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Critiques de Elise Costa (56)
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Les nuits que l'on choisit

Un livre sur sujet qui n'est pas facile. Je voulais le lire / l'écouter depuis longtemps, je ne regrette pas de l'avoir fait, en optant pour le format livre audio, raconté par l'autrice. Elle y retrace son parcours et évoque quelques grandes affaires qui ont marqué son histoire de chroniqueuse judiciaire. Les propos sont modestes, sonnent tout à fait honnêtes et mesurés, j'ai été emportée et j'avais du mal à stopper mon écoute. Je recommande cet ouvrage très instructif sur la justice en France.
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Les nuits que l'on choisit

J'ai vu de bons retours sur cet essai j'ai donc décidé de me lancer celui-ci se lit d'ailleurs rapidement et l'auteur Elise Costa, nous indique comment elle en est venu à effectuer ce métier, car en effet de base elle n'était pas destiné à celui-ci.



Le récit nous raconte les procès auxquels elle assiste mais cela reste très factuel, l'auteur étant journalise, on a une impression de "brèves judiciaires" car il s'agit de courtes chroniques évoquant certaines affaires très célèbres, d'autres moins mais en restant en surface concernant celle-ci.



L'auteur fait d'ailleurs un parallèle entre certaines affaires et sa vie personnelle, comme par exemple le moment ou elle a un jour perdu sa fille des yeux, nous montrant par ce fait la ce qu'on du vivre les parents de certains dossiers évoqués.



Elle s'attache également plus à nous montrer le côté des victimes que celui des bourreaux, ce qui est également rare et très intelligent à mes yeux au niveau de ce récit, comme au moment ou elle se rapproche d'une amie d'une des victimes.



J'ai vu sur Babelio que l'auteur à d'ailleurs écrits d'autres récits qui n'ont rien à voir avec celui-ci, mais cela m'a donné également envie de lire ceux-ci.
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Les nuits que l'on choisit

La quatrième de couverture débute ainsi: "Tous les chroniqueurs judiciaires se sont déjà vu poser cette question: "Comment fais-tu pour dormir la nuit?"



Comme je comprends cette phrase. Sans rentrer dans le détail, j'exerce moi-même une profession où les gens m'ont souvent demandé comment j'arrivais à garder du recul, si je n'étais pas parfois écoeurée par ce que je pouvais voir ou entendre, qu'eux, en tout cas, ne seraient pas capables de faire mon métier. Mais comme Elise Costa a choisi ses nuits, moi j'ai choisi d'exercer mon boulot.



Ce récit est très intéressant, de bout en bout. Elise Costa raconte comment elle en est arrivée à devenir chroniqueuse judiciaire puis délivre quelques unes des affaires qu'elle a suivies de près, pour la plupart très médiatisées, tout en disséminant çà et là des anecdotes personnelles permettant d'éclairer ses propos. Et pourtant, jamais elle ne rentre dans le glauque, dans le sensationnel. Elle donne sa propre vision de l'affaire, livre ses émotions, reste très souvent du côté des victimes. En cela, elle leur redonne une dignité. Car souvent, l'opinion publique ne retiendra que le nom de l'accusé, du bourreau ("l'affaire Nordahl Lelandais", "l'affaire Fourniret"), au mieux le nom d'une ville ("l'affaire Outreau"). Mais jamais, jamais celui de la victime. Et c'est bien dommage.



Que vous aimez ou non suivre les faits divers, que vous soyez ou pas friands de ce genre d'actualité, ce livre pourrait vous permettre de comprendre certains rouages et mécaniques de la Justice. Et je vous invite également, si ce n'est déjà fait, à écouter un de ses podcasts ("Fenêtre sur cour").



En bref, un livre que j'ai lu d'une traite, instructif et passionnant.
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Les nuits que l'on choisit

E. Costa est chroniqueuse judiciaire depuis de nombreuses années, mais quand elle mets les pieds pour la première fois dans une salle d'audience tout ce qu'elle connaît de la justice ce sont ses souvenirs de fac de droit. Autant dire, pas grand chose.



