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Citations de Eleanor Catton (95)


sur les nuits et les ténèbres de l’âme, il était sans opinion.
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"On ne devrait jamais prendre la vérité d'un autre homme pour son propre», prévient Moody

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J'inventerais des bijoux de mensonges sertis d'éclats de détail, de splendides minuties qui seraient comme les morceaux d'une musique, des lames d'images nettes, ineffaçables, d'une si parfaite vraisemblance que personne n'aurait idée de douter de mes paroles.
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Elle aurait envie de demander à Isolde de rester encore. Ces bribes d'une demi-heure par semaine de la vie de la jeune fille sont pour elle comme les carrés éclairés des fenêtres de cuisine qui se suivent le long d'une rue obscure, offrant en jaune un coup d'oeil rapide dans la bouche ouverte des maisons, sans aller plus loin.
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Autrefois, on ne faisait pas de distinction entre l'âme et la respiration , comme si la vie se réduisait au souffle qui anime. Lorsque vous soufflez dans cet instrument, ma chère, vous lui donnez la vie - pas seulement la vie en général, mais la vôtre.
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Les filles pouvaient, sans s'emmêler les pinceaux, faire toujours le départ entre elles-mêmes et l'impression qu'elles voulaient donner, entre la forme et le fond. Ce tour de main ambidextre, cette dualité perpétuelle faisait de chacune une publicité ambulante pour son propre produit. Les filles étaient tout le temps en train de jouer la comédie. Les filles, se dirait-il, la bouche amère, levant sa main libre pour lisser une mèche au sommet de son crâne, les filles pouvaient se réinventer, alors que les garçons ne savaient pas faire.
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Mes élèves, je les veux duvetées et pubescentes, arborant l'acné d'une sombre défiance, bouillonnant intérieurement de rage et d'ardeur et d'incertitude et de désolation.
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N'oubliez pas que celui qui est assez malin pour vous rendre la liberté le sera aussi pour vous asservir.
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Ici, toutes vos portes claquées seront rouvertes, tout ce à quoi vous vous êtes jamais fermés. Celui d'entre vous qui ne se serait pas présenté au concours, ou qui n'aurait pas été admis, aurait fini bétonné et plâtré, coulé dans un moule pour le restant de sa vie adulte. C'est ce qui arrive aux autres, hors ces murs.
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Celle qui parle est une élève de terminale, une fille cassante, aux doigts tachés d’encre, qui fume des cigarettes solitaires entre les poteaux du terrain de foot et purge ses heures de colle en affichant un petit sourire suffisant, façon de dire que c’est elle qui l’a voulu. Trop intelligente pour les filles mauvais genre et trop sauvage pour les bonnes élèves, elle n’a pas de copines, mais hante les marges et les coins obscurs de l’établissement comme un fantôme maussade et désenchanté, cible de rumeurs venimeuses et apeurées, qui la disent peut-être, plus que probablement, lesbienne.
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- Si tu t’imagines les cheveux sagement nattés, ton kilt bien repassé, en train de jouer Sweat Georgia Brown au ténor à la remise des prix de ton lycée, si tu te vois déjà prendre la pose, le parfait petit agneau sous les projecteurs, je suis désolée, tu n’y es pas.
Les ongles de la prof de saxophone sont rouges sang aujourd’hui, des ongles qui battent doucement un rythme tandis qu’elle enchaine :
- Ce n’est pas la langue du saxophone. Le saxophone parle la langue des bas-fonds, l’argot blasé et mélancolique du demi-jour – sale et sexy et suant et dur. C’est la langue des orphelins, des bâtards et des putains.
Bridget ne bouge pas. Entre ses mains, le saxophone baisse la tête, comme une fleur fanée.
- Le saxophone, dit encore la prof, est la cocaïne de la famille des bois. On admire les saxophonistes parce qu’ils sont dangereux, parce qu’ils ont exploré la face la plus sombre, la plus sinistre de leur personnalité. Dans ton jeu, Bridget, je ne vois rien de sale ou de sexy. Tout ce que je vois est bien récuré, rose et blanc, propre sur soi, expurgé et assommé de tranquillisants comme un caniche à exposition.
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Isolde porte son propre visage comme un accessoire de mode dont elle saurait pertinemment qu'il siérait mieux à n'importe qui plutôt qu'à elle.
