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Critiques de Elena Balzamo (18)
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Cinq histoires Russes

Cinq épisodes dans la vie d'une famille russe nous raconte comment le système communiste et son durcissement dans les années 1930 ont marqué la vie familiale, sociale et personnelle sur plusieurs générations.



C'est bien écrit, instructif. J'ai tout particulièrement apprécié les passages sur l'enseignement et les livres - et surtout la place qu'ils tiennent dans la vie de ces Russes. Le rapport que les Russes entretiennent avec d'autres Etat de l'URSS est aussi intéressant.

Mais il m'a manqué quelque chose pour m'accrocher et rentrer dans ce récit que j'ai trouvé assez monotone. Certes, les références et citations de Soljenitsyne ont permis de palier ponctuellement à ce manque de "passion". Et pour être totalement honnête, le petit chapitre sur l'oncle Semion est absolument fabuleux.



L'objectif de l'auteur reste atteint car le lecteur sent très bien la dimension lacunaire de ces récits de familles et la culture du silence imposée par ces années.

Mais cela ne m'a pas suffit ! Le souffle passionné si caractéristique des romans russes m'a manqué. Peut-être faut-il mettre en cause le fait que ces histoires aient été rédigées en français ?





Je tiens à remercier les éditions Noir sur Blanc et Babelio pour l'envoi de ce livre et leur confiance pour ce partenariat Masse Critique.
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Triangle isocèle

Dans l'étonnant et élégant Triangle isocèle, ,Elena Balzamo questionne son rapport à ses origines comme les précédents mais à travers le prisme de l’endoctrinement.



Elena Balzamo, née à Moscou, vit aujourd’hui en France,spécialiste des littératures scandinaves et russe, traductrice, essayiste, mène cette réflexion au fil de ses souvenirs : son enfance à Moscou pendant la guerre froide et son rapport pourtant distant au communisme, ou encore son arrivée en France dans les années 80 et la rencontre d’un résistant communiste.



Son parcours, ses lectures et ses rencontres lui permettent d’interroger l’idéologie, le passé et les préjugés et stéréotypes ssocie souvent.



Elena plonge dans ce passé passionnant, qui résulte d'un paradoxe : celui d'avoir connu et fréquenté très peu de communistes, membres du PCUS, tout en ayant passé son enfance et sa jeunesse en Union soviétique.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Triangle isocèle

Ecrit par Elena Balzamo, » Triangle isocèle « est publié en cette rentrée littéraire 2019 aux éditions Marie Barbier.

Elena Balzamo est née en 1956 à Moscou. Elle est à la fois auteure, essayiste, traductrice et critique littéraire, spécialiste des littératures scandinaves et russes.

Ce court récit plonge le lecteur dans le questionnement de l’endoctrinement, et plus particulièrement au communisme, dans son pays d’origine, l’es-URSS. Sa grand-mère, raconte-t-elle, possédait sa propre carte de membre du Parti ! C’est en 1981 qu’Elena Balzamo quitte définitivement la Russie pour la France.

L’ouvrage commence ainsi, par l’extrait d’une interview, qui en dit long sur le ton ironique, mais sincère de cette auteure :

» – Vous vous appelez Elena Balzamo – vous êtes italienne ?

– Non.

– Vous écrivez sur la Suède – vous êtes suédoise ?

– Pas du tout.

– Vous avez un petit accent slave – vous êtes russe ?

– Euh… Je suis née à Moscou.

– Française, alors ?

– Hm… Selon l’état civil.

– Mais enfin, vous-même, vous vous sentez quoi ?

Me voici plongée dans l’embarras :

– Je me sens… européenne.

Embarras chez mes interlocuteurs. »



Un triangle isocèle. Son côté méridional. Son côté septentrional. Sa base. Voilà comment se présente cet ouvrage, comme la forme géométrique qui représenterait au plus près la vie d’Elena Balzamo.