Alors, d'audience en audience elle va découvrir la réalité de la justice. Elle va se trouver confrontée à l'horreur la plus pure, celle des faits criminels, à la douleur la plus insoutenable, celle des familles des victimes, à la misère sociale et psychologique, celle des accusés, au doute, celui parfois partagé par les professionnelsde la justice, mais elle va aussi et surtout être confrontée à l'humanité. L'humanité dans ce qu'elle a de plus pure, de plus horrible aussi. Car exste-t-il un acte plus humain qu'un crime ?



Si vous ne comprenez pas cette dernière phrase, ce livre est fait pour vous. Si vous n'avez jamais mis les pieds dans une salle d'audience, ce livre est fait pour vous. Si vous pensez que les criminels sont des monstres, ce livre est fait pour vous. Si vous pensez qu'ils méritent de pourir en prison, ce livre est fait pour vous.



Car dans cet ouvrage, E. Costa retranscrit tout ce que j'ai pu ressentir moi-même en me retrouvant confrontée à la justice, la vraie, celle des audiences (pas celle de bfm). Et je n'ai jamais autant été confrontée à ce que veut dire être "humain" que dans les audiences pénales auxquelles j'ai assisté.



Petit plus du livre : la couverture.

Je suis toujours éblouie par les couvertures des éditions marchialy. Elles me donnent toujours envie d'acheter leurs livres.
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Les nuits que l'on choisit

"Il ne faut pas regarder l'honnête homme de trop près si vous tenez à lui conserver votre estime, ni le scélérat si vous tenez à lui conserver votre mépris. " Jean Rostand.



En fil rouge, une affaire qui sent très fort l'erreur judiciaire selon l'autrice.

"Pas de preuves." "Pas d'ADN, pas d'aveu, pas de mobile". Condamné en première instance puis en appel...

(Comme je dis toujours, il ne faut jamais avoir affaire à la justice.)



On peut lire les chroniques judiciaires de l'autrice, écouter ses Podcasts sur Slate.fr ainsi que sur Arte radio, " Fenêtre sur cour".



Faire du fait divers, mais comme personne d'autre.

"Je veux des affaires où rien n'est ce qu'il paraît, je veux comprendre comment des gens comme lui et moi peuvent basculer. Je veux savoir de quel bois nous sommes fait."



J'ai beau avoir une belle collection de livres écrits par des faits-diversiers, ce récit m'a appris beaucoup de choses. Il m'a donné envie de me lever à pas d'heure pour faire des heures de queue devant une Cour d'assise. Il m'a permis de m'y voir déjà, d'y retrouver de formidables personnes, comme Noémie Schulz dont je suis les live-tweets avec passion, l'expert-psychiatre Daniel Zagury dont les livres sont fabuleux, et c'est vrai que la puissance d'évocation de l'autrice fait qu'on y est, vraiment !



Une belle leçon de "journalisme impressionniste".

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Les nuits que l'on choisit

Elise Costa, à travers ce livre, décrit comment elle est devenue chroniqueuse judiciaire, ce qui la passionne à travers les affaires criminelles qu’elles soient connues ou non.



Si vous pensez lire des détails sordides sur différentes affaires criminelles françaises, passez votre chemin car il n’y a aucun voyeurisme. Elise Costa est tout en pudeur et axe son discours sur les victimes et sur leur famille. Elle décrit aussi le rôle de chacun dans un procès qui ressemble beaucoup à une pièce de théâtre. Grâce à ce livre on s’interroge sur notre justice, ce qui a fait qu’un homme ou une femme se trouve derrière la barre des accusés. La plume d’Elise Costa est très agréable et comme elle l’écrit, elle cherche le bon mot au bon endroit.
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Les nuits que l'on choisit