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puis elle lut les trois Principes de solidarité du groupe : "Développer et préserver une économie fondée sur la démocratie directe, faisant fi des classes sociales et respectueuse de l'environnement, qui favorise la régénération tout en répondant aux besoins humains ; agir autant que possible en dehors du système capitaliste ; et pratiquer la solidarité et l'entraide.
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Il y a quelque chose de tellement triste à gauche de nos jours, poursuivit Tony, de tellement dur et sacrificiel. Et une forme de flicage. Plus personne ne se marre, on passe juste notre temps à se réprimander mutuellement parce qu'on en fait trop ou pas assez... franchement, c'est quel genre de vision d'avenir, ça ? Il est où l'espoir ? Elle est où l'humanité ? On aspire tous à devenir moines, alors qu'on pourrait rêver d'être des amants.
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Tout ça est tellement pourri, je trouve, dit Mira. Et tellement puéril. En gros ça se résume à ça : vous voulez bousiller la planète, mais ensuite vous n'assumez pas vos responsabilités quand il faut faire le ménage, alors à la place, vous vous construisez une petite forteresse rien que pour vous, comme ça si ça part vraiment en sucette, vous n'aurez qu'à courir vous planquer, et personne ne pourra vous demander de comptes pour vos actes. C'est bien ça ? Je veux dire, les gens sont toujours à critiquer l' "État nounou", mais quel genre de personne fout le boxon partout et compte sur quelqu'un d'autre pour nettoyer derrière ? Un bébé. Quelqu'un qui a une putain de nounou.
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(...) en vrai il doit y avoir un truc en vous qui n'a pas envie que tout se termine bien. Vous voulez que ce soit l'apocalypse, parce que ça prouverait que vous aviez raison de ne jamais faire confiance à personne. Alors qu'en fait si les choses s'améliorent au lieu d'empirer, si les gens se mettent à travailler ensemble, s'ils mettent de côté leurs différences au nom du bien commun, et cætera, si c'est ça qui se passe, alors vous auriez juste l'air d'un gros con paranoïaque.
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La voix qu'elle entendait dans sa tête était celle de Tony. "Toutes ces conneries d'optimisation de soi, de développement personnel", l'imaginait-elle dire (...), "y a pas moyen d'y échapper, putain. Maintenant le moindre truc doit te permettre de maximiser ton potentiel, d'être toujours plus parfait, plus affûté, de rentabiliser au max ta vie, ton corps, et ton putain de temps précieux. Maintenant tout est un séminaire d'entreprise. Tout a une utilité. (...)"
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- Le biohacking, dit Hayden, en levant le nez de ses appareils. C'est ça le prochain truc. Genre, les gens qui se collent des micro-puces dans la main pour ouvrir leur voiture ou je sais pas quoi rien qu'en agitant la main. C'est déjà en train d'arriver.
- Et après, on pourra télécharger tous nos souvenirs sur le cloud.
- Pas juste les télécharger. Les modifier.
- Mettre des filtres.
- Ouais, on va carrément fusionner nos téléphones.
- Comme dans un épisode de Black Mirror.
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Puis Lemoine intervint, articulant froidement et distinctement : "Tu as quelque chose à nous dire ?"
Il s'adressait forcément à Shelley. Il y eut un nouveau blanc. Mira resta plantée dans le noir, stupéfaite, bouche bée, et attendit la réponse de Shelley.
"Disons que je m'inquiète un peu qu'on soit là pour des raisons différentes, finit par dire Shelley.
- Mais c'est la vie, non ? rétorqua Lemoine, désinvolte. Tout le monde a ses raisons de faire ce qu'il fait. Tu ne peux pas contrôler les motivations.
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- (...) Je ne suis pas une survivaliste. Je suis pas une foutue techno-futuriste. Je sais que je vais mourir. Je n'ai aucun problème avec ça.
- Tu n'as aucun problème avec ça parce que tu es convaincue que tu n'as pas d'autre choix, dit Lemoine.
- Mais je n'en ai pas d'autre. Ça s'appelle être humaine.
- Et si tu découvrais qu'en fait si, tu as le choix, alors tu ne verrais pas du tout les choses de la même manière. Ça aussi c'est humain.
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