien autrichien, d'une froideur absolument glaçante, Wrede Sartorius, pour qui la guerre est une aubaine : elle lui fournit des blessés « défis chirurgicaux » en puissance, lui permettant de peaufiner ses hypothèses et de les expérimenter. Praticien dénué de compassion et d'empathie, il est d'une dextérité incroyable, il est un puits de sciences médicales, il est dans la découverte pour faire progresser la médecine et rien d'autre ne l'émeut.



Quant aux joyeux déserteurs confédérés, Will et Arly, d'une jeunesse confondante, le lecteur ne peut rester indifférent à leur sens pratique de la survie : il suffit de changer d'uniforme au bon moment. Ce qui les amène à vivre des situations dramatiques teintées de cocasserie.



Puis il y a Emily, la jeune fille de bonne famille qui jette aux orties convenances et statut social : elle suit la cohorte protéiforme de l'armée « Sherman » et devient infirmière, assistante de Wrede Sartorius dont elle tombera amoureuse. Elle y gagnera un chagrin d'amour et surtout une liberté de penser et d'agir : elle prend conscience de sa force intérieure et de sa capacité à survivre.



On ne peut oublier le colonel, un tantinet original, qui a décidé d'emmener avec lui son jeune neveu à qui il passe tous ses caprices. Ce gradé répondant au doux sobriquet de Kil Kilpatrick, à la tête d'un corps de cavalerie, jouisseur invétéré est gluant de lubricité et de cruauté.



Au fil des kilomètres rythmés par les bottes usées des soldats, un monde nouveau se dessine dans le Sud des Etats-Unis. Un monde où les frontières s'estompent dans les marécages pour renaître au pied d'un escarpement ou d'une montagne. Un monde entre ombre et lumière, entre joie et désespoir.



L'Amérique qui émergera de la Guerre de Sécession, sera celle de la dispersion, à l'aune des billets de la banque centrale Confédérée, à Milledgeville qui virevoltent , tourbillonnent avant de s'éparpiller au gré de leur danse. La transformation sauvage, à la hussarde, du Sud, est en filigrane dans le texte de E.L Doctorow : un art de vivre et une société s'envolent au cœur des brasiers dévoreurs de tout ce qui a été et ne sera plus.



La blessure profonde a-t-elle été réduite ? Rien n'est moins sûr quand on y regarde de plus près. La blessure est de celles qui ne cicatrisent que lentement ce qui rend la guérison si fragile. Pearl est un peu le symbole de tout ce drame : le présent défait avec violence le passé et trace un avenir qui pourra être ensoleillé si on sait suivre avec délicatesse son tracé ténu.



« La marche » est un roman sans concession et une peinture subtile et élégante d'une trance d'Histoire américaine écrite dans les larmes et le sang
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Homer & Langley

J'ai adoré. Coincé dans une demeure de la 5ème avenue, Homer, le narrateur nous transporte dans son quotidien, témoin impuissant de la complexité (je ne veux pas utiliser le mot folie) de son frère Langley.

On traverse les décennies à leur côté, on traverse l'histoire avec un grand H. La Guerre, ou plutôt les guerres, la prohibition, le jazz, le mouvement Hippie ....

A mesure que le temps s'écoule, la maison se remplit, plus on avance plus on s'y perd.....

Un beau roman, une belle fresque et surtout une belle histoire de loyauté et de fraternité.
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Homer & Langley

Comment être tenu en haleine par l’histoire d’un aveugle qui devient sourd et d’un gazé de la première guerre mondiale adepte de la théorie du renouvellement ?



« Homer & Langley » est l’adaptation d’un fait divers de 1947 : deux frères avaient retrouvés morts dans leur maison cossue de New-York, ensevelis sous des tonnes de déchets, journaux et objets divers, victimes d’un curieux mal qui est la syllogomanie.



L’un des deus frères, Homer, tient une sorte de journal de leur vie du début du XXème siècle aux années 1970, déplaçant dans le temps la véritable histoire des frères COLLYER, mais survolant l’histoire avec un grand H.

C’est tout là l’intérêt de ce récit : la perception de tous les événements marquants du XXème siècle par ces deux personnages loufoques.



Le style de E.L. DOCTOROW est classique mais plaisant.



Enfin une mention spéciale pour Actes Sud : les formats, la qualité et surtout la couleur du papier font de chaque lecture un moment très agréable.

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Homer & Langley

Elle est où la vraie vie, dites, elle est où ?



«Je suis Homer, le frère aveugle.»

Homer vit avec son frère Langley dans une immense maison de la Cinquième Avenue à New York, près de Central Park.