Les chroniques judiciaires que l’auteur décrit dans ce livre ne sont pas seulement des comptes-rendus d’audience, mais des questionnements sur la société, la justice, l’humanité. Elise Costa explique aussi les difficultés qu’elle rencontre à trouver les mots justes pour la transcription de ses chroniques. Elle suit des procès célèbres comme « L’affaire Troadec ». L’auteure pense aussi que chacun de nous peut sombrer à un moment ou un autre et se retrouver dans le box des accusés. Elle met un peu d’humanité dans chacune de ces « histoires ». YR
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Les nuits que l'on choisit

Comment faire, lorsque son métier est d'assister à des procès plus ou moins médiatiques en tant que chroniqueuse judiciaire, pour rentrer chez soi en laissant loin derrière les détails d'histoires parfois sordides, parfois tragiques, concernant des gens souvent ordinaires ?  



C'est du point de vue de ceux qui participent à la justice (journalistes, avocats, témoins, proches des victimes, médecins) qu'Elise Costa raconte. Et cherche à comprendre comment des personnes lambda en viennent à commettre l'irréparable, car les monstres, selon elle, n'existent pas. Comment garder la bonne distance lorsque l'on veut rendre compte au mieux d'un procès qui va impacter la vie de tant de personnes ? Comment comprendre sans entrer dans le détail de l'intimité, à la fois des victimes et des accusés ? Tout est question d'équilibre, et surtout tout est question de doute. 



La difficulté de conserver son objectivité, de ne jamais oublier l'empathie, l'attention aux détails, aux gestes, aux attitudes de chaque côté de la barre... c'est passionnant à lire et rappelle que c'est toujours un bout d'humanité qui se joue devant chaque tribunal.
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Les nuits que l'on choisit

Elise Costa est chroniqueuse judiciaire du magazine en ligne Slate.fr et auteure du podcast "Fenêtre sur Cour" diffusé sur Arte Radio. Son credo, c’est le très long format.

Le récit s’appuie sur des affaires qu’elle a suivies, dont certaines, très médiatisées, parleront forcément au lecteur. Elle aborde ainsi ses méthodes de travail, leur aspect matériel et anecdotique – les trajets en train qui cassent le dos et les lits d’hôtels miteux, son format préféré de bloc-notes…- mais aussi et surtout la démarche, intellectuelle et morale, qui les définit.



L’expression de sa difficulté à trouver ses amorces est révélatrice de l’objectif qui oriente ses écrits, cette obsession à trouver où et à quel moment "ça a commencé", puisqu’un procès n’est jamais que la conclusion d’une histoire qui a débuté bien avant. Telle une archéologue des existences, elle traque dans celle des acteurs du drame les origines de ce dernier, le point de bascule vers le geste irréversible.



Pour ce faire, elle va à la rencontre des gens -qui prennent le pas sur les sujets de société-, "péquenauds", excentriques, obsessionnels…, s’attache aux petites choses qui permettent, si on les regarde sous le bon angle, de voir les grandes. Son but est de "raconter le bruit des autres", de faire en sorte que l’on se souvienne des victimes autrement qu’à travers leur mort, de dévoiler les angles morts, de faire tomber les illusions d’optique. D’où son appétence pour les affaires où rien n’est ce qu’il paraît. Ainsi, entre victime et bourreau les rôles parfois s’inversent, ou le mobile apparent d’un crime peut occulter des motivations profondes, anciennes, que la chroniqueuse devine peu à peu au fil des témoignages.



Son expérience lui a appris à détecter les mécanismes qui font naître obsessions et pensées irrationnelles, mécanismes de stupeur ou de déni indiscernables par ceux-là même qui les éprouvent. Ce qu’il en ressort, c’est qu’il n’y généralement derrière ces affaires criminelles ni monstres ni saints, simplement des gens et des réalités ordinaires dont l’imagination est souvent incapable de produire l’intégralité des infimes nuances, tant elles recèlent de vérités complexes, cachées, transformées par les circonvolutions de la mémoire. Des vérités qui se confrontent, s’opposent, s’assemblent, pour qu’en émerge, au procès, la vérité judiciaire.