» Se retourner pour regarder en arrière est une occupation plus gratifiante que regarder devant soi. Simplement parce que demain est moins attrayant qu’hier. «

L’auteure se remémore son enfance en Russie.

p. 13 : » Pendant mon enfance, on ne parlait pas politique dans ma famille, en tout cas pas en ma présence. «

La première partie du livre est consacrée principalement à une mission qui lui est confiée, pleine d’anecdotes.

p. 15 : » Vers la fin de mes études de langues et littératures scandinaves à l’Université de Moscou, je fus « réquisitionnée » par le Comité central du PCUS pour servir d’interprète aux invités de marque dudit comité. «

Au cours de ses études de littératures, elle fait la rencontre de Marina. Mais c’est son père qui va susciter son intérêt. Toute la seconde partie de l’ouvrage raconte ses recherches sur ce personnage énigmatique, ancien membre du KGB.

p. 42 : » Venu en URSS comme journaliste au milieu des années 1950, son père avait rencontré sa mère, l’avait épousée, une fille était née de cette union. Peu après, il était retourné en Suède sans emmener sa famille. «

La troisième partie m’a semblée plus intimiste.

p. 83 : » Jusqu’ici, il a été question de deux côtés du triangle – qu’en est-il du troisième, qui, dans le cas d’un triangle isocèle, s’appelle « la base » ? Existe-t-il un lien permettant de réunir ces deux entités, le côté méridional et le côté septentrional, à la fois antithétiques et complémentaires ? Pour moi ce lien ne fait pas de doute : c’est la littérature. Grâce à elle, échappant aux contingences matérielles, on dispose d’un accès au monde dans sa plénitude, d’un outil permettant de s’en faire une idée et d’une boussole qui aide à s’y comporter correctement. À condition de s’en donner la peine. «

Par l’apprentissage des langues, par le travail de la traduction, par le voyage, par les rencontres, Elena Balzamo n’y voit qu’un seul et même dénominateur commun : la littérature.

Après des années passées en France, elle rentre au pays et nous décrit une Russie bien après la fin du régime communiste.

p. 112 : » Lorsque, à la fin des années 1990, je revins à Moscou, ce fut un choc. «

Ce livre est une ouverture sur une autre culture, une autre politique, souvent bien méconnues. Percutant mais ironique, l’auteure nous fait rencontrer un instituteur méridional, un vieux communiste suédois et le père d’une amie. Le lecteur avance au même rythme que les questionnements et les réflexions sincères de l’auteure.

p. 36 : » Moi qui avais toujours tenu les communistes pour des tarés, je venais de comprendre qu’il existait une autre façon de voir les choses, même si elle supposait une part d’aveuglement. «

Un récit à la fois touchant et instructif.
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Décalcomanies

Un mot sur le savoureux essai d’Elena Balzamo, Décalcomanies, paru aux éditions Marie Barbier.



Elena Balzamo, née à Moscou, vit aujourd’hui en France. Spécialiste des littératures scandinaves et russe, traductrice, essayiste, elle n'a eu de cesse de jeter des passerelles entre la France et la Russie.



En dix-sept savoureux fragments littéraires, l’autrice revisite avec l'humour et la sensibilité qui la caractérise son enfance moscovite sous Brejnev, un régime totalitaire certes mais qui semble à ce moment là prêt à s'effondrer.



Sous la plume de Balzamo, une simple ceuillette de champignons ou la découverte du camping à la belle étoile devient une leçon de vie pleine de candeur mais sans dogmatisme aucun. Car jamais Elena Balzamo ne juge cette Russie du passé, elle l'observe avec un sens du détail et une acuité pleine de bon sens et d'intelligence !



Ces Décalcomanies ce sont aussi celles de la découverte d'une importance capitale dans la vie de l'auteur, la Littérature entre Brodsky,et Soljenitsyne, qui lui permettent d'élargir son horizon culturel et le notre par la même occasion.



Entre anecdotes pleines d'humour et souvenirs plus sombres, réflexions légères et d'autres plus graves, Elena Balzamo se raconte, raconte un peu cette Russie révolue et raconte également à quel point la culture slave est si différente de la notre avec un fossé culturel que la romancière déouvrira à l'occasion de ses premiers voyages en Europe de l'Ouest.