Langley est le frère aîné. «C’est un ancien combattant qui a participé,avec bravoure à la Grande Guerre et dont les efforts lui ont coûté la santé. Quand nous étions jeunes, ce qu’il collectionnait, ce qu’il ramenait à la maison, c’étaient ces minces volumes de poésie qu’il lisait à son frère aveugle.»



Langley est le philosophe. Il théorise même une théorie du Remplacement. A vous de voir…

Langley est le collectionneur. Il collectionne la presse quotidienne dans le but (ultime ?) de créer LE numéro universel et intemporel, un numéro unique pouvant être lu et relu à pérpétuité.

Chaque information est triée par catégories : invasions, guerres, massacres, accidents de la route, de chemin de fer et d’avion, scandales amoureux, scandales écclésiastiques, etc, etc.

Le «Collyer’s Journal».

Pas étonnant alors que la maison des frères Collyer soit envahie de ballots de journaux du sol au plafond.



«A cette époque de nos vies, la maison était un labyrinthe de sentiers hasardeux, plein d’obstructions et de nombreux culs-de-sac. Avec assez de lumière, on pouvait s’y retrouver dans les corridors qui zigzaguaient entre les ballots de journaux…”



Langley collectionne tout. Les parapluies, les machines à écrire (un inventaire à la Prévert : la Royal, la Remington, la Hermès, la Underwwod, la Smith-Corona, la Blickensderfer n°5), les moteurs, les télévisions, tout, tout, tout et n’importe quoi.

Il installe même une automobile modèle Ford T. dans le salon.



Homer est le musicien. Il joue du piano.

Il est celui qui raconte. Celui qui écrit.

«Il se trouve qu’écrire correspond à mon désir compensatoire de rester en vie.»

Les frères Collyer vivent reclus dans leur maison.

Où est l’intérieur ? Où est l’extérieur ?

C’est la vie qui vient chez eux. Le monde. L’Histoire.

Suffit juste d’être accueillant et curieux.

L’Histoire passe chez eux, se passe chez eux.

La Grande Guerre, la prohibition, la deuxième guerre mondiale, la guerre du Vietnam, les hippies, le progrès technologique, etc, etc.

«Ne vois-tu pas ? l’ultime performance technologique consistera à échapper au désordre que nous avons créé.»

Les femmes passent aussi. L’amour. Mais les frères Collyer ne sont pas très habiles en amour.



Ce livre de Doctorow est une sorte, un genre, un drôle de conte philosophique. A la «Candide» de Voltaire.

Homer serait le Candide et Langley le Diogène.

Ou bien une sorte, un genre, une drôle d’allégorie de la caverne…mais à l’envers !

Les deux frères cultivent leur jardin…à la maison !



Tout y passe. Accumulation absurde d’événements édifiants, scepticisme envers la Providence, prépondérance du hasard, médiocrité de l’homme montrée du doigt (démontrée par le regard aveugle d’Homer et le cynisme de Langley), ineptie des dogmes religieux, dégâts (collatéraux ?) du fanatisme…les fameux moutons de Panurge chers à Voltaire.

Doctorow sait jouer de l’ironie. Un virtuose.

Une sorte, un genre, une drôle de parodie d’épopée !

Difficile de raconter ce livre tellement il est, hum, comment dire, fou, fou, fou !

Certains passages sont à se tordre de rire.

Si le conte philosophique a pour but de distraire tout en nous interrogeant, celui-là a tout juste !

Hilarant et tendre ! Hypersensible et terriblement cruel.



Bon sang, ça faisait longtemps que je n’avais pas lu un si bon livre.



Ce livre-là je vais l’offrir à pas mal de monde autour de moi. Sûr.

Il faut rester raisonnable toutefois et savoir faire court, mais ce que j’ai dit en dit assez long sur mon sentiment sur ce livre, alors je conclue, cher lecteur, lisez ce livre…GENIAL !



«Nous avions une blague, Landley et moi : un mourant demande s’il y a une vie après la mort. La réponse est : Oui, mais pas la tienne.»
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Ragtime

Le ragtime sera la musique de fond dont sa période de popularité, entre 1897 et 1918 est la même que celle du roman de Doctorov. Pour ainsi dire, la moitié du livre est consacré à la présentation des personnages fictifs et de la vie politique, sociale et culturelle de l’époque.

Ce tissage entre la fiction, les évènements historiques, est incroyablement bien mené. Le rythme s’emballe dans un contexte de provocation raciale où dans une Amérique du début du XXème siècle, le « nègre » juste sorti de l’esclavage par l’abolition de 1863, sera encore malmené et soumis à des différences de traitement.

