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EAN : 9782882503893
264 pages
Noir sur blanc (10/09/2015)
3.57/5   7 notes
Résumé :
Quoi de mieux qu’une histoire racontée par la personne qui l’a vécue ? Elena Balzamo nous livre son passé plein des peurs et des angoisses qui ont marqué trois générations. Des vies animées par un désir de liberté et brisées par un carcan idéologique. L’auteur grandit en Union soviétique où sa grand-mère, étiquetée « ennemie du peuple », enchaîne séjours en prison et relégations. Son père, désigné comme l’« enfant de l’ennemie du peuple », devient pourtant un scient... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Cinq épisodes dans la vie d'une famille russe nous raconte comment le système communiste et son durcissement dans les années 1930 ont marqué la vie familiale, sociale et personnelle sur plusieurs générations.

C'est bien écrit, instructif. J'ai tout particulièrement apprécié les passages sur l'enseignement et les livres - et surtout la place qu'ils tiennent dans la vie de ces Russes. le rapport que les Russes entretiennent avec d'autres Etat de l'URSS est aussi intéressant.
Mais il m'a manqué quelque chose pour m'accrocher et rentrer dans ce récit que j'ai trouvé assez monotone. Certes, les références et citations de Soljenitsyne ont permis de palier ponctuellement à ce manque de "passion". Et pour être totalement honnête, le petit chapitre sur l'oncle Semion est absolument fabuleux.

L'objectif de l'auteur reste atteint car le lecteur sent très bien la dimension lacunaire de ces récits de familles et la culture du silence imposée par ces années.
Mais cela ne m'a pas suffit ! le souffle passionné si caractéristique des romans russes m'a manqué. Peut-être faut-il mettre en cause le fait que ces histoires aient été rédigées en français ?


Je tiens à remercier les éditions Noir sur Blanc et Babelio pour l'envoi de ce livre et leur confiance pour ce partenariat Masse Critique.
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Cinq histoires Russes sont autant de moments qui vont permettre à la narratrice d'évoquer à la fois sa famille et sa propre construction dans un pays, l'URSS, où l'individu en tant que tel est quasi nié.
A Moscou c'est l'occasion de faire connaissance avec la généalogie de la branche paternelle, la grand mère, taiseuse a connu les camps et la relégation de même que son fils, père de la narratrice, pratiquement raflé à la fin de l'adolescence sans vrai motif. En Géorgie c'est la période de l'université et la découverte de pays satellites où elle découvre l'amitié, une langue qui n'a pratiquement pas changé depuis l'origine, et son futur mari un français. Grâce à sa nationalité française elle est libre dans ses déplacements, libre, mais toujours tremblante, redoutant les tracasseries d'une administration obtuse qui pourrait la retenir quelques jours comme quelques années..Enfin la rencontre épistolaire principalement avec un ami de sa grand mère qui va lui révéler, en les rendant concrètes, les horreurs d'année de camp lui permettant de compléter un peu plus le puzzle familial.
C'est une lecture à hauteur d'yeux que nous propose Elena Balzamo avec Cinq histoires Russes, avec beaucoup d'humanité et sans pathos elle nous propose la reconstitution de l’ère soviétique dans sa famille et sa vie quotidienne et surtout la négation de l'individu au profit de l'être social dont l'existence n'est justifiée que pour mieux glorifier un régime où brutalité cohabite avec les mensonges et la délation.
J'ai beaucoup aimé ce récit et la plume sobre, précise d'Elena Balzamo, qui permet de mieux comprendre les conséquence d'un régime sur une famille soviétique

