Il ne répondit rien, répéta juste, ma fille, ma petite fille, le front collé à la table poisseuse, sanglotant comme un gamin.
Libres de tout et seuls au monde, des météores incandescents.
- Écris comme si tu n’avais qu’une seule chance. Je suis sûr que si tu y mets tout ton cœur et toutes tes forces, et que tu prends le temps qu’il faut, ça finira par marcher.
Son expression en cet instant, comme un cadeau emballé dans un papier de soie, fragile, éphémère, d'une beauté absolue, m'a fait chavirer d'un coup, j'ai été incapable de prononcer le moindre mot.
Il y a ces vieux cartons qu'on épousette et dont on découvre émerveillé le contenu, ces souvenirs oubliés là des années plus tôt, qu'on tourne et retourne pour en admirer l'éclat particulier, alors c'est le passé qui rejaillit par petites bulles, glisse entre les dents, puis s'évanouit doucement.
“Tu vois, j’ai mis du temps à comprendre tout ça -que le corps ne dit pas toujours la vérité.”
« Voilà comment moi, ex-Gaston Galibert, vivant depuis peu sous une identité falsifiée, de femme s’il vous plaît, juive de surcroît, je suis devenu un meurtrier. Fantôme, travesti, assassin. Une fois les faits établis, je n’ai eu qu’à traverser la boutique en trombe, à prendre mes jambes à mon cou et à me tirer aussi loin que possible de l’endroit où se trouvaient encore Ezra Yankelowitz et sa grosse bagnole. »
Brûler la vie par tous les bouts. L’émotion comme seule boussole.
Dans le jardin il n’y a pas de deuil, c’est la chance des jardiniers : ils se préoccupent de l’instant présent et pensent aux saisons futures.
Ils pourraient vivre à Paris, à Lisbonne, à Buenos Aires, n’importe où car partout il y aurait des étoiles au-dessus d’eux.
Peine de cœur, cœur qui peine ?
Nous, les transsexuels, nous ne sommes pas nés dans le bon corps - c'est ça la vérité.