Devenue chroniqueuse judiciaire presque malgré elle, Elise Costa couvre depuis plusieurs années les procès d’assisses.
Dans une écriture à la fois intime et méthodique ; humaine et impartiale, elle raconte ces affaires criminelles pour la plupart très médiatisées cherchant les moindres précisions pour saisir l’approche la plus juste, la plus vraie.
« Il y a plusieurs façons de rendre justice. Celle-là, c’était la mienne » (p.177) dira-t-elle.
Loin du sensationnalisme des grands titres, Elise Costa pointe tous ces détails qui la bouleversent ou qui l’interpellent : le tic nerveux d’un prévenu, le parasol d’un père en deuil, un jugement sans indices matériels parce que « ce qui compte n’est plus ce qui est prouvé, mais ce qui est crédible » (p.196).
Ce qui importe ici, c’est de comprendre la mécanique, ce qui a fait basculer la vie d’hommes et de femmes ordinaires dans le crime : « La vérité n’est pas une juxtaposition de mots, de virgules et de points. Elle ne tient pas en une phrase. Il y a la vérité de la victime, cachée dans les méandres du passé. La vérité de l’accusé, qui joue de circonvolutions dans la mémoire. Et la vérité judiciaire, qui émerge au procès. Mais parfois, ce qu’on retient de la vérité, c’est simplement la somme de tous les chagrins » (p.101). Derrière ces drames, des vies humaines emplies d’émotions, de nuances et d’imperfections comme tout un chacun qu’elle interroge et qu’elle raconte, superposant ses propres sentiments ou interrogations.
Un récit mené avec beaucoup de maestria, brillant par sa plume, fascinant et passionnant par sa construction et ses précisions sur le milieu.
Une très belle découverte pour moi qui ne connaissais pas ses écrits et dont je retiens cette significative locution : « Je ne suis sûre de rien, si ce n’est que la justice est à notre image, humaine et faillible » (p.200)
A lire absolument
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