Un grand merci à Babelio et aux Editions Noir sur Blanc, un petite maison d'édition suisse prometteuse, avec une mention spéciale sur la beauté et le raffinement du livre : un papier de qualité, chaque histoire est présentée par une photo sépia représentant une série de timbres qui annonce le thème de l'histoire suivante, un très bel objet et un maison d'édition à suivre
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Un témoignage intéressant, bien écrit, fluide.
En cinq récits qui sont autant de tranches de vies, on explore près d'un siècle de vie sous le régime totalitaire d'URSS, ses dégâts sur les êtres et dans les mémoires.
L'auteure a quitté l'URSS en épousant un français rencontré lors de ses études en Géorgie. Elle appartient à un milieu intellectuel, parmi les plus réprimés par le régime d'alors mais qui lui a apporté les bases qui lui ont permis de devenir la personne qu'elle est à présent.
Elle parvient à faire passer de façon agréable l'état des lieux d'une période qui ne l'était pas. Avec une dose d'humour mais surtout un immense respect pour les figures familiales qui lui ont transmis la force et les valeurs qui l'ont forgée.
Elle est partie sur les traces de sa famille, d'une histoire qu'elle n'a vécue qu'en partie et qui, comme souvent, n'a pas été racontée par les protagonistes de leur vivant... Une façon de les faire revivre alors que leurs souvenirs s'effacent peu à peu dans les mémoires.
Mission accomplie, et d'une fort jolie façon.
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Elena Balzamo nous raconte sa jeunesse en URSS et l'histoire de sa famille.
(...) Cinq histoires russes est le témoignage d'Elena Balzamo, traductrice et écrivaine, sur sa jeunesse en URSS. Il est fait de souvenirs personnels et familiaux, d'anecdotes et d'imprécisions qui mêlent sa propre histoire à celle de son pays. À travers ce devoir de mémoire, elle tente de percer la chape de silence qui entoure plusieurs générations muselées par le régime répressif. La richesse de ce témoignage tient au regard extérieur que l'auteure peut porter sur son pays, puisqu'elle l'a quitté jeune grâce à une connivence d'heureux hasards.
(...) J'ai eu peur d'avoir entre les mains un texte décousu, à l'aspect fourre-tout, mais il n'en est rien. le livre est construit habilement autour de 5 chapitres, qui se concentrent chacun autour d'un fil rouge : une idée, une période de sa vie.
J'ai beaucoup aimé ce texte, au-delà de ce que je peux en dire dans cette chronique. J'ai aimé ce partage de vies, le goût des mots et des livres, la sincérité et le recul de l'auteure, la transmission modeste et instructive d'un pan de notre histoire. Cinq histoires russes est un texte singulier et peu commun publié par les éditions Noir sur blanc, dans la très belle collection Notabilia : la mise en page est agréable, la couverture graphique avec une garde rapportée colorée, des montages photo à chaque chapitre, le papier doux et épais. Une belle découverte !
L'article entier sur Bibliolingus :
http://http://www.bibliolingus.fr/cinq-histoires-russes-elena-balzamo-a119167002
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Ce livre est un témoignage sur la vie en URSS. Avec un style simple et dépouillé l'auteur raconte sa vie de l'enfance à l'âge adulte dans une société où la peur dominait les rapports humains, où le voisin pouvait devenir tout à coup votre bourreau, où la jeunesse contrainte devait sans arrêt simuler, où voyager, déménager était impossible, parler à un étranger vous envoyez tout droit en prison.
Il plane sur ce récit les ombres de la grand-mère maternelle ennemi du peuple et envoyée en relégation et celle du père raflé à l'adolescence sans motif. L'ambiance s'allège lorsque la narratrice, souhaitant échapper à cette ambiance de plomb et à l'absence d'avenir, choisit de partir en Géorgie. Là, elle découvre un peuple joyeux, fêtard et un brin frondeur et rencontrera un français qui deviendra son mari. Un livre intéressant qui nous livre une radiographie de l'intérieur sur ces années de dictature.
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critiques presse (1)
LaPresse
05 janvier 2016
Sans chercher à dénoncer ce régime, Balzamo (...) lève le voile sur la vie quotidienne à l'ère soviétique et permet de cerner un peu mieux l'âme russe.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Quoi qu'il en fût, l'époque avait eu raison de ses penchants : cet homme, orateur et interlocuteur par la grâce de Dieu, ne parlait pas des choses les plus intéressantes - l'histoire et la politique.
Pire : il n'a jamais rien écrit. Pas de souvenirs, même fragmentaires, pas de réflexions couchées sur le papier. Cela aussi, on peut le comprendre : si parler de certains sujets était dangereux, écrire pouvait se révéler fatal. Avec un passé carcéral comme le sien, il valait mieux ne courir aucun risque. Mais il y avait autre chose : l'homme qui "n'a rien écrit" avait en réalité passé son temps à écrire...des lettres.
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Et tel le cours d'un fleuve, la rude époque
avait changé ma vie. Qui désormais avait un autre lit
et d'autres rives...

Ces vers d'Anna Akhmatova s'appliquent à des millions de destins, et celui de ma grand-mère, si fantasmagorique qu'il paraisse, n'avait rien d'extraordinaire. Une enfance heureuse dans une famille aisée - ce qui explique sans doute pourquoi elle en parlait peu : moins on évoquait ses origines "bourgeoises" dans la Russie soviétique, moins on risquait d'en pâtir.
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Après cette arrestation eut lieu le mémorable échange entre ma grand-mère et le juge d'instruction.
- Pourquoi cet acharnement ? lui demanda-t-elle. Pensez-vous vraiment qu'après tant d'années de prison, de camp, de relégation, les gens comme moi peuvent encore représenter un danger pour l'Etat ?
- Un danger, non, lui répondit placidement le juge. Mais les gens de votre espèce ont une mémoire, et c'est de cela que nous ne voulons pas !
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Dans un pays de pénurie endémique comme l'URSS, les livres - les vrais, et non la camelote qui ornait les rayons des librairies d'état et dont personne ne voulait - étaient une denrée rare. Ils faisaient l'objet d'un trafic juteux et ils s'écoulaient sous le manteau - "sous le comptoir", selon l'expression russe.
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En tout cas, nul ne pouvait obtenir son diplôme sans avoir préalablement signé un contrat d'embauche (d'attribution) qui le liait à son emploi pendant trois ans. Ce système, qui permettait d'afficher un chômage zéro, se conciliait bien avec le principe de l'économie planifiée.
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