Son récit montre comment, dans ces salles de tribunal, on fait tenir des vies entières, on met les existences à nu, dans leur insignifiance et leur grandeur, exposant leur tristesse, les ressentiments, les échecs ou les accomplissements. Les drames, familiaux ou autres, puisent leurs racines dans des maux sociétaux qui engendrent des détresses devenues ingérables ou dans le désordre d’intimités dysfonctionnelles.



Il exprime aussi la dimension ambivalente de cette justice que l’on rend "comme si elle était l’aboutissement de l’évolution de notre espèce", mais dont le décorum et la solennité ne suffisent à dissimuler les limites et les dysfonctionnements. Il y a le manque de moyens, que la lettre écrite par un greffier avant sa tentative de suicide exprime de manière poignante. Et puis la loi, rendue par des hommes, est forcément soumise à leur -même inconsciente- subjectivité. Certains verdicts, fondés sur d’intimes convictions qu’alimentent, en l’absence d’éléments suffisamment tangibles pour les étayer, des a priori sur l’accusé ou l’émotion laissée par la détresse des proches de la victime, laissent ainsi un goût amer et durable, et la conviction que la justice n’a pas été ce qu’elle est censée être. C'est peut-être la plus grande difficulté qui s’impose à ces acteurs de la justice, qu’ils soient ou non professionnels -comme les jurés-, que de savoir que faire du doute que ne vient pas atténuer, sans même parler de le lever, le procès. [Là je digresse, mais j’ai souri lorsque l’auteur rappelle une citation de Nietzche consistant à dire que "ce n’est pas le doute qui rend fou, c’est la certitude", parce qu’il s’agissait du sujet de ma première dissertation de philo (comme quoi, l’événement m’a marquée)]. Dans toutes affaires criminelles, affirme Elise Costa, il y a une question irrésolue, qui selon son importance a des résonnances plus ou moins douloureuses. Ainsi, tout chroniqueur judiciaire a « son affaire », celle qu’il connait par cœur et qui ne le quitte jamais parce qu’il la pense irrésolue. Il y a aussi celles qui métamorphosent, celles qui ne laissent que la somme de tous les chagrins mis au jour par l’enquête et le procès, celles enfin que l’on refuse de suivre, parce qu’elles représentent une limite qu’on ne peut franchir.



La capacité d’Elise Costa à dépasser la dimension sordide a priori associée aux affaires évoquées pour faire principalement ressortir de cette incursion dans la grande mécanique judiciaire l’humain, à la fois dans toute sa banalité et dans toute complexité, fait de « Les nuits que l’on choisit » un récit aussi passionnant qu’émouvant.
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Les nuits que l'on choisit

Si comme moi, le crime, ses auteurs, ses victimes et ses circonstances vous passionnent, ce livre est fait pour vous !

Élise Costa écrit sur le crimes et, ainsi, écrit sur l'humain. A travers différentes affaires récentes, toujours avec respect et sans le moindre jugement, elle nous partage ses questionnements et ses réflexions autour de l'acte criminel, et de la façon dont on le juge. Elle nous rappelle qu'un témoin unique n'a que peu de valeur, aussi convaincu soit-il. Que les monstres n'existent pas, il n'y a que des hommes qui commettent des actes monstrueux. Que la justice est humaine, et donc faillible.

Une très bonne lecture !
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Les nuits que l'on choisit

En tant que chroniqueuse judiciaire, l’autrice entend souvent cette question : « Comment faites vous pour dormir la nuit ? ».



Ce livre a été un véritable coup de cœur !