Un récit d'un charme fou qui permet de nous ouvrir les portes d'un monde assez méconnu pour nous autres occidentaux nantis ..
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Cinq histoires Russes

Cinq histoires Russes sont autant de moments qui vont permettre à la narratrice d'évoquer à la fois sa famille et sa propre construction dans un pays, l'URSS, où l'individu en tant que tel est quasi nié.

A Moscou c'est l'occasion de faire connaissance avec la généalogie de la branche paternelle, la grand mère, taiseuse a connu les camps et la relégation de même que son fils, père de la narratrice, pratiquement raflé à la fin de l'adolescence sans vrai motif. En Géorgie c'est la période de l'université et la découverte de pays satellites où elle découvre l'amitié, une langue qui n'a pratiquement pas changé depuis l'origine, et son futur mari un français. Grâce à sa nationalité française elle est libre dans ses déplacements, libre, mais toujours tremblante, redoutant les tracasseries d'une administration obtuse qui pourrait la retenir quelques jours comme quelques années..Enfin la rencontre épistolaire principalement avec un ami de sa grand mère qui va lui révéler, en les rendant concrètes, les horreurs d'année de camp lui permettant de compléter un peu plus le puzzle familial.

C'est une lecture à hauteur d'yeux que nous propose Elena Balzamo avec Cinq histoires Russes, avec beaucoup d'humanité et sans pathos elle nous propose la reconstitution de l’ère soviétique dans sa famille et sa vie quotidienne et surtout la négation de l'individu au profit de l'être social dont l'existence n'est justifiée que pour mieux glorifier un régime où brutalité cohabite avec les mensonges et la délation.

J'ai beaucoup aimé ce récit et la plume sobre, précise d'Elena Balzamo, qui permet de mieux comprendre les conséquence d'un régime sur une famille soviétique



Un grand merci à Babelio et aux Editions Noir sur Blanc, un petite maison d'édition suisse prometteuse, avec une mention spéciale sur la beauté et le raffinement du livre : un papier de qualité, chaque histoire est présentée par une photo sépia représentant une série de timbres qui annonce le thème de l'histoire suivante, un très bel objet et un maison d'édition à suivre
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Cinq histoires Russes

Un témoignage intéressant, bien écrit, fluide.

En cinq récits qui sont autant de tranches de vies, on explore près d'un siècle de vie sous le régime totalitaire d'URSS, ses dégâts sur les êtres et dans les mémoires.

L'auteure a quitté l'URSS en épousant un français rencontré lors de ses études en Géorgie. Elle appartient à un milieu intellectuel, parmi les plus réprimés par le régime d'alors mais qui lui a apporté les bases qui lui ont permis de devenir la personne qu'elle est à présent.

Elle parvient à faire passer de façon agréable l'état des lieux d'une période qui ne l'était pas. Avec une dose d'humour mais surtout un immense respect pour les figures familiales qui lui ont transmis la force et les valeurs qui l'ont forgée.

Elle est partie sur les traces de sa famille, d'une histoire qu'elle n'a vécue qu'en partie et qui, comme souvent, n'a pas été racontée par les protagonistes de leur vivant... Une façon de les faire revivre alors que leurs souvenirs s'effacent peu à peu dans les mémoires.

Mission accomplie, et d'une fort jolie façon.
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Les Cosaques

Eléna Balzamo, préfacière, traductrice du suédois et du russe vers le français signe la préface de cette réédition des Cosaques de tolstoï chez Litera, beau livre, traduit par ML Bonaque.



Le propos de 20 pages qui précède ce chef d'oeuvre du jeune Léon Tolstoï est enthousiaste et je ne peux que m'en réjouir. Il comporte cependant un certain nombre d'inexactitudes !..



Pour parler de tolstoï il ne faut pas venir avec ses certitudes mais plutôt sa connaissance chevronnée, étayée par des éléments concrets, car sinon, on peut lui faire dire ce qu'on veut à cet illustre écrivain à la personnalité si complexe qui n'est pas toujours décrit comme il faudrait quand on a la prétention de le présenter aux lecteurs. Et lorsqu'on se risque à affirmer des choses de nature subjective, il faut rester prudent.



