Lorsque nous obligeons nos vérités et nos histoires à rester cachées, certain secrets peuvent à leur tour se transformer en traumas, en prison à part entière.
Je me suis rendu compte, comme lors de ma rencontre avec Tom, le vétéran paraplégique, que ma réussite professionnelle devrait puiser plus profondément en moi, non pas du côté de la petite fille qui essayait de faire plaisir aux autres et de gagner leur approbation, mais de ma personne la plus entière et la plus authentique, celle qui était vulnérable et curieuse, qui s'acceptait et qui était prête à grandir.
L'expression est l'opposé de la dépression.
Cela supposait d'apprendre à recadrer mon trauma, à voir dans mon passé douloureux la preuve de ma force et de mes dons, d'y puiser des opportunités de grandir, plutôt que la confirmation des ma faiblesse et de mes blessures.
Elle tient dans ses mains ses boucles tondues, des mèches épaisses de ce qui reste de sa chevelure. Nous sommes debout, nues, depuis des heures, et elle s'agrippe à ses mèches, comme si, en les retenant, elle pouvait se retenir à elle-même, à son humanité.
Au catalogue de mes regrets, il y en est un particulièrement saillant : celui de ne pas avoir pris la main de ma sœur.
Nous pouvons choisir d'être libres.
Comme si mon identité n'était pas liée à ce que je suis ou à ce que j'ai, mais simplement la mesure de ce qui manque à mes deux parents.