Élise Costa nous raconte son travail de chroniqueuse judiciaire à travers les différentes affaires qu’elle a couvertes, les procès auxquels elle a assisté, les personnes qu’elle a rencontrées, les hôtels qu’elle a essaimés.

Des phrases percutantes, emplies d’émotions et de réalisme.



Ce livre m’a donné envie d’écouter son podcast : Fenêtre sur cour.
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Les nuits que l'on choisit

J'ai beaucoup aimé la lecture de ce livre. Les histoires sont passionnantes.

J'aime la plume d'Elise Costa, j'irai la lire sur Slate dorénavant.



Elise Costa ne cherche pas à déterminer si les prévenus sont coupables ou non. Mais sa réflexion sur le devoir de la justice de juger en fonction des preuves et non sur des "on dit" m'a semblée très pertinente.



Un très bon livre, qui nous plonge dans l'univers des procès d'assises.

Le fait que l'autrice s'attache à donner les petits détails qui font les petits riens d'une vie, notamment celle des victimes, je trouve cela très touchant.



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Les nuits que l'on choisit

La chronique judiciaire ? Un vaste programme... Je suis friande de polar, de thriller, de true crime mais la chronique judiciaire c'est encore autre chose.

Je ne savais pas à quoi m'attendre en ouvrant ce livre et j'ai eu un petit temps d'adaptation.



Certes, Elise Costa est chroniqueuse judiciaire. Elle s'appuie donc sur les faits divers qu'elle rencontre au cours de son travail et qui l'amènent aux quatre coins de la France.

Cependant, plus que raconter les faits et les aspects techniques, elle relate les Hommes : comment vivre une absence sans réponses ? Comment monsieur ou madame tout-le-monde commet l'irréparable ? Comment la justice peut-elle être équitable ? Comment rendre un verdict en étant dans le doute ? Comment accepter un jugement contraire à une conviction personnelle ?



Et c'est tout l'intérêt de ce livre. Il m'a absorbée petit à petit et je me suis réellement demandée comment je réagirais face à ce déferlement de violences perpétuel et l'injustice qui en découle. D'où la question essentielle : comment arriver à dormir la nuit ?

C'est une grande preuve de lucidité, de faculté à compartimenter, d'arriver à dégager le professionnel du privé même si ce n'est ni noir ni blanc.

J'ai également apprécié re découvrir certains faits divers dont j'ai pu entendre parler dans les médias. Élise Costa y apporte un éclairage totalement différent.
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Les nuits que l'on choisit

Emportée par l'écriture, j'ai littéralement dévoré ce livre. Elise Costa revient sur les procès fascinants auxquels elle a assisté tout au long des dernières années. Après avoir étudié le droit, Elise Costa est devenue journaliste un peu par hasard, puisque les articles de son blog ont été repérés par des rédactions. De fil en aiguille, elle a su se faire un nom dans le milieu du journalisme, avant de se tourner vers la chronique judiciaire.



Ce n'est pas un essai sur le fonctionnement de la justice en soi et les procédures. Elise Costa revient sur des affaires qu'on a déjà pu lire sur Slate, mais elle y apporte de l'inédit : son ressenti, ses interrogations, son avis ou encore les moments hors cadre quand elle prend sa pause dèj avec d'autres journalistes, la difficulté d'écrire le début d'un article, par où commencer et finalement quand ? quand tout a commencé ?



A travers de plus ou moins longs chapitres, elle redonne de l'humanité aux acteurs de ces affaires : les victimes ont un nom, un visage, une vie. Certaines histoires sont complexes, et c'est là que nous comprenons toutes les nuances de la culpabilité : il y a des meurtres qui sauvent plus de vies qu'ils n'en détruisent. On découvre de nombreuses histoires de violences intra-familiales qui se finissent mal. Qui sont véritablement les coupables ?



J'aime particulièrement ce que ça raconte de la nature humaine, de sa complexité, de ses zones d'ombre, de la lumière qui s'échappe de ci, de là.