Si l'on résume, tolstoï n'a jamais été que parcimonieux concernant lui-même. Vous voulez me connaître, dit-il à un journaliste importun venu à Iasnaïa Poliana, vous trouverez ma vérite dans mes livres qui ne manquent pas (en substance). Et s'il dit étant jeune qu'il se trouve môche en détaillant son portrait trait pour trait, on n'est pas obligé de le croire, mais on peut le croire un peu tout de même. A telle enseigne qu'il est bon quand il s'exprime de s'inspirer de ce qu'il dit de lui-même et de son oeuvre. Evidemment, cela suppose un travail de longue haleine qui n'est pas brut de décoffrage dans ses journaux où il ne livre qu'une partie de lui-même, ce qu'il veut bien dire de son activité journalière, de ses humeurs, de l'état de sa conscience, de ses projets. A savoir aussi que les 2/3 de ses journaux quand ils ne furent pas interrompus pour cause de gros chantier littéraire, n'étaient pas destinés à être publiés, et précisément ceux de jeunesse.



Et quand tolstoï déroule sa prose, il la déroule bien. On relève pas moins de 30 écrits à ses 30 ans : récits semi-autobiographiques, romans, nouvelles .. Autant il annonçait ce qu'il projetait, il n'était pas du genre à vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Il n'est pas exact de dire, sur un temps long, qu'il ne savait pas ce qu'il voulait faire dans la vie, alors qu'il ne cessait d'écrire à part, en toute humilité comme un besogneux quand ça ne débordait pas dans la nuit, venue si vite l'hiver ! Et qui plus est, la célébrité n'a pas tardé !



Il avait à charge un lourd héritage, son domaine fait d'un millier de serfs qu'il voulait libérer avant 1861, mais il ne fut pas cru, étant trop jeune (Voir la Matinée d'un propriétaire). Il menait une vie dissolue, la mena jusqu'à 30 ans, dit-il lui-même, ce n'est pas lors d'un séjour à Moscou une année ? Ce n'est pas alors désoeuvré qu'il décida de s'enrôler dans l'armée. C'est son grand frère Nicolas alors officier d'artillerie dans le Caucase qui l'arracha à un bordel de la capitale pour le sauver de ses dettes de jeu, et de sa concupiscence, et l'intima de le suivre. Mais cela on peut le lire aussi dans les Deux hussards et autre nouvelle Ainsi va la vie .. Effectivement Les Cosaques ne furent pas écrits d'une traite, furent même abondonnés, mais ce pas pas scrupuleusement à cause de ce qui est avancé. tolstoï n'était pas satisfait de cette fiction, mais ce n'était pas la première fois qu'il mettait des notes dans son tiroir dont il verrait plus tard le bien fondé : il a pratiqué cela toute sa vie. Mais il se trouve que chez lui, tout cela avait de l'importance. Ce n'était pas un velléitaire et il avait à coeur de mettre l'essentiel de ses chantiers littéraires à exécution. Ses publications très nombreuses en attestent. On sait que c'est une raison bien différente qui poussa ici tolstoï à reprendre ses Cosaques : elle était d'ordre pécuniaire. Passé la trentaine, le grand écrivain russe avait besoin de mettre de l'ordre dans sa vie, de penser à fonder un foyer, du célibat il ne s'en sentait pas l'âme .. Il avait besoin de fructifier, de diversifier son domaine de plus de mille hectares ; il ambitionnait de créer une école pour les enfants des paysans (ses trois jougs comme il dit) ; Mais il n'avait pas d'argent frais à opposer à ses dettes et à se tenir prêt pour le mariage. Il demanda une avance substantielle à son éditeur moyennant le fait de reprendre ses Cosaques interrompus. C'est d'ailleurs la seule fois de sa vie où tolstoï publia une oeuvre aux fins d'argent ! Et peu importe la raison qui poussa tolstoï à achever cette oeuvre : il faut croire qu'il était capable vu sa force prodigieuse de création de la reprendre de bout en bout dans un temps imparti plutôt court, comme il fut capable plus tard de faire 7 brouillons de Résurrection (qui compte 800 pages). Je n'ai pas noté qu'il fut contrarié de cela outre mesure, c'est dire l'ampleur de sa vocation littéraire. Et c'est ainsi ou dans ces conditions que quelques mois plus tard il se maria avec Sonia Bers, et c'est ainsi avant toutefois qu'il parcourut deux fois l'Europe pour fouiner des connaissances utiles à la réalisation de ses trois jougs projetés, ce qu'il fit ! Etc ..



