Citations de Elizabeth Brundage (115)
Mary dit toujours que les maisons sont pareilles à des enfants, elles n'oublient pas les mauvais traitements qu'on leur inflige.
Encore un adulte qui essayait de lui donner des conseils. Mais c’était comme une radio allumée, lui aurait dit son oncle : on n’était pas obligé d’écouter.
Tu peux imaginer le monde sans l’art ? Tu peux imaginer le monde sans Matisse ?
Non. Surtout pas sans Matisse.
C’est notre nourriture culturelle. Sans elle, nous serions des barbares.
George hocha la tête ; il était tout à fait d’accord.
Tu as déjà remarqué l’attitude des gens dans les musées ? Devant les tableaux ? Ils penchent la tête. Ils se reculent. Ils se perdent dans les couleurs. Peu importe le sujet - un paysage, une basse-cour, une cathédrale. L’esprit glisse dans un état de béatitude de détachement...
De transcendance compléta George, non sans ironie.
Ils quittent leur corps dit Bram, et sont à l’intérieur du tableau.
En deux minutes, il lui avait déroulé tout son pedigree universitaire, incluant un prestigieux prix scientifique portant le nom d’un millionnaire excentrique qui collectionnait les paysages de l’école de l’Hudson. Vraiment ? dit-elle, s’ennuyant déjà. Elle avait croisé des gens comme lui toute sa vie. Le genre de type sorti indemne de l’adolescence, sans trace de cicatrice visible, sans histoire apparente.
La vie était mystérieuse, il le savait. Les gens ne disaient jamais ce qu’ils pensaient vraiment, ce qui causait toujours plus de problèmes que ça n’en valait la peine.
Si on voulait voir une vraie ferme, il faudrait des fermiers ruinés et alcooliques, des animaux affamés craignant pour leur vie. Il faudrait des épouses amères, des enfants au nez morveux et des vieux brisés après avoir donné leur coeur et leur âme à la terre.
L'argent affluait. Les riches s'enrichissaient encore plus, tandis que les autres, comme lui, n'allait nulle part.
Mais avant d'arriver dans cette maison, elle n'avait jamais sérieusement pensé aux fantômes, pas du tout. Pourtant les jours passants, leur existence n'était même plus une question _ elle savait.
C'est difficile de voir ce qui est bon, ce qui est juste, quand on est en plein dedans.
Les femmes de la famille de Catherine ne quittaient pas leurs maris.
Ils étaient comme deux usagers des transports en commun, que le hasard a assis côte à côte vers une destination inconnue.
" Je veux qu'on se sépare", s'entraîne-t-elle à dire en faisant les lits. "Nous ne sommes plus compatibles", en passant l'aspirateur dans le salon. " Je ne t'aime plus", en nettoyant son bureau. " Je ne t'ai jamais aimé", en vidant les cendriers. " Je te méprise et je te déteste, je veux divorcer ! "
Sa meilleure amie, c'était elle-même. Voilà ce que lui disait sa mère autrefois. Chaque fois que tu as un problème, souviens-toi que ta meilleure amie, c'est toi- même.
Elle n'était pas de ces femmes laborieuses et burinées qu'on voyait marcher au village, exhibant leurs rides d'expression comme un tronc d'arbre ses cercles.
Elle le regarde se rhabiller. Médecin, mari, père. Il ne dit rien. Puis s'en va. Rejoindre sa femme et ses enfants dans la maison qu'ils partagent. Elle l'imagine se garer dans le garage, entrer dans la cuisine, se laver les mains dans l'évier, ses yeux qui s'illuminent quand il voit la femme qu'il aime vraiment. Peut- être que ses enfants descendent, en pyjama. Il soulève sa fille et l'embrasse, la serre dans ses bras, discute avec son ours en peluche. Il n'est pas plus mauvais qu'un autre, se dit-elle. Mais elle est le détour qu'il n'aurait pas dû faire.
Quand elle se retourna, elle pleurait pour de bon. Il la tint dans ses bras, et elle s'accrocha à lui comme une enfant apeurée. Alors que la pluie tambourinait, ils restèrent ainsi dans la vieille cuisine de sa mère, sans bouger, sans bouger.
Il avait la beauté inoffensive et inintéressante du prince de Disney qui, par un simple coup, ravit toujours la fille.
Cole avait le sentiment que son oncle était passé à côté de certaines choses. Mais il y a plein de gens comme ça. Qui subissaient un coup dur ou faisaient une bêtise. Et, soudain, leur vie n'était plus ce qu'ils croyaient.
Pour Catherine, la grossesse et la mariage l'avaient fait passer de la classe moyenne inférieure, avec sa rage et son énergie, à un statut dans lequel l'autosatisfaction était souvent confondue avec le bien-être.
Les gens du coin mettaient au moins cent ans à accepter que des étrangers s'installent dans une maison ayant appartenu pendant des générations à une même famille, dont l'histoire navrante appartenait désormais à la mythologie locale.
La mort est absolue. On dit que c'est la grande inconnue - mais c'est faux. On la connaît. On la reconnaît quand on la voit. Quand on sent son odeur. On passe sa vie à la courtiser. Les drogues, l'alcool, la nourriture. Elle est partout autour de nous. On la promeut. Au supermarché ; ces gros titres annonçant des overdoses, des suicides. Les tragédies de tous les jours. Les posters de morts qu'on accroche sur nos murs – Marilyn, James Dean, et même Jésus.