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Citations de Emmanuel Adely (31)


Elle dit tu nous rends malheureux et souligne le nous et entraîne l'enfant en disant qu'elle rentre à Paris ou qu'elle va se coucher et lui avec, l'empêche ainsi de l'embrasser parce qu'il est triste, le pauvre tu le rends triste, c'est petit de ta part de lui faire subir notre mésentente parce que c'est lui qui va devenir fou, ou elle l'oblige à venir m'embrasser, le lui ordonne, dit va embrasser ton père d'un ton qui ne supporte pas de réplique, et ainsi le dégoûte et il m'embrasse vite. (page 67)
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car hormis le dieu au nom de chacun dans sa langue et hormis la langue d’après Babel ce serait mêmes pieds mêmes jambes mêmes ventres mêmes bras mêmes cous mêmes têtes face à face ce serait mêmes corps pleins de fluides et de vie encore gauche et désir animal
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ainsi et de cela il y a longtemps des années et des siècles les 18 ans des garçons des deux côtés avaient la certitude de se battre pour le bien et se battaient dans la foi et se battaient dans la vigueur car se battre et vaincre est le propre des garçons
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qui ne pouvant déverser la vie dans les filles vierges déversent l'énergie de la mort dans les garçons vierges et cela paraît grand et digne dans les grands mots comme les grands mots de bravoure et comme les grands mots de fougue et comme les grands mots de force et de puissance mais dans les gestes et le concret des gestes il ne s'agit en somme que du désir mammifère de pénétrer le corps de l'autre et le fouiller et le posséder et le marquer de semence et cela est interdit entre garçons et garçons et oblige à tuer et cela interdit entre garçons et filles oblige au viol
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La vitrine du vidéoclub vous offre deux minutes à perdre. Une grande partie des films présentés sont des superproductions apocalyptiques. Vous savez que la catastrophe n’est pas un brutal dérèglement, l’invasion d’aliens ou la chute d’un météore ; la catastrophe se déploie lentement, elle est intime, insidieuse. Elle s’instille par petites touches dans votre vie et métastase votre avenir. L’apocalypse, quand vous avez pris conscience de sa présence en vous, il est trop tard pour en guérir. (Éric Pessan, « Échos »)
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De vous être arrêté un instant, le froid s’est glissé en vous. Vous êtes place du Ralliement, incapable de penser à une chose précise. Des jeunes gens passent en riant. Ils sont beaux et lisses comparés aux visages ravagés des hommes qui vous ont parlé. Ils ont la force que procurent la jeunesse et l’insouciance. Un jeune homme serre une jeune femme contre lui et – l’espace d’une seconde – leurs sourires vous semblent plus obscènes que la crasse des hommes allongés sur le sol.
(Éric Pessan, « Échos »)
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Le reflet de ton corps couché sur le plateau coulissant t’apparaît, confondu avec le type derrière la vitre, le nez levé de ses écrans. À l’extrémité de tes pieds, il y a son visage, et à l’autre extrémité, ton visage brouillé par une lampe, aussi aveuglante que sept lampadaires. (Patrick Goujon, « Apocalypse »)
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Vé donc, là, l’éveillée non-vision d’un fou de Bassan mazouté aux commandes d’un tsunami fonçant de plein fouet dans une tour jumelle en bois d’Amazonie
(Jean-Pascal Dubost, « Abaddôn »)
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Un lourd et long croassement que nul n’ouït surplomba et plomba les tribus, les peuples, les nations, les pays, les états, dès l’embarquement immédiat pour le futur sans avenir, croassement d’un freuxsanglant à trois yeux qui ne fut point l’Ange Spoiler de la fin qui fonça droit dans le mur…
(Jean-Pascal Dubost, « Abaddôn »)
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Quatrième lamentation – la solitude
Elle est dans l’ascenseur elle arrive dans le parking du sous-sol elle a toujours aimé l’odeur des parkings cette odeur de caoutchouc et d’huile de moteur et de goudron mais elle ne s’en fait la réflexion que là maintenant c’est une évidence au moment où elle s’approche de sa voiture avec ce regret soudain d’avoir peu apprécié les choses c’est-à-dire les choses au moment où les choses se présentent et non pas après-coup, en passant, elle jette le sac-poubelle avec le tee-shirt le caleçon le filtre à café le paquet de céréales la brique de jus d’orange dans la poubelle de l’immeuble elle ouvre la portière de sa voiture elle s’assied elle met sa ceinture elle pose ses mains sur le volant elle se regarde dans le rétroviseur un instant elle se dit qu’elle ne reverra pas ce parking qu’elle ne reprendra pas cet ascenseur qu’elle ne retournera pas dans son appartement et sans doute ce ne sera pas un ami ou un collègue ou la gardienne de l’immeuble ni son père mais sa mère (parce que son père a renoncé à tout depuis longtemps il préfère une torpeur uniforme à toute sensation positive ou négative dans une neutralité triste mais sa mère oui elle imagine sa mère) qui entrera la première dans cet appartement propre comme après une location temporaire puisque tout est provisoire se dit-elle soudain et petit, si infiniment petit, se regardant dans les yeux et ne ressentant rien qu’une simple agitation faite de la certitude de son choix et de la possibilité encore du renoncement, ou bien ce sera sa sœur ou le mari de sa sœur ou son neveu enfin quelqu’un de la famille puisque la famille s’imposant comme seule cellule possible à une sociabilité tolérable, bien que le plus souvent néfaste, absolument on est seul. (Emmanuel Adely, « Le volume de la vie »)
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Jean est le premier des écrivains. Et aussi : le dernier des prophètes. Le Verbe s’exprime encore par sa bouche. Mais c’est déjà sa propre absence qu’il dit. Le Livre de la Révélation se termine avec L’Apocalypse. Pour qu’un autre le suive – auquel, sous le nom de « littérature » prêteront tour à tour la main, à travers les siècles des siècles, ces personnages fort douteux et très peu fiables que l’on appelle romanciers et poètes. Lorsque se tait la parole divine, il appartient aux hommes de faire parler le silence au sein duquel elle les abandonne. La déréliction est leur domaine. Le Verbe se retire. Alors ils élisent domicile partout où ils le peuvent, dans le désert où le soleil dessèche des ossements qui désespèrent de retrouver la chair dont ils furent vêtus, sur le tas de fumier où ils agonisent, au pied de la Croix où ils se tiennent, sur le rocher d’un îlot perdu qui leur sert de prison, afin de faire monter vers le ciel quelque chose, hymne ou élégie, qui ressemble à une plainte ou bien à un scandaleux chant d’espoir et de joie. (Philippe Forest, « Préface »)
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La scène se situe à Patmos.