Ah que Michel Aucouturier, le regretté spécialiste de tolstoï en France nous manque ; je pense même qu'il aurait été plus sévère que moi quand à l'exactitude des faits qui entourent ce chef d'oeuvre les Cosaques. Je le vois encore aller en séminaire avec en main son livre de poche les Cosaques, élimé, archi-surligné pour prêcher la bonne parole. Comme il allait inlassablement à la rencontre des admirateurs du grand écrivain russe toujours plus nombreux dans son sillage, ayant potassé la veille et l'avant-veille bien entendu tel le docte professeur qu'il fut toute sa vie, soucieux de connaissances et du moindre apport nouveau sur l'objet sur l'enclume, la passion toujours guidant ses pas !..



Avant de conclure je voudrais juste souligner que l'oeuvre insigne de tolstoï qui comprenait Guerre et Paix, Anna Karénine et les Cosaques s'est répandue comme une trainée de poudre en Amérique, à l'issue d'Anna Karénine, grâce au départ de feu d'un ami personnel (*).. La légende russe était née dans le monde entier et allait s'amplifier encore à l'approche de la croisée des siècles pour devenir à l'aune du nouveau siècle le plus grand romancier de son temps!..Non seulement une légende russe était née mais une référence humaine des consciences auxquelles se raccrochaient des millions de paysans qui pleurèrent sa disparition comme on pleure la disparition d'un grand frère, conscients du drame qui se jouait avec l'amertume d'être désormais orphelins ! En disant cela, je ne peux m'enlever de l'esprit ce que fut pour lui dans sa vie d'orphelin très jeune, l'image du grand frère Nicolas qu'il assista dans sa mort en Europe et qui fut pour lui sa planche de salut dans sa jeune vie à la fois dissipée et tourmentée.



(*) Cet ami personnel ne fut autre que l'émérite économiste américain Henry George.
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Triangle isocèle

En partant d’un constat qui l’étonne : être née à Moscou, y avoir passé son enfance, y avoir étudié, en pleine guerre froide de surcroît, et avoir été si peu en présence d’un membre du Parti Communiste dans sa vie, Elena Balzamo, essayiste traductrice et interprète nous livre ici un récit captivant. Par une image géométrique, le triangle, elle figure ainsi des trajectoires en regards. Le côté septentrional – la Russie -, le côté méridional – la France, l’Europe -, et la base – la littérature -. Et le rideau de fer, comme médiatrice. Elle fait part de ses observations, de ses perceptions, de ses rencontres, de ses discussions, de ses lectures, au sujet de sa quête : tenter de comprendre le passé, ce qui lui a échappé jusqu’ici : l’endoctrinement communiste, ses mécanismes, ses mystères, des représentations, des destins – on suit notamment le « cheminement » la « carrière » du père de son amie, membre du KGB. Et à travers cette recherche, on voit le glissement de sa vision dans l’espace géographique et temporelle. L’écriture est vive, élégante et non dénuée d’humour voire d’ironie envers ses compatriotes. On perçoit l’importance de la littérature et des langues, comme autant de fenêtres ouvertes sur le monde, de la politique à la culture en passant par l’économie. De l’intime à l’universel, du quotidien au singulier.