J’ai découvert ce livre lors de ma lecture de l'homme qui aimait trop les livres de Allison Hoover Bartlett, Il était mentionné comme étant le 86e dans la liste des cent meilleurs romans de langue anglaise du XXe siècle établie par la Modern Library en 1998.

Il m’a fallut un peu de concentration pour m’y retrouver dans tous ces personnages que rien ne permettait de faire un lien et que les évènements vont rapprocher. Belle immersion dans l’actualité du début du 20ème siècle.
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Ragtime

"Ragtime" est très actuel dans le sens que le point culminant est le meurtre d'un noir par des policiers blancs à New York. Il est très vieux dans le sens que c'est une réflexion sur l'assimilation des juifs aux É.U. par un membre de la dernière génération de l'avoir subie.

Fidèle à son titre, ce roman a l'exubérance de l'époque (entre 1897 et 1918) de la musique Ragtime (un genre précurseur du jazz et dominé par la syncope) et des changements dramatiques dans la société américaine. Les É.-U. sont à la vielle d'accéder au statut du plus grand pouvoir économique et politique du monde. Les noirs du sud du pays et des juifs de l'Europe centrale arrivent en grand nombre à New York ou ils reçoivent un accueil assez froid. "Ragtime" décrit le choc culturel qui impliquent les deux communautés de nouveaux-arrivants et les anglo-saxons en place. La liste des personnages est dominés par des individus historiques qui représentent les divers courants dans la société américaine. Ils sont tous reliés parce que leurs chemin se croissent avec une famille fictive (dont les membres s'appellent "Père", "Mère", "Fils, etc.)

Les anglo-saxons (incarnés par le banquier J.P. Morgan et l'industriel Henry Ford) dominent toujours dans le domaine économique. J.P. Morgan croit fermement dans les divisions sociales et pratiquent un spiritisme qu'il croit être d'origine pharaonique. Ford est l'apôtre de l'OST (Organisation Scientifique du Travail ou le Taylorisme) et mécréant. Morgan et Ford n'arrivent pas à élaborer ensemble une idéologie cohérent mais ils restent des alliés ferme dans leur oppositions aux syndicats et au socialisme.

Le juifs sont représentés par la célèbre l'anarchiste Emma Goldman qui prône le socialisme, les libertés civiles et l'affranchissement de la femme et par Tateh un pauvre dessinateur qui devient éventuellement riche dans l'industrie des dessins animés. Goldman est les personnage qui suscite le plus l'admiration du lecteur et qui semble être la porte-parole de l'auteur. Tateh pour sa part est simplement très sympathique.

C'est le pianiste de Ragtime Coalhouse Walker qui fait la plus pitié. En tant que noir, il fait face à des barrières partout et subi des insultes incessant. Inévitablement, il craque et se fait tuer par la police.

Tout fini bien d'une manière difficile à croire. Père meurt ce qui permet à 'Mère d'épouser le charmant Tateh. Ils adoptentle fils du malheureux Coalhouse Walker et s'installent en Californie. Ainsi, ils créent un ménage anglo-saxon, juif et noir. Voilà comment fonctionne le célèbre "Américan Melting Pot" (creuset de civilisations).
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Ragtime

RAGTIME de E.L. DOCTOROW

Du début du 20 ème siècle jusqu’en 1917 et leur entrée en guerre, on suit l’histoire des États Unis à travers la vie de trois familles dans les environs de New York. La famille blanche, c’est Père, Mère et Jeune garçon. Père fabrique des drapeaux et décide de partir à l’aventure avec Peary pour découvrir le pôle nord. Sa femme va devoir reprendre son affaire et la faire prospérer. Tateh, Mameh et Jeune fille sont des migrants juifs d’Europe centrale, ils ont fui les pogroms. Coaldhouse Walker est le protagoniste noir, pianiste à Broadway, élégant et raffiné, il va se trouver confronté au racisme ambiant. Bien d’autres personnages vont traverser ce roman en forme de kaléidoscope comme le célèbre magicien Houdini ou le psychiatre Freud en visite avec Jung et Ferenczi.

Doctorow déconstruit le modèle de vie américain, dénonce la pauvreté, la difficile vie quotidienne en suivant l’évolution de ces trois familles.

Très bon roman foisonnant très ancré dans l’histoire, Doctorow est un écrivain célèbre aux États Unis, primé pour Billy Bathgate, l’Exposition universelle, Ragtime et The March.

Ragtime a été adapté au cinéma par Milos Forman, excellent film.
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La marche

Superbe saga qui suit l'armée de Sherman dans le sud des état-unis à la fin de la guerre de sécession avec tous les à côté de la guerre vécu par les soldats et les populations, chacun essayant de tirer son épingle du jeu et de trouver sa destinée au milieu du chaos.