Loin du voyeurisme, on sent la sincérité de son propos, le désir de transmettre et de montrer tout ce qu'elle apprend. Elle cherche les détails dans les affaires et porte un regard bienveillant sur les cas qu'elle suit. Elle ne cherche pas le scoop, ne s'invite pas chez les familles endeuillées, prend le temps de nouer une relation avec elles. Elle interroge l'âme humaine et nous invite à faire de même.



Je reste cependant sur ma faim concernant certaines affaires qu'elle commence à évoquer, puis abandonne le chapitre suivant. De quoi me donner envie de retourner lire ses articles sur Slate.fr !
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Les nuits que l'on choisit

Elise Costa prend fébrilement des notes sur les bancs des salles d’assises, souvent aussi inconfortables que la justice qui y est rendue. Elle est chroniqueuse judiciaire, observatrice attentive des émotions et des décisions, décisions qui parfois laissent place aux doutes, et une affaire, celle de M. Dejean, est de celle qui questionne. 2019, cet homme est est condamné à 20 de réclusion, sans qu’une seule preuve tangible ne soit établie clairement. Les jurys de la cour d’assise n’ont pas douté. A l’énoncé du verdict, l’avocat général vacille, il avait plaidé l’acquittement, le public crie de stupéfaction, l’autrice reste dans la salle qui se vide, persuadée que les jurys vont revenir, que la raison profitera aux doutes. C’est la première des affaires que Elisa Costa évoque dans ce témoignage passionnant sur les coulisses de son métier et celles des faits divers qu’elle a suivis.



On en découvre, ou redécouvre, plusieurs, certains très médiatisés, mais l’angle de l’écriture les rend tous singuliers. Les tableaux que l’autrice restitue, les portraits qu’elle dresse, donne à chaque personnage, les victimes, le plus souvent, une place particulière dans le théâtre de la salle d’audience. Ainsi, résonne le plaidoyer d’Edith, meurtrière de Laurent, son mari, qui la battait et l’enfonçait dans une vie sordide et pleine d’échecs et d’ombres. Elle a fini par le tuer, elle a gardé son corps pendant trois mois dans le grenier, juste au dessus de la chambre de leurs enfants. Pendant trois mois, elle leur répété qu’il allait revenir. Ce qu’elle plaide, pourtant Edith, ce jour de son procès, c’est que l’on n’oublie pas que Laurent n’était pas un monstre, que le désastre de leurs vies était à la mesure de la terreur incommensurable de ne pas savoir aimer, pour n’avoir pas été aimé.



L’autrice illustre, avec ses focus sur les victimes, même coupables, est que la loi est la loi, mais aussi ce que les hommes en font, qu’un président de cour d’assise peut avoir les larmes aux yeux après l’énoncé d’un verdict, qu’une fille parricide peut mourir de son crime. L’affaire Carmen Bois claque dans ce titre » Une fille de 20 ans tue son père d’une balle dans la nuque », titre qui est exact, mais ce n’est pas pour autant qu’il est le plus proche de la vérité. Et c’est cette vérité qui est approchée lors du procès de la jeune fille et que Elise Costa tente de nous faire comprendre. Carmen Blois n’est pas seulement un crime, c’est une histoire.



Ce qui rend le texte aussi sensible, aussi prenant, c’est l’attention qui est porté aux détails, même les plus incongrus, comme le fou rire d’une victime de viol en plein prétoire, et même en dehors de la salle d’assise, la vie qui continue, le hasard qui met en présence la chroniqueuse et le chauffeur du taxi qui pendant le procès de leur mère, conduisait les trois enfants d’Edith et de Laurent à l’école. Ils avaient de bonnes notes, ils étaient gentils, dit-il. Cette petite anecdote, ce pas de côté, serre le coeur, avec pudeur et sans emphase.