Les touristes, paraît-il, y visitent la grotte où Jean écrivit la vision dont il reçut de Dieu la révélation. À proximité, on a bâti un monastère. La légende s’ajoute à la légende. On vient de partout vérifier qu’il y eut là autrefois quelqu’un à qui la grâce terrible fut accordée de connaître le dernier mot du monde et à qui fut confiée la mission énorme d’en rendre compte à l’intention de tous les hommes. (Philippe Forest, « Préface »)
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Lui
Putain
Lui là derrière le rideau noir
vert
Lui avec la barbe une calotte sur la tête la tunique
le pantalon tu as le plus grand fils de pute que la
terre ait porté
devant toi en vrai
Putain
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à tous les bien au-delà parler à ceux parler travailleurs ouvriers employés artisans agriculteurs qui donne beaucoup et qui jamais rien exaspérée qui souffre en difficulté industriels en déclin ruraux abandonnés ouvriers artisans agriculteurs employés travailleurs ouvriers travailleurs qui peur avenir fragiles la vie de plus lourde en plus dure que la vie a brisés accidentés de vie que vie a usés détresse malades handicapés personnes âgées épuisés trop souffert dans détresse ouvriers travailleurs artisans dans société de clarté m’adresser s’unir à tous brisés tous accidentés je veux tous malades je veux tous handicapés je veux tous travailleurs je protège tous contre violence délinquance concurrence délocalisations dégradation exclusion tous malades tous handicapés tous travailleurs tous personnes âgées tous ouvriers tous agriculteurs tous usés tous brisés tous accidentés tous peur
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Tout au long de la campagne, j’ai souhaité m’adresser à tous les Français au-delà des partis. J’ai voulu parler à ceux auxquels on ne parlait plus, aux travailleurs, aux ouvriers, aux employés, aux artisans, aux agriculteurs, à la France qui donne beaucoup et qui ne reçoit jamais rien, à la France qui est exaspérée et qui souffre, celle des banlieues en difficulté, des bassins industriels en déclin, des cantons ruraux abandonnés. (…) e veux parler à tous ceux que la vie a brisés, aux accidentés de la vie, à ceux qu’elle a usés, à ceux qui sont dans la détresse. Je veux parler aux malades, aux handicapés, aux personnes âgées, à ceux qu’une pression trop forte a épuisés, à ceux qui ont trop souffert. (…) Je veux les protéger contre la violence, contre la délinquance, mais aussi contre la concurrence déloyale et les délocalisations, contre la dégradation de leurs conditions de travail, contre l’exclusion. (Extraits « réels » du discours de Nicolas Sarkozy du 22 avril 2007)
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Les hommes aiment et n'aiment plus et les femmes sont aimées et ne sont plus aimées voilà la vérité.
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On va au médiocre bien sûr. On va au plus simple. À ce qui nous est le plus commun et le plus facile. Aux rengaines. Les gens sont fous me suis-je dit extrêmement irrité et les femmes sont folles d'attendre l'amour de Valmont c'est-à-dire des mots parce que les mots ne servent à rien et nous encombrent parce que nous ne sommes que des singes avec des colliers de perles.
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L'amour n'est que ce qu'on en attend et la rencontre n'est que ce qu'on en attend et la conversation n'est que ce qu'on en fait et c'était pour parler comme on dit, et essayer des phrases entendues ou lues ailleurs, ou pour manifester un intérêt que je ne parvenais pas à éprouver absolument là-bas comme si je me trouvais exactement devant une vitrine me privant du contact des choses.
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Nous sommes paralysés face au réel, face au présent ... Et ainsi le nouveau je le gomme je n'ai qu'une hâte c'est qu'il soit du passé et je n'en peux plus de ne vivre que dans l'attente du passé me disais-je là-bas dans la hâte pourtant que ce soit passé et fait, me suis-je dit ici, mais dans des proportions accrues je pensais, et irréparables espérais-je. Que les choses servent à quelque chose, maintenant, enfin.
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On nous a appris à vénérer ce qui n'existe plus et à nous fonder sur ce qui n'existe plus et ne peut même plus servir de base au réel tel qu'il est mais on continue, on insiste, on enseigne encore L'Art d'être grand-père par exemple, ou Poil de Carotte par exemple, et pourquoi pas Marceline Desbordes-Valmore me suis-je dit à nouveau excédé sur cette banquette ou la comtesse de Noailles, au point où on en est tout est possible.
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