Les personnages sont attachants, il n'y a pas de bons ou de mauvais, mais des hommes et des femmes qui essayent de survivre et de garder leur humanité.

Du grand roman foisonnant qui marque !
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Dans la tête d'Andrew

Dans le cabinet d'un psychanalyste, Andrew, spécialiste de sciences cognitives, parle de sciences, de famille, de joie, de malheur... il semble atteint de morcellement cérébral, d'une insensibilité chronique et d'une incapacité à éprouver la moindre émotion.



Tout en évoquant l'histoire d'un ami, cet homme parle de lui même, mais aussi de l'Amérique, de l'après 11 septembre, des blessures incurables que laisse la disparition d'êtres chers dans des circonstances improbables, et également du vacarme intérieur qui l'habite, où se mêlent moments heureux et douleur, au fil d'une vie où ce anti héros est tour à tour fils, mari, père, veuf, professeur, tantôt victime, tantôt manipulateur, angoissé ou drôle, dépressif ou euphorique...





Tout au long du livre, le lecteur oscille entre réalité et fiction imaginaire, un tantinet délirante, et c'est ce qui fait tout le bonheur de cette lecture jubilatoire.

Ultime livre et, pour ma part, première lecture de cet auteur qui est, à n'en pas douter, à découvrir.

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Ragtime

Magistrale fresque historique des Etats-Unis au début du 20ème siècle vue au travers des yeux de différents personnages. E.L. Doctorow a écrit un roman très intelligent, réaliste, sensible et attachant.

J'ai lu ce livre comme je plonge dans un film au cinéma sur grand écran.

A noter de très beaux portraits de personnage tels que Tateh et Emma Goldman.
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Ragtime

Ragtime de E. L. Doctorow est un condensé intéressant de plusieurs histoires individuelles et familiales de l'Amérique du tout début du XXe siècle.



L'ensemble est bien écrit, bien que le style laisse parfois transparaître l'époque des années 1970 durant laquelle l'ouvrage a été publié.



Dans cette série d'histoires qui s'entremêlent plus ou moins, Doctorow propose de croiser des personnages de différentes couches sociales qui incarnen les États-Unis de l'époque : la famille wasp bourgeoise et (presque) parfaite, les Noirs entre reconnaissance sociales et discriminations, l'immigré juif en quête aussi de reconnaissance, etc.



Deux personnages sont touchants dans l'ouvrage : le magicien (historique) Houdini, dont l'attachement à sa mère et ses obsessions à jouer ses tours le rendent très humain et très sympathique. Et Tateh, le père juif immigré qui cherche un avenir meilleur pour lui et sa petite fille.



Un personnage ridicule à relever est celui de J. P. Morgan, richissime (historique aussi) industriel, obsédé par l'immortalité divine des pharaons, finissant par incarner un pagano-capitalisme qui vire au pathétique. Son homologue Henry Ford est moins ridicule que détestable à souhait.



Les femmes sont omniprésentes entre la force intérieure incarnée par la petite fille de Tateh, la mère de famille wasp qui recueille le bébé orphelin noir, ou encore Emma Goldman, l'anarchiste (historique elle aussi). Ces figures féminines sont mises en valeur et suscitent l'admiration du lecteur.



Le rêve américain dans sa pluralité sociale qui le compose semble ainsi être le corps même de ce livre. Une belle découverte.



Il manque cependant quelque chose d'imperceptible dans ce livre qui ne lui permet pas d'être aussi appréciable que cela. Un véritable fil conducteur ? des histoires inachevées ? la raison de sa rédaction ? qu'a voulu dire son auteur ?



Il manque réellement quelque chose à cet ouvrage, ce qui n'empêchera pas tout lecteur de l'apprécier.
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Homer & Langley

L'histoire dramatique (et vraie) des frères Collyer, les "frères fantômes" de Harlem est un cas d'école des effets tragiques de la syllogomanie, le syndrome d'accumulation compulsive pouvant rendre une habitation totalement insalubre et impraticable.

E.L. Doctorow prend des libertés avec ce fait divers célèbre, et nous offre un roman au temps long, retraçant une épopée américaine balayant une grande partie du XXème siècle.