L’écriture d’Elise Costa évite toute charge inutile et redondante contre cette inconfortable justice, mise en scène faillible mais pas forcément injuste.
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Les nuits que l'on choisit

Je suis une lectrice d'Elise Costa depuis des années. J'ai grandi avec ses observations , ses réflexions sur les situations qui se présentaient à elle.

J'ai lu avec avidité une petite série de l'été, d'une maison potentiellement habitée en pleine montagne, j'ai lu ses articles Slate et apprécié chaque chapitre.

Je ne pouvais passer à côté de cet ouvrage qui m'a régalée de sa plume et des histoires qu'elle sait raconter comme personne.

Merci pour ce beau livre, tant en objet qu'en réflexions.

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Les nuits que l'on choisit

Peut-être avez-vous déjà lu, comme moi, les chroniques judiciaires d'Elise Costa pour le magazine en ligne Slate.fr. Jamais voyeuristes, toujours très documentées, elles transcrivent avec justesse et pudeur les différents procès auxquels assiste la journaliste.



Dans cet ouvrage, Elise Costa nous explique comment, mais aussi pourquoi, elle occupe ce métier si particulier, et revient sur les procès qu'elle a suivis ces dernières années. Loin des comptes rendus de procès tels qu'on les connaissait auparavant, Elise Costa a en effet révolutionné le genre de la chronique judiciaire, en proposant des formats longs, à épisodes, qui permet d'aller au fond des affaires de n'en omettre aucun détail important.



Difficile de résumer ce livre en quelques mots, tant il est dense et marquant. La plume d'Elise Costa est époustouflante de justesse, elle livre ses ressentis, ses doutes, et explique son intérêt pour cette catégorie si particulière du journalisme – elle a d'ailleurs mis du temps à se dire « journaliste ». Une chose est sûre : Elise Costa a toujours aimé écouter les autres, les gens « normaux », raconter leur vie quotidienne. Sous sa plume, les récits les plus sordides prennent une autre dimension, et nous plongent dans les aspects les plus sombres de l'âme humaine.

Car rien n'est jamais ce qu'il paraît être dans les cas analysés par la journaliste, et c'est peut-être ce qu'il faut retenir de ce livre : Elise Costa cherche à démêler le vrai du faux, les faits avérés de l'invention pure et simple, avec un objectif : « comprendre comment des gens comme lui et moi peuvent basculer. […] savoir de quel bois nous sommes faits. »

En aucun cas, elle ne cherche à excuser les crimes qu'elle entend, elle n'est pas non plus sordidement obsédée par l'horreur des meurtres passés au crible par les tribunaux. Elise Costa a trouvé le ton juste pour restituer ce qui fait partie du quotidien judiciaire et qui est trop souvent résumé à des articles sensationnels ou quelques lignes d'une dépêche.



Un livre puissant, qui laisse sans voix, important à lire pour comprendre en quoi consiste le travail journalistique des chroniques judiciaires. Saisissant.


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Les nuits que l'on choisit

« La morale dans les affaires criminelles, ça n’existe pas, pas plus que les saints ou les démons, les héros ou les monstres. Chaque fois, c’est une histoire de gens ordinaires. »



Élise Costa tient depuis 2017 la chronique judiciaire au long cours du magazine en ligne

Slate.fr. Elle est l'autrice des podcasts Fenêtre sur cour (ARTE Radio) et Le Système (Slate.fr).



Elle ne voulait pas être journaliste, au départ elle écrit sur un peu tous les sujets. Observer, archiver, trier les informations. Elle est là pour raconter le bruit des autres. Un jour, aux informations elle entend le nom d’Eva Bourseau. Le nom, l’histoire de cette étudiante tuée la frappent. Elle a alors l’intuition qu’un jour elle écrira son histoire.



Dès 2012 elle travaille pour Slate, leurs choix éditoriaux lui permettant de laisser libre cours à ses obsessions. Jusqu’à sa révélation : « je vais suivre des procès tout le temps, à présent ».



« Le temps de l'instruction ne m’intéresse pas.

