Toujours se méfier de l'amour, car il apporte toujours son lot de désagrément. On ne peut jamais baser toute son existence sur l'être aimé.
Il y a toujours chez nos parents une part de leur âme d'enfant et lorsqu'ils nous aident à réaliser nos premiers châteaux de sable, ils le font plus pour se remémorer ces instants de leur enfance que pour nous voir les accomplir.
La vie n'avait pas de sens. Nous ne savons pas pourquoi nous vivons puisque la vie n'a pas de but en soi.
Il y a une chose que personne ne pouvait contester, c'était que nous étions tous égaux devant la mort.
Finalement, il ne suffisait pas d'aimer les gens pour être heureux. Ce sentiment faisait parfois notre malheur. Il oppressait nos coeurs et nous empêchait d'aimer à nouveau. Je suppose que c'est notre instinct de préservation qui veut ça.
Sara est toujours là, tout comme l’évidence qu’elle en a autant envie que moi. J’ai longtemps attendu quelqu’un comme elle et j’ai fini par me résigner en pensant qu’elle n’arriverait jamais. Maintenant, elle est là, à quelques centimètres de moi, et je ne compte pas laisser passer ma chance. En la trouvant, j’ai l’impression de commencer à me trouver. Je grille les étapes probablement. Mais je n’ai pas de temps pour ça. Je le sais, c’est dissimulé au fond de mes entrailles, c’est dans chacune de mes cellules, dans une infime partie de mon cœur, dans mes veines : c’est elle.
Tu peux te mentir à toi-même pour te sentir mieux, mais lorsque l'on est responsable de certains actes, on est tout aussi coupable des événements qui s'en suivent, car nous aurions pu les éviter.
Sans plus de réflexion, je me levai de mon lit et pris mon portable. Je descendis sur la pointe des pieds les escaliers pour ne pas réveiller mon père. À tâtons, je cherchai les clés de sa voiture et fouillai dans sa veste de costume pendue dans l’entrée. Je finis par les trouver dans la poche intérieure puis ouvris la porte d’entrée. Je me positionnai derrière le volant de sa berline allemande. Je tremblai en mettant en route le contact par peur que mon père ne m’entende et se précipite dehors. Il valait mieux qu’il ne remarque rien. Le moteur, sans surprise, démarra et les roues avancèrent. J’étais désormais sur la route et je ne savais pas où aller. La seule chose que je savais c’était que cette voiture allait signer mon arrêt de mort. Je roulai toujours tout droit sans me soucier de là où cela me mènerait. Plus le temps passait et plus j’augmentais ma vitesse jusqu’à voir les bandes blanches défiler à une vitesse folle. Je décidai d’allumer la radio pour me détendre et j’entendis en cet instant Whataya want from me d’Adam Lambert. J’étais fatiguée mais l’adrénaline m’empêchait de fermer les yeux. Pourtant, cela aurait rendu tout plus facile. Je roulais depuis cinq minutes et je n’étais toujours pas de l’autre côté malgré ma vitesse excessive. Alors que j’écoutais cette chanson, je me disais que j’aurais préféré qu’il m’écrive les paroles de celle-ci. J’aurais préféré qu’il me dise qu’il ne me laisserait jamais tomber, qu’il me demande d’en faire de même. Au lieu de cela, tout ce qu’il avait écrit, je voulais l’oublier. Le pensait-il vraiment ou écrivait-il juste ces mots en pensant bien faire ? Je sortis cette lettre qui était toujours pliée dans ma poche. En ligne droite, je la relus encore une fois. Je regardai avec quel soin il avait couché son écriture sur le papier. Peu importait ses mots désormais. Ce qui comptait c’était ce que je faisais en ce moment. J’ouvris la fenêtre et déchirai en plusieurs morceaux cette lettre comme pour marquer mon refus d’obéir à ses volontés. Les morceaux volèrent dans tout l’habitacle. Et puis je repensai à ma mère, à son corps allongé dans cet hôpital. Si elle était morte, si sa conscience avait disparu, je la retrouverais. J’étais impatiente de les revoir. Désormais, le pied sur l’accélérateur, je ne pensais plus à rien. La vitesse m’emportait. Je n’arrivais même plus à éprouver un sentiment de peur. Seule la douleur m’oppressait. Je ne pouvais même plus réfléchir, mes pensées étaient embrumées. Les bandes blanches défilaient devant moi à une telle vitesse que j’avais l’impression que tout m’échappait. D’ailleurs, cela faisait longtemps que j’avais cette impression. J’avais si mal que chaque seconde qui s’écoulait me paraissait être un miracle. Gorge nouée, poitrine serrée ; les effets de la souffrance. Cependant, l’air frais de cette nuit apaisait le feu qui consumait mon coeur et brûlait mon être ...... (Chapitre 15, Dernières volontés)
-Pourquoi?
Il se pince les lèvres, expire bruyamment. La réponse semble trop douloureuse à formuler. Il ferme les yeux et pose son front contre le mien. Il lutte intérieurement. J'aimerais pouvoir l'aider, mais je crois qu'à moi seule je n'en ai pas la force. C'est quelque chose contre laquelle n ne peut pas lutter s'il ne le fait pas également.
Il détache son front du mien, rouvre les yeux et me regarde sans ciller.
-Tu es une fille intelligente. Si tu ne veux pas que je te brise le cœur. tu garderas tes distances.
" Elle me voit tel que je suis et non tel que les autres me voient."