Un récit qui se lit comme un roman, un parcours de vie passionnant, des références littéraires à foison, des pays-ages, des visages, des photographies, et des clichés qui tombent.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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Cinq histoires Russes

Ce livre est un témoignage sur la vie en URSS. Avec un style simple et dépouillé l'auteur raconte sa vie de l'enfance à l'âge adulte dans une société où la peur dominait les rapports humains, où le voisin pouvait devenir tout à coup votre bourreau, où la jeunesse contrainte devait sans arrêt simuler, où voyager, déménager était impossible, parler à un étranger vous envoyez tout droit en prison.

Il plane sur ce récit les ombres de la grand-mère maternelle ennemi du peuple et envoyée en relégation et celle du père raflé à l'adolescence sans motif. L'ambiance s'allège lorsque la narratrice, souhaitant échapper à cette ambiance de plomb et à l'absence d’avenir, choisit de partir en Géorgie. Là, elle découvre un peuple joyeux, fêtard et un brin frondeur et rencontrera un français qui deviendra son mari. Un livre intéressant qui nous livre une radiographie de l'intérieur sur ces années de dictature.
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Cinq histoires Russes

Elena Balzamo nous raconte sa jeunesse en URSS et l'histoire de sa famille.

(...) Cinq histoires russes est le témoignage d’Elena Balzamo, traductrice et écrivaine, sur sa jeunesse en URSS. Il est fait de souvenirs personnels et familiaux, d’anecdotes et d’imprécisions qui mêlent sa propre histoire à celle de son pays. À travers ce devoir de mémoire, elle tente de percer la chape de silence qui entoure plusieurs générations muselées par le régime répressif. La richesse de ce témoignage tient au regard extérieur que l’auteure peut porter sur son pays, puisqu’elle l’a quitté jeune grâce à une connivence d’heureux hasards.

(...) J’ai eu peur d’avoir entre les mains un texte décousu, à l’aspect fourre-tout, mais il n’en est rien. Le livre est construit habilement autour de 5 chapitres, qui se concentrent chacun autour d’un fil rouge : une idée, une période de sa vie.

J’ai beaucoup aimé ce texte, au-delà de ce que je peux en dire dans cette chronique. J’ai aimé ce partage de vies, le goût des mots et des livres, la sincérité et le recul de l’auteure, la transmission modeste et instructive d’un pan de notre histoire. Cinq histoires russes est un texte singulier et peu commun publié par les éditions Noir sur blanc, dans la très belle collection Notabilia : la mise en page est agréable, la couverture graphique avec une garde rapportée colorée, des montages photo à chaque chapitre, le papier doux et épais. Une belle découverte !

L'article entier sur Bibliolingus :

http://http://www.bibliolingus.fr/cinq-histoires-russes-elena-balzamo-a119167002
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Masterclass et autres nouvelles suédoises

Ce recueil de nouvelles fraiches, tendres parfois cruelles nous fait découvrir la Suède, ses paysages et ses personnages.



La nouvelle « tout le reste était parfait » est un monologue extrêmement drôle sur le couple imparfait. On retrouve également une nouvelle : « l’embauche », récit dans lequel se mêle quiproquo saisissant et jeux de mots.



Des petites pépites donc, la littérature suédoise nous enthousiasme !
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Piège à mouches

Pour poursuivre mon incursion au royaume de la nature, je vous propose un petit livre réjouissant, tout en humour et nostalgie.

L’entomologie, cette science de l’éphémère mêlée d’un brin de philosophie, mâtinée d’un peu d’écologie avec quelques digressions vers l’art, la biologie (le vrai métier de l’auteur) et la collectionnite aiguë, histoire de prouver que l’entomologie mène à tout.



Entrez dans le mondes des syrphidés, si comme moi ce nom ne vous dit rien, mais alors rien du tout c'est qu'il sagit du monde de l’entomologie. Un monde particulier qui tient un peu du burlesque c’est l’auteur lui-même qui le dit

« Car tout le monde connaît cette image d’Epinal de l’entomologiste : un huluberlu essoufflé qui court à travers champs et bosquets à la poursuite de Mais me direz vous les syrphidés dans tout ça ? Là l’entomologiste est un homme calme au point que :

« un passant risque facilement de prendre le chasseur de syrphes pour un convalescent plongé dans quelque forme de méditation. »



Je lève un coin du voile : les syrphes sont des mouches que l’on peut aisément confondre avec des abeilles ou autres hyménoptères.