Je ne cours jamais après des bribes d'informations. Je veux des affaires où rien n'est ce qu'il paraît, je veux comprendre comment des gens comme lui et moi peuvent basculer. Je veux savoir de quel bois nous sommes faits. »



Elle se met à arpenter les palais de justice à travers la France, elle suit les affaires criminelles les plus médiatiques mais aussi les moins connues.



J’ai trouvé ce récit passionnant. Personnellement j’adore les récits autour du milieu judiciaire et ici c’est une autre vision que l’on découvre où d’ailleurs parfois l’auteure a enquêté aussi de son côté. Car elle ne s’est pas contentée de retranscrire les procès auxquels elle a assisté. Elle veut être au plus près de la vérité et faire preuve d’humanité face à un système judiciaire parfois inadapté. Ne surtout pas juger.



C’est un livre que je vous recommande fortement, rempli d’humanité, pour ma part j’ai adoré vous l’aurez compris.

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Les nuits que l'on choisit

"Le temps de l’instruction ne m’intéresse pas.

Je ne cours jamais après des bribes d’informations. Je veux des affaires où rien n’est ce qu’il paraît, je veux comprendre comment des gens comme lui et moi peuvent basculer. Je veux savoir de quel bois nous sommes faits. »



Cette phrase résume le très intéressant point de vue de l’autrice, chroniqueuse judiciaire qui choisit d’aborder des affaires bien différentes les unes des autres par le prisme de l’accusé, qu’il soit coupable de manière certaine, ou qu’un doute subsiste quant à sa culpabilité. Ce sont évidemment ces derniers procès qui laissent le plus de traces, ceux où l’ombre de l’erreur judiciaire plane. De journaliste, Élise Costa est devenue chroniqueuse judiciaire, et cela la passionne d’approcher au plus près le fonctionnement de la justice, de chercher la vérité cachée et d’ausculter les faits et gestes, en particulier ceux des accusés, tellement révélateurs. Je n’ai qu’un reproche à adresser à ce témoignage passionnant, qui va de cour d’assises en cour d’assise, c’est qu’il est un peu bref !
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Les nuits que l'on choisit

Aujourd’hui, je vous propose un roman un peu différent. Nous nous éloignons quelques instants de la fiction, pour plonger au cœur de la réalité et découvrir le journalisme juridique.

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D’abord, il faut savoir qu’Elise Costa, l’autrice de ce récit, est une chroniqueuse judiciaire dont les articles sont publiés dans le célèbre magazine en ligne Slate.fr.

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A travers les pages de son livre, elle évoque son parcours, quelques-unes des affaires les plus célèbres qu’elle a pu suivre (si je vous parle de la joggeuse de Bouloc, de Troadec ou encore de Nordahl Lelandais… ça vous dit quelque chose ?), mais aussi tout ce que son métier implique comme chamboulement dans sa vie au quotidien.

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Ici, on est loin du rythme : métro, boulot, dodo… Elise Costa écume différents palais de justice aux quatre coins de la France, s’absentant de chez elle parfois plusieurs jours durant.

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Elle nous livre aussi les émotions et les doutes qui la parcourent quand elle suit un procès. Doutes qui la hantent parfois jusqu’au bout de la nuit…

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Et bien sûr, elle nous parle du travail d’investigation qui accompagne chacune de ces affaires, son intérêt pour chaque détail lors des procès, sa manière d’aller chercher les informations pour étayer sa vision des choses…

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Ici, aucun voyeurisme sur les différents cas abordés, Elise Costa ne prend jamais partie, mais se montre empathique face à la détresse de certaines personnes.

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En bref, si le monde du journalisme et de la justice vous intéresse ou si, comme moi, vous êtes de nature curieuse, n’hésitez pas à vous procurer ce livre ! C’est une véritable plongée au cœur de la machine judiciaire, avec un regard empreint d’humanité, qui vous attend !
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