A travers les "yeux" du sensible Homer, le narrateur, le pianiste aveugle que son frère Langley se charge de protéger, c'est une histoire des Etats-Unis qui nous est contée, de l'après-guerre aux années 70. Au rythme des (rares) rencontres et actions des frères reclus, les périodes marquantes sont évoquées, comme la prohibition, la Seconde Guerre mondiale (qui affectera leurs domestiques japonais), le mouvement hippie... Les deux frères, issus de la vieille aristocratie New-yorkaise, posent un regard bien particulier sur tout cela, souvent candide et ébloui pour Homer, plus cynique et méfiant pour Langley qui est revenu gazé de la Première Guerre mondiale.

Mélangeant l'Histoire avec l'histoire, le roman narre aussi comment la santé mentale de l'un, et la santé physique de l'autre (d'abord aveugle puis progressivement sourd) vont contribuer à leur isolement et leur paranoïa. Avec une infinie délicatesse et beaucoup d'empathie envers ses personnages, l'auteur nous partage le quotidien de ces êtres atypiques et attachants.



Homer & Langley est donc un livre parfois tendrement drôle, bigrement enrichissant et toujours fort émouvant que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire.
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Ragtime

Des premières pages, qui se situent au tout début du 20ème siècle jusqu'au dénouement qui se conclut par le torpillage du Lusitania en le 7 mai 1915, par un sous-marin allemand au large de l'Irlande, Edgard Lawrence Doctorow offre une fresque historique captivante.



Il y a Tateh qui a fui l'Europe avec sa fille. Père et Mère forment un couple uni et distingué. Ils vivent dans une grande et belle demeure avec le petit garçon. Le jeune frère et le grand-père complètent le noyau familial. Jusqu'au jour où Père part pour une expédition en Arctique, et où Mère doit prendre des décisions pour faire tourner la fabrique de drapeaux, de feux d'artifices et autres objets patriotiques. A son retour, il découvre une famille changée, et en charge d'un nourrisson noir que sa mère a abandonné. C'est ainsi que la famille va faire la connaissance de Coalhouse Walker Junior et que son destin va en être bouleversé.



Ce roman est dense et difficile à raconter tellement il y a d'interconnexions entre les différents personnes qui se croisent sans se connaître, qui vivent côte à côte des vies totalement différentes. E. L. Doctorow déroule un récit brillamment ficelé présentant les différentes strates de la société américaine de ce début de siècle. C'est intense et même si chaque personnage ne tient le haut de l'affiche que pendant quelques pages ou chapitres, puis passe le relais, sans que le récit en devient saccadé; chacun a son importance.



Les personnages sont nombreux et tous sont à la fois personnages secondaires puis principaux. Il y a entre autres Mère qui apporte à cette fresque un visage féministe, Jeune frère avec sa casquette de rouge, qui au début semble un peu dérouté par la vie; Coalhouse Walker, pianiste de ragtime pour les blancs, avec sa vision de la vie - pour l"époque - totalement déroutante, que l'on pourra assimiler à une locomotive lancée sur ses rails et qui n'en sortira sous aucun prétexte. Il y a Tateh qui aimerait tout offrir à sa fille tellement belle, prunelle de ses yeux.





Ce roman est dense, le lecteur suit un bref instant la vie de bien des personnages célèbres, et l'on croise ainsi Emma Goldman une célèbre anarchiste, Freud et ses disciples, Evelyn Nesbit une danseuse d'une beauté sans pareil, mariée à Harry Kendall Thaw; l'architecte Stanford White, Henry Ford dont le modèle T causa bien des problèmes à l'un des personnages du roman, John Pierpont Morgan un gros financier dont la bibiothèque où se déroula une scène importante et tragique du roman, le grand Harry Houdini et ses états d'âme, et j'en passe. Le roman a d'ailleurs été adapté au cinéma par Milos Forman, en 1981. (...)
Lien : http://lillyterrature.canalb..
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Dans la tête d'Andrew

Dans la tête d'Andrew est le dernier roman d'E.L Doctorow. Une brillante plongée dans l'inconscient d'un homme torturé, sans doute malade. Un art certain de l'ambiguïté.
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Homer & Langley

Du début à la fin on se sent proches des personnages Homer et Langley, deux frères qui se ressemblent dans leur envie soudaine de solitude. S'ils traversent la vie en reclus, d'années en années, ils sont les témoins privilégiés des changements sociaux et culturels des États-Unis d'Amérique. De la prohibition en passant par la guerre et les hippies, il n'y a pas de doute, Homer et Langley finissent par ne plus être de leur temps et pourtant chaque scène du livre est comme un rayon de soleil, d'une humanité incroyable, drôle et touchante. L'un est aveugle et pianiste et l'autre collectionneur d'objets hétéroclites, ils sont les yeux et le coeur des États-Unis, qui manque cruellement d'humanité à cette époque.

Un livre à lire absolument.
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