Notre auteur amateur, voire complètement obnubilé par les fameuses syrphes tombe en admiration devant un certain René Malaise, inventeur d’un piège à mouches. Un instrument d’une rare efficacité car testé sous toutes les latitudes de la Birmanie au ...Kamchatka. fuyants »



C’est parti pour une foule d’anecdotes, d’aventures toutes plus ou moins désopilantes et improbables mais attention toutes parfaitement documentées car le narrateur est réellement : biolgogiste, collectionneur de syrphes et accessoirement écrivain. On saute donc allègrement du terrain à la réflexion, de la passion à la rêverie entomologique.La vie de l’auteur se déroulant sur une île, cela apporte un côté retraite méditative au récit. Il est en bonne compagnie car le saviez-vous, Tomas Tranströmer le tout récent Prix Nobel est aussi un collectionneur d’insectes de premier plan !



La drôlerie, le ton incisif, le mélange de légèreté et de profondeur et l’originalité du propos ont suffi à mon bonheur. Un récit divertissant et plein d’esprit.
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Contes & legendes d'Allemagne/suisse

Cet ouvrage regroupe 133 contes, originaires des pays de langue allemande classés thématiquement: Terre, ciel et corps céleste, les régions et leurs habitants, hommes, animaux, oiseaux, reptiles et poissons, insectes, plantes, champignons. On peut voir toutefois que ce classement est un peu étrange, avec des oiseaux, reptiles, etc. qui sont mis à part des animaux, par exemple.



Dans l’ensemble, l’édition est faite sérieusement. J’apprécie notamment le fait que la source de chaque conte soit indiquée, ainsi que l’existence d’une bibliographie, éléments particulièrement rares dans les livres de contes qui amène toujours à se demander d’où peut bien sortir telle ou telle histoire.



L’autre grand mérite de cet ouvrage est de sortir des sempiternels contes de Grimm et d’offrir un peu de variété par rapport à ceux-ci, en allant chercher du côté de folkloristes souvent méconnus, notamment en France.
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Cinq histoires Russes

Sans chercher à dénoncer ce régime, Balzamo (...) lève le voile sur la vie quotidienne à l'ère soviétique et permet de cerner un peu mieux l'âme russe.
Lien : http://rss.lapresse.ca/c/336..
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Piège à mouches

Ha quel bel ouvrage. Merci à l'auteur qui sait si bien retranscrire sa passion pour des êtres qui nous paraissent des plus banales, mais qui une fois la dernière page dévorée nous apparaissent sous un jour totalement nouveaux, plein de couleurs, d'intelligence, de diversité, de malice, de rareté même pour certaines espèces. Une histoire de vie; d'aventure; de découverte; de chasses aux mouches; de chasses aux trésors.

 
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Piège à mouches

D'un sujet en apparence aride, l'auteur est parvenu à étendre son filet pour capter l'attention du lecteur, qui ne regardera plus les mouches de la même façon.
Lien : http://rss.cyberpresse.ca/c/..
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Piège à mouches

Voici un livre pétillant, à l'instar de sa couleur ; hors du commun, intelligent et drôle, captivant et réellement stimulant pour l'esprit comme pour le corps. Un livre qui donne envie de réfléchir sur l'existence, qui donne envie de se balader, de profiter de la nature. Un livre qui donne envie d'aller mieux, propose même des clés pour y parvenir avec l'air de rien, en toute simplicité mais avec beaucoup de finesse et de brio. Un livre subtil à découvrir de toute urgence.
Lien : http://www.actualitte.com/cr..
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Masterclass et autres nouvelles suédoises

des nouvelles, de toutes les tailles, de tous les styles littéraires contemporains, la littérature suédoise s'ouvre et présente des nouveaux noms à découvrir ensuite pour ceux qui sont intéressés.
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